Je redécouvre la paranoïa et son goût amer dans ma bouche. Ça me prend aux tripes, me ronge de l'intérieur. Chaque personne que je croise est un ennemi potentiel, le soldat d'un escadron qui me combattra jusqu'à son dernier souffle. Les gens me bousculent, me heurtent, me piétinent. Dans chaque couloir, chaque escalier, à chaque tournant, je m'attends au pire. En vigilance permanente, je me sens impitoyablement traqué. La peur me liquéfie. J'essaie à tout prix de devenir invisible. Et je me hais pour ça...