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4.38/5 (sur 4 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Eliezer Hanokh (Julien) Darmon, ancien élève du lycée Henri-IV, a passé sa maîtrise de philosophie à Paris-IV et son doctorat de sociologie des religions à l’EHESS.

Formé notamment à la Yechiva des étudiants de Paris, il enseigne depuis de nombreuses années le Talmud et le Midrash, notamment à la Yechiva des étudiants de Paris et au beit ha-midrash Ohalei Yaacov, rue Henri-Murger.

Il tient également le blog "Yoreh-Déah" dans lequel il partage ses enseignements halakhiques sur des sujets de "issour véheter" (cacheroute).

Il a été l’élève de Charles Mopsik (1956-2003), grand spécialiste de la kabbale et traducteur entre autres du Zohar.

Ses domaines de compétence sont la philosophie, l'exégèse biblique, la littérature rabbinique et la kabbale, mais aussi les mystiques musulmanes et chrétiennes.

Il travaille au département "Spiritualités" des éditions Albin Michel où il supervise notamment les traductions de textes classiques à partir de l'hébreu, de l'arabe, du grec ou du yiddish.

Auteur d'une traduction du "Cantique des Cantiques" chez Verdier en 2009, il publie "L'esprit de la kabbale" et "La Loi du secret : la Kabbale comme source de halakha", adapté de la thèse de doctorat, préface de Paul Fenton, en 2017.
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Julien Darmon vous présente son ouvrage "La loi du secret : la kabbale comme source d'inspiration de halakha chez r. Joseph Caro et les décisionnaires ultérieurs" aux éditions H. Champion.


Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Que l'on ne se méprenne pas sur l'intention du titre de ce livre : "La langue divine". Il ne s'agit aucunement de prétendre répéter "ce que Dieu dit" et qui aurait un caractère coercitif et univoque. Le littéralisme consiste à croire que le texte parle de lui-même et qu'il n'y a qu'à s'y soumettre par une écoute passive. Or le texte, si l'on prête fois à sa nature "divine", nous oblige au contraire à un effort d'interprétation infini. S'il est divin, cela veut dire qu'il recèle une infinité de sens (même si on ne peut pas non plus lui faire dire n'importe quoi), que ces sens n'existent pas indépendamment de l'effort que nous faisons pour les extraire de la lettre, et que cet effort provoque en nous une transformation spirituelle. Le premier effet de cette dernière est de nous révéler que ce que nous croyions être "le sens littéral" n'est souvent qu'un faux sens produit par une lecture trop rapide par laquelle nous avons projeté sur le texte nos préjugés concernant la "religion" au lieu de nous mettre à l'école patiente de la lettre. La racine du mal fondamentaliste est là : non pas dans le respect de la lettre du texte, mais au contraire dans une non-lecture qui substitue nos fantasmes étriqués à l'ouverture du texte.

pp. 8-9
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On lit souvent, sous la plume d'apologistes, que le judaïsme ne connaîtrait pas la notion de Chute et de Péché originel, que la nature sexuelle de la faute d'Adam serait une invention chrétienne, etc . Rien n'est plus faux. Certes, le judaïsme ignore tout de l'idée d'une prédestination de chaque individu au péché que seule pourrait rédimer le sacrifice du Christ - a fortiori la conception calviniste de la prédestination absolue des justes et des pécheurs, idée proprement abominable du point de vue de la Torah. Mais, cela mis à part, l'ampleur cosmique de la Faute, le fait qu'elle ait pour conséquence l'intériorisation du penchant au mal (yetzer hara'), sa nature sexuelle, et jusqu'au fait que la geste messianique constitue la réparation ultime de cette Faute qui détermine toute l'histoire, comme on le verra au dernier chapitre, tout cela est juif autant que chrétien, et probablement juif avant d'être chrétien.

pp. 108-109
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En réalité, dans la chaîne des causes, c'est bien la manifestation divine qui est l'archétype sur le plan duquel est structuré tout le réel : cette perspective descendante permet d'inverser le rapport entre l'allégorie et le sens littéral, puisque quand le texte biblique parle de la "main de Dieu" par exemple, cette Main divine, qui correspond à une Sefira particulière, est l'archétype des "mains" de l'âme qui sont le modèle des mains de notre corps. Mais ce sont bien en réalité nos mains matérielles qui sont un reflet matériel des mains archétypales de la forme divine.

p. 125
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Dans tous ces exercices de comparaison entre la version massorétique [rabbinique] du texte biblique et ses variantes grecque, syriaque, samaritaine, qumrânienne, etc ..., il est souvent tentant de vouloir préférer la leçon des variantes, qui est en général plus "logique", et de considérer la version massorétique comme "moins bonne", voire "corrompue". Or une réflexion plus poussée nous conduit plutôt aux conclusions inverses : le fait que les autres versions soient plus conformes à nos attentes doit plutôt être interprété comme le signe qu'elles étaient elles aussi confrontées à une "aspérité" du texte original qu'elles ont tenté de "lisser" pour qu'il soit conforme à nos attentes de lecteurs. Le principe, qui porte le nom latin de "lectio difficilior", énonce qu'une version "difficile à la lecture" a plus de chances d'être authentique qu'une version "facile", plus conforme à nos attentes, qui a sans doute été "éditée".
pp. 124-125
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Si Dieu a créé le monde par Sa parole, et si la Torah est la Parole de Dieu, alors on ne sort jamais de la Torah : on ne peut connaître Dieu et comprendre le monde qu'à travers la Torah - au sens large d'enseignement divin transmis par les Prophètes et leurs successeurs, les Sages - laquelle est contenue tout entière dans la Torah écrite, les Cinq Livres de Moïse. Au final, il n'y a pas de hiatus entre signifiant et signifié : le Réel en tant qu'il est exprimé ( à l'exclusion de Dieu en soi, mais pas de la manifestation qu'il a choisi de Se donner envers nous) est lui-même de nature linguistique. La Torah n'est pas un discours sur le monde qui serait extérieur à lui, elle est la structure intime des mondes matériels et spirituels comme de la manifestation divine. Tout est Torah ; et la Torah elle-même étant composée à partir des vingt-deux lettres de l'alphabet hébraïque, l'étude des permutations de ces lettres, en particulier lorsqu'elles forment des Noms divins, est la clef de toute connaissance kabbalistique ...

p. 65
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Il en va de la kabbale comme des mathématiques ou de la physique contemporaine : on peut se tenir indéfiniment au seuil de la discipline et disserter à l'envi de son histoire, de ses "grandes idées", de son influence et autres atours, mais il faut bien à un moment plonger dans le vif du sujet, se mesurer aux équations, et la philosophie des sciences n'est alors plus d'aucun secours quand il s'agit de faire la science elle-même ... Il en va de même ici : autant la kabbale prélurianique se prête relativement facilement à des paraphrases conceptuelles, autant la réalité du lurianisme, c'est-à-dire de presque toute la kabbale depuis près d'un demi-millénaire, 'est celle d'un formalisme combinatoire extrêmement technique. C'est dans le domaine des kawwanot (intentions de la prière) que cela se vérifie le mieux ...

p. 97
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La Torah étant l'essence du monde et de l'histoire, et la kabbale formant l'âme de la Torah, l'étude et la diffusion du savoir kabbalistique constituent donc le moteur et la finalité de l'histoire. On trouve dans la bibliothèque zoharique de nombreuses indications en ce sens, notamment : "Dans l'avenir, Israël goûtera de l'Arbre de Vie, qui est le présent livre du Zohar, et grâce à lui sortira de l'exil avec amour" (III 124b). "Et de nombreux hommes bénéficieront, dans l'En-Bas, de ton oeuvre (dit Elie à Rabbi Shim'on bar Yo'hay), dans la dernière génération, à la fin des temps, et à ce sujet il est dit (Lévitique 25-10) : Et tu proclameras la libération dans tout le pays.

p. 175
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Le littéralisme consiste à croire que le texte parle de lui-même et qu'il n'y a qu'à s'y soumettre par une écoute passive. Or le texte, si l'on prête foi à sa nature divine, nous oblige au contraire à un effort d'interprétation Infini. S'il est divin, cela veut dire qu'il recèle une infinité de sens ( même si on ne peut pas non plus lui faire dire n'importe quoi), que ces sens n'existent pas indépendamment de l'effort que nous faisons pour les extraire de la lettre, et que cet effort provoque en nous une transformation spirituelle.
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Le premier effet de cette dernière est de nous révéler que ce que nous croyions être le sens littéral n'est souvent qu'un faux sens produit par une lecture trop rapide par laquelle nous avons projeté sur le texte nos préjugés concernant la religion au lieu de nous mettre à l'école patiente de la lettre. La racine du mal fondamentaliste est là : non pas dans le respect de la lettre du texte, mais au contraire dans une non-lecture qui substitue nos fantasmes étriqués à l'ouverture du texte.
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