Karen Lynch

— Où vas-tu ? demanda Nikolas lorsque je tournai les talons vers l’escalier.
La douleur dans ma poitrine menaçait de m’asphyxier et j’avais besoin de m’en aller avant de m’effondrer.
— Je rentre. Je ne peux plus faire ça.
— Tu ne peux plus faire quoi ? demanda-t-il d’un ton sévère.
— T’aimer, dis-je d’une voix faible, à peine plus audible qu’un souffle.
Il posa la main sur la mienne et me retourna pour me contraindre à le regarder. Je gardai les yeux rivés sur son torse en clignant des paupières pour chasser les larmes qui menaçaient de couler.
L’autre main de Nikolas m’inclina le menton et me força à affronter son regard. Quand ses yeux rencontrèrent les miens, je retins mon souffle en découvrant l’intense nostalgie et l’espoir qui animaient leur immensité grise.
— Tu m’aimes ? demanda-t-il d’une voix rauque.
Deux larmes chaudes roulèrent sur mes joues.
— Oui.
Sa bouche prit possession de la mienne avec un tel équilibre de fougue et de tendresse que mon cœur faillit exploser dans ma poitrine. En cet instant, rien d’autre que lui n’existait et mes mains glissèrent sur sa nuque pour l’attirer vers moi.