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Critiques de Julius Evola (20)
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Chevaucher le tigre

Chevaucher le tigre devrait représenter une lecture capitale pour les jeunes gens les plus intelligents parmi nos contemporains. Mais c'est une lecture injonctive. Or nous vivons une époque de trous du cul. Par là, je veux dire quelque chose de très précis. Chacun, en Occident, se croit autorisé par le climat libéral-libertaire à s'autoproclamer "communiste", "catholique", "évolien", etc. suivant l'humeur du jour - mais à la carte, s'il vous plaît! C'est une chose, par exemple, que les Musulmans ne comprennent pas et qui nous fait passer, à leurs yeux, pour de méprisables dégénérés. Quand on est musulman, on l'est complètement, sinon on est mauvais musulman, point final. "Je suis musulman, mais je picole"? Non, ça, c'est impossible. C'est une rupture du principe de non-contradiction. Ca n'entre pas dans l'implacable logique de la loi. Aussi quand des Musulmans entendent quelqu'un leur dire, par exemple, qu'il est catholique... mais "modéré", le sarcasme - et le dégoût - leur monte instantanément aux lèvres. Et ils ont raison. On est catholique ou on ne l'est pas. De même qu'on est communiste ou on ne l'est pas. De même qu'on est évolien ou on ne l'est pas.



Humainement, l'attitude occidentale post-soixante-huitarde des vieux gamins gâtés qui font des caprices pour harmoniser leur mesquin univers moral au meilleur marché - humainement, cette attitude est désastreuse. Parce qu'elle arrache la racine même de l'humanité: sa possibilité historique. En effet, se vouloir catholique, communiste, évolien (ou n'importe quoi, peu importe!), c'est vouloir essayer de TOUT embrasser en bloc, sans faire le mariole avec un minable "esprit critique" dont les termes sont dictés par la pensée dominante, sans chercher à l'accommoder à ses petits conforts, sans rejeter les points qui dérangent, sans sélectionner les aspects les plus compatibles avec nos vices, notre paresse, notre lâcheté... Il faut commencer par dire absolument "OUI!" à tout. C'est à la vie ensuite de se charger de démolir ce qui ne résiste pas à l'épreuve.



Si on essaye sincèrement d'être catholique, communiste, évolien, c'est une ascèse. C'est un immense effort. C'est un apprentissage du monde et de nous-mêmes à travers l'épreuve de la résistance. L'initiation et la genèse d'une aventure personnelle. Peut-on encore être catholique? En l'absence de pape, ça semble difficile. Peut-on encore être communiste? Sans Parti, c'est pédaler dans la semoule. Mais on pourra toujours être évolien. Et je sais que celui qui essaiera de "chevaucher le tigre", sincèrement, en s'oubliant, en acceptant tous les principes, comprendra à terme que l'évolisme est impossible. Mais dans l'intervalle, il aura vécu. Intensément. Et il lui restera à vie une parcelle du génie d'Evola. Un génie non frelaté. Et ceci, c'est tout ce qui compte.
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Révolte contre le monde moderne

Livre très intéressant. Je vais essayer d’en faire un résumé impersonnel pour que personne ne vienne me faire chier avec ses petites opinions personnelles politiques à deux francs cinquante.



Sujet principal : la décadence dont serait victime notre monde moderne suite à l’éloignement de l’homme d’avec la Tradition.



Moyen de la démonstration : Etude de l’involution parcourue depuis l’âge d’or jusqu’au dernier âge (le kalî-yuga hindou décrit dans le Vishnu-Purâna).



Première partie : Qu’est-ce que le monde de la Tradition ?

- Une conception de la réalité plus vaste.

- Une royauté qui garde la qualité symbolique et solaire de l’invictus : juste milieu, centralité.

- Une royauté également rattachée au symbole polaire avec l’idée effective d’un centre du monde exerçant une fonction suprême sur terre.

- Caractère divin de la loi. (on pense que c’est un droit de contester la loi mais c’est en fait la conséquence de son usurpation ; on ne conteste pas ce qui est bon).

- Respect du rite comme véritable ciment de l’unité familiale, de la gens.

- Caractère primordial du patriciat.

- Importance de la virilité spirituelle qui définit la primauté de la loi de l’action plutôt qu’un état de contemplation reclus du monde.

- Respect naturel de la hiérarchie comme ordre du monde n’incluant aucun jugement de valeur ou de mérite, excluant d’emblée la compétition pour des fins égoïstes et personnelles. Doctrine des castes.

- Initiation de la royauté.

- La royauté a la primauté sur le sacerdoce.

- Ame de la chevalerie.

- Profession considérée comme un art, comme une vocation, porteuse d’une véritable initiation par le biais de la transmission.

- Ascèse virile et aristocratique, dictée par la force et non pas le besoin. Alimente les forces de stabilité et de centralité.

- Petite et grande guerre saintes au cœur de l’homme pour surmonter sa nature inférieure, son attachement matériel.

- Nature du temps non linéaire mais en devenir : « Le temps n’est pas une quantité, mais une qualité ; il n’est pas série, mais rythme. Il ne s’écoule pas uniformément et indéfiniment, mais se fracture en cycles, en périodes, dont chaque moment a un sens, donc une valeur spécifique par rapport à tous les autres moments, une individualité vivante et une fonctionnalité propre ».

- Caractère sacré de la terre : sa possession ou sa maîtrise est un engagement spirituel, pas seulement politique.



Deuxième partie : Signes de la dégénérescence moderne :

- Passage d’une terre individuelle à une terre collective : « L’idée […] que l’apparition du « testament » au sens d’une liberté individualiste laissée aux possédants de diviser leur propriété, de la désintégrer d’une manière ou d’une autre, de la détacher de l’héritage du sang et des normes rigoureuses du droit patriarcal et du droit d’aînesse, est un des signes typiques de la dégénérescence de la mentalité traditionnelle […] ».

- Féminisation de la spiritualité : apparition des figures divines chtoniennes, civilisation de la Mère. Transposition métaphysique de la femme en tant que principe et substance de la génération. Chaque être, conçu comme son fils, lui est conditionné, subordonné, privé de vie propre.

- Féminisme dénaturé, qui ignore la force traditionnelle de la femme, celle-ci ne pouvant s’affirmer qu’à condition qu’il existe une force virile, centrale, solaire : « Après des siècles d’ « esclavage », la femme a donc voulu être libre, vivre pour elle-même. Mais le « féminisme » a été incapable de concevoir pour la femme une personnalité, sinon en imitant la personnalité masculine, de sorte qu’il n’est pas excessif de dire que ses « revendications » masquent une défiance fondamentale de la nouvelle femme envers elle-même, son impuissance à être et à valoir en tant que femme, et non en tant qu’homme. [De plus, cet homme qu’elle imagine n’est] en rien l’homme vrai, mais […] l’homme-construction, l’homme fantoche d’une civilisation standardisée, rationalisée, n’impliquant quasiment plus rien de vraiment différencié et qualitatif ».

- Involution de la hiérarchie des castes. Le pouvoir, initialement détenu par la royauté solaire, passe ensuite à l’oligarchie, puis à la bourgeoisie, enfin aux dominateurs illégitimes qui s’appuient sur le démos. « L’aristocratie cède le pas à la ploutocratie. Le guerrier s’efface devant le banquier et l’industriel. L’économie triomphe sur toute la ligne. »

- Passage de l’universalité à la collectivité : « Il y a régression vers le collectif et non progrès vers l’universel, l’individu apparaissant de plus en plus incapable de s’affirmer, sinon en fonction de quelque chose qui lui fait perdre son identité. »

- Emancipation laïque de l’Etat par rapport à l’Eglise, celle-ci devenant l’associée de la caste bourgeoise et marchande, incapable d’assumer ses fonctions spirituelles.

- Apparition de l’humanisme qui justifie l’individualisme « comme constitution d’un centre illusoire en dehors du centre, comme prétention prévaricatrice d’un Moi qui est simplement le Moi mortel du corps […] ».



Que faire ? Rien, sinon informer de ce qui est en train de se passer pour mieux se préparer. Les civilisations ont des cycles : apogée, déclin, fin. Nous sommes sur le déclin, et proches de la fin. La civilisation va se tuer par ses propres défauts. Notre culte moderne de l’action, « au lieu d’être une voie vers le supra-individuel […] est une voie vers l’infra-individuel. Ce culte favorise et provoque des irruptions destructrices de l’irrationnel et du collectif dans les structures déjà vacillantes de la personnalité humaine ». Les anciens enseignements traditionnels disent qu’une « espèce de hiatus sépare deux cycles : il n’y aurait pas renaissance et relèvement progressifs, mais un nouveau commencement, une mutation brusque, correspondant à une manifestation d’ordre divin et métaphysique ». Les veilleurs prendront peut-être le flambeau pour constituer les germes de la nouvelle civilisation à venir. Ainsi, la Tradition ne meurt jamais. Espoir : « Si le dernier âge, le kalî-yuga, est un âge de destructions terribles, ceux qui y vivent et qui pourtant restent debout peuvent obtenir des fruits difficilement accessibles aux hommes des autres âges ».



Réfutation des préjugés qui pourraient servir à disqualifier cette œuvre :

- Evola serait raciste. Non : pour Evola, la race biologique compte moins que le ralliement spirituel à la Tradition. « On défend parfois l’idée de la race. L’unité et la pureté du sang seraient au fondement de la vie et de la force d’une civilisation ; le mélange du sang serait la cause initiale de sa décadence. Mais il s’agit […] d’une illusion : une illusion qui rabaisse en outre l’idée de civilisation sur le plan naturaliste et biologique, puisque tel est le plan où l’on envisage aujourd’hui […] la race. »

- Evola serait misogyne. Pas plus que les autres : il reconnaît même une puissance supérieure de la femme qui s’affirme selon sa nature (méta-femme) : « La femme traditionnelle, la femme absolue, en se donnant, en ne vivant pas pour soi, mais en voulant être tout entière pour un autre être, avec simplicité et pureté, s’accomplissait […] avec un héroïsme spécifique –et, au fond, s’élevait au-dessus de l’homme commun ».



Limites de la démonstration :

- Dualisme exacerbé entre des peuples solaire/lunaire. Pousse-au-combat, un peu lassant.

- Disqualification de toute objection possible du fait de l’appartenance du lecteur à l’âge sombre. Evola pourrait dire : si vous jugez que mes propos sont immoraux, c’est parce que vous vivez dans l’âge sombre et que vous avez perdu tout rapport de réalité vraie avec la Tradition. (sauf si, bien sûr, on fait partie des quelques veilleurs ou excédés de la modernité). C’est peut-être vrai. Je ne sais pas encore.



Pour terminer, un extrait résumant bien le chaos qui secoue notre époque et qui, s’il peut aussi renvoyer à d’autres explications qu’à celles avancées par Evola, peut aussi très bien s’expliquer par sa démonstration :



« Lorsque le rythme est brisé, lorsque les contacts sont bloqués, lorsque le regard ne sait plus rien des grandes distances, toutes les voies semblent ouvertes et chaque domaine est saturé d’actions désordonnées, inorganiques privés de base et de sens profond, dominées par des motivations exclusivement temporelles et individuelles […]. La « culture », alors, ne veut plus dire réaliser son être propre dans l’adhérence sérieuse et la fidélité –elle signifie « se construire ». Et puisque la base de cette construction n’est autre que le sable mouvant de cette nullité qu’est le Moi empirique humain sans nom et sans tradition, on voit s’avancer la prétention à l’égalité, le droit pour chacun de pouvoir être, en théorie, tout ce qu’un autre peut être aussi.

[…] C’est alors le chaos des possibilités existentielles et psychiques, qui condamne la plupart des hommes à un état de disharmonie et de déchirement : chose qui se vérifie aujourd’hui. »



Parfois chiant parce qu’il se pose en « sujet supposé savoir », et parfois passionnant parce qu’il semble effectivement savoir.



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La tradition hermétique

Pessimiste radical, théologien de la race, nationaliste aryo-romain, entre espoir et menace, méditations et cauchemars, Evola reste un puissant esprit traditionnaliste, rejetant de façon parfois simpliste la science moderne. Son érudition alchimiste et ésotérique est cependant impressionnante. La Tradition hermétique, très dense, révèle une conception pourtant très personnelle de l'alchimie : Evola y voit une tradition royale alors qu'il s'agit d'une doctrine. Evola offre ici, comme dans de nombreux autres de ses ouvrages, une contre-mesure individuelle à une décadence collective occidentale : l'hermétisme pour vaincre la perversion moderne du sacré.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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Le Yoga tantrique : Sa métaphysique, ses prat..

Une étude sur le tantrisme, doctrine médiévale d'Inde (née aux alentours du huitième siècle) qui, selon l'auteur, est le meilleur antidote contre le Kali-Yuga (l'Age de Fer décadent dans lequel nous vivons depuis quelques milliers d'années).



La "méthode" tantrique se distingue en outre des pensées indiennes traditionnelles récalcitrantes au réel, en ce que, loin de le répudier, le tantrisme en fait un concert d'épiphanies que l'homme (et la femme) doit déchiffrer pour atteindre l'union (yoga) ; de fait, le corps n'est pas un piège mais bien un instrument pour le gnostique, et donc la sexualité (par exemple) joue un rôle primordial dans l'économie spirituelle du tantrisme.
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La doctrine de l'éveil

Le meilleur ouvrage pour démonter la mythologie moderniste qui fait du bouddhisme une "philosophie" qui serait "molle" ; loin de là, Julius Evola nous (dé)montre que la doctrine bouddhique, non seulement est exclusive (pour kshatriyas - guerriers), mais que, loin d'être un affaissement nihiliste, elle est plutôt une conquête du moi par un parcours viril, "indifférent" (ne pas peser ses actes, comme on apprend dans le Gita) et stoïque.
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Révolte contre le monde moderne

Alors que pour la plupart des historiens ou des politologues, la fracture entre l’ancien monde et le nouveau se situe à la Révolution Française, pour Julius Evola il faut remonter beaucoup plus loin, quasiment à la nuit des temps, quand le monde de la Tradition céda peu à peu la place à la modernité. Il faut aller jusqu’aux temps lointains de l’Egypte des Pharaons, de la Rome antique voire de l’Empire Inca pour retrouver trace de cette tradition primordiale. Dans ces mondes ignorant la modernité, toute la société était organisée autour du surnaturel, de la spiritualité dans une harmonie confondante. Le monarque, de quelque nature qu’il fût, se devait d’être un être supérieur, d’essence divine ou quasi divine. Sans discussion possible, il était le centre, l’âme agissante de son Etat et le père aimant et aimé de son peuple. Quiconque aurait voulu s’opposer à sa volonté se se serait retrouvé à aller contre la volonté de Dieu lui-même. Il se serait mis lui-même au ban de la société. Ainsi, à l’origine ou à la disparition de toute civilisation se trouve la présence ou l’absence du fait divin…

« Révolte contre le monde moderne » est un essai de philosophie politique basé à la fois sur l’Histoire telle que nous l’entendons et sur les mythes, légendes et autres hypothèses archéologiques ou non (Atlantide, règne des Titans, traditions nordiques, iraniennes, hindoues, etc.) Evola base sa théorie sur les quatre cycles de l’Humanité (or, argent, bronze et fer). Le premier serait celui de la divinité, celui du grand Monarque. Il aurait dégénéré en âge d’argent avec la prépondérance des guerriers avant de tomber dans celui du bronze le pouvoir passant entre les mains des bourgeois et des marchands. Depuis 1789 et surtout depuis la révolution russe de 1917, le fait spirituel aurait totalement disparu et le pouvoir serait tombé aux mains de la plèbe, de la caste la plus basse et la moins intelligente. Nous en serions au stade le plus bas de la décadence, à l’âge du fer, du Kali-Yuga. Pour aussi troublante qu’elle soit, cette théorie n’en demeure pas moins basée sur des prémisses discutables vu le peu de documents disponibles sur certaines époques. D’une lecture assez laborieuse, cet ouvrage important donne cependant énormément à réfléchir sur le fait que tout a sans doute toujours pas très bien fonctionné et que notre état de décadence semble déjà bien avancé !
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Chevaucher le tigre

L'Occident est à l'avant-garde de ce que plusieurs traditions considèrent comme la fin d'un Age de fer (ou Kali-yuga), c'est à dire d'un déclin continu et accéléré qui touche toute d'humanité historique.Privé de tradition constituée, l'homme occidental soucieux de réveil spirituel doit rechercher ici et maintenant le transcendant à la racine de son être et peut pour se faire positiver en les transmutant sur certaines tendances dissolutrices et dépersonnalisantes de la société moderne qui l'entoure et qui en sont des contre-façons parodiques (fonctionnalisme en architecture, rationalisme en économie, algébrisation de la nature dans les sciences physiques, primitivisme en matière d'art musicale, de sexualité...).Critique intéressante de Nietzsche, de l'existencialisme, de la phénoménologie, de la science et de l'art modernes ainsi que des moeurs.
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Le Yoga tantrique : Sa métaphysique, ses prat..

Issu des principaux courants spirituels et religieux de l'Inde, le tantrisme, apparu au Ier millénaire de notre ère, est une synthèse d'enseignements traditionnels contenus à l'origine dans les Védas, mais plus adaptés à ces siècles où se développe la grande civilisation indo-aryenne. Sans rejeter l'ancienne sagesse, les Tantras réagissent contre les spéculations et le ritualisme vides. A la voie de la contemplation, ils opposent celle de l'action, de la réalisation pratique, de l'expérience directe. « Ce qui importe, c'est d'accomplir des actes surhumains et divins par la force de ses paroles de puissance (mantra) », dit un texte tantrique. Et un autre: « La particularité du tantra réside dans le caractère de son sâdhava (pratique) qui s'accomplit par le réveil des forces dans le corps. »

Dans cet exposé désormais classique, le grand orientaliste italien Julius Evola explique la vision du monde sous-jacent au yoga tantrique et ses fondements métaphysiques mais aussi les différentes pratiques et techniques qui lui sont propres, en particulier l'importance de la Kundalini en tant que source d'énergie.
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Dadaïsme et tradition : Evola, le philosophe ..

Rien de moins littéraire en quelques pages...rien de moins conformiste ne fut jamais tenté, les membres du mouvement dadaïsme s'adonnant à une sorte d'ascèse de la destruction notamment dans le langage, en optant pour le scandale comme moyen d'action. La Soirée du cœur à barbe, en juillet 1923, sera la dernière manifestation du dadaïsme dont la pensée anarchique et libertaire représentée par Tristan Tzara qui proclamera: Dada est l'art sans pantoufles ni parallèles, qui est contre et pour l'unité, et décidément contre le futur. Nous savons que nous ne sommes pas libres et nous crions: Liberté!

Les seules tendances positives furent défendues par Breton qui imposera par la suite un surréalisme durable
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Masques et visages du spiritualisme contemp..

Le livre de Julius Evola, Masques et visages du spiritualisme contemporain, est une analyse critique des principaux courants modernes vers le «suprasensible»

Tout au long de cet ouvrage, édité dans une nouvelle traduction française intégrale, Julius Evola a suivi comme fil conducteur de ses considérations la défense de la personne. Hier encore enfermée dans ses horizons étouffants du matérialisme et du positivisme, la personnalité au sens courant est aujourd’hui menacée par les différents courants néo-spiritualistes, qui, loin d’annoncer une renaissance de l’Occident, sont l’un des symptômes de sa décomposition. S’appuyant sur une définition «traditionnelle» de la nature, Evola montre de façon magistrale tout ce qui sépare l’orientation vers le vrai «surnaturel» et la surconscience de la direction néo-spiritualiste vers un mysticisme invertébré uniquement ouvert à ce qui est infra-personnel et subconscient.

Des courants anciens et des phénomènes plus récents sont successivement analysés: le spiritisme, la psychanalyse, le théosophisme, l’anthroposophie, les idées de Krishnamurti. Evola se penche aussi sur le «catholicisme ésotérique», certains aspects de Nietzsche et de Dostoïevsky, le satanisme, sur plusieurs courants initiatiques dans le monde moderne, etc.

Contre le caractère flatteur du néo-spiritualisme – son masque –, Evola rappelle avec force que la spiritualité authentique exige de l’homme qu’il refuse de se payer de mots et dévoile la nature factice, médiocre et lénifiante du néo-spiritualisme: son vrai visage.

Dans une postface inédite, Jean-François Mayer – historien et sociologue des «mouvements religieux controversés», auteur de nombreux livres et articles sur le phénomène des sectes – prouve, sur la base d’une documentation abondante, que le néo-spiritualisme ne fait que du neuf avec du vieux: le channeling est en fait l’héritier du spiritisme, le New Age renoue avec le syncrétisme et toutes les confusions de la Société théosophique, dans un cadre où des ersatz de surnaturel sont vendus comme des produits de consommation courante.

Un livre d’une brûlante actualité, qui confirme la valeur de l’avertissement de saint Paul à Timothée sur la venue d’un temps «où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine» et «détourneront l’oreille de la vérité pour la tourner vers les fables».
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Chevaucher le tigre

Ce livre, bien que sujet à débats, fait partie à mon sens des inclassables de part la singularité des positions prises et des critiques faites par l’auteur.

En tout état de cause, il reflète la puissance intellectuelle phénoménale de Julius Evola compte tenu des concepts philosophiques maîtrisés et de ses connaissances tant sur la société contemporaine qu’il attaque frontalement que sur les sociétés traditionnelles dont il tire le contenu métaphysique.

Julius Evola dépeint ici le portrait d’un aristocrate cherchant un chemin absolu à donner à sa vie et dont les doctrines, purement internes et indestructibles tirées de la Tradition, l’amèneront à son accomplissement en tant qu’homme différencié.

Il porte donc une critique très dure et poussée mais néanmoins extrêmement cohérente du monde moderne sur différents domaines fondamentaux : la musique, la science, l’existence, la religiosité, l’individu... De part ces constats, il dresse la posture que doit adopter l’homme « qu’il a en vue » afin qu’il puisse, par une inversion de polarité, transformer l’aspect négatif que lui offre le monde contemporain en un aspect positif à travers une ascèse particulière.

Je conseille donc cet ouvrage de métaphysique à toute personne qui souhaite être portée par un point de vue omniscient, suprarationnel, en dehors du temps et dont la lecture l’amènera à se questionner très sérieusement sur la marche du monde et le sens de sa vie. Attention toute fois si vous mettez en pratique la philosophie d’Evola car je pense, à mon humble avis, que cela modifie à tel point l’être à travers un néantissement ontologique que des crises existentielles apparaîtront et que les résultats de ces processus ne seront pas forcément de meilleure augure.

À lire sans retenue, à appliquer avec grande prudence.
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Le mythe du sang

Un répertoire complet des idées "racistes", de Ptolémée jusqu'à Adolf Hitler, en soulignant toutes les nuances qui ont pu exister entre elles, entre le racisme "aristocratique" d'un de Gobineau jusqu'aux élaborations "nordicistes" d'un Rosenberg.



Les pages sur les Juifs sont assez crues, et font de l'ombre à l'exposé généralement objectif qui tient tout au long du livre.
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Le Taoïsme

Lao-Tseu (570-490 av JC) et Confucius (552-479 av JC) furent contemporains, le premier étant plus métaphysique et plus initiatique que le second lequel était plus moral et plus politique que le premier. Alors que Confucius privilégiait l’orientation rationnelle, Lao-Tseu se plaisait plus dans le paradoxe, l’énigmatique et le déconcertant, d’où la difficulté d’une compréhension profonde et absolue du véritable taoïsme. Si Confucius fut un personnage historique défini et attesté, il n’en fut pas de même pour Lao-Tseu (dont le nom signifie « le vieil enfant ») qui aurait peut-être été un « historiographe » ou un archiviste de la cour impériale qui aurait tout quitté pour passer la fin de sa vie dans la solitude, avant de partir vers l’Occident (le Tibet) après avoir fixé sa doctrine et ses préceptes dans un livre appelé « Tao Te King » (« Le livre de la voie et de la vertu », Evola préfère traduire « Le livre du Principe »). On se demande même si le nom générique « Lao-Tseu » ne recouvre pas plusieurs auteurs de plusieurs époques… Au fil des siècles, taoïsme et confucianisme se mêlèrent, s’imbriquèrent jusqu’à perdre leur singularité et jusqu’à évoluer vers une forme de dogmatisme religieux très éloigné de l’esprit originel.

« Le taoïsme » est un court essai d’une soixantaine de pages fort intéressant que l’on peut recommander pour une première approche de la question. La partie historique et légendaire est remarquable. La définition classique que l’on trouve un peu partout parle d’une mystique quiétiste, reprise par le bouddhisme chán (ancêtre du zen japonais), d’une éthique libertaire qui inspira notamment la littérature, d’un sens des équilibres yin yang poursuivi par la médecine chinoise, du Yi-king et même d’un naturalisme visible dans la calligraphie et l’art. L’auteur précise tous ces points un à un, mettant l’accent sur le volet ésotérique, paradoxal et traditionnel de cette « sagesse » qui n’est ni vraiment philosophie, ni morale, ni mystique, ni religion, mais un peu tout à la fois. Ouvrage qui pourra servir d’introduction pour des recherches plus approfondies sur le sujet.
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Révolte contre le monde moderne

Sur certains aspects cet ouvrage fait beaucoup malgré son pérennialisme qui en repoussera un certain nombre - le rationaliste queje suis doit souvent faire des efforts . Il faut l'accepter à la lecture et éviter le jugement hâtif moderne, précisément. A moins de vouloir ne pas le comprendre
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Chevaucher le tigre

chef d'oeuvre
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Orientations

Éminemment moins extensif que ses autres ouvrages de "méta histoire philosophique", dans ce livre Julius Evola pose tout de même les jalons séminaux de sa pensée politique : celle-ci se veut impersonnelle (dont récusation de l'idée de "parti", et donc d'une "droite" où il est généralement ligoté par les "historiens") et imprégnée de valeurs traditionnelles (il est en cela, bien évidemment, en osmose avec René Guénon).



Une sommaire mais sûre introduction à son immense œuvre, en somme.
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Méditations du haut des cimes

Evola nous livre dans cet ouvrage une approche philosophique de la montagne et de l'alpinisme. Les sommets ont de tout temps été considérés comme le royaume des dieux dans les mythes des civilisations traditionnelles. A travers ces croyances diverses et le récit de ses expériences, l'auteur nous décrit les possibilités d'accomplissement intérieur qu'offre l'ascension des sommets. Un livre puissant pour tous les amoureux de montagne.
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Révolte contre le monde moderne

chef d'oeuvre absolu
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Révolte contre le monde moderne

Cet ouvrage majeur de Julius Evola est véritablement un monument et l’on comprend pourquoi.

Tout d’abord, l’auteur est un homme de la Tradition mais qui utilise avec rigueur les puissants outils intellectuels « modernes » afin de nous faire comprendre le monde de la Tradition, et c’est cet « aller-retour » qui nous permet de plonger dans ce paradigme perdu dans les entrailles du temps et nous le fait ressusciter d’une façon totale et limpide par le moyen de la métaphysique.

L’ouvrage se scinde en deux parties : premièrement, ce qu’est le monde de la Tradition, puis, comment le monde entre dans un processus de dissolution par le biais de la modernité.

Toute une anthropologie est donc rétablie à l’aune des principes indestructibles de la Tradition : les relations homme-femme, la royauté, le sacerdoce, la loi et l’état, la race, les castes, l’ascèse, l’héroïsme par la voie de l’action et de la contemplation, les jeux, la guerre... C’est en cela que l’ouvrage est immense : tous les pans de l’existence sont totalement remis en cause de par la pertinence de l’analyse d’Evola, et cela ne peut pas laisser indifférent.

Chacun pourra établir ses propres conclusions car il y réside tout de même une certaine subjectivité de l’auteur qui peut être critiquable (doctrine des quatre âges, sentimentalisme et pathos du christianisme, dimension virile et olympienne qui n’admet aucune repentance ou humilité, opposition brutale entre un Nord solaire et un Sud lunaire...). Mais en tout état de cause, Julius Evola tente de nous faire retrouver ce qui a été perdu et explique l’importance de remonter le fil que l’entropie de la modernité continue encore de nous faire perdre.

Je conseille donc cet ouvrage imposant et politiquement incorrect à toute personne qui ne se sent pas de ce monde et qui cherche à retrouver les vérités principielles qui permettraient de donner plus de sens à sa vie, ou plus de compréhension à sa chute...
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La Métaphysique du sexe

très important
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