Juliette Alpha

" Pourquoi gardien de la paix et pas officier ou commissaire, vu votre niveau d'études ? N'avez-vous pas l'impression d'être surdiplômée par rapport aux autres ?" Les mots du "Z" ont immédiatement résonné en moi, comme une évidence et comme s'il savait, dès cette époque, qu'ils me serviraient un jour. 'Je ne vous cache pas que sur le long terme, c'est une perspective que j'envisage, mais un commandant de police, un grand flic, m'a dit un jour : "Tu sais Juliette, pour commander des hommes et des femmes, il faut déjà savoir recevoir des ordres." Et à l'heure actuelle, je ne me sens aucunement légitime pour commander des policiers alors que je ne sais rien du métier. Je veux être reconnue de mes pairs, savoir de quoi je parle avant d'avoir la responsabilité de dizaines d'hommes et de femmes entre mes mains. Je pense que ce serait de la folie et de l'égoïsme que de sauter cette étape et de vouloir aller plus vite que la musique. J'ai 23 ans, je ne suis pas prête. J'espère l'être un jour, et ce jour arrivera lorsque mes collègues me le feront comprendre."

(Page 55)

« J’ai l’impression d’avoir vécu un film de guerre, je n’ai pas la sensation que c’était la réalité, comme si la vie s’était coupée ce matin à 10 heures et commençait petit à petit à reprendre son cours. Je suis épuisée, physiquement et mentalement. Je finis par trouver le sommeil vers 1 heure du matin, mais le réveil va sonner à 6 heures : et oui, je bosse dimanche »
(Page 16, elle y raconte sa journée du 1er décembre 2018)

Tous les jours, nous sommes des milliers de flics à entrer dans votre vie, parfois dans les moments les plus cruels. Nous n’en sortons pas indemnes, quoi que nous laissions transparaître.