À vrai dire, les marxistes, dans leur critique actuelle du christianisme, procèdent à une distinction historique : l'histoire du christianisme est faite du conflit permanent entre une aile constantinienne, qui s'est alliée dans les Églises d'États avec les puissances dominantes, et une aile millénariste, qui s'est alliée avec les humiliés et les opprimés dans leur lutte révolutionnaire. Cette distinction se justifie partiellement. Mais elle se retourne comme un boomerang sur les marxistes eux-mêmes : nous devons nous aussi distinguer, de la même manière, un marxisme staliniste – portant les traits d'une idéologie d'État contraignante – d'un marxisme humaniste, qui s'allie, dans un esprit autocritique, avec ceux qui sont humiliés et bafoués, contrôlés et censurés dans les pays socialistes eux-mêmes.
L'espérance chrétienne n'est pas un opium de l'au-delà, mais une force dynamique pour changer l'ici-bas.