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Citations de Julien Heylbroeck (31)


Là-haut, les notables se prélassent dans le luxe et vendent le fruit de notre labeur. Ils gardent tout pour eux et nous reversent les miettes. Juste assez pour qu'on ne crève pas tout de suite.
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Même s'ils se doutaient que la période était critique, ils ne pouvaient pas imaginer que leur cité franche risquait de tomber dans l'escarcelle d'un tyran, un dictateur, au service des plus fortunés.
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Ses habitants faisaient figure de minuscules larves s'agitant vainement à la surface d'un cadavre de taille divine.
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— Je m’appelle Luke, Luke Lee. Mais mes amis, les rares que j’ai, m’appellent Luckily.
— T’es un mec chanceux ?
— Non, j’ai juste des amis un peu cons.
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L’infirmier poursuivit sa route, indifférent. Josh allait poser une question quand quelqu'un le tira violemment en arrière. Il fut forcé de se retourner et fit face à une femme squelettique, au visage chevalin et aux dents proéminentes. Des touffes de cheveux manquaient sur son crâne à vif. Elle le fixait de ses grands yeux bleus délavés, complètement à poil, ses seins longs et fins pendant sur son buste rachitique et incliné. Josh resta scotché sans oser la quitter des yeux.
— Mon anus a cessé de fonctionner, aujourd'hui, à 08 h 37.
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Devant lui, alors qu'il se tenait au bout du quai, l'immense étendue d'eau épaisse et noire, agitée de bulles crevant la surface opaque, le séparait de la cité-État. Un lac de glaire fumante, le jus de l'Architeuthis. Celui-là même qui sapait le flanc du corps et faisait s'enfoncer la ville petit à petit. Et au loin, à près de deux kilomètres, la carcasse herculéenne s'érigeait en montagne, un paysage piqueté de longs fourneaux : leurs fumerolles obscures occultaient un soleil anémié dont les rayons traversaient déjà à grand peine le stratus. Une lueur glauque tombait sur le béhémoth sur lequel s'allumaient peu à peu des myriades de points lumineux tremblotants.
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On est à Mexico, ici ! Tu creuses pour planter un agave et tu as une chance sur deux de trouver une saloperie de vestige aztèque. Ça ne veut pas dire que c'est un lieu maudit pour autant, sinon c'est tout le sous-sol de cette putain de capitale qui est maudit.
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Et poser le pied sur cette planète, c’était prendre le risque d’y demeurer coincé pour le restant de sa vie.
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Ils se voulaient modernes, prêts à casser les coutumes, mais n'aspiraient qu'à une chose en vérité : prendre la place des croûtons caducs qui s'agrippaient à leurs privilèges, pour bénéficier très exactement de la même position, avec l'impression de l'avoir mérité depuis toujours. C'était vieux comme les mondes.
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« Ceci n’est pas un rêve. » Quatre nuits déjà que je me réveille en sursaut, trempé d’une sueur malsaine, au son de la voix sans bouche qui vient scander ce slogan synthétique. Quatre nuits que des scènes soi-disant réelles tissent dans ma tête une toile d’araignée dont je ne puis me dépêtrer. Quatre nuits que leur apparente incohérence se mue de fil en aiguille en un tableau d’ensemble tatouant dans mon cerveau une insupportable impression de déjà-vu.

Profondo Nero (White trash), Schweinhund
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Ses petits soldats à lui, ses renforts. Il y a longtemps qu’il ne prêtait plus attention à ce que son imagination dopée dessinait sur les bords de la route. Cadavres d’enfants, chiens écrasés, crânes décorés de plumes, il
suffisait d’un sac plastique abandonné pour que son esprit vagabond lui suggère des tableaux que n’aurait pas renié un surréaliste. Ou un junkie.
Au fond de lui, Josh savait qu’il était trop tard. Comme un truc bien ancré à l’âme, qui s’accroche et qui répète inlassablement : « C’est foutu, foutu, foutu… »
Même les drogues les plus puissantes n’occultaient pas cette putain de voix nasillarde qui squattait son esprit de sa ritournelle perverse et aliénante.
Dépité, Josh freina violemment. La voiture couina et les pneus dérapèrent sur la terre battue. Il se rangea sur le côté, plus par réflexe que par nécessité.
Trop tard ! Il arriverait trop tard ! C’était évident. Le côté chiant de la Phentermine, c’est qu’elle ôtait toute notion du temps. Déjà le soleil se levait. La fête était finie. Il en avait assez vécu pour savoir qu’au petit matin, les moins stones entassaient leurs potes dans les caisses et repartaient, avec la gueule en vrac, une haleine de chacal, couverts de sable, les fringues puant
la sueur et l’esprit passé au shaker. Les veines chargées de Josh avaient livré leurs dernières réserves de fuel chimique et il eut à peine le temps de couper le contact avant de sombrer dans un sommeil proche du coma.
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Sauf que cette nuit-là, ce fut le grand méchant loup qui vint retourner se coucher auprès d'elle.
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- Mes frères, à présent rendons-nous dans le pustulium ! Mais d'abord, baisez-moi le bubon divin !
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Je travaille au sein de la Commission du soviet spécial, la Komspetssov. Je pourchasse les créatures du passé. Oh, elles existent, je peux vous l'assurer. Les croquemitaines, les méchantes fées qui mangent les enfants, les gnomes qui égarent les voyageurs perdus. Ils sont là, tous, à nos portes. Aux abois, affamés, une fin de race qui s'accroche pour ne pas disparaître. Ce qui ne les rend que plus dangereux.
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Recroquevillée sur le sol, Alex attendit avec l'impression d'un temps qui se distordait, s'étirait à l'infini. Son corps nu était parcouru de tremblements incontrôlables et recouvert d'une couche de sueur. Les yeux révulsés, elle ne parvenait plus à distinguer son environnement. La douleur qui la rongeait, la putréfiait de l'intérieur, était son seul repère. L'image d'une moisissure verdâtre, spongieuse, lui recouvrant les os ne cessait de surgir dans son esprit, lui donnant envie de hurler. De s'arracher la peau. Peut-être l'avait-elle fait, d'ailleurs. Tout ce sang dont elle était couverte, d'où venait-il ? Alex ne se rappelait plus bien. Seul un relent de peur persistait, arrière-goût âcre dans la gorge, dernières traces d'un cauchemar éveillé.

Sarah Buschmann : Tranche de nuit
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D'abord l'esprit observa une spirale, oppressante et mouvante qui envahissait son champ de vision. Un tourbillon coloré se joignit bientôt à la fête. La maelstrom ondulait au rythme des pulsations d'un coeur. Ce dernier battait et se débattait dans sa poitrine, gonflé de vie, goûtant chaque fois la sève écarlate. Une tête informe, sans visage et détachée du corps, flottait, entourée de sa conscience. De temps en temps, une sorte de flash éclairait cette scène. Mais le remous coloré refusa ces flashs et se détourna. trop froid, trop sombre. Un espace clos, une odeur immonde dont il fallait s'éloigner au plus vite. Bientôt l'observateur ne vit rien d'autre que des ténèbres...
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- ça alors, t'es Gallows ! Ouai j'ai entendu parler d'toi, monsieuc Doc Défonce ! [..]
- J'ai arrêté le business depuis un petit moment [...]
- Ah merde, j'te rencontre enfin et t'es retraité du deal. Chié. Bon ça change tout, mon gars. [...]
Il bougea sa masse pour aller retourner le panneau qui indiquait : "Fuck you, we're closed".
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C'était la Lucha Estelar, le clou du spectacle, le dernier combat, le plus attendu. El Hierofante contre Rabia Negra. Le hiérophante, le prêtre gentil et respectueux des règles, le tecnico, affrontait la Rage Noire, le rudo, le méchant, qui ne respectait rien, ni les règles, ni l'arbitre, ni le public, et encore moins la morale et l'honneur. Ils luttaient pour la ceinture de champion. Les photographes couraient autour du ring, les enfants s'égosillaient, les adultes criaient des insultes et des mamies actionnaient des cornes de supporter pour rajouter plus encore à l'ambiance bruyante et joyeuse.
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Tous les trois ils se payaient souvent de bonnes soirées , de celles qu'on oublie pas . Et aussi , plus nombreuses , de celles dont on ne se souvient pas. Manque de pot celle -ci se situait dans le seconde catégorie .
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J'oublie la dernière matinée passée à feuilleter les prospectus publicitaires glissés dans ma boîte aux lettres.
J'oublie le dernier regard jeté à la fenêtre en ne pensant à rien et en buvant un thé Lipton au citron.
J'oublie la dernière fois que j'allume la radio et que j'écoute les informations sur la RMC.
J'oublie la dernière fois que je me réveille et ouvre les yeux, vers six heures du matin.

Vers 11h30, les tâches bleuâtres apparaissent au niveau du cou d'Aline Gougier.
Vers midi, sa cornée devient opaque. Les mouches font leur apparition. Elles sont trois ou quatre dizaines, de différentes espèces. Elles pondent chacune de mille à deux mille œufs.
Vers 13h, la rigidité cadavérique s'installe au niveau de sa mâchoire. La température de son corps a chuté à 35 degrés environ.

Christophe Siébert : La vieille
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