Julos Beaucarne

"Quand on me demande ce que je deviens, je réponds : je deviens ce que je suis"

Cet aphorisme reflète bien la philosophie de Julos pour qui "le sens de la vie c'est aller au bout de soi-même".

A 72 ans, il n'en finit pas d'explorer sa feuille de route. Julos, c’est un personnage un peu paradoxal dans le patrimoine "francophonal" : s'il est très reconnu, il est aussi relativement méconnu et la profondeur de sa pensée étonne le « voyageur sidéral ». Faut dire qu’il a le « taquinoir aiguisé », l’animal. Voyez plutôt :

454 chansons

32 albums

28 livres

82 poètes mis en chanson

1 tipi et 1 trianon post-industriels

1 blog

1 julophone

1 message envoyé dans l'espace

- des centrales électriques musculaires

- une foultitude d’objets détournés allant de la « Machine à Mesurer la Pression du Néant » aux « Spermatozoïdes de l'Age du Fer »



"Le bonheur, n’est-ce pas marcher inlassablement vers soi-même ?"nous dit-il, lui qui nous invite depuis plus de 40 ans à ne pas nous laisser rêver par quelqu'un d'autre que nous-même.

Un recueil de textes sans ponctuation

certains sont parus sur disque d'autres non

certains sont courts d'autres sont longs

mais tous sont des moments de tendresse

sous la plume d'elfe de celui

qui se dit "vélorutionnaire"

"Brel : où quand la Wallonie et les Flandres entrent en résonance...

A propos de ce livre, Julos écrit : "Ce livre est un voyage textuel en résonance aux chansons de Jacques Brel, à ses directions, à ses méandres. Il est profondément infidèle à la trame de ses jours, il court d'un côté à l'autre de sa trajectoire, il s'arrête, rebondit à tout bout de champ, il survole ou plonge tout à coup sur un fait, sur une anecdote, et s'y accroche."

On peut lui faire confiance au Julos , quant à l'a-chronologie, lui dont la vie est rythmée par les mots et non pas par le temps, si ce n'est le temps qu'il fait : "La pluie est la prêtresse de mon pays, ce n'est pas neige qui règne ici, il brumasse...".

Il reste que ce "Brel" constitue un bel hommage du Wallon Beaucarne au Flamand Brel ; deux des sommets du "plat pays qui est le leur"...

Il n’y a pas de mode ou de façon de lire ce petit livre, de le compulser, et pourquoi pas le gueuler dans le désert. On l’ouvre où on veut, matin, midi ou soir, et même la nuit, pourquoi pas… Plus : il n’existe pas de posologie bien précise ; la consommation est donc possible sans modération.

On peu même le lire dans le désordre… Une seule chose est sûre et confirmée par l’éditeur : les mots sont bien accrochés aux pages ; si on secoue l’ouvrage, ils ne tombent pas. Tout juste indique-t-il que si désordre il-y-a, il est antérieur à l’impression.

Julos dans toute sa délicatesse d’avant-gardiste désuet.

Dans la collection « Les grands entretiens d’Emile », aux éditions de l’Aube, un collégien se demande quel est le rôle d’un poète. Julos Beaucarne apporte des réponses illustrées par des dessins au jeune Emile. Il évoque des questions essentielles: l’utilité du poète dans notre monde, l’étendue de la poésie, le chant de la poésie et sa musicalité, la manière d’enseigner la poésie à l’école, les rapports entre poésie et peinture, … C’est plus qu’une leçon, c’est un mode d’emploi pour vivre mieux sans désespérer du monde.

Ce petit livre magique et apaisant a quelque chose du Petit Prince d’Antoine de Saint-Exupéry. Il y a en effet dans les mots de Julos Beaucarne la profondeur, la simplicité, la douceur et la complicité du poète avec son lecteur.

Le navigateur solitaire sur la mer des mots est comme l’indique la quatrième de couverture, un recueil de textes qui ont été écrits et réunis à l’origine pour le spectacle créé au théâtre de la Vie à Bruxelles en 1996, à l’occasion du 25e anniversaire du théâtre.



Cette édition propose la dernière monture du navigateur solitaire, qui a évolué au fil de la vie de Julos, et au cours de ses nombreuses représentations théâtrales données en Belgique, en France et au Québec. Par ailleurs, Le navigateur solitaire sur la mer des mots est le premier titre de la collection Voix vives, très belle collection, sous l’édition d’Isabelle Quentin.



En effet, ce recueil réuni 80 textes, dont des chansons, des contes, des poèmes tous autant divers les uns des autres, en majorité très bon à lire, nous rencontrons du Alphonse Daudet avec « La Figue et le paresseux », du Molière avec « Le rap du Misanthrope », du Eluard avec « Je fis un feu », des poèmes chinois, des poèmes dits « zen », des chansons populaires françaises et tunisiennes…



J’avoue avoir été déçu par quelques textes, resté anonyme dans le recueil, par leurs simplicités, j’ai d’autant plus trouvé qu’ils manquaient de poésie par rapport au haut niveau qu’en fixés certains, je vous fais part de mes préférences : « Chanson de la fileuse », d’après un conte populaire tunisien, « Quatorze » d’Henri Pourrat, « Ton Christ est juif », dans le recueil cité anonyme, après recherches il s’agirait d’un envoi de Sr Marie-Anna Gauthier et pour finir « La figue et le paresseux » d’Alphonse Daudet.



En majorité, des merveilles littéraires, une lecture rapide, riche et très sympathique, pleine d’humanité, de fraicheur et de pureté, que je vous conseille vivement.
Lien : http://libermoi.blogspot.fr/..

J'ai hésité à ne mettre que 2 étoiles car les causes défendues par Julos Beaucarne dans ce petit livre de considérations sont assez justes. Seulement voilà, les propos sont peu constructifs et je pense qu'être trop en colère peut nuire à une cause même si elle est juste.

Il s'agit d'un recueil de textes courts issus des réflexions de l'artiste belge dont j'aime les chansons en français et en wallon qui me rappellent ma jeunesse.

Le premier texte et le plus important a été rédigé par Julos Beaucarne à l'occasion d'une rencontre pour la défense de la musique francophone d'où le titre « Front de libération de l'oreille et autres considérations ». Les autres considérations concernent la cause des enfants, la culture pour tous et le respect de la planète.

Ces écrits sont assez anciens et plutôt dépassés (quoique les thèmes soient toujours d'actualité). le Front de libération de l'oreille date de 1985 et dénonce l'esclavagisme sonore. Il critique de façon inconsidérée les sonorisateurs. Je suis d'accord avec la cause mais les propos sont trop haineux ; quand il est écrit que Lepen (à l'époque il avait moins de poids dans l'opinion publique) est un enfant de coeur à côté des sonorisateurs c'est plus qu'excessif (surtout aujourd'hui). Heureusement qu'il y a un post-scriptum qui précise que la situation a changé depuis 1985.

Ceci étant, ce sont les propos d'un homme en colère qui n'ouvrent pas le débat et qui sont trop centrés sur la Wallonie ce qui est contradictoire avec l'ouverture sur le monde revendiquée.

Ce livre rassemble une toute petite partie de l’œuvre foisonnante de Julos Beaucarne puisqu'il date de 1977 et que Julos compose toujours... Mais ils révèlent quand même le talent du poète, chanteur, conteur, musicien. Poétiques, fantaisistes, militants, mais surtout profondément humanistes, à l'image de l'artiste belge. C'est un « poémificateur », jouant avec les mots avec légèreté ou gravité, mais toujours de manière « vraie ».

Julos Beaucarne ne se définit pas comme une vedette, ni même comme un artiste, il fait juste « le métier d'homme ».

Alors lisez ses textes. Mais surtout, écoutez-les ! Car l'écouter, avec sa voix tout à la fois fragile et chaleureuse, c'est apaisant, ça fait un bien fou...

Julos Beaucarne a été l’artiste belge dont on parlait lorsque l’étais jeune. Un homme dont on étudiait les textes au cours de français et dont on acclamait la non-violence au cours de morale. Le meurtre de sa compagne Loulou par un déséquilibré avait marqué les esprits. En travaillant en artisan, il était parvenu à s’entourer d’un public fidèle, féru de sa musique et de sa prose, même si les médias ne lui ont jamais offert un piédestal pour se faire connaître loin de ses terres. Nelly Gay, amie de longue date de ce chanteur hors-normes, revient sur l’homme, son parcours et son immense humanité. Plutôt que de proposer une biographie, elle a choisi de présenter ses talents multiples en les installant au cœur même de ses préoccupations, qui demeurent l’écologie, le respect d’autrui et la liberté sans périmètre restrictif. L’opportunité de se familiariser aves ses mondes, mais également de voir apparaître d’autres aspects de sa personnalité : sculpteur, peintre, écrivain, acteur, conférencier, … Cet ouvrage est bénéfique dans la mesure où il nous fait momentanément oublier la pandémie et nous invite à suivre un être de chair qui ne parle que d’amour à partager sans calcul. Un créateur qui, avec une guitare, chante ce qu’on a envie d’entendre, nous berce et nous fait réfléchir en même temps.

Si ce livre ce lit si vite c'est qu'il ce livre peu, c'est si vite dit !

Des textes magnifiques, Julos est un visionnaire, un humaniste doté d'humour et de fantaisie. Si j'ai du mal à l'écouter, j'ai pris grand plaisir à le lire. Julos est le Dylan wallon!

A lire seul ou à plusieurs, s'entraînant ou s'amusant ces virelangues que nous connaissons, ou pas du tout, nous ferons passer des moments de diction amusants et fantaisistes. Vive ce livre consacré à ces exercices si amusants et si bien structuré

Je vous préviens : je ne vais pas être la mieux calée sur le sujet parmi ceux qui donneront leur avis ici. Voici ce que je retiens de cette BD barrée-perchée et onirique.



Un valet vit seul dans le château de ses maîtres. Il est entouré de multiples objets d'art qui prennent vie au gré de leurs envies.



La baronne dont il est épris a disparu. Un jour, il entend un son étrange. Il décide de chercher ce qui en est à l'origine. Il se retrouve alors confronté à différents êtres étranges.



Il faut lâcher-prise pour aborder le travail de Servais et Beaucarne. Se laisser porter par cette folie doucement extravagante. Les cases sont pleines de choses étranges. Le dessin en noir et blanc oblige à bien regarder.



A la fin de la BD, un fin cahier explique que les œuvres qui s'animent et qui enquiquinent le valet, sont inspirées des œuvres que Servais possède. Photos des objets à l'appui. C'est intéressant car cette info donne un autre regard sur la BD. Je pense que c'est ce qui m'a le plus captivée.

Maintenant qu'il a rejoint son arc-en-ciel : le troubadour wallon Julos Beaucarne a été un homme aux talents multiples (poète, auteur-compositeur, écrivain, sculpteur). il était originaire d'Écaussinnes et vivait depuis de très nombreuses années à Tourinnes-la-Grosse, près de Beauvechain, en Brabant Wallon.Jean Jauniaux nous le présente sous l'oeil de l'admiration. Un artiste qui a accompagné la vie de beaucoup et dont le drame vécu (l'assassinat de son épouse par un détraqué) a marqué toute une génération par sa capacité à pardonner et à aimer en s'opposant à toute notion de vengeance.

Julos Beaucarne fait partie de ma vie depuis plus de trente ans. Je l’écoute chanter comme on écoute un ami. Je lis ses mots comme je lis ceux écrits par un ami. C’est donc par un titre d’un des porte-parole les plus connus de la Wallonie que j’ai commencé mon voyage dans la collection Le goût des mots que dirige Philippe Delerm au Seuil, dont le titre dit presque tout de son contenu : Les chaussettes de l’archiduchesse. Et autres défis de la prononciation.



Écrivain, conteur, dramaturge, poète, chanteur et comédien, Julos Beaucarne s’adonne depuis toujours aux différents plaisirs de la langue. Il nous avait d’ailleurs offert en 1992 Le Virelangue (chez Actes Sud) qui est de la même trempe puisque ce nouveau titre met en scène des virelangues. Mais justement, qu’est-ce qu’un virelangue? Selon Roger Pinon, « le virelangue est un mot, un bout de phrase, une rimaille, voire un long texte, que l’on doit répéter, éventuellement un nombre fixé de fois, sans s’empêtrer dans la prononciation. »



Et c’est tout ça que nous offre Julos Beaucarne avec ce petit livre qui se glisse dans une poche. Des rimailles qui sont les siennes ou qu’il a empruntées à d’autres (Alphonse Allais, Raymond Devos, Jacques Prévert notamment), pas juste en français mais aussi, entre autres, en allemand, en espagnol et en wallon, des virelangues très courts ou très longs, humoristiques, philosophiques, tous savoureux. Un livre pour les amoureux de la langue qui le savoureront avec gourmandise. Surtout quand ils auront appris à dire à toute vitesse Je sais ce que je suis et si je suis ce que je suis qui est-ce que je suis? Si jamais tu le sais, je te suis.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..