Les routes non prises sont aussi des fantômes parce qu’elles hantent notre imaginaire. Ils n’ont pas le même pouvoir, ni la même puissance, parce qu’ils n’ont pas eu le temps nécessaire pour laisser un objet d’ancrage suffisamment symbolique derrière eux. Mais ils nous apparaissent tout de même de temps à autre. En période de doutes, de remises en question, de mélancolie d’être. Des visions de ce qui aurait pu advenir. D’un passé alternatif et d’un présent fantasmé, rayonnant d’éclats plus verts et lumineux.
Il paraît que l'on écrit sur la pluie quand il fait beau. Je dois sans doute fonctionner à l'envers. J'ai besoin d'être au fond du trou pour me raccrocher à des mots, les empiler pour construire une petite échelle salvatrice. Je n'ai rien à dire si le soleil brille à l'horizon, j'ai besoin que l'orage fasse couler l'encre sur les feuilles de mon désespoir. J'écris quand tu me manques. Quand la douleur de ton absence ne peut plus être contenue et doit s'exprimer.
Peut-être que la clé du bonheur, ce sont ces parenthèses enchantées invisibles au reste du monde. Celles qui n’ont l’air de rien, mais nous laissent l’empreinte d’un sourire sur les lèvres que personne d’autre ne peut déceler.
Je regarde toujours des photos de toi
Et malgré le temps qui s’écoule
J’y devine encore celle que tu as a été
Parmi les traits de ce visage
Que mes mains s’étaient promises
De ne jamais lâcher