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Critiques de Kang-myoung Chang (42)
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Parce que je déteste la Corée

Kyena le sait, le sent au plus profond d'elle-même, elle ne pourra jamais être heureuse dans son pays, la Corée du Sud. Elle n'a pas fait les bonnes études, n'a pas fréquenté la bonne université, n'a pas trouvé le bon travail et, selon les parents de son fiancé, elle ne vient pas du bon milieu social. Kenya est persuadée que son bonheur est ailleurs, aussi, à 27 ans, elle décide de sauter le pas et d'émigrer en Australie. Pleine d'allégresse et d'espoir, elle arrive dans un pays dont elle ne connaît ni la langue ni les codes. Entre petits boulots, logements partagés, réussites et déconvenues, Kyena tente de s'y faire une place et de devenir une citoyenne australienne.



C'est avec beaucoup d'aisance et de naturel que le journaliste Kang-myoung Chang s'est glissé dans la peau d'une jeune femme de 27 ans, candidate à l'émigration. A travers le récit enjoué de Kyena, c'est un aperçu de la société coréenne actuelle qu'il nous donne. Après le boum économique, la Corée du Sud subit les effets de la crise mondiale et connaît le chômage. Dans un pays où la réussite sociale passe par la réussite professionnelle, les jeunes n'ont d'autre issue que de bûcher du matin au soir pour intégrer les meilleures universités pour ensuite être employés dans les entreprises les plus performantes. Ceux qui n'arrivent pas à suivre le rythme effréné de la compétition restent sur le bord du chemin. Et Kenya n'entre pas dans le moule. Travailler sans relâche et ne pas pouvoir profiter de la vie ou faire un bon mariage et ne presque jamais voir un mari obnubilé par son plan de carrière ne correspond pas à l'idée qu'elle se fait du bonheur. Lorsqu'elle quitte un pays qu'elle dit détester, son rêve se confronte à la dure réalité. En Australie, elle est une étrangère sans qualifications. Elle commence par vivoter, s'acharne à apprendre l'anglais, commet des erreurs, souffre du manque de sa famille, elle tente même un retour en Corée auprès de son fiancé, mais elle persiste dans sa décision et finit par s'adapter à son nouvel environnement pour une vie meilleure.

Un roman moderne et punchy, une héroïne déterminée et sympathique, une légèreté qui dénonce sans en avoir l'air les travers de la Corée, hiérarchie et compétitions poussées à l'extrême mais aussi le sentiment de déracinement de ceux qui choisissent l'exil, un moment de lecture plaisant sans être transcendant.
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Parce que je déteste la Corée

Sans ambition, sans réelle conviction ou projet, Kyena a terminé des études dans une université pas très bien cotée et trouvé un travail dans une banque de second ordre... Elle le sait, elle dénote parmi ses amies et sa famille, affichant une volonté d'expatriation en Australie. Malgré le chantage affectif des parents et son attachement à Ji-myeong son amoureux, elle part seule, avec son anglais hésitant et rencontre Jae-in, au centre d'aide pour les nouveaux arrivants. De petits boulots en petits boulots, Kyena prend ses marques...Son but devenir résidente Australienne et pourquoi pas être naturalisée pour devenir australienne...



Parce que je déteste la Corée est le récit d'une jeune coréenne qui, intrinsèquement, ressent un malaise dans son pays, un pays qui ne lui permet pas de s'épanouir, trop de codes sociétaux à respecter, un milieu social défavorisé qui ne permet pas d'intégrer les bons établissements scolaires ou universitaires, l'importance du collectif qui prime sur l'épanouissement individuel...Un récit qui aborde également les difficultés d'intégration des expatriés, qui ne possèdent ni la langue, ni les codes, ni l'aisance dans leur comportement, des étrangers qui se font exploiter dans les petits boulots mal payés ou tassés dans des petits appartements.

Parce que je déteste la Corée est un récit dans lequel l'héroïne fait preuve de verve et de lucidité, un ton qui détonne dans sa propre famille, mais qui lui permettra de se réaliser et de se connaître hors de son pays natal.
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Parce que je déteste la Corée

Kyena déteste la Corée, son pays, car elle trouve que la société y est très segmentée, il y a ceux qui ont eu la chance de naître dans une famille aisée et d'aller dans les bonnes écoles, ceux-là s'en sortiront bien, pour tous les autres, ce sera difficile et il n'y aura jamais aucune probabilité pour que leur sort s'améliore.

C'est pourquoi, à 27 ans, vivant encore chez ses parents et travaillant dans une entreprise dans laquelle elle s'ennuie, elle décide de s'expatrier en Australie, même si elle ne parle pas vraiment l'anglais et qu'elle n'a aucune qualification particulière.

Elle pense que là-bas, elle aura davantage de chances de faire quelque chose de sa vie qu'en Corée.

Le style assez froid m'a un peu dérangé, je ne me suis pas tellement attachée à cette jeune femme qui semble pourtant volontaire, mais dont la naïveté m'a davantage énervée que touchée.

L'expatriation ne se passe pas aussi facilement qu'elle l'avait imaginé, n'ayant aucune connaissance de la culture australienne et n'ayant aucune compétence spécifique à offrir.

J'ai trouvé Kyena assez négative mais à part apprendre à parler anglais, elle ne semble pas vraiment vouloir s'intégrer, passant l'essentiel de son temps avec des asiatiques.

Son regard sur la Corée est sûrement juste mais la façon de raconter les faits est sacrément froide et détachée, n'incitant pas le lecteur à se prendre d'affection pour Kyena.

Le roman est court et se lit vite mais sans passion.
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Génération B

J'ai beaucoup apprécié cette lecture comme telle, la trouvant prenante et bien menée. Toutefois, étant donné le sujet délicat, une vague de suicides planifiés chez les jeunes, on ne peut que se poser des questions supplémentaires sur le propos de l'auteur, ainsi que sur l'éthique de son approche.



Un groupe de jeunes étudiants à l'université A de Séoul se regroupe : tous ont en commun de complexer par rapport à leurs études (l'université A n'est pas un premier choix), et de ressentir un certain découragement quant à leur avenir. Pour eux, l'horizon est bouché, ils sont condamnés à devoir s'insérer dans un monde professionnel où les meilleures places sont prises, où ils devront subir avec hypocrisie la pression sociale, la rude compétition, et les prérogatives des aînés. Dans ce groupe de 5 jeunes, les caractères sont différents, les problématiques aussi, mais tous ont en commun leur relation avec Seoyon, dite Jackie, très belle jeune fille, très douée, mais totalement nihiliste et plutôt instable psychologiquement, terriblement manipulatrice. Ce n'est pas une personne des plus recommandables, en ce sens où elle rêve d'accomplir un grand projet, qui la rende l'égale de Charles Manson (oui, quand on a ces références, on peut dire que ça s'engage mal), moyennant qu'elle convainque quelques-uns de ses amis de se suicider cinq ans après elle, pour assurer la réussite de son site dédié aux Déclarations de suicide, whydoyoulive.com.



Au fil des années, nous suivons plusieurs d'entre eux : le narrateur à la première personne, qui répond au surnom d'Antéchrist, sa petite amie Chu, avec qui il vit une relation conflictuelle et compliquée (Seyeon les a littéralement jetés dans les bras l'un de l'autre), Hwiyeong ou Socrate, Byeonggwon ou Zapruder. Après la mort par suicide de Seoyon, ils reçoivent par mail un envoi planifié : deux mystérieux dossiers, dont l'un est codé, et les noms de tous ceux qui sont concernés. Ils n'en connaissent pas 3 d'entre eux.

Chacun cherche à faire son chemin dans la vie, insatisfait, traînant ses désillusions : le narrateur a tenté plusieurs fois le concours de fonctionnaire de 7ème catégorie (autant dire que ce n'est pas glorieux), poursuivi par des problèmes d'argent et en proie à ses addictions, l'alcool entre autres ; Hwiyeong de son côté est devenu journaliste et peine à trouver de la considération dans son emploi. Ils se retrouvent de temps en temps pour manger et surtout boire ensemble, et commencent à enquêter lorsque le site est dévoilé, en même temps qu'ils apprennent avec les années le suicide de plusieurs d'entre eux, bien qu'ils cherchent à empêcher chacun. Dans ce bras de fer, qui aura le dernier mot ? Parviendront-ils tous deux à ne pas honorer une promesse d'étudiant, à trouver des raisons de vivre ?



Ce roman me laisse plutôt désarmée, en ce qu'il reflète des façons de vivre, de penser, qui m'ont paru parfois radicalement différentes des nôtres, parfois terriblement proches. Les problèmes humains sont similaires sous toutes les latitudes, leur intégration dans un contexte social est tributaire de la culture du pays. J'ai beau être de plus en plus familière avec la culture coréenne, ou plutôt ce qu'elle veut bien nous montrer, je n'ai pu que constater mon insuffisance à pleinement comprendre les enjeux philosophiques du roman. Car il est bien évident que l'auteur crée un environnement pour nous présenter différentes options. L'aspect le plus évident, la première strate, c'est la dénonciation de la société hyper-compétitive, dont le premier credo est "défoncez-vous au travail pour vous faire une place au soleil". A travers Seyeon, il amène une vision particulière de la "Grande Société Blanche", qui "blanchit", efface tout ce qui dérange, dépasse, et uniformise les comportements et les réponses. En cela, les Déclarés, ceux qui annoncent publiquement leur suicide avant de le réaliser, si possible filmé en ligne, apportent une réponse radicale, un refus que la société ne pourra pas supprimer ou édulcorer. le projet est ambitieux, calculé en tout, et en voie de réussir de manière éclatante. le roman au présent est émaillé des textes de Seyeon sous forme de journal, ou de ses analyses et articles sur le site, définissant son projet. On peut s'arrêter à cette vision romantique et nihiliste, mais là n'est pas le propos de l'auteur. Il est évident que Seyeon, aussi triste que soit son destin, était une manipulatrice quelque peu sociopathe ; la question qui se pose est aussi "comment contrer la Déclaration ?"



Et c'est ici que le roman, s'il a commencé d'une manière un peu trop démonstrative, devient touchant, car les deux protagonistes, Hwiyeong et le narrateur, ont fort à faire avec leur propre vie, pas loin d'être ratée, mais tentent de s'opposer, de sauver ce qui peut encore l'être, de retrouver les membres un par un pour obtenir des réponses. Il plane sur ce roman une tristesse douce-amère palpable, la désillusion d'une génération, et pourtant tout n'est pas perdu, on veut y croire, la vie peut revêtir parfois les couleurs d'une promenade le long du fleuve Han, et la force de l'écriture de Chang Kang-Myoung, sa finesse au scalpel qui se découpe sur la géographie urbaine de Séoul, n'est pas des moindres.
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Parce que je déteste la Corée

Kyena a vingt-sept ans, peu de possibilités d’évoluer dans son métier, la perspective de se marier et de fonder une famille ne l’enchante guère, elle décide de tout quitter pour tenter sa chance en Australie. Des cours intensifs d’anglais lui permettront de se faire une place là-bas, de grimper dans l’échelle sociale, alors qu’en Corée, elle voit bien qu’elle restera comme ses parents, à vivre de petits boulots et dans des appartements miteux. Bien sûr, tout ne se déroule pas avec facilité, mais Kyena s’accroche, et ne manque jamais de ressources, même lorsque tout semble s’effondrer autour d’elle.



Chang Kang-myoung est un journaliste, chroniqueur dans un grand quotidien de Séoul, qui a publié deux romans traduits en français, celui-ci et Génération B. Il s’intéresse à ses concitoyens avec acuité. Ici, il met la fiction au service du thème des jeunes qui s’exilent en Australie pour y trouver une vie meilleure. Leurs motivations, aussi variées qu’elles soient, m’ont intéressée et dressent un portrait de la Corée du Sud qui n’est pas aussi positif que l’image qu’on en a. Les classes sociales très compartimentées empêchent de s’en sortir en restant sur place, d’où le nombre de jeunes qui choisissent l’exil.

Si l’Australie leur semble un eldorado, le réalité n’est pas aussi simple, notamment le petit monde des immigrés coréens qui reproduit les schémas de leur patrie. Quoi qu’il en soit, le personnage de Kyena est attachant, sa débrouillardise et son appétit de changement font plaisir à lire. Le style ne m’a pas vraiment apporté le petit plus que j’aurais souhaité, mais une lecture dépaysante, et courte, en ce moment, c’est tout à fait ce dont j’ai besoin !
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Parce que je déteste la Corée

C’est une histoire qui commence par un départ de Séoul, dans un aéroport.

Le depart de Kyena, jeune femme de 27 ans, qui en Corée avait un travail lui offrant peu de possibilité d’évolution.

Kyena quitte sa famille ( ses parents et des deux soeurs ) et son ex petit ami Ji-myeong avec qui elle avait entretenu une relation sérieuse pendant 6 ans, pour émigrer à Sydney, en Australie.

Kyena qui n’est pas competitive, pour qui la réussite n’est pas un but en soi, qui a besoin de chaleur, qui n’a pas étudié dans l’un des meilleurs lycées, qui est incapable de se battre de toutes ses forces pour atteindre un but, et qui a certaines exigences comme s’accomplir professionnellement et personnellement, être heureuse tout simplement, s’est toujours “sentie comme un animal fragile dans une savane qui gambade et qui finit par se faire dévorer”.

Son départ pour Sydney, n’est pas dû à un coup de tête, elle y a longuement réfléchi pendant des années et elle a tout de même failli renoncer quelquefois à ce rêve.

Une fois l'héroïne en Australie, nous en apprenons davantage sur son passé : comment était sa vie en Corée du Sud, sa personnalité, son besoin avide de liberté, d’émancipation hors de son pays de naissance duquel elle veut tant se libérer des carcans.

Vient le temps des comparaisons entre les deux cultures, au gré des rencontres, des amours, des amitiés. Elle obtiendra sa carte de résidente. Kyena apprend et désapprend. Le temps des regrets viendra-t-il ? Adoptera t-elle la mentalité Australienne ?

Plusieurs fois, je me suis demandée si Kenya n’allait pas prendre un avion illico pour retourner à Séoul définitivement. Je n’en dis pas plus.



J’ai apprécié sujet de ce court roman qui est une critique de la société exigente Coréenne.

Un roman qui se lit d’une traite, et qui est doté d'un style d’écriture simple et d'une traduction efficace, ce qui est plaisant

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Parce que je déteste la Corée

Journaliste et chroniqueur, Chang Kang-myoung a connu un succès énorme avec son roman Parce que je déteste la Corée. Beaucoup de jeunes adultes, ceux qui terminent leurs études avec un horizon bouché comme perspective, se sont visiblement reconnus dans cette évocation d'une société encalminée, figée dans des structures désuètes qui interdisent de rêver. L'auteur, qui avait 40 ans à la parution du livre dans son pays, s'est mis dans la peau et la tête d'une jeune femme d'une génération désabusée et sans avenir. A moins, et c'est le cas de son héroïne, de prendre la fuite pour une contrée plus ouverte, en l'occurrence, l'Australie. Son livre est un peu son journal intime, qui narre à l'envi ses multiples aventures du côté de Sydney, mais aussi et surtout ses (res)sentiments amers vis à vis de son pays natal, dans une comparaison entre la Corée du Sud et l'Australie qui n'est pour ainsi dire jamais à l'avantage de la première. A vrai dire, on apprend peu de choses à la lecture de Parce que je déteste la Corée : l'ultra-compétitivité, le choc des générations, la corruption et les dysfonctionnements de la société, le nationalisme exacerbé, etc. Quoi d'autre ? Le style. Relâché, décontracté, écrit comme l'on parle, cela donne des scènes vivantes (parfois) mais ce n'est évidemment pas de la grande littérature. Le livre, très court, s'absorbe assez vite. Il s'oublie tout aussi rapidement.
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Génération B

J'ai gagné Génération B grace à Masse critique, accompagné d'un charmant petit mot de la maison d'édition.



Je n'avais jamais lu de livres coréens, et comme je m'y attendais, c'est aussi compliqué niveau prénoms/noms que les livres japonais et autre langue dont les prénoms nous sont peu connus. C'était très difficile d'identifier les personnages, surtout que le début du récit est entrecoupé de pages grises, semblant raconter une autre histoire. On se rend vite compte que les personnages dans les pages grises sont les personnages du roman, désignés autrement. Donc déjà que je me perdais dans les noms coréens, voilà qu'on me rajoute leurs alter egos en prénoms plus abordables. Ce n'est que vers la moitié du livre que j'ai commencé à me sentir plus ou moins à l'aise avec ça.



Nous est racontée ici une partie de la vie en Corée, basée sur l'éducation des jeunes. Comme tous jeunes, et donc par définition un peu rebelles, ils sont mal dans leur peau. Alors qu'ils ont tout pour eux à priori, une graine va germer dans leur tête et les amener à une décision destinée à choquer leur société. Ceci dans l'espoir qu'elle bougera… mais comme presqu'à chaque fois, je ne suis pas convaincue qu'une quelconque de ces actions fassent bouger quoi que ce soit.



C'était à la fois bizarre, mais plaisant. J'ai appris des choses sur la Corée que je ne savais pas, et rien que pour ça, je suis contente de l'avoir lu.
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Parce que je déteste la Corée

J'ai beaucoup aimé ce roman au titre évocateur. L'auteur met en scène Kyena, une jeune femme qui souhaite à tout prix quitter son pays, et à travers ce personnage dénonce les difficultés que peuvent rencontrer les jeunes dans la société coréenne pour s'en sortir. Il faut en effet avoir étudié dans les meilleurs lycées et universités, être issu d'une famille riche, être né au bon endroit et être le meilleur tout simplement, mais attention tout cela ne vous assurera pas forcément un travail après vos études.

Une fois un travail obtenu, pas toujours bien rémunéré, il vous faudra faire beaucoup d'heures supplémentaires, prendre des transports en commun plus que bondés, et ne plus avoir de temps pour vous et vos loisirs. La compétition est donc très rude et vous aurez des difficultés à vous en sortir si vous n'êtes pas un battant prêt à sacrifier beaucoup. Voilà donc ce qui semble attendre les jeunes en Corée.

Et en plus de tout cela, il existe une discrimination très importante envers les couches de la société les plus modestes il est par exemple très difficile de se marier avec quelqu'un s'il n'est pas du même milieu tout en ayant l'accord de sa famille.

Ce roman est donc une sacré critique de la société dans un pays qui a tout de même ses avantages, car chaque pays à ses défauts comme le souligne Kyena.
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Parce que je déteste la Corée

Un petit livre étonnant et fort instructif. Je salue d’abord la performance de l’auteur qui s’est mis dans la peau d’une femme pour écrire ce livre. Il y arrive très bien et il a eu bien raison de choisir ce point de vue pour nous faire comprendre pourquoi son pays est si peu attractif. Un homme peut se réaliser dans un travail qui sera quand même une lutte de tous les instants pour sortir du lot, mais pour une femme les barrières sont encore plus hautes et peu d’entre elles arrivent à les franchir et à s’épanouir. Et pourtant, les femmes n’ont pas le poids des interdits religieux et au moins sur le plan de la sexualité, elles sont libres. Mais pour le reste que de contraintes ! En réalité, tout est déterminé par l’origine sociale, si vous êtes née dans une bonne famille, vous habitez dans un beau quartier, votre logement sera spacieux et confortable, vous n’échapperez cependant pas à la terrible sélection mais aurez 99 % de chance d’aller dans une bon établissement secondaire et donc 90 % de chance d’entrer dans une bonne université, Vos parents pouvant payer pour vous, dans le cas où vous n’êtes pas au niveau le nombre de cours particuliers qu’il vous faudra pour réussir votre concours d’entrée à l’université dans laquelle « il faut » aller. Ensuite le tapis rouge se déploie devant vous et vous aurez la carrière de cadre à laquelle vous aspirez et vous ferez le mariage qui convient. Aucune chance pour vous, si vous venez d’une université moyenne, vous serez un cadre moyen. Et si vous n’avez pas réussi vos études vous resterez au bas de l’échelle sociale.

Ce qui révolte notre héroïne Kyena, c’est que tout le monde accepte cet état de fait sans même ressentir la moindre révolte, à commencer par ses parents qui ont trimé toute leur vie pour vivre dans un logement sans aucun confort. Tout le roman est écrit en alternance, sa vie en Corée qui est étriquée, laborieuse et épuisante, et sa vie en Australie qui sans être idyllique lui semble paradisiaque. Comme la photo sur la couverture Kyena sent qu’elle peut vivre dans ce pays où elle se sent libre, je lui laisse la parole pour que vous compreniez son choix



Si je ne peux pas vivre dans mon pays…c’est parce qu’en Corée, je ne suis pas quelqu’un de compétitif. Je suis un peu comme un animal victime de la sélection naturelle. Je ne supporte pas le froid ; je suis incapable de me battre de toutes mes forces pour atteindre un but : ; et je n’ai hérité et n’hériterai jamais d’aucun patrimoine. Mais tout ça ne m’empêche pas d’avoir le culot d’être salement exigeante : je veux travailler près de chez moi, qu’il y ait suffisamment d’infrastructures culturelles dans mon quartier, que mon boulot me permette de m’accomplir personnellement, etc. Je chicane sur ce genre de choses.

Voilà pourquoi elle crie très fort, et je pense qu’après avoir lu ce roman vous la comprendrez.



Pourquoi je suis partie ? Parce que je déteste la Corée
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Génération B

Dès l’ouverture du roman, c’est par la mort que l’on commence. Celle de Park Sunwoo, fils d’un président d’une grosse entreprise, promis à un brillant avenir puisque successeur désigné de son père. Meurtre ou suicide ? Voilà l’interrogation de la presse, même si l’on ne voit pas pourquoi un jeune homme à la réussite aussi éclatante aurait mis fin à ses jours.



La réussite sociale, voilà bien le nœud du problème de la vie de notre narrateur, surnommé Antéchrist par ses amis. Fils d’un obscur fonctionnaire, petit-fils d’un « héros » de la Guerre de Corée, on attend de lui de s’élever socialement. Et c’est dès le plus jeune âge que la sélection s’opère : les bancs de l’école sont la première étape d’un long parcours du combattant. Bien travailler à l’école, une injonction que nous avons tous eu de la part de nos parents désireux de notre réussite. Mais rien de comparable avec le système scolaire ultra-élitiste de Corée : car c’est dès le lycée que votre avenir est tracé, seuls les meilleurs pourront prétendre aux universités les plus cotées du pays, dont la prestigieuse université de Séoul est le Saint Graal. S’y inscrire, c’est se promettre un avenir professionnel plein de succès.



Cependant, Antéchrist est un rebelle, du moins dans ses jeunes années : sciemment, il s’est sabordé dès le lycée, peu désireux d’intégrer un système aussi anxiogène mais acceptant tout de même les critères de réussite posés par la société : un diplôme universitaire, un travail bien payé et pourquoi pas intégrer la grande entreprise du pays : Samsung. Heureusement pour lui, il bénéficie d’un avantage : celui d’être le descendant d’un soldat de la Guerre de Corée. Il atterrira dans une université de seconde zone, malgré des notes médiocres où il rencontrera Hwiyeong, Byeonggwon et la belle et intrigante Seyeon.



Seyeon, figure de proue de ce roman, que le narrateur se propose de refaire vivre à travers sa longue confession. Seyeon, qui s’est un beau jour suicidée dans l’étang nauséabond du campus, sans aucune explication, elle qui était pourtant promis à un avenir brillant. Détentrice d’une bourse, elle avait apparemment droit à un traitement de faveur dû à ses résultats exceptionnels. Elle venait même d’être recrutée chez Samsung par recommandation avant même l’obtention de son diplôme. Pour elle, la réussite lui ouvrait les bras, elle n’aurait pas à connaître les harassantes préparations aux concours de fonctionnaire dans des écoles privées hors de prix, ni les entretiens d’embauche en groupe ou individuel, redoutables pour la confiance en soi.



Mais Seyeon était une beauté empoisonnée : sa réussite était la source même de son malheur. Car elle est frappée, tout comme notre narrateur, par l’inanité des critères matérialistes de la réussite, par l’ineptie de la pression sociale qui pèse sur les épaules de la jeunesse coréenne. Car que doivent-ils espérer d’une telle société et des valeurs qu’elle prône ? Quel sens donner à sa vie quand on la consacre uniquement à sa réussite professionnelle qui se mesure essentiellement à son salaire ? Surtout quand les générations passées ont pu s’exalter sur de vrais combats : la fin de la colonisation japonaise et l’indépendance de la Corée du Sud, la transition démocratique dans les années 80. Quels rêves restent-ils pour une nouvelle génération qui se retrouve démunie du moindre combat idéologique ou politique ? Une génération qui plus est décrite par ses aînés par des concepts creux, un peu méprisants, des mots-valises vide de sens, qui ne parviennent pas à saisir la réalité de ce qu’elle est, de ses attentes, de ses espoirs et de ses rêves.



Alors Seyeon distille autour d’elle une idée, en guise de testament : pour exprimer le refus d’intégrer une société conformiste et de se plier à ses attentes, pour la torpiller de l’intérieur et faire s’effondrer le système par lui-même, chacun devra se suicider au moment même où il réussira à atteindre l’objectif qu’il s’était fixé. Et pour crier au monde leur rejet de la société, chacun pourra publier son testament sur un site Internet, whydoyoulive, et gagner de nouveaux adeptes par la mise en scène de leur geste radical. Autour du narrateur, les suicides de ses anciens camarades se multiplient. Lui, dont la jeunesse cynique l’avait poussé à rejeter toute idée de réussite, refusant sciemment de gravir l’échelle sociale en choisissant de passer le concours pour être fonctionnaire de septième classe (dans l’idée que finir à 17h lui permettra de se consacrer à la musique), s’élève contre l’idée de Seyeon. Et pourtant, la réalité qui a fini par le rattraper n’est pas tendre avec lui : deux années à trimer comme une bête du matin jusqu’au soir pour réussir un concours qu’il échoue à deux reprises, la résignation à rentrer chez ses parents après l’échec, la honte de n’être pas diplômé, un travail ingrat, mal considéré, qui ne lui laisse le temps de rien, et mal payé.



Génération B offre une vision réaliste de la société coréenne, et plus spécialement de sa jeunesse, soumise à une pression sociale jusqu’à l’inepte, avec l’obligation d’une réussite funeste qui se joue dès l’enfance. Pas de mythe du self-made-man en Corée, la réussite passe par les résultats scolaires, et ce, dès la primaire, qui détermineront le droit d’accès aux universités et par la suite au marché du travail. Les cours du soir, les écoles de préparation aux concours, les mini-chambres étudiantes, tout est étudié pour forcer l’individu à la réussite en le coupant de l’extérieur. Une vie en vase clos où si rien n’est expressément interdit, tout reste déconseillé : les sorties, les amours, les petits boulots, comme une injonction terrible à placer une parenthèse sur les plaisirs de la jeunesse pour se consacrer qu’à une seule et unique tâche : être utile demain à la société. Et gare à celui qui échoue, condamné par la société, par le regard qu’elle porte sur l’échec, et par la culpabilité qu’elle induit chez celui qui échoue. Mais obtenir un emploi n’est pas la fin de la pression sociale : dans une société où la collectivité prime sur l’individualité, l’individu est nié, parfois broyé, condamné à bien faire pour ne pas être un poids pour la société.



Génération B est un roman social brutal, parfois psychologiquement violent, qui décrit une jeunesse en perte de repères, qui recherche un sens à donner à sa vie en dehors du cadre conformiste de la société et des valeurs qu’elle impose. Une recherche d’évasion difficile quand ses valeurs sont une chape de plomb qui pèse lourd sur les épaules.
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Parce que je déteste la Corée

Roman atypique écrit sous la forme d'une grande lettre adressée à une amie coréenne, décrivant le parcours déroutant et cynique d'une jeune femme en quête d'une nouvelle nationalité qui décide de quitter sa Corée du Sud natale pour l'Australie. Pas d'envolée littéraire mais une précision chirurgicale avec une économie de mots et de sentiments. Cette percée dans un monde peu décrit, peu connu est précise et attachante.



Quelquefois ce style chirurgical est cependant un peu trop froid, un peu trop détaché, et ressemble à un exposé journalistique mais n'est-ce pas tout simplement le style CHANG Kang-myoung ?

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Parce que je déteste la Corée

Un sentiment de déracinement



Ce sentiment est au cœur du récit. L’héroïne ne se sent pas à sa place en Corée dans une société à la mentalité particulière et totalement différente de ce que les occidentaux peuvent vivre. Bloquée par sa condition et ses aspirations, rien ne colle avec le fonctionnement de la société coréenne. Peu à peu, l’envie de s’expatrier se développe en elle. Elle veut voir si en Australie, elle a la possibilité de vivre sa vie comme elle l’entend.



Bien sûr, il va lui arriver des embrouilles. Vouloir faire sa vie dans un autre pays, un pays aussi différent de la Corée du Sud en prime, ce n’est pas de tout repos. La transition ne se fait pas sans situations particulière. Difficile pour l’héroïne de se libérer totalement de la mentalité de son pays d’origine. Malgré ses efforts, la Corée lui colle à la peau. Pourtant, après être revenue dans son pays, elle se rend compte que ce n’est vraiment pas ce qu’elle veut.



Ce livre m’a vraiment renvoyé à un sentiment qu’il m’arrive parfois de partager : celui de ne pas être à sa place dans le pays dans lequel on est né. Étrange, sans aucun doute. Et pourtant cela arrive parfois. Alors certains partent, essaye de trouver un endroit qui correspond à leur être intérieur, d’autres restent, emplis de l’espoir de parvenir à comprendre et s’adapter. Le fait est que c’est un phénomène plus courant que l’on semble croire et que c’est une situation complexe pour ces personnes qui ont l’impression d’un côté de trahir leur pays de naissance et de l’autre se trahir eux-même. Le sujet est extrêmement intéressant et j’ai beaucoup ce livre car le doute y est bien retranscrit.



Je ne saurai trop vous conseiller ce roman court (164 pages) mais dont les mots sont justes. Si vous avez une petite envie de littérature asiatique, de littérature coréenne ou de commencer à vous y plonger, ce récit est idéal car il mêle une société connue par les occidentaux à la mentalité asiatique et notamment coréenne. C’est un bon moyen pour commencer à appréhender une partie du monde dont parfois les récits restent obscurs pour nous. Parce que je déteste la Corée est un vrai moment de plaisir. Tout en traitant d’un sujet important, l’auteur le fait avec légèreté et c’est agréable...https://pauseearlgreyblog.wordpress.com/2017/10/02/parce-que-je-deteste-la-coree-kang-myoung-chang-deracinement-et-expatriation/
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Génération B

Un groupe de jeunes étudiants coréens s'apprêtent à accéder au modèle de réussite coréen. Mais cette génération subit un monde dans lequel les grands rêves d'autrefois n'ont pas d'équivalent aujourd'hui.

A mi chemin entre le polar et le livre de société (ce n'est pas moi qui le dit mais la quatrième de couverture), c'est une mise en abîme à laquelle se livre Chang Kang-Myoung.

Je découvre l'un des systèmes scolaires les plus compétitifs au monde, une jeunesse en état de stress permanent.

La Corée du Sud a connu un développement économique extrêmement rapide, basé sur une société entièrement tournée vers ce but. Cette réussite est le fruit des générations précédentes. Aujourd'hui, rien ne justifie plus une telle abnégation. La jeunesse s'interroge sur le sens de leur vie et de leur avenir.

A la fac les étudiants commencent à se rebeller contre le système. Parmi eux, Seyon, une jeune fille très belle et très intelligente, qui a le monde à ses pieds. Elle veut faire bouger les choses, accomplir des actes extrêmes pour que le plus grand nombre prenne conscience de la fatuité de la vie de sa génération.

Parce que Seyon est intelligente, parce qu'elle est séduisante, elle parvient à convaincre d'autres étudiants d'entrer dans sa révolte. Pour que la société ouvre les yeux, elle prétend que seule une vague de suicides peut éveiller les consciences. Mais à des moments précis, lorsque le futur suicidé sera entré dans la vie active. Elle même se suicide lorsqu'elle reçoit son offre d'embauche chez Samsung.

Quelques mois après sa mort, apparaît le site internet whydoyoulive.com, où les candidats au suicide postent leur déclaration avant de passer à l'acte.

Le site prend une envergure insoupçonné, en Corée, mais aussi au delà des frontières.

La construction du roman est géniale. On alterne entre les errements du narrateur et des textes grisés qui s'avèrent être le journal de Seyon. En dehors de toute chronologie, on assiste à la mise en place du projet whydoyoulive.com, les rouages utilisés par Seyon pour convaincre ses "disciples". On lit ses angoisses, ses convictions, jusqu'à sa mort.

Et puis le thème, la façon dont il est traité, m'a profondément touché. On aborde quelque chose de fondamental dans nos sociétés: que peut-on faire de plus? Si les générations précédentes se sont construites sur un idéal à atteindre, les générations actuelles n'ont plus d'objectif de grande envergure. Nos aïeuls ont connus la guerre, leurs enfants ont dû reconstruire, mais les quarantenaires d'aujourd'hui, que doivent-ils faire? Qu'est-ce qui les rendra fiers?

En fait la génération B telle que la nomme l'auteur, ma génération, devra faire preuve d'encore plus d'initiative que les précédentes pour trouver un but à leur vie. Ce qui était dicté par des besoins économiques, politiques, ne l'est plus aujourd'hui. Nous sommes la première génération de l'histoire à n'avoir pas eu à se battre pour notre société. Trouver un sens à sa vie ne passera pas par un grand dessein mais par l'accomplissement personnel, à travers le quotidien.

Avec ce roman, je découvre la littérature coréenne et c'est un grand coup de coeur.
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Parce que je déteste la Corée

Kyena ne supporte plus les carcans de la société coréenne: née de famille pauvre, ayant un diplôme non reconnu (car d'une université inférieure), elle ne peut espérer voir sa vie et son statut s'améliorer. Malgré un compagnon amoureux et des proches aimants, elle rêve d'ailleurs, n'importe où mais ailleurs. Son périple en Australie sera semé d'embûches, source de découvertes mais aussi d'épanouissement personnel.



Ce livre est un régal. Vif, amusant, acerbe, juste, il dresse un portrait assez acide des freins qui pleuvent sur les jeunes coréens: un élitisme forcené sur tous les domaines (scolaires, familiaux...) et l'obligation de réussite les obligent à une vie sous contrainte. le travail harassant laisse peu de place à la famille et encore moins aux loisirs. L'accomplissement personnel n'existe pas, il s'agit d'honorer la Corée et non ses ressortissants. A contrario, son voyage en Australien, malgré les difficultés, lui apporte motivation, confiance en elle et maturité. Elle va y rencontrer au début essentiellement des asiatiques mais peu à peu son univers s'ouvre à d'autres univers.



La jeune narratrice raconte avec beaucoup d'esprit non seulement son statut d'expatrié mais aussi les conditions de vie assez rudes de ceux-ci.

La plume est fluide, enjouée, humoristique mais terriblement critique envers la Corée. Un vrai coup de coeur.
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Génération B

Une critique sans fard et passionnante d’un versant de la société coréenne: l’éducation des plus jeunes.

On nous y présente la course à la réussite, le rêve social à la clef d’une jeunesse sacrifiée sur les bancs de l’école et des cours du soir à préparer des concours dès le plus jeune âge.



Le tout enrobé d’une histoire bien construite et permettant de s’éloigner du livre documentaire. Parfois dur, parfois violent psychologiquement, il dégage malgré tout une force de vie importante!

La trame narrative est bonne et originale, tendant parfois à la limite du polar: une jeune étudiante, belle et intelligente, à l’avenir prometteur se suicide en laissant derrière elle un drôle de site internet. S’ensuit une cascade de suicides... Une histoire immersive et rythmée, qui tient en haleine jusqu’au dernier chapitre!

Pour tous les fans de littérature coréenne, ou asiatique: foncez! Pour les novices: c’est un roman parfait pour essayer, car il est typique du genre et que l’histoire reste extrapolable à la France.



Je ne connaissais pas cet auteur, mais je note et je guetterai ses futures publications!
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Parce que je déteste la Corée

Kyena, une jeune fille de 20 ans décide d'émigrer en Australie où elle espère échapper aux codes de la société coréenne, très hiérarchisée et patriarche, abandonnant sa famille et son amoureux qui au départ, ne croient pas tellement à sa lubie.

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Voilà plusieurs mois que j'ai acheté et terminé de lire ce roman dont je ne me souviens pas comment il m'a été conseillé. Comme prévu, il ne m'a pas déçu car il illustre très bien le désarroi de la jeunesse coréenne qui désire vivre sa vie, gagner de l'argent en faisant un métier qui plaît et non pas un métier qui aura un rang supérieur à celui de la génération précédente, mais aussi se marier selon son coeur et non pas pour faire de substantielles alliances familiales comme au moyen-âge. L'auteur emmène son héroïne, à qui il donne sa voix, sur le continent australien où elle se frotte à sa loi migratoire tout en s'adaptant au milieu d'expatriés coréens, comme pour illustrer la difficulté de s'adapter à une autre culture. On y découvre aussi une certaine violence sous-jacente et l'habitude pour les coréens de se soûler régulièrement (caractères régulièrement explorées dans les séries et films coréens que je regarde depuis plus de 2 ans maintenant). Je le recommande !
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Parce que je déteste la Corée

Le nouveau roman de Chang Kang-myoung aborde l’un des sujets les plus sérieux de la société coréenne, celle de la génération « Hell Joseon » (signifiant : La Corée c’est l’enfer).



La génération « Hell Joseon » désigne les jeunes coréens entre la vingtaine et la trentaine. Ils ont un regard négatif de leur pays et ne se sentent pas valorisés par la société. La Corée ne présente aucune opportunité pour eux.



J’ai réellement pris plaisir à lire le roman de Chang Kang-myoung. Le style de narration me donne l’impression de converser avec une amie. C’est comme si j’étais en face de Kyena, l’héroïne du roman, en train de me raconter son histoire. Agée de 27 ans, elle ne supporte plus la pression sociale de son pays. Elle décide alors de partir en Australie, sans parler un mot d’anglais, avec le projet de s’y installer définitivement. Kyena se sépare de son petit ami, embrasse sa famille et s’envole pour de nouvelles aventures non sans une certaine appréhension.



Tout au long du roman nous sommes témoins d’une opposition réelle entre la Corée du Sud et l'Australie. Le récit de Kyena met en évidence les différences et le manque de flexibilité de son pays maternel à travers sa vie passée en Corée et ses premières expériences en Australie. Plus qu'un simple roman, l'auteur cherche à nous faire passer un message, à nous sensibiliser. Il nous peint un tableau plutôt sombre de la société coréenne, basée sur l'image et la réussite.



Retrouvez ma critique complète sur le lien ci-dessous !
Lien : https://www.koreancoffeebrea..
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Parce que je déteste la Corée

Prenez une héroïne pleine d'énergie et d'optimisme, beaucoup de culture générale coréenne et une plume entraînante... Mélangez le tout et vous obtenez: "Parce que je déteste la Corée" de Chang Kang-Myoung!



Je vous conseille ce roman, qui sors vraiment du lot de mon point de vue. Ecrit sous forme de "récit de voyage", l'histoire se déroule de façon un peu décousue ce qui lui donne un côté très réaliste, on a l'impression d'être assis en face de l'héroïne et de parler avec elle, qu'elle nous raconte en direct son périple et c'est très agréable!



Sans être aigri, l'auteur fait la critique du mode de fonctionnement de son pays ainsi que de la mentalité de ces compatriotes avec ces bons et mauvais côtés, tout en montrant leur évolution. J'ai trouvé que c'était une façon très intéressante d'en apprendre un peu plus sur cette culture et ce pays dont je ne connaissais rien! C'était donc mon premier roman coréen, mais pas le dernier!!
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Parce que je déteste la Corée

Ca faisait un bout de temps que je voulais le lire et je n'ai pas du tout été déçue !

Très habituée aux romans japonais, j'ai retrouvé dans ce roman coréen la même forme de détachement pour ne pas dire d'indifférence que l'on ressent dans la description psychologique des personnages.

Je trouve cela toujours étonnant et pourtant très véridique aussi.

Loin d'être une critique c'est un trait culturel il me semble qui peut rebuter au début, surtout quand on vient d'une culture aux antipodes, mais qui justement met le doigt sur des différences qui rendent la rencontre si intéressante.



Parce que je déteste la Corée est un joli pamphlet de la société coréenne, de son obsession de la réussite aux dépends de l'être et qui dans le cas de Kyena prend la forme d'une échappée belle pour l'eldorado australien.



La satire des coréens venus s'exiler en Australie est vibrante car on y découvre un pan de l'histoire coréenne où ceux qui ne sortant pas d'universités prestigieuses ni de familles aisées n'ont que peu de chance de réussir dans la vie. Quitter la Corée pour l'Australie reste une alternative économique autant que social car si ce pays ne fait pas autant rêver que les USA (encore-là plutot réservé aux riches coréens), il n'en reste pas moins la possibilité de vivre une autre vie.



Impossible pour Kyena de faire comprendre à sa famille autant qu'à ses amies que vivre de petits boulots suffisent à la combler alors au lieu de chercher des excuses (pour avoir la paix), s'exiler reste la seule option possible et partagée par tant d'autres coréens en quête de bonheur plus simple.



Je dirai que cette quête est universelle et si en France, la pression est moins forte en terme d'études ou de réussite, il n'empêche que la pression insidieuse reste bien présente et que le parcours de Kyena en rappelle tant d'autres, partout de par ce monde.



Chapeau bas pour l'écrivain d'avoir pris le parti de prendre la plume sous les traits d'une femme (c'est si rare) il me semble et j'ai beaucoup aimé les rapports décrits entre Kyena et les occidentaux (que j'ai constaté tant de fois abasourdie) mais aussi avec ses homologues coréens.



Un très joli livre qui se lit très vite et qui a le mérite de dépeindre un monde sans doute plus authentique que ceux que les séries (dont je suis friande) aiment nous dépeindre.
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