Citations de Julien Green (902)
La pensée vole et les mots vont à pied. Voilà tout le drame de l'écrivain.
J'étais persuadé maintenant que l'enfer ne se situait pas en un endroit précis, mais qu'il était en nous et que je promenais le mien avec moi.
Je suis de ces être qui ne peuvent pas vivre dans le présent mais qui se perdent avec délice dans leur propre passé.
Une bibliothèque, c'est le carrefour de tous les rêves de l'humanité.
Le désir est la source impure d'où l'on tire parfois des romans sombres et poétiques, et si l'on essaie de purifier la source, plus de romans.
"Un beau visage c’était le commencement de la souffrance pour moi."
Le secret, c'est d'écrire n'importe quoi, c'est d'oser écrire n'importe quoi, parce que lorsqu'on écrit n'importe quoi, on commence à dire les choses les plus importantes.
Les professeurs sont irremplaçables : ils vous apprennent à apprendre.
La lecture impose le silence dans un monde qui ne sait plus désormais lui faire de place.
Un vieillard est un livre qu'on néglige de lire.
(Journal)
Notre vie est un livre qui s'écrit tout seul. Nous sommes des personnages de roman qui ne comprennent pas toujours bien ce que veut l'auteur.
J'ai bien des fois rêvé d'écrire sur Paris un livre qui fût comme une grande promenade sans but où l'on trouve rien de ce qu'on cherche, mais bien des choses qu'on ne cherchait pas.
Un livre est une fenêtre par laquelle on s’évade.
La pensée vole et les mots vont à pied. Voilà tout le drame de l'écrivain.
Nous pensons accroître notre bonheur en multipliant nos richesses alors que nous multiplions aussi les causes de souffrance.
Même chez l'homme le plus intelligent, il reste toujours assez d'étoffe pour faire un imbécile.
Cité par Frédéric Pajak dans Un certain Frédéric Pajak. Entretiens avec Christophe Diard, p. 107
4 août 1946.
Le jour où un homme se rend compte qu'il ne pourra jamais tout savoir est un jour de deuil. Puis vient le jour où le soupçon l'effleure qu'il ne pourra même pas savoir beaucoup de choses, et enfin l'après-midi automnale où il lui apparaît qu'il n'a jamais très bien su ce peu qu'il croyait savoir.
Le plaisir tuait en lui la faculté d'aimer. Il avait le cœur d'un impuissant, mais la présence de l'amour le bouleversait.
« La pensée vole et les mots vont à pied .
Voilà tout le drame de l’écrivain » .
A l'heure où j'écris ces lignes, je m'interroge encore sur ce lourd héritage de tristesse que notre mère nous a laissé, et je me demande s'il est sage d'enseigner l'histoire aux enfants, de les rendre glorieux ou désespérés par avance sous le poids des victoires ou des capitulations. Le Sud dont l'histoire a effacé les frontières, Maman le reformait en nous avec ses principes qui ne souffraient aucune faiblesse, son idéal, sa religion austère.
(Partir avant le jour).