AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Karen Russell (55)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Swamplandia

Swamplandia. Exotique non ? Comme une invitation au voyage.

Par contre triste, très triste la traversée...



Aaaah la tribu Bigtree, incontournable dans l'univers des parcs d'attractions en Floride. Leur joyau, la propriété familiale de Swamplandia. Leur créneau, les alligators dits les Seths, beaucoup plus grands que les nains et querelleurs que les mercenaires. Hilola, la mère, est une dompteuse de renommée mondiale. Aussi, lorsqu'elle décède prématurément, c'est pour tout ce petit monde le début de la fin, sans compter la concurrence agressive du Monde de l'Obscur, autre parc du coin beaucoup plus traditionnel et moderne.

Seulement Bigtree et reddition n'ont jamais fait bon ménage ! Rendre les armes sans avoir tout tenté pour renflouer l'entreprise surendettée, c'est pas franchement inscrit dans l'arbre généalogique. Alors que certains pourtant lâcheront prise, d'autres tenteront par tous les moyens de sauver ce qui peut l'être, allant même jusqu'à pactiser avec le Diable...



Karen Russell, tout jeune auteur, s'essaye au roman ce qui lui vaudra d'être finaliste du Prix Pulitzer. Pas de quoi crier au scandale.

Une saga familiale foisonnante qui aura su allier exotisme, aventure et émotion avec un égal bonheur.

Un cadre sauvage et luxuriant, des personnages régulièrement sur le fil du rasoir, dépaysement et attachement garantis.



Alors que Kiwi, l'aîné, décide de tenter l'aventure continentale avec un plan bien arrêté en tête pour pérenniser le monde perdu des alligators, Ossie et Ava, ses deux sœurs, s'improvisent gardiennes de parc dans l'attente du père qui a, lui aussi, provisoirement quitté le navire.

La figure paternelle se révélant plus fantomatique qu'autre chose, Russell s'attardera sur le parcours parallèle de sa progéniture, qui devant s'affirmer alors qu'il n'a jamais quitté son île, qui désormais responsable du patrimoine familial et bien plus encore de sa sœur qui lentement perd pied.



Touchante d'humanité, cette fratrie disloquée où chacun paraît voguer solitairement à contre-courant fascine et ébranle.

Russell possède l'élégance raffinée de dépeindre une déroute collective avec grâce et légèreté. Le but n'étant pas de faire pleurer dans les chaumières, elle ne se départira jamais de ce ton juste visant à asseoir la chronique d'un naufrage annoncé. Des gens normaux confrontés à des situations exceptionnelles, Swamplandia célèbre le courage personnel tout en traitant de la dimension vitale du socle familial, aussi éclaté fût-il...



Swamplandia, vous allez devenir mordus...
Commenter  J’apprécie          383
Swamplandia

« Le fruit noir de l’amour, c’est la terreur liée à l’amour qu’on porte à quelqu’un, comme des oranges pourrissant sur la branche d’un arbre. »

Et ce fruit noir de l’amour de sa famille, la narratrice le porte en elle et le nourrit...



Tout parle de pourrissement dans ce roman, depuis l’atmosphère délétère de ces marais de Floride infestés de moustiques et où règnent les alligators, jusqu’à l’ambiance de désespoir et de laisser-aller de la famille depuis la mort de la mère, vaincue par le cancer. Et pour ne rien arranger, leur activité qu’ils pratiquaient en famille, la lutte contre les alligators dans leur parc pour touristes installé sur une île, va à vau-l’eau elle aussi, depuis la création d’un parc d’attraction non loin de là : « Le monde de l’Obscur ».

Nom prédestiné également pour ce roman : l’Obscur, avec l’attraction fatale qu’éprouve la sœur ainée pour les fantômes, particulièrement celui d’un jeune homme décédé longtemps avant. Et notre narratrice, abandonnée par son père, à la recherche d’un travail sur le continent, par son frère, engagé comme agent à tout faire dans le parc honni, se met à la recherche de sa soeur, partie célébrer ses noces avec l’au-delà dans le marais.

Curieuse et ténébreuse aventure que celle-ci, dangereuse pour une gamine de 13 ans, en compagnie d’un Oiseleur mystérieux...



Vraiment, cette atmosphère moite, malsaine imprègne chaque page, et de là chaque recoin de mon cerveau. J’ai été littéralement happée par les ombres, j’ai cru aux fantômes, et portée par le style luxuriant de l’auteure, je me suis laissée dériver au gré de ces marigots où cohabitent la vie la plus exubérante et la mort, terrible.

Et c’est soulagée que j’ai refermé cette histoire de deuil, d’abandon, de mystère et d’amour profond de la famille.

Commenter  J’apprécie          320
Swamplandia

Swamplandia, propriété de la famille Bigtree, a longtemps été le parc d’attractions le plus célèbre de toute la Floride grâce à sa vedette, la mère, dompteuse d’alligators de classe internationale.Toute l’activité de la famille est tournée vers ce spectacle incroyable, le public afflue pour la voir, elle.



Quand Hillola Bigtree se fait finalement rattraper non pas par un alligator mais par un bête cancer, c’est tout l’équilibre des Bigtree et la survie même du clan qui sont remis en cause : le père disparaît pour soit-disant trouver des investisseurs; le fils aîné fugue pour tenter sa chance sur le continent ; la fille aînée croit vivre une histoire d’amour avec un fantôme mort un siècle plus tôt. Ne reste qu’Ava, notre guide et narratrice, qui tente de sauver le parc et s’embarque dans une fantastique aventure à la poursuite de sa soeur, aspirant encore à retrouver la vie "normale" d’avant la mort de sa mère. Mais elle n’a que 13 ans et, livrée à elle-même, elle ne voit pas le piège s’ouvrir sous ses pieds.



Page après page on est pris par l’atmosphère pesante, étouffante de la Floride, sur cette île mystérieuse laissée à l’abandon. On voit les membres de la famille Bigtree s’enfoncer petit à petit dans la folie, s’éparpiller et oublier leurs rêves de grandeur. Une grandeur définitivement oubliée par tous.



Une ambiance qui rappelle un peu l’atmosphère du cinéma de Wes Anderson où les personnages caricaturaux, entiers, excessifs, sont pourtant terriblement attachants. On ne peut qu’être touché par l’univers de Swamplandia (mot qui restera jusqu’au bout imprononçable pour moi …), au destin irréversiblement déclinant.



"Quand on n’est qu’au commencement de la fin, on peut très bien se croire déjà au milieu. Quand j’étais petite, je ne voyais pas ces nuances. C’est seulement après la déchéance de Swamplandia que le temps s’est mis à avoir comme un début, un milieu et une fin. En bref, je peux résumer toute l’histoire d’un seule mot : chute."



Même si le rythme faiblit un peu au milieu et qu’on peut être un peu lassé par les aventures de cette famille foldingue, Swamplandia reste un beau roman sur la famille, l’amour et la perte de l’innocence. Un voyage exotique mais triste, qui laisse un goût amer dans la bouche, une fois la dernière page tournée.
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
Commenter  J’apprécie          160
Swamplandia

Entrez dans l’univers d’Ava Bigtree : « Swamplandia », un parc d’attraction consacré aux alligators, dans les marais de Floride. Enfin, ce qu'il en reste. Car après le décès de sa mère – la vedette du parc -, la fugue de son frère aîné, Kiwi, et la relation amoureuse que sa sœur entretient avec un fantôme, il ne reste rien de la splendeur et du bonheur d’antan… Ava a treize ans. Livrée à elle-même – son père est parti chercher des subsides en ville pour éviter la faillite-, elle tente de garder la tête hors de l’eau avec le mélange de fantaisie et de maturité naissante propres à son âge. Sa rencontre avec l’Oiseleur, un homme étrange dont le travail est de tuer les vautours qui peuplent les marais, va accélérer son destin.

En parallèle, on découvre les raisons de la fugue de son frère. Porté par l’envie d’entamer des études et de sauver Swamplandia, il se lance dans le monde avec heurts et désillusions. Péquenot parmi les continentaux, parviendra-t-il à trouver sa place ?

J’ai beaucoup aimé ce roman. Ecrit par une américaine de 31 ans, il est puissant et solide. Avec Ava, on immerge totalement dans les marais et ses phénomènes inexpliqués et Kiwi nous entraîne dans la dure réalité de la vie où l’intolérance fait loi.

J’ai été conquise par cette histoire où les adultes sont quasi absents. Les enfants doivent remplir cette place vacante et gérer les drames avec leurs propres armes : innocence, volonté et imagination.

Un petit défaut ? On ressent que l’auteur utilise ses personnages pour faire passer ses idées, comme si un message publicitaire gâchait le récit. Un peu plus de subtilité aurait été le bienvenu même si les messages en question sont beaux : l’importance des liens familiaux et la dénonciation des préjugés.

Karen Russell allie maîtrise, originalité et réflexions. Un auteur à suivre donc.
Commenter  J’apprécie          140
Swamplandia

"Quand on n'est qu'au commencement de la fin, on peut très bien se croire déjà au milieu. Quand j'étais petite, je ne voyais pas ces nuances. C'est seulement après la déchéance de Swamplandia que le temps s'est mis à avoir comme un début, un milieu et une fin. En bref, je peux résumer toute l'histoire d'un seul mot : chute."



Je commence cette critique par une citation qui, outre sa beauté, est le parfait résumé du roman. Avec la mort d'Hilola Bigtree, épouse du chef Bigtree, directeur du parc d'attractions Swamplandia, perdu au beau milieu des marais de Floride, et mère de Kiwi, Osceola et Ava, prend place le commencement de la fin : les touristes désertent rapidement le parc (Hilola en était la muse, et son numéro, sauter dans un bassin rempli d'alligators, la principale attraction), le chef perd toute autorité sur ses enfants (s'il en a jamais eu une) et est incapable de redresser les comptes du parc, au point qu'il doit abandonner ses enfants à eux-mêmes (un rebondissement dans l'intrigue permettra de savoir pour quelle destination), Kiwi, dont le seul rêve est d'aller à l'université, s'enfuit de Swamplandia, Osceola, se pensant spirite, s'invente des amants fantômes et Ava tente de faire bonne figure et réfléchit aux moyens de faire retrouver au parc son lustre d'antan.



Ainsi, chacun des trois enfants se retrouve un peu comme Adam et Eve jeté hors du paradis : chacun va faire l'expérience de la dureté et de la laideur d'un monde extérieur auquel ils ne sont (absolument) pas préparés. Cette image est d'ailleurs assez filée par l'auteur : Kiwi se réfugie dans le parc d'attraction concurrent, le Monde de l'obscur, dont les attractions portent un nom (et ont un concept) en rapport avec l'enfer ; Ava (Eve ?), partie à la recherche de sa soeur qui a fugué sur la route des portes de l'enfer, va devoir payer le prix (élevé) de la connaissance. Seule Osceola s'en sort à peu près indemne, si tant est que l'on peut qualifier ainsi la schizophrénie dont elle semble atteinte.



Swamplandia est ainsi un roman choral (un chapitre sur deux est narré par Ava), à l'écriture luxuriante et mélancolique. Il dépeint à la perfection un monde végétal, moite et étouffant, un paradis qui n'est plus, et la manière dont chacun s'adapte (ou non) à cette disparition.



Ce roman a d'indéniables qualités, dont la première est la maîtrise de son sujet par l'auteur, qui signe là son premier roman. L'ouvrage est remarquablement structuré, et le style est déjà très personnel et empreint d'une grande force évocatrice.

Pourtant, j'avoue avoir été moins séduite que je pensais l'être, et je me suis forcée à terminer le roman pour les qualités que j'ai citées précédemment. Même si les aventures d'Ava, accompagnée de l'étrange Oiseleur, à la poursuite de sa soeur, constituent le principal évènement (vu la place qu'il prend et les symboliques qu'on peut lui trouver), il souffre de longueurs (au point que lorsque l'évènement terrible qui se profilait depuis une bonne centaines de pages arrive, j'ai pensé "ah ça y est, enfin ?"... et pourtant, il est terrible), et les quelques rebondissements ne sont pas non plus les plus fous qu'on puisse imaginer. Je me suis également demandée où l'auteur voulait en venir.

Toutefois, Swamplandia reste un livre à découvrir, ne serait-ce que pour l'originalité de l'univers qu'il renferme, et de la beauté de son écriture, fluide et non pas stagnante comme les marais qu'elle décrit.
Commenter  J’apprécie          121
Swamplandia

Rien ne va plus chez les Bigtree. Depuis la mort brutale de la mère, Hilola, emportée par un cancer, c’est toute la famille qui part en lambeau. Le parc d’attraction de Swamplandia, situé sur une île à quelques kilomètres de la Floride, a vu peu à peu disparaître ses visiteurs. C’est sur cette terre hostile que les Bigtree ont construit leur fragile empire en proposant aux touristes le frisson d’une rencontre avec les alligators. Mais depuis le décès d’Hilola, dompteuse réputée dont le numéro consistant à traverser à la nage une fosse remplie d’effrayants reptiles représentait le principal attrait de Swamplandia, la fréquentation a chuté de façon vertigineuse. Kiwi, le fils, est parti pour le continent et à trouvé refuge dans « le monde de l’obscur », un parc concurrent. Chef, le père, a lui aussi regagné la terre afin de trouver de nouveaux investisseurs. Les deux sœurs, Ossie et Ava, sont restées sur l’île. La première s’adonne au spiritisme et quitte de plus en plus souvent la maison pour retrouver son futur mari, un fantôme qui se nomme Louis Thanksgiving. La seconde, âgée de treize ans, va faire une drôle de rencontre avec un « oiseleur » et tenter de trouver le chemin menant vers les enfers, au cœur des marais.



Alligators, esprits, disparitions, conflits, familiaux... drôle de galerie des mystères que propose Karen Russell dans ce premier roman. Une sorte d’éducation sentimentale qui se distingue surtout par son ambiance très particulière. Tentation du continent (Kiwi), tentation de l’au-delà (Ossie) et quête identitaire (Ava), voila les trois principales thématiques déclinées par l’auteur. Cette dernière joue sans cesse de l’opposition entre la Floride urbaine et l’aspect énigmatique des marécages. Elle créé dans cet entrelacs infini d’îlots à la moiteur étouffante des mondes parallèles, des lieux à la fois mythiques et parfaitement concrets où rayonne la beauté surnaturel du marais. Tout tient dans cette exubérance maîtrisée, cette tension permanente entre l’imaginaire et le réel.



La prose de Karen Russel se fait parfois luxuriante. Imagée, inventive en diable, elle entremêle brillamment l’étrange, le singulier et le quotidien qui traversent tout le récit.



Un coup de cœur donc ? Et bien paradoxalement non. J’ai eu du mal à rentrer dans cet univers si particulier et je me suis surpris à souvent voir poindre l’ennui au cours de la lecture, notamment pendant les chapitres relatant les mésaventures d’Ava et de sa sœur dans les marais. Cette ambiance vaporeuse et par trop énigmatique m’a laissé de marbre. A la limite, j’ai largement préféré l’histoire ultra-réaliste (et peu reluisante) de la découverte du continent par Kiwi. Au final, j’ai tourné la dernière page en me disant : « Tout ça pour ça ? ». Dommage, car je pense que Swamplandia est un premier roman extrêmement bien construit aux indéniables qualités. Je suis juste passé quelque peu à coté mais sachez que Karen Russell mérite vraiment que l’on s’intéresse à elle (ce n’est d’ailleurs par pour rien que le New York Times a plébiscité Swamplandia comme l’un des cinq meilleurs romans américains de 2011 et que Karen Russell a fait partie des trois finalistes du prix Pulitzer 2012 aux cotés de Denis Johnson et de David Foster Wallace).


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
Commenter  J’apprécie          120
Swamplandia

Finissons en, une bonne fois pour toutes, avec le prix du Roman Fnac qui a livré son verdict final voilà déjà un bon mois (avec le couronnement du roman de Patrick Deville, Peste et Cholera).



J'ai tenu à finir mes lectures- et mes chroniques tenues chronologiquement- par Swamplandia, un livre de Karen Russel, une romancière américaine que je ne connaissais pas du tout, car je sentais en ouvrant le paquet des 5 livres que c'était celui là qui était le plus à mème de me plaire.



Sans doute parce que celui ci, contrairement à la plupart des autres livrés totalements nus, comportait un 4eme de couverture, et que sur celle ci, je me disais que je pouvais tenir dans mes mains une vraie saga familiale comme seuls les américains savent les trousser.



Et sans doute aussi que ce roman me tentait car il était indiqué au verso qu'avec ce roman, Karen Russel a été finaliste du prix Pullitzer, ex aequo avec 2 autres, à tel point que personne n'ait pu l'obtenir cette année là. Pour moi, pour l'avoir vérifié sur plusieurs années, un finaliste d'un prix Pullitzer, ca a souvent plus de chance de me plaire qu'un lauréat d'un Goncourt...



Le titre du roman, un peu à coucher dehors, c'est celui d'un parc d'attractions dans lequel la famille Bigtree (le Chef le père, Hilola la mère et Kiwi, Ossie et Ava les enfants, aidés de Sawtooth le grand-père) fait des numéros avec des alligators. Le clou du spectacle, celui qui attire les touristes est celui avec Hilola qui plonge et nage au milieu des animaux. Mais Hilola meurt, et le parc périclite. Chacun des membres de la famille va alors suivre un itinéraire individuel très particulier durant l'été qui suit.



Swamplandia possède tous les ingrédients indéals pour faire un bon roman : des problèmes de famille, du suspense,et une progression dramatique passionnante à suivre. Et surtout Russel a un talent fou pour mettre en place un décor et une ambiance hors du commun. Ici, les marécages du Sud Est des USA (les Swaps) sont tellement bien rendues qu'on sent la moiteur et l'humidité même en lisant tranquillement le livre chez soi et qu'on regarde à plusieurs fois sous son lit si des moustiques (pour cela,ça se pouvait, puisque je l'ai lu en pleine canicule) ou des alligators (euh, ca c'est moins crédible) n'étaient pas égarés sous notre lit.



Le roman commence, et continue sur une bonne centaine cinquantaine de pages, avec une telle force et une telle imagination fertile que, fatalement, à mi parcours, il faiblit un peu et notre intéret s'émousse un tant soit peu. Mais cela n'empeche absolument pas qu'on a affaire à un très grand livre et à une immense romancière qui n'aurait pas volé son prix Pullitzer.




Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          121
Foyer Sainte-Lucie pour jeunes filles élevées p..

Un cadeau d'un ami... et une fort belle surprise.

En fait j'avais adoré le titre du livre, drôle, un peu bizarre et intriguant. Et bien ce recueil de nouvelles répond exactement au titre. On sort de chaque histoire un peu étourdi et quelquefois mal à l'aise. Karen Russell (avec 2 L!!) nous emmène loin, très loin, et à chaque point final, l'atterrissage est difficile.

J'aime.
Commenter  J’apprécie          101
Swamplandia

Dans la famille Bigtree, je demande la mère Hilola Bigtree, célèbre dresseuse d’alligators récemment décédée, je prends aussi le grand-père, qui n’a rien d’indien sauf son nom, je demande la fille ainée Osceola, qui parle avec les morts, le fils adolescent qui rêve d’être scolarisé, le père complètement dépassé par les évènements et surtout la plus jeune fille Ava, 13 ans, la seule qui soit à peu près équilibrée….

Le parc d'attractions dans lequel ils vivent et travaillent est en train de péricliter et c’est Ava, cette jeune adolescente, qui va essayer de sauver sa famille à la dérive.

Un roman initiatique loufoque et assez agréable à lire mais pas inoubliable non plus.

Ca ressemble à une saga familiale bien déjantée mais il y manque un tout petit quelque chose pour le rendre vraiment addictif. Je l'ai terminé sans grande conviction, je m'étais lassée en cours de route de l'aspect un peu dingue de cette famille.



Commenter  J’apprécie          100
20 plus 1 short stories

J'ai beaucoup apprécié ce recueil de 21 nouvelles publié en 2016 chez Albin Michel.

On y parle des grands et rudes espaces avec les hivers rigoureux pour les héros de l'Ouest, de la marginalité des descendants indiens souvent invisibilisés, des minorités ethniques et des ravages de l'alcoolisme. En somme une image façon Far-West d'aujourd'hui avec la misère et la violence des rapports humains où percent quelquefois des îlots de tendresse inattendus.

Au risque de faire des jaloux, je distinguerai parmi ces récits forts et intrigants ces cinq qui m'ont touchée particulièrement :

Parmi les disparus de Dan Chaon

La femme du chasseur d'Anthony Doerr

Les meilleurs sont déjà pris de Ben Fountain

Pièces détachées de Holly Goddard Jones

Sous la bannière étoilée de Benjamin Percy







Commenter  J’apprécie          90
Swamplandia

J'ai l'impression que l'auteur, qui a pour elle une belle écriture, n'a pas vraiment su se positionner. Ce livre aborde plusieurs sujets : la perte de la mère, les façons d'y réagir, les attitudes face aux changements, le rêve, la folie, les désillusions, l'espoir, la perte d'innocence, la rencontre de deux mondes (celui de Swamplandia et celui des "continentaux"), sans que j'ai pu distinguer celui qui était privilégié parmi les autres. L'auteur alterne des chapitres de la vie d'Ossie, essayant de continuer à vivre malgré tout dans son île, et de celle de Kiwi, rêvant de revenir en héros après avoir étudié le parc d'attraction de la concurrence ; la vie d'Ossie est fantasmagorique, celle de Kiwi disséquée sous la lumière crue de la réalité.

J'ai trouvé également que le contenu du livre n'était jamais très loin du sordide. La grande soeur qui gémit dans son lit le soir avant de s'endormir, "possédée" par un fantôme, le parc d'attraction dans lequel galère Kiwi et son fonctionnement bien loin de ce que préconise le "contrat social", l'occupation du père pendant son absence... et bien sûr, la quête d'Ossie et de l'Oiseleur, qui donne au récit ses plus belles pages.

Je suis passée à côté du livre. Certaines pages m'ont ensorcelée, fait sourire ou réagir, mais j'ai quand même ressenti une certaine impression d'ennui, de décalage sans objet, de mélange des genres, qui fait que Swamplandia, à mes yeux, n'est pas une réussite.
Commenter  J’apprécie          80
Swamplandia

Swamplandia est un roman étranger de la rentrée littéraire Albin Michel 2012, et c'est sa couverture particulière qui m'a en premier lieu attirée... Puis la 4e, car il faut avouer qu'une histoire sur un parc à thème plein d'alligators, ça n'a rien d'habituel, et donc forcément, ce livre a piqué ma curiosité.



Swamplandia est dirigé par la famille Bigtree dont Ava, notre narratrice, est l'une des filles. En pleine heure de gloire, sa vedette internationale, Hilola, la mère d'Ava, meurt subitement d'un cancer des ovaires. Tout s'enchaîne ensuite vers une descente infernale pour la famille Bigtree : les visiteurs qui ne veulent plus venir, le grand-père qui perd la tête et qu'on envoie dans une maison spécialisée, un grand parc concurrent qui s'ouvre au sein des agglomérations (alors que Swamplandia est perdu sur une île peu accessible)... Entre un père qui refuse de voir la vérité en face et de prendre ses responsabilités, une sœur qui se réfugie dans l'ésotérisme et tombe amoureuse d'un fantôme, un frère qui fugue vers le continent et se retrouve à bosser pour la concurrence, Ava a bien du mal à trouver sa place, du haut de ses 13 ans, et ne souhaite qu'une chose, que Swamplandia retrouve sa gloire d'antan.



Lire Swamplandia, c'est vivre un rêve exotique et pasionnant, parfois à la limite du cauchemar et du fantastique. Le cadre est on ne peut plus original, avec des personnages vraiment hauts en couleurs. L'écriture est distrayante, les tournures de phrases sont souvent drôles et beaucoup m'ont arraché un sourire, alors que le thème en lui-même, quand on y pense, n'a rien de joyeux. Une chose est sûre, cette histoire m'a fait passer par toute une palette d'émotions diverses et variées... Je me suis pourtant demandé à plusieurs reprises où Karen Russel souhaitait amener son lecteur, l'intrigue pataugeant un peu à certains moments. Mais ma curiosité et les mots d'esprit de l'auteur nous facilitent grandement la lecture, et c'est avec plaisir qu'on découvre la fin de ce roman atypique. Un livre que je recommande chaudement.

Commenter  J’apprécie          80
Swamplandia

Voici l'un des romans de la rentrée littéraire que j'ai eu l'occasion de lire peu avant sa sortie. Présentée comme le roman de l'année, exceptionnel etc. j'en attendais beaucoup. Il faut dire que le courrier joint au roman, ou même les commentaires sur le site de la rentrée littéraire, propose des extraits de critiques portant le roman au nues (je reconnais que là j'ai commencé à me méfier). Certains parlent même d'une adaptation en série télévisée...j'ai de gros doutes.



C'est l'histoire d'une famille étrange, un peu paumée, un peu excentrique. Ils vivent dans les îles des marécages de Floride et pas un ne s'imagine vivre ailleurs. Swamplandia est leur unique but. La mère est une dompteuse exceptionnelle d’alligators, le père tient le parc et fait la discussion aux touristes, le grand-père est le propriétaire originel de la terre et perd la boule quand les trois enfants se retrouvent engager plus ou moins volontairement dans les différents travaux du parc (entretien, vente etc.).



Mais un choir, c'est le début de la fin. La catastrophe qui s'abat et une famille qui se fissure. Une maladie, fulgurante, une perte et le grand-père qui perd définitivement la tête et qu'on place dans une institution. A partir de là, tout se délite, tout s'écroule. Les liens qui reliaient chaque membre de la famille commencent à se distendre et chacun sombre à sa façon. De plus, avec l'installation d'un nouveau parc d'attraction sur le continent, plus personne ne vient voir les alligators de Swamplandia...



Le père semble ne rien voir et continue comme si de rien n'était, le grand frère fuit, persuadé qu'il peut faire de grandes études et sauver sa famille. Les deux sœurs, laissées à elles-même ne sont pas en reste. La grande se perd dans les délires de la voyance et la petite, trop jeune pour totalement appréhender la situation, se laisse porter par les rêves de ses aînés.



L'écriture de ce roman est splendide. Les mots s'enchainent et les pages se tournent sans que le lecteur ne le réalise. Il y a une fluidité facile et on avance sans totalement s'en rendre compte. Néanmoins, là où l'écriture est belle et légère, l'histoire elle se perd.



J'ignore si l'intention de l'auteur était de traité d'un sujet précis (la perte, la folie, le rêve ou les désillusions et l'espoir) mais le résultat est un mélange dont on ne distingue plus rien. Impossible de comprendre le but de l'auteur, le but de l'histoire. Je n'ai pas réussi à m'intéresser aux enfants, peut-être en raison de leur décalage dans leur façon de penser - ils sont insulaires et ne connaissent pas les institutions.



On suit Ava, la plus jeune, la majorité du temps. C'est à travers ses yeux d'enfants et plein de rêves qu'on suit la chute du parc, la folie de sa sœur et surtout, le plus dur, la perte de son innocence. L'ambiance dans les marécages est extrêmement bien rendu, mais on est tellement tenu par la vision d'Ava qu'on perd en partie la magie de l'écriture de l'auteur. Lorsque c'est Kiwi le narrateur, le frère ainé, on passe dans un monde totalement différent et on ressent de la pitié, cette pitié douloureuse qu'on s'en veut d'éprouver.



Dans l'ensemble je dirai que je n'ai pas compris ce roman. Excepté à dire que c'est une tranche de vie, une tranche de vie d'une famille un peu excentrique et perdu. L'écriture magnifique a rendu la lecture rapide et légère, mais n'a pu totalement dissiper l'impression d'ennui qui j'ai ressentit en lisant ce roman. J'espère que l'auteur continuera à écrire, elle a un vrai talent, mais Swamplandia est une déception pour moi. Vous pensez bien que l'adaptation TV serait une erreur...
Lien : http://nyx-shadow.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          80
Des vampires dans la citronneraie

J’ai entendu parlé de ce recueil de nouvelles à sa sortie en 2013. L’article lu faisait mention d’une nouvelle avec la métamorphose d’anciens présidents des USA en chevaux 😉



Voici un recueil enthousiasmant et quelques mots sur chaque nouvelle (tournées résolument vers le fantastique…)



1- Des vampires dans la citronneraie : Italie : il s’agit de la nouvelle qui donne le titre au recueil.

Un vampire (très vieux et très humain) nous parle de son coup de foudre pour Magreb une vampire. Fabuleusement écrit : moins qui n’aime pas le citron, j’en avais l’eau à la bouche…



2- De la soie pour l’Empire : Japon : L’histoire est racontée par une jaune fille de 23 ans qui se retrouve dans une usine surréaliste où des jeunes filles après avoir bu une substance étrange ont du fil de soie qui leur sort des mains….Étrange et envoûtant



3- Une armée de mouettes à Strong Beach 1979 : Un jeune garçon bascule à 14 ans dans la précarité car sa mère a été licenciée et ne retrouve pas de boulot….Percutant



4- La fenêtre de la Hox River : Comment devenir propriétaires en 1872 au USA (Arkansas) ? Nous suivons un petit garçon dont le père a donné un message à faire parvenir aux voisins (une demi journée de cheval pour les voisins les plus proches..). Un effrayant jeu de miroirs…



5- La Grange à la fin de notre mandat : Il s’agit de la nouvelle qui m’a incité à acheter ce livre : des présidents américains se réincarnent en chevaux.

Bizarrement ce n’est pas ma nouvelle préférée même si le propos m’a intéressée.

Peut être parce que je n’ai pas compris toute la subtilité de la nouvelle (n’étant pas très au fait des présidents cités)



6- Règles à respecter pour soutenir son équipe dans l’Antarctique

11 règles très drôles pour toutes les femmes (ou ex-femmes) de supporters sportifs.

Je ne vous dis pas qu’elle est l’équipe que soutient le narrateur mais elle vaut le déplacement (indice : cf le titre de la nouvelle : Antarctique)

Un ton très drôle pour moi mais qui ne serait peut-être pas apprécié par un supporter sportif tellement c’est caustique…



7- Les nouveaux vétérans

La rencontre entre Beverly, kinésithérapeute aux USA, qui reçoit comme patient Derek

Sur le dos de Derek un paysage et une scène a été tatouée : En Irak, pendant le guerre l’ami de Derek meurt sa jeep explose suite à un attentat.

Beaucoup de tendresse dans cette nouvelle. Beverly tente de soigner Derek de son traumatisme suite à cet attentat.

Le ton est fantastique : Beverly voit elle réellement la scène sur le dos de Derek s’animer ?



8- La marionnette sans sépulture d’Éric Mutis : Un groupe de 4 garçons trouve un épouvantail qui ressemble à Éric Mutis. Le narrateur remonte le fil de sa mémoire, 8 mois plus tôt, alors que les garçons harcèlent Éric.Celui-ci part de l’école. A-t-il déménagé ? A-t-il été enlevé ? A-t-il existé ?

Une nouvelle très intrigante sur ce qui se passe dans la tête de jeunes ado d’un milieu pauvre.



L’auteure est comparée sur le net à Flannery O'Connor. Pour ma part, je citerai plus Raymond Bradbury.



En conclusion : A lire ! pour le côté fantastique et caustique
Commenter  J’apprécie          70
Swamplandia

Waouh ! Quelle imagination c'est de la grande fantasmagorie ! Il faut aimer ce style bien sûr.



L'histoire de cette famille peu ordinaire est racontée à travers les récits d' Ava la cadette de 13 ans et de Kiwi le fils de 17 ans qui s'alternent au fil des chapitres. Malgré quelques longueurs, j'ai beaucoup aimé ce roman qui allie malice, personnages originaux, aventure, surnaturel...



J'ai une petite tendresse pour le personnage d'Ava la petite dernière elle est touchante et a beaucoup de courage.



Une écriture belle et sincère, une histoire dense mais qui se suit bien, de l'originalité et de la poésie. L'auteur signe là son premier roman et a un style très personnel.



C'est une tranche de vie de cette famille hors du commun que nous propose de suivre l'auteur. On change totalement d'univers en fonction de qui est le narrateur. La faune et la flore sont omniprésentes, ce qui donne d'ailleurs lieu à de belles descriptions. Les alligators sont des personnages à part entière.



Cette saga familiale totalement déjantée ne vous laissera pas indifférent. Les thèmes abordés sont les liens du sang, les aspirations personnelles, la quête identitaire.



C'est donc ici un roman atypique et il serait dommage de passer à coté.



VERDICT



Un premier roman réussi , je le conseille pour les amateurs de saga familiale ou d'ambiance marécageuse.
Commenter  J’apprécie          70
Foyer Sainte-Lucie pour jeunes filles élevées p..

Une histoire de fantôme émouvante où deux frères voient tout ce qu'il y a de mort sous l'eau sauf ce qu'ils voudraient, un camp pour dormeurs perturbés dotés de pouvoirs entre l’Ile du Dr. Moreau et Camps de vacances à Cucamonga, des bébés tortues, des astres et les choix d'un ado quant à ses fréquentations, la traversée de l'ouest sauvage américain d'un minotaure et du reste de sa famille aux traits humains, une patinoire dirigée de main de maître par Lady Yéti où se frôlent les adultes dans le blizzard, des conques géantes, vestiges d'un passé inconnu que l'on vient voir comme les statues de l’île de Pâques, des rencontres entre générations explosives, des traditions dangereuses sur des glaciers et des nonnes qui entreprennent d'éduquer des jeunes filles dont les parents sont des loups garous...



Neuf nouvelles qui nous plongent dans un univers fantastique avec pour constante l'enfance/l'adolescence et l'eau. Ah l'eau...mon élément préféré quand on aborde le fantastique. L'eau, source de vie et de mort, l'eau qui peut être claire, limpide mais aussi boueuse et opaque et qui cache bien des choses...à l'image de ces nouvelles! Avec ces textes assez insolites et inclassables, on frôle le bizarre pour notre plus grand plaisir (enfin, il faut aimer et se laisser porter sinon c'est la déception assurée).



Je sortais de la librairie et c'est l'illustration assez fantastico-kitsch qui m'a sommée d'y retourner pour adopter ce recueil de nouvelles.



Le talent de Karen Russell réside pour moi, ici, dans le fait qu'elle arrive à créer une ambiance fantastique, surnaturelle, sans avoir parfois clairement recours à ces éléments. On nage en plein surréalisme, on plonge dans l'intrigue, on est porté par les vagues de l'écriture si fluide et si riche à la fois. Et ce qui est fantastique justement c'est que tout ceci est normal, les éléments fantastiques servent l'histoire et les personnages. Ton père a une tête de minotaure? Normal...mais comment avez-vous traversé l'ouest et qu'as tu retiré de cette expérience? Tes sœurs arrivent à se gratter le dos avec les pieds et hurlent à la lune? Normal...mais comment ça se passe pour le bal de fin d'année? Il n'y a pas vraiment d'effet de surprise, à part l'ambiance générale bien sur, assez inhabituelle pour la plupart de nouvelles. Nous sommes en plein réalisme magique où des éléments irrationnels, surnaturels surgissent dans un environnement défini comme réaliste. Il y a aussi beaucoup de sensibilité et de poésie dans le traitement des émotions adolescentes car tous les protagonistes grandissent un peu, sous nos yeux, et changent.



Mais, le problème, avec des univers aussi riches c'est que l'auteure nous laisse parfois carrément en plan. Une phrase de fin coupe l'action en plein milieu et pouf! Format nouvelle oblige mais là, avec tant de choses développées c'est assez frustrant et ça rajoute au côté "heu...bon...ok...voilà voilà". L'impression d'avoir collectionner des boules à neige avec un petit univers à l’intérieur mais une fois secouée et reposée, elle ne veut plus rien offrir.



J'ai fait l'acquisition de Swamplandia du même auteur le même jour mais je le garde pour plus tard! Il y a également un autre recueil de nouvelles, "Des vampires dans le bosquet de citrons" non traduit à ce jour, avec une couverture tout aussi sympa. Je me laisserai peut être tenter!
Commenter  J’apprécie          50
Swamplandia

Un roman poétique baigné par les fantômes de l'enfance, une famille détruite qui tente de reconstruire leur coin de paradis, un marais infesté de "Seths" qui fascinent et donnent des frissons....C'est un livre qui m'a au départ fait penser à un conte pour enfants mais qui devient de plus en plus sombre à mesure que les personnages grandissent. On a l'impression de perdre son innocence en même temps que Ava, Kiwi et Osceola, ces enfants emplis d'amour qui se démènent pour se sauver les uns les autres.

Ce roman est différent, angoissant, magique.
Commenter  J’apprécie          50
Swamplandia

Alors là bluffée je suis. Autant de choses racontées dans 460 pages, une histoire dense, même très dense, un point de départ qui m'avait bien accroché pour finalement se retrouver à la fin et se dire : Tout ça pour ça ?



Quel dommage alors que l'auteur semble douée pour livrée une histoire où chaque page est remplie de mille détails, de sensations et d'enchainements comme j'en ai rarement lus. J'avais bien eu un doute à un moment ne voyant pas l'histoire évoluée à mon sens et n'arrivant pas à la palper. Le retour que j'avais eu de certains lecteurs s'est malheureusement confirmé pour moi.



Ce qui m'a gêné c'est le manque de prise dans l'histoire. Elle nous entraîne mais on n'arrive jamais vraiment à savoir où l'on va et l'on attend du coup un revirement, un effet surprise mais non, tout le long j'ai eu l'impression de marcher moi aussi dans un marécage sans réussir à m'en sortir.







L'histoire se situe en Floride sur une île des Everglades zone de marécages où la famille Bigtree tient un parc d'attration. Mais la mère vient de mourir laissant un mari et trois enfants adolescents ou pré adolescents. Elle était la vedette du parc en accomplissant un numéro aquatique avec des aligators. La famille est un peu perdue d'autant plus que le père appellé Chef ne sait pas vraiment comment s'y prendre pour redonner vie à son parc de plus en plus désert ni donner un équilibre et une projection vers le futur à sa famille. Et puis il y a un rival Le monde de l'obscur nouveau parc d'attraction qui vient d'ouvrir sur le continent n'arrangeant pas les affaires.



Au fur et à mesure que l'on fait connaissance avec cette famille, les personnages semblent quand même un peu déconnectés du monde. Leur vie isolée sur l'île leur fait appréhender la vie d'une façon assez originale j'ai trouvé. L'aîné, le garçon qui se nomme Kiwi étouffe sur l'île et décide de partir. Il s'engage chez le concurent. La deuxième, Ossie, semble avec perdue un peu la tête. Elle s'intéresse à la magie noire, fait la rencontre d'un fantôme et tombe folle amoureuse. Là je dois avouer que j'ai commencer à me poser des questions sur ma lecture. C'était bizare, bizare. La dernière Ava qui a treize ans est celle qui nous accompagne puisque c'est elle la narratrice sur les passages la concernant. Elle semble prête à affronter le monde entier pour sauver le parc, reprendre la place de sa mère et attirer à nouveau du monde. Un personnage que j'ai trouvé attachant pour qui j'ai souhaité qu'elle sorte de son isolement autant au sens propre qu'au figuré.







Chacun des enfants va prendre un chemin différents. Ava semble se raccrocher et chercher quelques repaires pour avancer dans le musée du parc où sont exposer différents objet appartenant à sa famille qui apportent quelques brides de son histoire. Et puis il y a les souvenirs de sa mère. Ses paroles, ses principes, sa façon de faire, tout ça semble servir un peu de béquille à Ava.



Et puis d'autres personnages font leur apparition, plus au moins déjantés. On suit donc Kiwi dans ce qui semble être pour lui la découverte du monde, son milieu professionnel bien particulier, ses rencontres avec les autres jeunes de son âge qui le considére un peu comme un marginal. C'est aussi un personnage attachant qui semble en difficulté dans ce nouvel univers. Occie par contre m'a complétement échappée, dans le style j'ai pêté les plombs. J'ai eu un peu du mal à la saisir.



Bien sur il ne faut pas oublier les alligators qui tiennent une place plutôt importante. Présents partout, sans bruit, il m'ont semblé représenter une menace en permanence. A eux tout seuls j'ai trouvé qu'il contribuaient beaucoup à l'ambiance du roman. Et puis il y a aussi la chaleur, les moustiques, les marécages, l'eau, les vautours. Toutes cette faune et cette flore qui s'imposent et toujours présents. On rajoute à cela l'écriture de l'auteur qui n'arrête pas de dépeintre avec beaucoup de précisions que j'ai cru parfois m'y trouver.







Mais malgré cette écriture peu commune et très riche, ça n'a pas bien marché pour moi. Je n'ai pas réussi à la saisir. Autant j'ai des images très nettes des paysages autant l'histoire m'a parue insaisissable. Il y avait peut-être un message à entendre, je n'ai pas réussi.
Commenter  J’apprécie          50
Swamplandia

J’ai du mal à trouver les mots justes pour parler de Swamplandia. C’est un type de roman que j’adore, et j’ai souvent pensé à Irving en le lisant : les postulats sont incroyables mais assumés jusqu’au bout. Les personnages prennent des décisions que, rétrospectivement, j’aurais prises aussi et tout cela amène à un joyeux méli-mélo où les habitants et propriétaires d’un parc d’attraction un peu miteux tentent de le sauver par tous les moyens.







La galerie de personnages est superbe et « l’aventure », menée par deux adolescents, part très loin dans l’onirique et le symboliquesans cesser de s’appuyer sur des bases solides. La seule chose que j’ai regrettée est une certaine sensation d’incomplétude. Le roman s’arrête brusquement et les intrigues sont laissées, pour certaines, sans explication. On fait travailler son imagination, bien sûr, mais je pense que Karen Russel aurait inventé des péripéties encore plus folles que moi !







J’ai été complètement happée par ce roman, accrochée aux personnages, fascinée par l’histoire. Quasiment tout en lui m’a enthousiasmée et je n’ai pas réussi à le lâcher avant de l’avoir terminé. Heureusement que c’est l’été et que je peux bouquiner toute la journée à la plage !







Rejoignez Ava, Kiwi et Ossi dans cette aventure foldingue, laissez-vous embarquer par un de mes chouchous de cette rentrée !
Lien : http://www.readingintherain...
Commenter  J’apprécie          50
Swamplandia

La narratrice Ava a douze ans, son frère Kiwi 17 et sa sœur Ossie 16.

Elle vit avec père, mère et grand-père en Floride dans une île qui est un parc d’attraction autour de crocodiles. Dans la tribu Bigtree, le père est dompteur d’alligators, la mère réalise le clou du spectacle : plonger au milieu des crocodiles, les enfants font de menus travaux : billetterie, musée, cafétéria.

Tout se passe bien pour la famille jusqu’au jour où la mère tombe malade : cancer… en six mois la famille explose…Voilà pour les premières pages.



Le reste du livre alterne les points de vue d’Ava et de son frère.

Chacun sa réaction face au deuil : Le frère fugue devant la dépression du père, il se fait embaucher dans un parc d’attraction voisin (une sorte d’Aqualand appelé le Monde de l’Obscur). La seconde sœur se réfugie dans le spiritisme, quant à Ava, elle essaie de garder la cohésion familiale en élevant un crocodile…Le père se démène bien peu entre des difficultés financières et son chagrin.



Le début m’a beaucoup plu, l’auteur a une façon de raconter l’histoire que j’ai trouvé proche de Joyce Mainard qui excelle, selon moi, à expliquer ce qui se passe dans la tête des adolescents : certains passages sont tristes, d’autres désopilants (ils m’ont fait penser à John Irving). Il y a du rythme, de l’émotion…



Et puis, à un moment, il y a un tournant auquel je n’ai pas cru et adhéré, j’ai lu la première moitié en deux jours et il m’a fallu trois semaines pour finir la seconde partie : celle-ci est aussi bien écrite que la première mais l’action m’a semblé peu crédible : l’histoire s’enfonce dans le bayou et l’improbabilité … et puis ce happy-end improbable…qui sort comme un alligator du marigot (à défaut d’un lapin du chapeau)



Avis mitigé donc mais un livre qui peut plaire cependant, avec un grand sens de la narration et des personnages bien campés (ce livre a été finaliste du prix Pulitzer). Je suis juste totalement passée à côté de la deuxième partie alors que la première m’a passionnée.
Commenter  J’apprécie          40




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Karen Russell (214)Voir plus

Quiz Voir plus

charlie et la choclatrie

comment peut on avoir un ticket pour aller a la chocolatrie

grace au bombon
grace au chewing-gum
grace au chocolat

3 questions
173 lecteurs ont répondu
Thème : Charlie et la chocolaterie de Roald DahlCréer un quiz sur cet auteur

{* *}