Découvrez le deuxième épisode du tout nouveau podcast des éditions du Masque : Conversation dans le noir.
Chaque jeudi, nous vous proposons une conversation téléphonique entre éditrice et auteure, à écouter sur l'ensemble de nos réseaux sociaux.
Dans cet épisode, Nathalie Sauvagnac se livre dans une conversation très touchante autour de la norme, des marges, mais aussi de son roman Les Yeux fumés et de la littérature en temps de confinement.
Nous vous souhaitons une bonne écoute !
Extrait lu : https://www.editions-jclattes.fr/sites/default/files/webmaster/lyf.pdf
Oeuvres citées :
Colette
Philippe DjianVirginie DespentesClaire CastillonCharles Bukowski
Salinger
Boris VianKate Tempest
CRÉDITS : Conversation dans le noir est un podcast des éditions du Masque.
Réalisation : Paul Sanfourche.
Générique : Longing - Joachim Karud.
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Tu trimes, tu bouffes, tu dors, tu baises, tu bois, tu danses, tu crèves.
Chacun cherche cette étincelle qui donnera du sens à sa vie. Cette miette de perfection fuyante qui fera peut-être battre leur cœur plus fort.
Trouve ton talent. Traque-le, enferme-le dans une cage, donne la clé à celui qui a le pognon et félicite-toi de ton courage.
Son corps n’est plus que vibration. Un grondement assourdi, informe. Le monde décélère, elle a le cœur au bord des lèvres.
S’il mourait à 27 ans, il ne laisserait rien derrière lui. Aucun héritage. Rien d’impérissable. Rien qui le détacherait du commun des mortels, d’une façon ou d’une autre. Un homme perdu dans la masse. Un individu arraché à la foule.
J’ai appris, tout au long de ma vie, à accorder une valeur démesurée aux biens matériels, au statut social, à l’adhésion du public. J’ai dû me défaire de cela pour m’habituer à chérir ce qui est immatériel, ce qui n’apporte pas une satisfaction immédiate. Les échanges anecdotiques. L’intimité sincère.
Tout le tue, et pourtant sa vie ne finit pas de n’en plus finir : le matin arrive et il est encore là, les yeux ouverts. Vivant.
Elle voudrait s’arracher la peau et se mettre à nu, révéler ses veines, ses muscles, ses poumons qui palpitent, encrassés par le tabac, et son pauvre cœur épuisé.
Devenir une femme, ça demande beaucoup d'efforts, autant d'efforts qu'une ballerine. Tu dois travailler dur. Ce n'est pas de tout repos. Si tu y parviens, cela semblera tout naturel. Mais ce qui nous distingue des danseuses, ma puce, c'est que faire les choses comme il faut ne nous vaudra jamais aucun applaudissement.
L'hiver posa ses mains solennelles sur la ville et éteignit d'une caresse les couleurs du ciel.