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Critiques de Julie Ewa (269)
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Les petites filles

Les bouquins sur la Chine, j'adore. C'est toujours, pour moi, un gage de dépaysement. Ce roman est une totale immersion dans un petit village avec ses traditions et ses secrets

Pour éviter une surpopulation du pays, la Chine décide de contrôler les naissances à partir de 1979. Un seul enfant sera admis par foyer. Culturellement les garçons ont la préférence, à l’issu du mariage les filles vont dans les belles-familles alors que les garçons prendront soin de leurs ainés. Une maxime résume cela : avoir une fille c'est arroser le champ du voisin.

En 1991, une fillette disparait, une de plus, qui s'en inquiète ? Personne, sauf sa mère qui vit cela comme un déchirement. Elle remuera ciel et terre pour la retrouver.

En 2013, Lina, une jeune française de Strasbourg, part étudier pour un an à Canton. A sa descente d'avion elle est contactée par Thomas, membre d'une ONG, pour enquêter sur les disparitions de fillettes dans les années 1990.

Un récit sur les deux époques avec des personnages communs. Même si j'ai eu du mal à adhérer au départ, notamment sur la facilité avec laquelle Lina accepte de collaborer avec Thomas, il faut reconnaitre la maitrise de l'auteur pour avoir ficelé un roman aux petits oignons. Les chapitres, très courts, se répondent à 22 ans d'intervalle. Elle a aussi le don de nous maintenir en suspens à la fin de chacun d’eux, nous obligeant à pousser toujours plus loin pour découvrir la vérité. Mais elle a surtout cette capacité de réaiguiller son enquête pour mieux nous perdre.

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Regarder le noir

Ayant beaucoup aimé le précédent recueil de nouvelles « Ecouter le noir » et constatant que le suivant « Toucher le noir » était déjà sorti, j’ai vite éliminé celui-ci de ma PÀL.



Force est de constater que ce deuxième volet regroupe à nouveau une belle brochette d’auteurs. Outre une nouvelle histoire de R.J. Ellory et un récit à quatre mains signé Barbara Abel et Karine Giebel, j’ai eu le plaisir de retrouver quelques auteurs de polars que j’apprécie beaucoup, tels que Olivier Norek, Amelie Antoine, Johana Gustawsson (« Mör », « Block 46 »), René Manzor (« A Vif », « Apocryphe »), Claire Favan (« Inexorable ») ou Julie Ewa (« Les petites filles »), mais également quelques auteurs que je n’avais encore jamais lu, tels que Fabrice Papillon, Gaëlle Perrin-Guillet ou Frédéric Mars.



Si le résultat est forcément un peu inégal, avec des styles assez différents malgré une thématique commune autour de la vision, j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ces 11 textes. Le roman commence très fort avec un excellent récit d’Olivier Norek (« Regarder les voitures s’envoler ») qui fait froid dans le dos, suivi d’une histoire poignante de trafic d’êtres humains en Inde de Julie Ewa (« Nuit d’acide »). La dernière pépite se situe en toute fin de recueil avec « Darkness », des deux reines du thriller Barbara Abel et Karine Giebel, qui enquêtent sur un crime sordide et referment cet ouvrage sur une chute originale.



Outre ces trois petites perles, j’ai également bien aimé les récits de René Manzor (« Demain »), Amélie Antoine (« Transparente »), R.J. Ellory (« Private eye » ), Johanna Gustawson (« Tout contre moi »), Claire Favan (« le Mur ») et Fred Mars (« The Ox »). J’ai par contre moins accroché à « La tache » de Gaëlle Perrin-Guillet et je suis resté totalement hermétique à « Anaïs » de Fabrice Papillon. Alors que « Ecouter le noir » m’avait donné envie de découvrir les romans de Maud Mayeras (« Reflex » , « Les Monstres ») et François-Xavier Dillard (« Prendre un enfant par la main »), « Regarder le noir » ne m’a donc pas vraiment donné envie de découvrir de nouveaux auteurs. C’est sans doute le seul petit point négatif de cet ouvrage qui parvient de nouveau à attirer des grands noms, tout en proposant de la qualité !



Bref, à nouveau un grand bravo à Yvan Fauth du blog littéraire EmOtionS pour cet ouvrage !



J’irai donc très vite « Toucher le noir » !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Les petites filles

Portrait noir d'une Chine encore corrompue

*

Encore une bonne pioche (celle du mois de mai)!

Le 1er roman d'une jeune auteure alsacienne qui a du talent et du potentiel.

C'est un thriller psychologique, avec un côté aventurier et ethnologique. Ainsi qu'avec un soupçon d' histoire économique et politique.

Centré sur l'Empire du Milieu avec la mise en place de la mesure de l'enfant unique, une loi qui a dérivé à plusieurs niveaux. On plonge instantanément au coeur de ce problème.

Une jeune strasbourgeoise, bénévole dans un service de pédiatrie, se voit confier une mission dès qu'elle pose le pied à l'aéroport de Pékin. Etudiante parlant très bien le mandarin, elle se voit proposer une bien étrange affaire. Un jeune expatrié français, employé dans une ONG aimerait qu'elle espionne dans un village traditionnel. Des suspicions autour d'enlèvements d'enfants sont l'enjeu central de cette histoire.

Puis sur une autre temporalité (autour des années 90), mais au même endroit, une jeune maman perd sa fille dans d'étranges circonstances. Elle enquête avec l'aide d'un moine.

*

Plus qu'un thriller, c'est surtout une documentation riche et fournie de la situation économique chinoise, notamment la réglementation des naissances féminines, de la corruption, des incidences sur la population, la misère sociale...(et d'autres thèmes que je ne dévoilerais pas pour garder le suspense).

Bouleversant parce que cette histoire si tragique est le reflet de ce qui s'est passé, se passe certainement encore. J'en ai déjà eu un aperçu en lisant des ouvrages de l'auteure @Xinran .

*

C'est bien rythmé, avec une intrigue policière classique, des personnages attachants. Quelques invraisemblances, notamment pour Lina, l'étudiante qui arrive ici dans le feu de l'action aussi rapidement. Des citations appropriées (de Xinran) émaillent certains chapitres.

De meurtres inexpliqués en poursuites dans les bas-fonds mafieux, le lecteur voyage dans une Chine ancestrale avec ses moeurs d'un autre âge.

*

Immersif, dur, choquant par sa gravité, voilà un thriller rondement mené (mais pourquoi fallait-il rajouter une petite romance érotique dans cette histoire?)
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Regarder le noir

Après « Ecouter le Noir », Yvan Fauth (alias Gruz ici) continue d'explorer les sens à travers des nouvelles écrites par de grandes plumes du genre. On retrouve d'ailleurs certains auteurs déjà présents dans le premier volume.

Ceux qui me lisent le savent, la nouvelle n'est pas ma lecture de prédilection, mais peu à peu j'y prends goût, surtout lorsqu'elle est suffisamment développée pour constituer une histoire complète, avec une vraie chute. C'est le cas ici, et même si toutes les histoires ne m'ont pas plu j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ces 11 textes.

On commence fort avec un texte découpé en 9 courts chapitres, extrêmement cruel d'Olivier Norek : « Regarder les voitures s'envoler », raconté par un gamin de 13 ans qui aime...observer, et par sa jeune voisine Esther. Je ne vous raconte pas, mais âmes sensibles s'abstenir, une scène m'a beaucoup choquée. Efficace !



Puis c'est Julie Ewa, auteure que j'apprécie énormément, qui prend la suite avec « Nuit d'acide », et nous raconte le calvaire de Sabbir, un jeune garçon enlevé dans sa région natale d'Inde pour rejoindre un groupe de gamins mendiants auquels on a ôté la vue de diverses façons afin de susciter la pitié des passants. Comme toujours avec cette auteure, les mots sonnent juste, on « voit » bien qu'elle s'est documentée sur ces gangs qui sévissent dans les grandes villes d'Inde. Très choquant, parce que très réaliste.



Ensuite, c'est « The Ox », de Fred Mars, auteur que je ne connais pas. Un crime particulièrement violent a été commis dans un club échangiste assez spécial, puisqu'il est basé sur le noir total, on ne voit jamais ses partenaires...Je n'ai pas trop apprécié, ça manque de crédibilité et les personnages n'ont rien de réel.



On poursuit la découverte avec Claire Favan qui nous offre « Le mur », un post-apo où un gros porte-containers est devenu le dernier refuge d'une humanité décimée par la montée des eaux et les cataclysmes successifs. Et encore, ces survivants souffrent tous, à des degrés divers d'une maladie qui les prive peu à peu de la vue. Ceux qui voient le mieux accèdent aux postes à responsabilités comme capitaine ou second, les autres sont cantonnés aux basses besognes. On les désigne par le pourcentage de vision qui leur reste. Les humains ont foncé droit dans le mur alors qu'ils étaient prévenus, seront-ils plus « clairvoyants » maintenant qu'ils sont au bord de l'extinction ? Percutant !



« Demain » de René Manzor parle de don de voyance, celui dont est « affligée » Chance, une jeune femme qui se produit dans des spectacles. Elle va bien malgré elle se trouver mêlée à une enquête sur un violeur et tueur en série. Je l'ai lu il y a 3 semaines et déjà presque oublié, c'est dire si ce texte ne pas marquée.



« Transparente » d'Amélie Antoine nous parle d'Hélène, quadragénaire « polie, calme, mesurée, aimable...tranparente, certains diraient, sans doute ». Personne ne remarque qu'elle a fait un effort pour se rendre plus jeune, plus jolie, et tout au long de sa journée, la frustration monte, jusqu'à... Très triste, parce que sans doute certaines personnes éprouvent ce sentiment d'être quasi-invisibles aux yeux de tous. Un texte qui tape juste.



La nouvelle suivante ne m'a pas plu du tout, il s'agit d' »Anaïs » de Frédéric Papillon (je ne connaissais pas ). Une sombre histoire de prof de fac souffrant de visions et atteint d'une forme de folie hallucinatoire. Vraiment pas accroché, et je me suis demandée ce que ce texte faisait là, il en manquait un ?



On passe à « La tache », de Gaëlle Perrin-Guillet, qui nous fait vraiment « regarder le noir » mais de façon littérale cette fois. Le narrateur remarque un jour une petite tache noire sur un mur de son appartement. Saleté, moisissure ? En tout cas il n'arrive pas à l'éliminer, et malgré tout ses efforts, cette tache va grandir et finir par l'obséder. Je m'attendais à la chute, mais c'est agréable à lire, et bien construit, l'angoisse monte crescendo.



« Private eye », un texte de R.J Ellory, assez alambiqué raconte l'histoire d'un enquêteur suivi par un inconnu pour une raison obscure. Je n'en ai pas gardé grand souvenir, et n'ayant justement plus le livre sous les yeux, je me bornerai à dire que n'est pas une de mes nouvelles préférées dans ce recueil.



Vient ensuite « Tout contre moi » de Johana Gustawsson, je découvre. C'est sensuel, cruel et bref. Avec une chute que je n'attendais pas. Mais le thème du recueil ne me semble pas être de ce registre-là.



Et pour finir en beauté, « Darkness » par les deux reines du thriller, j'ai nommé Karine Giebel et Barbara Abel. Deux valeurs sûres qui ne m'ont pas déçues. Le capitaine Jérôme Dumas est chargé d'enquêter sur un crime sordide : une jeune femme qui dit s'appeler Hélène Queyllaire (!) a été retrouvée dans une chambre d'hôtel, les yeux brûlés par de la soude caustique et de l'acide sulfurique. Parallèlement, on suit le récit de la vie mouvementée d'une orpheline, depuis son enfance jusqu'à la vingtaine, de famille d'accueil en institution, jusqu'à son placement chez les Parmentier, qui ont déjà une fille un peu plus âgée. Et si vous voulez savoir la suite, il faudra aller voir de vos propres yeux ! Sans conteste une des meilleures histoires, en tout cas une de celles que j'ai préférées, avec les deux du début.



Pour conclure, j'ai passé d'agréables moments à découvrir ces nouvelles, même si j'ai parfois trouvé que le thème était interprété de façon trop approximative, comme dans « Tout contre moi ».

J'ai vu récemment qu'Yvan a récidivé avec « Toucher le Noir », il peut compter sur moi pour poursuivre cette découverte des sens très particulière !
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Les petites filles

Un policier... mais ne partez pas si vous n'en êtes pas fan, car ce policier là, c'est totalement autre chose !

Moi non plus, ce n'est pas mon genre de prédilection, mais j'ai fortement apprécié celui-ci parce que le fond du livre dénonce les aberrations de la politique chinoise de l'enfant unique. Des petites filles abandonnées, vendues, exploitées, tuées. Des mères traumatisées quand la famille et le poids des traditions leurs imposaient une issue dramatique pour la petite nouvellement née qu'elles avaient commencé à aimer. Alors avec un tel sujet, vous imaginez bien que l'intrigue policière est presque accessoire, néanmoins on tourne rapidement les pages de ce livre... la non-spécialiste de roman policier vous le dit... il est passionnant et instructif !

(ouf ! la politique de l'enfant unique a pris fin, même si ses lourdes conséquences sont encore là pour un moment)
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Les petites filles

« Son père voulait la pendre ou la noyer.

Un seul enfant par foyer.

Il voulait un garçon, mais sa connasse de femme a fait le taf qu'à moitié.

A la campagne on a besoin d'homme fort pour travailler,

Pas d'une bouche à nourrir,

Pas d'une pisseuse bonne qu'à chialer.

C'est presque impossible de vivre à trois.

Une fille unique, c'est perdre son nom de famille,

C'est la honte pour un villageois.

Qu'est-ce qu'il pouvait faire d'un déchet humain ?

Lui éclater le crâne entre deux pierres, l'enterrer à côté du chien... » *



Ces paroles sont extraites de 'La petite marchande de porte-clefs', chanson du rappeur Orelsan citée par l'auteur de ce roman aussi noir que documenté. Sous couvert d'une intrigue policière de construction classique, Julie Ewa bouleverse son lecteur en l'informant sur la société chinoise des trente dernières années - pauvreté, corruption, industrialisation, politique de l'enfant unique et ses conséquences catastrophiques sur les filles et leurs mères...



Si on soupçonne l'auteur d'en rajouter pour faire pleurer dans les chaumières, on peut découvrir les ouvrages de Xinran (notamment 'Messages de mères inconnues'), une journaliste à laquelle Julie Ewa se réfère à plusieurs reprises. Pour (ré)apprendre que le bienheureux Occidental s'équipe à pas cher grâce aux petites mains d'Asie ou d'Afrique, on peut aussi lire 'La fabrique du monde' de Sophie van der Linden...



'Les petites filles' a reçu en 2016 le 'Prix du Polar historique'.

C'est amplement mérité ! ♥



* La Petite Marchande de Porte-Clefs, Orelsan

https://www.youtube.com/watch?v=RXCIkIcdCD8
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Le garçon disparu (Le gamin des ordures)

Comme ce roman a changé de nom (il s'appelait auparavant "Le gamin des ordures", j'en profite pour re-publier ma critique d'août 2019 et donner, j'espère, un peu plus de visibilité à un livre qui le mérite amplement ! Je n'y change rien, je donnerais la même note si je le lisais maintenant.



J'avais déjà lu (et apprécié, cf ma critique) "Les Petites Filles" de Julie Ewa, jeune auteure originaire d'Alsace comme moi. C'est d'ailleurs à Strasbourg qu'elle a trouvé, du moins en partie, l'inspiration pour ce roman à suspense très noir sur les populations roms dispersées à travers l'Europe et notamment en France.

C'est l'histoire d'une famille Rom d'origine roumaine, le père Djino emmène sa fille Cybèle et son fils Darius dans le nord de la France dans l'espoir d'une vie meilleure vantée par les Camatari, ces prêteurs qui moyennant un prêt très désavantageux emmènent les familles volontaires à destination. La maman et la petite soeur encore bébé sont censés les rejoindre dès qu'ils seront bien installés, à l'image d'un oncle et d'une tante partis un an auparavant. Mais à l'arrivée, grosse déception : en fait de maison, c'est un bidonville où logent Cristi et Simona, dans une cabane où ils ne veulent même pas les accueillir, car la mairie a prévenu : pas de nouveaux occupants, sinon les "anciens" n'auront pas droit à un logement en dur quand leur "platz" (campement) sera rasé, ce qui va se produire dans les prochains jours. La petite famille se retrouve à la rue et sans ressource. C'est là qu'intervient Lina, la jeune femme déjà rencontrée dans "Les Petites Filles", qui va faire preuve de compassion et leur fournir une tente et de la nourriture. Mais la poisse va s'acharner sur Djino et ses enfants...

Tout comme le précédent, ce roman est bien plus qu'une fiction, et nous ouvre les yeux sur une réalité que beaucoup d'entre nous préfèrent ignorer, parce qu'elle dérange. Les Roms, on ne les aime pas, ils sont sales, ne travaillent pas, vivent dans des bidonvilles crasseux, mendient ou volent... Voilà l'image qu'ils renvoient. Ce que l'auteure nous montre, c'est le pourquoi de cette situation, et qu'en marge de louables tentatives d'insertion menées par quelques ONG, les pouvoirs publics des divers pays concernés ne cherchent en fait qu'à se débarrasser par tous les moyens de cette population encombrante. On y découvre aussi l'existence d'une mafia rom, une minorité qui s'enrichit en exploitant des enfants formés à voler et dispatchés ensuite dans divers pays d'Europe. L'histoire de cette famille est emblématique de cette population sans pays, sédentarisée de force sous Ceausescu, et dont les droits ne sont reconnus nulle part. Rien de larmoyant, mais une histoire très dure, choquante, et qui nous montre aussi les aspects les moins reluisants de chaque camp, Rom ou Gadjé (non-rom). Ames sensibles s'abstenir, ce n'est pas une histoire où tout est bien qui finit bien. Mais c'est une lecture salutaire, peut-être porterez-vous un autre regard sur cette mendiante gitane qui tend son gobelet à la sortie de votre centre commercial.
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Regarder le noir

Comment résister à l'appel de la lecture quand Yvan Fauth, directeur de l'ouvrage, l'ouvre sur deux nouvelles, l'une de Olivier Norek (Regarder les voitures s'envoler), l'autre de Julie Ewa (Nuit d'acide), qu'un Stephen King ne renierait sans doute pas, suivies d'une troisième de Fred Marc (The Ox) qu'Agatha Christie aurait pu écrire...



Ça commence très fort ! Et ça continue un peu dans la même veine, bien qu'il y ait quelques textes que j'ai un peu moins appréciés.



Au final, un recueil que j'ai trouvé très intéressant beaucoup plus réussi que le précédent, Écouter le noir.



- J'ai beaucoup aimé : Regarder les voitures s'envoler de Olivier Norek ; Nuit d'acide de Julie Ewa ; The Ox de Fred Mars ; Demain de René Manzor ; Darkness de Barbara Abel et Karine Giebel ;

- J'ai bien aimé : Transparente de Amélie Antoine ; Anaïs de Fabrice Papillon ; Private eye de R. J. Ellory ;

- J'ai moins aimé : Le mur de Claire Favan ; La tache de Gaëlle Perrin-Guillet ; Tout contre moi de Johana Gustawsson.
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Jungle pourpre

Julie Ewa est une auteure complètement à part parmi tous ceux dont je suis les parutions. Ce roman qui n'en est pas totalement un s'inscrit complètement dans la lignée des précédents que j'ai lu, "Les petites filles" et "Le garçon disparu", dans le sens où ses personnages principaux sont des enfants, et surtout il s'inspire une fois de plus du vécu de Julie Ewa. Cette jeune femme d'origine alsacienne (je le mentionne parce que je suis fière d'avoir des compatriotes comme elle !) est très impliquée dans la protection de l'enfance, notamment par le biais de son association "Kolibri" dont je vous invite à visiter le site : https://associationkolibri.wixsite.com/site.

Elle s'est fortement inspirée de l'année qu'elle a passée en Indonésie, sur l'ïle de Sumatra précisément, où se déroule l'histoire de Dea et de ses camarades les Anak (enfant, en indonésien).



Il s'agit d'un ethno-polar, c'est-à-dire qu'il y a bien une enquête sur les membres d'une mafia locale qui exploite des enfants pour écouler de la drogue, mais le plus intéressant réside dans la découverte du quotidien d'une petite ville de Sumatra (fictive, mais certainement très proche de la réalité), Kotanak. Dea, une fillette de 11 ans à peine, a quitté son village dans la jungle pour soulager ses parents, trop pauvres pour payer les frais de sa scolarité. Elle pense naïvement pouvoir gagner de l'argent à la ville et retourner ensuite chez elle les poches pleines. Mais elle déchante vite, dès les premières heures elle va apprendre à ses dépens qu'un enfant seul est une proie facile. Mais heureusement pour elle, un "streetboy", Aron, va la prendre sous son aile, elle rejoint la petite troupe d'enfants des rues qu'il protège et nourrit grâce à la vente de bijoux artisanaux. Bien sûr, une série d'évènements tragiques va bientôt secouer ce relatif bonheur, et Dea va se retrouver dans un orphelinat catholique...



On en apprend beaucoup sur la condition féminine à Sumatra, et croyez-moi, ça ne va pas en s'améliorant. L'Islam radical grignote de plus en plus les libertés des femmes, à cause de l'influence économique grandissante de l'Arabie Saoudite qui exporte par la même occasion ses idées "progressistes".... J'ignorais tout de cette situation, ne connaissant de l'Indonésie que la façade qu'on donne à voir aux "bule" (les touristes). L'un des personnages est une jeune femme agente dans la police locale, Namira. A travers elle, qui milite dans une association musulmane modérée, Feminis, pour l'égalité hommes-femmes, nous apprenons effarés qu'un test de virginité est exigé pour travailler dans les forces de l'ordre. Et qu'on ne lui offrira jamais la possibilité d'évoluer dans sa carrière, alors qu'elle rêve de devenir inspectrice. Namira et Aron sont les deux personnages qui m'ont le plus touchée, même si Dea et ses compagnons sont également très attachants. Bien d'autres protagonistes sont également intéressants, on rencontre un vieux monsieur qui a transformé son appartement en bibliothèque pour les enfants des rues (d'ailleurs il existe réellement, comme nous l'explique Julie Ewa dans les remerciements), un inspecteur qui doute de sa foi et s'attire les foudres de son supérieur de plus en plus attiré par l'Islam radical. Bref, un récit riche, souvent poignant et très humainqui m'a réellement fait voyager au sein de cette civilisation constituée de gens modestes, voire très pauvres, mais pour qui l'entraide n'est pas un vain mot.

Je ressors de ma lecture très émue, et je remercie Julie Ewa de nous faire prendre conscience des drames humains que nous ignorons trop souvent.



"Jungle pourpre" n'est certes pas ce qu'on peut considérer comme de la grande littérature, mais pour moi il est bien plus que ça, et je compte bien continuer à suivre Julie Ewa.
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Les petites filles

« Les petites filles » est un roman ayant pour toile de fond la politique de l’enfant unique qui a été mise en place en chine fin des années 70 et qui a perduré jusqu’ au 29 octobre 2015. Il n’est pas difficile d’imaginer combien cette mesure a eu un impact terrible sur les femmes mais arrive-t-on réellement à prendre la mesure des différentes pratiques exercées pour respecter cette « loi » et des dérives que cela a engendré ?

Julie Ewa a pris le parti d’en faire un thriller et cela est tout à fait réussi. Ce n’est pas le style de thriller qui fait peur mais plutôt qui écœure, qui déchire et surtout révolte. La façon dont l’auteur aborde le sujet nous plonge instantanément au cœur de la chine profonde et nous glisse dans un climat de suspicion particulièrement bien rendu.

Ce roman est plus qu’un thriller, il aborde plusieurs sujets importants et nous questionne sur les pratiques , les règles drastiques du contrôle des naissances en Chine et leurs conséquences mais nous amène également à nous interroger sur les pays occidentaux. Toutefois, cela reste un roman et non pas un documentaire, il ne faut donc pas s’attendre à une analyse approfondie du système chinois mais ce n’est pas ce que l’on demande à un thriller !

C’est un roman bouleversant, qui touche par sa gravité mais aussi par sa sensibilité et sa pudeur.

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Regarder le noir

Ce que j’ai ressenti:

▪️Et si vous alliez éveiller vos sens?



Douze auteurs et 11 nouvelles, n’est-il pas plus belle union que celle du Noir? Avec ce projet de rendre plus visible le pouvoir de la nouvelle, Yvan Fauth réuni les plus grands auteurs du polar contemporain et ça fait plaisir à voir, mais surtout à lire! Rien de moins que les Reines du Noir, les Chouchous et des surprises pétillantes pour illuminer nos yeux! Vous n’avez plus qu’à vous laissez guider par ces auteurs talentueux! Et vous verrez peut être que le sens de la vue peut inspirer jusqu’à l’extrême…Alors prêts pour Regarder le Noir?



▪️Regarder…



D’une manière générale, ce sens en particulier, englobe beaucoup de peurs et c’est ce qui fait l’originalité de ce recueil, il y avait de la matière brute pour nous donner le frisson! Chacun de ces auteurs nous en donne une version efficace et effrayante à leur manière. Aucune ne se ressemble et on voit bien que les yeux font partie de l’univers du Noir. Dans le noir, on peut voir et être vu. Dans le noir, on peut prêter, donner, arracher, détruire les yeux…Voyez donc jusqu’où vous pourrez supporter de Regarder dans le noir…Mettez un peu d’acide, de fourmis rouges, quelques frustrations, un peu d’obsession, des idées de vengeances, une tâche récalcitrante et des murs et Regarder vraiment dans les yeux, le Noir…J’en reviens personnellement époustouflée et plus qu’à jamais attachée à ce sens!



▪️Frissonner…



J’ai adoré! Vraiment un recueil fascinant, avec ce condensé d’histoires étonnantes, il m’a captivée. J’ai eu plaisir à découvrir ou redécouvrir les plumes du Noir…Évidemment, que j’ai eu mes préférences pour certaines mais toutes donnent une sensation qu’on a du mal à se défaire même le livre refermé! C’est dire le pouvoir de ces 11 nouvelles! Bravo à tous!!!!!



Alors laquelle, vous fera frissonner le plus?!
Lien : https://fairystelphique.word..
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Les petites filles

Une belle surprise que ce livre dont j'ai lu pas mal de bons échos et je n'ai pas été déçu. Une alternance d'époque, des chapitres courts, avec pour fil conducteur des disparitions de jeunes filles et la politique de l'enfant unique en Chine.



Lina jeune fille va partir en Chine faire un stage, à son arrivée un membre d'une Ong l'a contacte afin de la mettre en immersion dans le village de Mou Di. Dans ce village de mystérieuses disparitions de jeunes filles ont eu lieu et on n'a jamais su ce qu'elles sont devenues. Lina membre d'association en France venant en aide aux enfants accepte cette mission. Elle va donc être héberger par un moine sur place dans ce petit village.



De fil en aiguille elle va découvrir les habitants de celui-ci et on va lui raconter l'histoire de Sung Tang dont la fille a disparu du jour au lendemain. Lina va donc tenter d'en savoir plus à ce sujet et à partir de ce moment la des choses étranges vont se passer au village.



J'ai d'abord eu peur de la situation en Chine pour cette ouvrage, les thrillers se passant plus habituellement en Amérique, en France, en Angleterre. Mais ce livre ne se limite pas à l'enquête menée ici par Lina le sujet est beaucoup plus vaste.



Une auteur à suivre pour ma part, une immersion dans la campagne reculée chinoise j'ai vraiment beaucoup appréciée cette lecture.
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Jungle pourpre

Première lecture d'un roman qui se passe en Indonésie. Que c'est crève -coeur savoir que des enfants doivent quitter leur famille qui a trop peu à manger pour les nourrir tous, familles se privant de tout pour les éduquer et assurer leur scolarité, travaillant comme des forcenés dans des milieux qui produisent de moins en moins. Beaucoup d'habitants quittent leur campagne dévastée par la production d'huile de palme pour tenter leur chance dans les grandes villes. C'est le cas ici de la petite Dea qui n'en peut plus de voir ses parents souffrir pour les nourrir. Elle fuguera donc en croyant que la ville lui apportera de quoi sauver sa famille. Mais la ville est-elle vraiment la promesse d'un avenir différent ?

Nous suivrons petite Dea prête à se lancer dans la jungle urbaine dont elle ne connaît pas les codes qu'elles finira par découvrir, souvent à ses dépens. Elle finira par être prise en charge par un ancien dealer repenti, Aron. Celui-ci aide les enfants des rues à survivre en les nourrissant, les éduquant, bref en étant un grand frère pour eux. Roman ethnographique, chronique d'une quotidienneté à Sumatra, Julie Ewa a le regard bienveillant sur ses personnages. Même si ceux-ci évoluent dans une réalité qui fait froid dans le dos et où l'on doit tout le temps être vigilant. L'archipel indonésien et ses paysages magnifiques, sa faune et sa flore abondante, sa diversité tant religieuse que culturelle, ses groupes ethniques aux coutumes ancestrales, ses moeurs intrigantes, attire et interpelle mais cache aussi beaucoup de cupidité, de laideur, de pauvreté, de corruption, sans parler de la radicalisation. L'autrice a su brosser le portrait et scénariser de belle façon une tranche de vie d'une petite galerie de personnages. Survivre jour après jour, se nourrir, se vêtir, se laver quand on a que la rue il est tentant de franchir la ligne de la légalité, les paradis artificiels sont à portée de main et l'argent y est facile...Une écrire simple, une narration qui coule, je découvre Julie Ewa qui a le mérite de mettre bien en évidence les vies terribles de certains enfants qui n'ont plus ou qui n'ont jamais eu d'enfance.
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Les petites filles

J'avoue j'ai été embarquée dans cette histoire de disparition de petites filles en Chine.

Quelques grosses ficelles certes, un peu d'invraisemblances, un coupable sans doute facile à trouver. Mais à la limite ce n'est pas important. Là franchement on part dans un beau dépaysement, dans un village isolé où les filles sont minoritaires, où les filles sont vues comme des bouches à nourrir inutiles, où les filles disparaissent....

Une jeune Française arrive dans cette problématique et va s'intéresser à un cas en particulier. Ce livre est une bonne piqûre de rappel sur le statut désastreux mais encore actuel des filles et des femmes dans la Chine contemporaine.
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Jungle pourpre

Pour soulager ses parents très pauvres, Dea, onze ans, fuit sa jungle indonésienne et se réfugie dans une grande ville aux mille dangers. Accueillie au sein d’un groupe d’enfants protégés par Aron, un jeune homme au passé obscur, elle pense pouvoir souffler un peu.

Et tandis que la police traque Aron, Dea voit ses petits compagnons mourir un à un, victimes d’un mal mystérieux. Dans ce pays encore traumatisé par le tsunami de 2004, pourri par la mafia et écologiquement ravagé par la production d’huile de palme, il ne fait pas bon être pauvre.

Sa propre expérience auprès des enfants des rues en Indonésie crédibilise ce très puissant roman de Julie Ewa qui stigmatise l’exploitation des gosses par les gangs mafieux et les violences faites aux femmes.
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Le garçon disparu (Le gamin des ordures)

Tout (ou presque) sur la condition des Roms en ce début de XXIe siècle, entre Roumanie, Hongrie, et France : la loi (libre circulation en Europe et façon dont les autorités la contournent à l'égard des Roms), des faits, des chiffres… Mais aussi des histoires d'enfants, de femmes, d'hommes à travers les parcours chaotiques du jeune Darius et de ses proches.

Cette histoire tragique ressemble fortement à celles des migrants qui fuient la guerre et/ou la pauvreté (pas celle des exilés fiscaux, évidemment), avec un petit plus ou un gros moins, puisque les Roms souffrent d'emblée d'une sale réputation, et sont donc encore plus 'indésirables'.



L'auteur est à bonne école : on sent qu'elle a lu les premiers JC Grangé, et qu'elle connaît Olivier Norek - elle lui lance quelques clins d'oeil. Cette intrigue rappelle d'ailleurs 'Entre deux mondes'. Comme son mentor, Julie Ewa parvient à présenter des univers contrastés, sans manichéisme - malgré quelques purs salauds, et des gentils vraiment sympas.



J'avais beaucoup aimé son précédent roman 'Les petites filles'.

Celui-ci me semble moins réussi, plus scolaire.

Malgré un sujet intéressant, traité avec honnêteté, ma lecture est devenue laborieuse à mi-parcours - surtout que les personnages se multiplient et l'intrigue s'éparpille.

J'avais beau croire à toutes leurs mésaventures, et m'indigner, j'ai fini par ne plus ressentir grand chose pour Darius, Cybèle, Lina et les autres...
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Les petites filles

En commençant Les petites filles, second roman de Julie Ewa, j'ai immédiatement repensé, non sans malaise, à un article sur l'infanticide féminin en Chine et en Inde, lu il y a une dizaine d'années dans Le Livre Noir de la condition de la femme, sous la direction de Christine Ockrent.



Julie Ewa dresse dans son roman un portrait noir et terrifiant d'une Chine prise entre les coutumes ancestrales misogynes et un "capitalisme socialiste" flambant tout. La majeure partie de l'histoire se déroule dans le petit village de Mou Di, sur deux périodes : septembre-octobre 1991 et juillet-août 2013. L'enquête d'une ONG sur des disparitions d'enfants en Chine se concentre, avec l'aide de Lina, jeune étudiante française de 23 ans venue pour un an perfectionner sa maîtrise de la langue chinoise.



Là est le seul bémol du livre: j'ai trouvé les deux personnages occidentaux, Lina et Thomas, très peu crédibles et la façon d'incorporer l'étudiante à cette mission d'enquête plus que tirée par les cheveux.

Pour tout le reste, j'aurais nettement préféré que tous les événements relatés ne sortent que de l'imagination de l'auteure. Hélas, il n'en est rien et la politique maoïste de l'enfant unique, conjugué à la préférence ancestrale pour un fils et le rejet virulent des filles, a entraîné des abominations par centaines de milliers à l'encontre des bébés féminins et des fillettes.

Pour s'en convaincre, je renvoie au Livre Noir cité plus haut ainsi qu'aux ouvrages de l'écrivain chinoise Xinran qui dénonce également avec acharnement les méfaits de cette politique et des traditions inhumaines.



Les petites filles est un roman souvent très douloureux à lire. Certains passages meurtrissent particulièrement l'esprit. Comment ne pas se sentir atteint dans son humanité face à ce qu'il s'y passe? Paradoxalement des personnages comme Sun Rang ou encore Maître Yao Shi ressortent encore plus éblouissants de lumière et de courage au sein de cette noirceur. Ces deux-là, et d'autres figures secondaires, m'ont profondément émue et marquée.

En tout cas, voilà un récit que je ne suis pas prête d'oublier. A se demander pourquoi lire des romans d'horreur quand la réalité peut dépasser en monstruosités diverses et variées les créatures surnaturelles. Les vrais monstres ont visage humain. Julie Ewa en dévoile une des faces avec son roman.
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Regarder le noir

Onze nouvelles, onze occasions de déguster l’écriture des auteurs qu’on connaît déjà et de goûter le style de ceux qu’on n’a pas encore eu l’occasion ou l’envie de lire…



La vue est le thème de ce recueil et chaque auteur la décline évidemment à sa manière et l’ensemble se trouve, de ce fait, extrêmement varié. Souvent cruelles, ces histoires font frémir, émeuvent, font carrément peur pour certaines.

Mais trembler, sous certaines plumes talentueuses est pour moi un réel plaisir.



Raconter des histoires passionnantes en si peu de pages est un exercice qui à mon sens demande une réelle maîtrise. Il est essentiel d’appâter le lecteur dès les premières lignes sans trop en dire, pour laisser place à l’essentiel.

Béatrix Beck en a donné une magistrale définition :

« Michel-Ange disait qu'en enlevant d'un bloc de marbre le trop, le résultat était une statue. En enlevant d'un brouillon le trop, l'inutile, le non-indispensable, le résultat est une nouvelle. »



Un grand merci à NetGallet et aux Editions Belfond.

#Regrderlenoir #NetGalleyFrance

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Regarder le noir

Je ne suis pas une habituée des nouvelles et c’est même la première fois que je lis un recueil de thrillers, avec une majorité d’auteurs que je n’ai jamais lu.



Dans celui-ci il y a 11 nouvelles par 12 auteurs, plus noires les unes que les autres ! Etonnant non ?



A moins de divulguer il est difficile de faire des critiques sur des textes courts tout comme il est difficile d’apprécier la qualité d’écriture de l’auteur alors je vais prendre les nouvelles dans l’ordre d’impression et pour chaque noter la première chose qui m’est venue à l’esprit pendant ou après la lecture et une note, tant il y a différents ressentis.



« Regarder les voitures s’envoler » - Olivier Norek : Ah carrément ? Bêtasse, tu aurais pu voir venir !! 5★

« Nuit d’acide » - Julie Ewa : Pourquoi eux ? 4★

« The Ox » - Fred Mars : Monochrome. 4★

« Le Mur » - Claire Favan : A notre avenir ! 5★

« Demain » - René Manzor : Et si c’était vrai ? 4★

« Transparente » - Amélie Antoine : Pauvre de toi ! 3★

« Anaïs » - Fabrice Papillon : Je suis restée totalement hermétique, pas d’avis, pas de note !

« La tache » - Gaëlle Perrin-Guillet : Bien vu ! 3,5★

« Private eye » - J.R. Ellory : Messager du noir. 3,5★

« Tout contre moi » - Johanna Gustawson : Mensonge 3★

« Darkness » - Barbara Abel et Karine Giebel : En double 5★



Les nouvelles ne sont pas d’une lecture évidente et encore moins quand l’auteur change pour chacune, mais l’expérience m’a plu et c’est un bon moment de découverte que je renouvellerais.



Merci à NetGalley France et aux Editions Belfond.



CHALLENGE MAUVAIS GENRE 2020

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Les petites filles

Quand une jeune auteure alsacienne vient nous conter un sombre récit se déroulant en Chine, on est loin de banales chinoiseries.



Julie Ewa arrive sur la pointe des pieds dans la prestigieuse collection Spécial suspense de Albin Michel. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle ne dépare pas dans le paysage. Un vrai sang neuf.



Ce récit à beau débuter à Strasbourg, c’est d’une réalité bien chinoise dont il est question. Une situation réelle, loin du guide touristique, que nous européens avons trop tendance à écarter de notre regard par confort…



Une histoire basée sur un fait de société terrible. L’auteure, sous couvert d’un vrai suspense, décrit l’horrible sort de certains enfants, et particulièrement Les petites filles.



Ne fuyez pas à l’évocation d’un sujet aussi dur ! Le sujet est à manier avec des baguettes (…euh des pincettes), ce que fait bien l’auteure. Ce livre est un concentré d’émotions sans coté trop moralisateur, même si Julie Ewa y défend de manière poignante les droits des femmes. De toutes les femmes, pas juste des enfants d’ailleurs.



Un sujet fort mais aucunement traité comme un reportage. Nous sommes bien dans le cadre d’une fiction romanesque. L’intrigue y met en lumière des personnages avant tout. Des caractères touchants et poignants (entre les occidentaux découvrant le pays et les autochtones). Oui l’auteure a pris le parti de raconter une vraie histoire et surtout de construire de vrais personnages.



On a beau être dans la collection consacrée au suspense, le roman est loin des polars classiques, même si la tension est bien présente. A coups de chapitres très courts (3 pages), Julie Ewa imprime un rythme soutenu, nous baladant entre le présent et les années 90. Voyager dans le temps, pour mieux comprendre les histoires de ses personnages.



Le choix de ces brefs chapitres rend la lecture particulièrement fluide. A titre personnel, j’aurais aimé davantage de développements concernant l’ambiance dans le cadre de passages plus longs, même si l’atmosphère est globalement bien rendue (du point de vue de l’occidental que je suis). Loin de moi, donc, l’idée de « saké » ce roman pour ce parti-pris ! Bien au contraire, cette lecture est tout autant distrayante que salutaire.



Une chose est claire, Julie Ewa n’a pas à rougir face à ses illustres camarades de cette collection « suspense ». Elle prouve qu’on peut proposer un divertissement grand public tout en exposant une problématique forte, sans jugement hasardeux et avec une belle humanité.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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