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Citations de Kahina Bahloul (26)


J’avais invité à la maison une personne de l’Église. Mon fils, tout fier, lui montre ses dinosaures. Mon invitée lui dit : « Mais comment ça, tu ne crois pas que Dieu a créé le monde en six jours ? Les dinosaures n’existent pas. Ils ne sont pas dans la Bible. » Et mon fils lui répond avec aplomb : « Je crois les deux. » Il avait parfaitement raison. Il y a un savoir scientifique d’un côté et de l’autre un texte symbolique qui donne du sens au monde. Les sens sont complémentaires.
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"Que l'éternel soit avec moi ou pas, je fais le boulot."
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Kahina Bahloul
( Lea Salamé : qu'est-ce que vous avez pensé de la loi séparatisme qui est arrivée au Sénat ? Quand vous entendez Emmanuel Macron, vous dites une expression, vous dites un nouveau terme est lâché "séparatisme islamique ", "comme un énième reproche qui vient rallonger la longue liste des tristes qualificatifs accolés à ma religion". )

Kahina Bahloul : Justement aujourd'hui, ce livre je l'ai voulu aussi comme un travail pour sortir de cette hystérisation du débat dès qu'il s'agit de parler de l'islam dans notre société et revenir au temps lent de la réflexion. Et sortir aussi de ce mode de fonctionnement des réseaux sociaux qui a déteint sur nos vies , nos vraies vies, où il est plus facile d'haïr que de réfléchir. Et ce livre se veut vraiment un travail de réflexion.

(interrogée sur France Inter le 30 mars 2021)
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«Ne demandez jamais quelle est l'origine d 'un homme, interrogez plutôt sa vie, ses actes, son courage, ses qualités et vous saurez qui il est»
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Kahina Bahloul
En l’état actuel de la science, il est difficilement défendable que la sortie d’Egypte ait existé. D’un autre côté, les personnes qui veulent croire à ce récit doivent être respectées, même si certains esprits restent convaincus du contraire. (…) La réalité historique des événements bibliques a peu à voir avec leur force pédagogique. (p. 196)
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Lorsqu’on se pose la question « faut-il adopter telle quelle la vision des anciens ?», on peut adopter deux attitudes. La première consiste à dire que, plus le temps passe, plus on s’éloigne de la tradition initiale, moins on a de légitimité à l’interpréter: dans cette optique, les générations antérieures ont toujours raison. La deuxième attitude considère que nous sommes « comme des nains juchés sur les épaules de géants ». L’idée est de garder une posture d’humilité, mais aussi une posture de liberté: en additionnant notre humble hauteur de vue à la leur, nous pouvons voir encore plus loin. (p. 199)
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EMMANUELLE : La fidélité, par exemple, est raillée, comme s’il s’agissait d’un concept ringard.
KAHINA : « La fidélité est ringarde » parce que l’hyperconsommation dans laquelle nous vivons et qui s’étend à tous les domaines de la société (nourriture, vêtements, voitures, montres, etc.) a imposé le postulat suivant : ce que je veux, je dois l’obtenir tout de suite, maintenant, et sans me poser de question. Ce modèle est devenu valable aussi pour les plaisirs du corps. Le problème, c’est que la sexualité est un accès direct à notre intimité, et si elle est maltraitée d’énormes dégâts risquent de se produire. Je te rejoins, Emmanuelle, sur cette confusion contemporaine entre désir et amour. Le partenaire qui a la « bonne anatomie » n’a peut-être pas du tout les mêmes valeurs que moi, et rien ne garantit que cette personne prendra soin de moi. FLORIANE : Pour rebondir sur ce que tu dis, j’ajouterais que notre société valorise tout ce qui est monétisé. Or nous parlons toutes les trois de quelque chose qui n’est pas monétisable. La pornographie, c’est monétisable. La capacité à s’écouter mutuellement, avec respect et empathie, ne l’est pas. Cette action est pourtant vitale, dans le cadre amical ou dans le cadre de pratiques telles que l’Écoute mutuelle. Quand des gens consomment du porno, il y a d’autres gens à qui ça fait gagner beaucoup d’argent. Une sexualité épanouie et respectueuse ne fait gagner d’argent à personne. Voilà à quoi on se heurte. Voilà pourquoi j’insiste sur l’importance de la verbalisation"
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Kahina : c'est bizarre : vous parlez beaucoup de Dieu, mais vous dites : on n'y croit pas.
Floriane : J'évite au maximum le mot "théologie", car justement "dieu" n'est pas central. Nous, depuis le second Temple, on a décidé qu'on ne savait rien de lui, même pas son nom.
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Cessez de vous dire : pourquoi cette épidémie… Posez-vous juste la question : bon, alors maintenant on fait quoi ?
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En quoi le foulard serait-il le symbole exclusif de l’islam ? Le foulard n’est pas musulman, il a des origines qui sont beaucoup plus anciennes que l’islam. Des courants où l’on se couvre la tête existent dans le judaïsme, le christianisme, et même dans certaines traditions très éloignées du monothéisme. Le voile est donc non musulman. Il est surtout patriarcal. Si les intégristes en ont fait leur étendard, c’est parce que leur idéologie repose sur la domination. Le corps de la femme est pour eux un objet qui appartient à l’homme, qui a donc le droit de le contrôler.
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La façon dont on traite la femme dans une société renseigne sur la manière dont cette société va traiter l'altérité, la minorité. Il y a un lien étroit entre le sort des femmes et l'avancement des droits humains et des libertés fondamentales.
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Il m'est donc impossible de dire à quelqu'un : "Fais ceci parce que c'est écrit dans la Bible" ! Ce serait, pour moi, tout le contraire de l'évangile ! Je ne ferais pas quelque chose parce que c'est écrit, mais je serais conduite à faire quelque chose parce que j'ai reçu une Parole qui m'a mise en route, qui m'a "percutée", qui m'a bouleversée et qui m'a amenée à changer de manière de vivre. Je ne peux rien dire à l'autre, rien imposer à l'autre. Je ne peux que recevoir pour moi et ensuite témoigner.
Emmanuelle Seyboldt
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"Ils envisagent de retourner en Égypte parce que l’esclavage, obéir sans se poser de questions, c’est beaucoup plus simple. La liberté, c’est compliqué, ça demande quantité d’efforts…"
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Bref, régulièrement dans la Torah, l’Éternel fait savoir aux hommes que le patriarcat en usage dans leur société n’est pas une fatalité : il existe toujours un moyen de se placer du côté des femmes, il suffit de les écouter.../...Je mentionnerai très brièvement Myriam, la prophétesse, sans laquelle tout le peuple hébreu serait mort en esclavage. Elle a su prendre la parole, et son père a su l’écouter. Preuve qu’il existait bien des courants favorables à l’expression des femmes à l’époque de l’histoire de la Bible, à l’époque de sa rédaction, et à l’époque de la rédaction du Talmud.
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Si invraisemblable que cela puisse paraître aux moins de vingt ans, j’ai dans ma jeunesse connu une Algérie sans voile, sans hijab islamiste. L’Algérie des années 1970 et 1980 était un pays où les femmes ne ressentaient aucune culpabilité à sortir de l’espace domestique habillées d’un pantalon ou d’une robe laissant apparaître leurs bras, leurs jambes et leurs cheveux. Même Abdelhamid Ben Badîs (1889-1940), fondateur de l’Association des oulémas musulmans algériens et des instituts mixtes à une époque où l’école communale séparait les filles des garçons, n’avait pas imposé le voile aux institutrices qui y enseignaient, ni aux filles des scouts musulmans dont il était le guide spirituel.

« Culpabilité », le mot n’est pas trop fort : il faut prendre la mesure de ce poids qui écrase la conscience de beaucoup de femmes musulmanes, aboutissant à l’aliénation de leur volonté propre, leur déniant même toute capacité intellective en dehors du cadre établi.
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Je suis souvent frappée de voir des gens utiliser le texte coranique comme s’il s’agissait de la notice d’un lave-linge. (…) La personne sort le Coran de sa poche se demandant à voix haute: « Que dit le Coran à ce propos ? » Ces gens n’ont évidemment aucune formation pour lire le texte coranique, aucune connaissance du contexte, de l’histoire. Rien. (p. 186)
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Je me rends compte que la notion de sacré est constamment menacée par deux risques majeurs : premièrement, sursacraliser le sacré, deuxièmement le désacraliser. Si on désacralise totalement, en effet, on se prive du pouvoir du symbole, et on laisse en friche les besoins émotionnels ou spirituels de l'être humain.
Floriane Chinsky
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J'ai une idée très positive du sacré. le sacré n'est pas du tout une notion si éloignée de moi qu'elle m'est totalement inaccessible, ou qu'il m'est interdit de l'approcher au risque d'être réduite en poussière par un éclair divin. La conception du sacré hors de moi, hors de l'humanité et de l'univers, m'est complètement étrangère. Pour moi les choses deviennent sacrées à partir du moment où l'on a l'intention de leur porter atteinte. A partir de là, toute vie humaine, animale ou végétale, toute création de Dieu, devient sacrée. Si Dieu est la beauté absolue, tout ce qui émane de Lui est beau par essence.(...) Le sacré est, pour moi, l'injonction absolue au respect"
Kahina Bahloul
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Tous les croyants doivent avancer à égalité sur un chemin bordé de part et d'autre par ces deux mots : liberté et responsabilité
Emmanuelle Seyboldt
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Ainsi, on peut conclure que le mot « islam » dans le Coran est un néologisme qui désigne une voie spirituelle de réalisation caractérisée par la remise confiante en Dieu, et non une idée de soumission à la religion ou à Dieu telle que l’islam contemporain
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