AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Karine Rennberg (87)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Meute

Tu commences le récit et déjà la surprise envahit tes traits.

Une narration à la deuxième personne du singulier, voilà qui n'est pas commun. On se tutoie ? OK.

Tu te demandes quand même si cela ne va pas gêner ta lecture. Dix pages plus loin, tu ne te rappelles déjà plus ce que tu craignais.

Tu es happé par ce récit et ses personnages hors normes.



L'univers est intéressant et les repères vites trouvés. L'action se situe dans un futur assez proche, une éruption solaire a balayé la technologie moderne telle que nous la connaissons et le monde d'après est sans pitié pour ceux qui vivent avec peu de moyens.

L'accès à l'électricité est précaire, les systèmes de communication sont réduits et les villes sont divisées entre quartiers aisés et ceux miséreux.

C'est dans l'un de ces derniers que tu rencontres Val, un combattant des arènes et membre d'un gang, et Nathanaël, un loup-garou en proie à une difficile maîtrise de sa part animale. Ils vivent dans les docks, une zone de non-droit dirigée par des milices locales qui contrôlent le trafic de drogues et les spectacles de combat.

Nath et Val ont noué dès l'enfance une amitié indéfectible, née dans le sang et la violence.

A la suite d'un combat, Val a définitivement perdu la voix. Ses difficultés de communication avec autrui sont bien mis en avant, la maîtrise de la langue des signes étant peu répandue.

Il est le seul humain à connaître la véritable nature de Nathanaël.

Lorsque plusieurs loup-garous commencent à disparaître dans des conditions inexpliquées, l'Alpha de la meute locale part en chasse et demande à Nath de s'occuper de son dernier protégé : un jeune loupiot traumatisé qui ne parle pas et reste prostré dans la pièce à dessin.

Intrigué par le comportement du gamin, Nath va peu à peu établir une communication et un lien particulier va se créer, menaçant de bouleverser l'organisation de la meute et sa propre vie.



En adoptant une forme chorale pour le récit, en plus d'une narration à la deuxième personne du singulier, l'autrice nous met dans la tête des personnages et l'immersion est totale.

J'ai été conquise par le style et par le récit.

L'autrice nous parle d'une meute. Et qu'est-ce qu'une meute sinon une famille ?

Tu te retrouves donc plongé dans la construction de cette famille, atypique et dysfonctionnelle par certains côtés, qui ne répond à aucune règle hormis celle du coeur, une famille dont les membres, un par un, se sont mutuellement choisis et qui suivent leurs propres valeurs. L'édifice prend forme lentement, pas à pas chacun va apprivoiser l'autre.

C'est un récit magnifique dans lequel priment les émotions que Calame, le jeune loupiot, nous transcrit sous forme de couleurs. Les passages où nous sommes dans sa tête sont remplis de poésie, en dépit de son traumatisme. C'est un personnage extrêmement émouvant, la touche d'innocence dans un monde où les rapports s'exercent par la force et la violence.

La communication tient également une place dominante et s'exerce sous différentes formes : langue des signes, langage corporel et expression artistique.

L'autrice joue d'ailleurs avec toi dès le début du récit en présentant des protagonistes principaux avec des prénoms féminins. Il m'a fallu quelques lignes pour comprendre qu'ils étaient des hommes. Les personnages forment également une grande diversité de couleurs, de sexualités et de handicaps.

C'est probablement l'un des meilleurs romans d'urban fantasy que j'ai pu lire et surtout, une belle ode à la tolérance et à la bienveillance.

Un récit que tu vas terminer à bout de souffle tant l'imminence d'une catastrophe te tient aux tripes.

Un texte atypique pour ce genre littéraire qu'il renouvelle complètement.

Une autrice qui m'a séduite, comme tu le seras probablement, et dont je guetterai les prochaines sorties littéraires.

Commenter  J’apprécie          345
Meute

Récit efficace et plein de sensibilité, Meute se situe dans un futur proche et assez précaire.

Histoire d'une amitié indéfectible entre un lycanthrope, Nath et un humain, Val, née dans un univers où la violence est omniprésente. Meute émeut grâce à une plume sincère et une construction de personnages touchante. Leur quotidien va être chamboulé par une mission de l'Alpha : surveiller un jeune enfant brisé et totalement mutique. Les trois compagnons vont devoir s'apprivoiser et une reconstruction va s'opérer des différents côtés.

Une histoire sombre et puissante qui marque durablement !
Commenter  J’apprécie          300
Meute

Meute de Karine Rennberg est le premier roman que je lis parmi les recommandations qui m’ont été faites cette année. Je l’avais vu parmi les sorties de l’année dernière. Le récit avait l’air d’avoir plu à de nombreuses personnes, bien le résumé m’avait semblé un peu mystérieux et intrigant. On est face à une histoire d’urban fantasy, de lycanthropie et de tranche de vie. Mais cela m’a-t-il convaincu ?



Ce qui surprend dans un premier temps, c’est le choix de la narration. Le roman est écrit à la seconde personne, ce que j’avais très peu croisé jusqu’ici. Le seul récit ayant fait ce choix que j’avais lu était La cinquième saison de N.K Jemisin. C’est dépaysant au début mais je m’y suis faite. Le style est également très direct, voire oral par moments, ce qui le rend assez fluide. Meute alterne entre trois points de vue, ce qui permet de voir l’histoire en suivant trois personnages. On suit particulièrement l’évolution de Loupiot/Calame, un jeune lycanthrope traumatisé qui doit réapprendre à faire confiance. Mais aussi celle de Nath, qui évolue dans une meute qui ne lui convient pas et doit apprendre à s’entourer des personnes qu’il souhaite.



Le récit repose beaucoup sur les relations entre le trio principal. Nous suivons des personnages au passé complexe, pris dans une spirale de violence dans un monde qui se délite. Ce récit est celui du passage d’un monde sombre vers celui de la couleurs, et de la difficulté des épreuves qui y mènent. L’autrice a une bonne plume pour explorer la sensibilité derrière la dureté apparente de ses personnages. Elle leur construit en plus de cela des identités variées, entre asexuel, gay… Sans que cela ne semble forcé ou artificiel. L’histoire plaira donc plutôt aux lecteur et aux lectrices qui apprécient les récits basés sur l’humain et le développement des personnages et les familles trouvées avec des gens que l’on choisit.



Je n’ai malheureusement pas autant accroché que d’autres personnes qui l’ont lu ! Je lui reconnais ses qualités. Cependant, j’ai trouvé que l’ensemble du récit était long comparativement aux événements racontés. En fait, il s’agit avant tout d’une tranche de vie, ce à quoi je n’accroche pas habituellement. Ici, j’ai trouvé que, malheureusement, les événements étaient assez répétitifs et évoluaient très lentement. C’est visible à travers des gimmicks d’écriture. Calame est par exemple capable de voir les auras des personnes qui l’entourent. Du coup, chaque fois que l’on passe de son point de vue, on passe beaucoup de temps à voir les émotions des autres. C’est intéressant au début mais j’ai vite trouvé cela lassant et accessoire. De la même façon, le style manque de distinction entre chaque personnages, ce qui rend l’usage de la deuxième personne gadget.



Ensuite, j’ai trouvé assez étrange le manque e détails de l’univers en lui-même. J’ai eu l’impression de rester étrangement en surface, comme si l’idée derrière le livre avait été rapidement épuisée. Pourquoi sommes-nous dans un futur où notre monde semble se détruire et s’être peuplé de communautés violentes ? Pourquoi y a-t-il des loup-garous et quel est leur rapport avec le reste de la population ? En somme, il a été très difficile pour moi de m’immerger totalement dans le récit, qui manquait de précision et se montrait au fil des pages trop répétitif et bavard pour m’accrocher pleinement.



Meute est un récit qui ne manque pas d’originalité. Sur la forme, le récit à la deuxième personne crée une ambiance rêche qui se prête bien aux aspects viscéraux du récit. Avec un style qui mêle émotions et couleurs, elle parvient à construire un récit tranche de vie qui marque la transition d’un trio de l’ombre à la lumière. Cependant, le roman tend à abuser de ses tropes et gimmicks stylistiques, comme la synesthésie d’un des personnages. Une routine qui ne suffit pas à masquer le manque d’épaisseur du scénario ou de l’univers. C’est sûrement que ce type de roman s’éloigne un peu de mon genre habituel. Ne vous laissez pas refroidir par mon avis, Meute a plus que largement trouvé son public.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
Commenter  J’apprécie          130
Meute

Meute, c'est une belle histoire de found family sauce urban fantasy (bien que le seul véritable élément d'urban fantasy soient les loups-garous ; le reste relève plutôt du post-apo). La quatrième de couverture l'annonce d'emblée : c'est un roman atypique, essentiellement de par le fait que l'univers est très peu décrit, le contexte très peu expliqué, et pourtant ils sont bien palpables, livrés à travers le passé et le quotidien des personnages, leurs personnalités, leurs traumas, leurs différences, la façon dont ils s'insèrent dans leur environnement, dont ils créent leur propre environnement, leur propre entourage, leur propre avenir...

Meute, ce sont surtout des personnages. Des personnes, des personnalités, des rencontres, des luttes, des liens qui se tissent, des blessures qui se soignent. Moi qui aime avant tout m'attacher à des personnages quand je lis un roman, j'ai été servie. L'histoire a son importance, bien sûr, mais c'est l'histoire qui sert les personnages et non pas l'inverse, et j'ai été happée par Nath, Val et Calame dès les premières pages.

La seule chose que je regrette un peu, c'est la narration à la seconde personne. J'ai déjà lu des romans rédigés au "tu", et ce choix se justifiait toujours. Ici, rien ne le justifie à part la volonté de faire original, et j'ai trouvé ça artificiel et parfois agaçant, voire perturbant. A cause de ça, je me perdais parfois entre les dialogues et la narration et devais sortir de ma lecture pour m'y retrouver. C'est bien maîtrisé, certes, mais je trouve que c'est inutile, voire contre-productif. Après, ça ne m'a pas empêché d'apprécier ce roman et ça reste un reproche vraiment mineur grâce à la qualité du reste (sauf de la correction des coquilles, qui laisse souvent à désirer).
Commenter  J’apprécie          100
Meute

Meute" est un roman surprenant, atypique.

Malheureusement, j'ai eu beaucoup de mal avec la narration à la deuxième personne du singulier. J'ai trouvé que ça ne correspondait pas avec l'alternance des personnages, je me suis même perdue dans ce style narratif qui donnait trop de froideur et de retrait aux personnages.

Je pense être passée à côté de ma lecture, de ne pas avoir tout saisi.
Commenter  J’apprécie          100
Meute

Karine Rennberg nous emmène dans une société globalement divisée en deux : les Docks et la Marina. Les pauvres face aux riches. Un monde de violences au grand jour, de trafics et de débrouillardise face à un monde d'argent, de confort et de violences plus insidieuses. Manichéen me direz-vous ? Oui mais non.



Roman sociétal mais aussi roman fantastique - avec l'aspect lycanthrope - "Meute" est un livre qui m'a bien accroché. On y parle d'amour sous toutes ses formes, d'amitié, de la notion de famille/clan/meute - celle dont on hérite et celle qu'on se construit - d'hypocrisie de l'ordre, de la brutalité qu'il y a en chacun de nous et qui n'est pas forcément incompatible avec les notions de douceur et d'attachement, etc. Sous ses airs de lecture détente, ce roman est plus profond qu'il n'y parait.



Bon, allez, soyons honnête, tout n'est pas parfait. Il y a quelques petites niaiseries et des longueurs qui auraient pu être évitées. Les personnages de Nath et de Calame ont chacun quelques chapitres répétitifs, faits de lamentations. Un peu ça va mais au bout d'un moment on a compris le principe, pas la peine d'insister.



Pour autant, j'ai fait fi car l'ensemble est bon, le personnage de Val est accrocheur et j'ai adoré l'univers qui n'est pourtant pas très développé. J'aurais bien signé pour une suite.
Commenter  J’apprécie          70
Meute

Un roman très bienveillant, et pour lequel l'autrice possède une qualité de plume indéniable (ce qui est d'autant plus à souligner que le roman est écrit à la seconde personne du singulier, et c'était pas gagné pour moi !). Pourtant, je ne peux pas dire que j'ai adoré ma lecture (mais ne peux pas dire non plus que je n'ai pas aimé). Je m'attendais à plus d'action, mais on est sur un roman enfermé sur ses personnages - très bien écrits certes - mais au final il ne se passe pas grand chose. Et toutes les scènes où une tension narrative apparaît sont résolues par un fondu au noir et une résolution hors champ. Un roman un peu longuet donc : très sucré, très doudou, mais où l'intrigue est trop secondaire pour suffisamment m'accrocher.
Lien : https://youtu.be/DBBwvd5NcAE
Commenter  J’apprécie          70
Meute

J'ai lu ce premier roman dans le cadre du challenge SFFF 2022, en tant que recommandation du mois de mai placé sous le signe des monstres et de la métamorphose. Encouragé par les retours plus qu’élogieux sur nos réseaux, j’ai fini par craquer pour la version numérique, et je ne suis absolument pas déçu du voyage : il s’agit même d’un coup de cœur !



Depuis plusieurs années, Nath a appris à vivre avec le loup qui partage son corps, qui guide son instinct et qui se réveille inéluctablement à chaque pleine lune. Sa vie dans l’univers sombre et violent des docks est rythmée par les combats clandestins qui lui assurent un revenu et ses relations avec les membres du principal gang du quartier, dont fait partie son meilleur ami Val, le seul humain au courant de sa condition. À plusieurs kilomètres, dans une zone plus résidentielle de la ville, se dresse une maison blanche que Nath a hérité de sa tante avant de la céder à la meute de Marc, que le jeune homme fréquente lorsqu’il ressent le besoin d’être parmi ses congénères lupins. Lors d’une de ses visites habituelles, l’Alpha confie justement à Nath une tâche très importante. Durant l’absence de la meute pour une mission de ravitaillement, il doit rester à la maison pour s’occuper de leur nouveau protégé, un enfant sans nom et très mal en point, qui refuse de s’alimenter, qui ne parle pas et qui reste confiné dans une petite pièce servant d’atelier de peinture. Au fil des jours, Nath parvient à initier un début d’interaction avec ce garçon brisé, et se donne pour objectif de l’aider à se reconstruire. Une décision qui va bouleverser son existence…



Comme dans beaucoup de romans SFFF actuels, le roman adopte des points de vue multiples, avec plusieurs narrateurs différents (ici au nombre de trois). Cependant, le récit se démarque immédiatement par l’utilisation audacieuse de la deuxième personne du singulier. Avec ce procédé peu usité en littérature, l’autrice réussit à nous immerger, en tant que lecteur, au plus près des pensées des personnages, comme si l’on était à l’intérieur de leur tête. C’est assez troublant, et je n’avais jamais lu un roman écrit de cette manière, mais j’ai adoré ressentir cette impression qu’un lien fort et intime me reliait à Nath, Val et Calame.



Le thème du lien est justement au cœur du roman, comme suggéré dans son titre. Aussi, la communication en est un élément clé, et intervient sous différentes formes : discours, langue des signes, langage corporel, expression artistique, odeurs, etc. J’ai trouvé que cette pluralité qu’avaient les personnages pour exprimer leurs émotions et leurs opinions, ou plus simplement pour se parler, contribuait à leur donner une vraie personnalité, en écho avec leur vécu. En ce qui concerne les « loups », ils adoptent des comportements sociaux propres à leur espèce, avec une hiérarchie bien définie : les termes « Alpha », « Beta » et « Omega » apparaissent régulièrement, et ont une grande importance dans le récit. On sent que l’autrice s’est vraiment documentée sur le sujet, tant les interactions entre les membres de la meute ou des congénères plus solitaires sont claires et naturelles.



Fondamentalement, il ne se passe pas grand chose entre le début et la fin du roman, et la dimension fantastique reste assez en retrait, mais tout l’intérêt réside ailleurs. Ce qui m’a plu, c’est d’assister au plus près à la lente évolution du lien entre les personnages principaux, qui s’apprivoisent petit à petit, chacun à leur manière et avec leur propre sensibilité, pour former un groupe qui leur correspond vraiment. On apprend, bien sûr, des éléments sur le passé des uns et des autres, ce qui permet de mieux comprendre leur état d’esprit, mais par petites touches et sans rentrer dans de longues digressions qui écarteraient le lecteur de ce qui compte vraiment ici : les émotions et les sensations, décrites crûment ou pudiquement selon le narrateur et la situation. Et si l’accent est mis sur l’acceptation de l’autre, la dénonciation du rejet sous toutes ses formes a bien entendu sa place, que ce soit entre loups, entre humains, ou bien entre les deux espèces qui se confrontent régulièrement pour survivre. Il y a quelques scènes d’affrontements ou d’interrogatoires particulièrement violentes, qui justifient les trigger warnings figurant au début de l’ouvrage, qui n’est clairement pas destiné à un lectorat trop jeune.



J’ai été passionné par cette lecture, du début à la fin. Le style de l’autrice, sensible et réaliste, sert à merveille le récit de la constitution de cette meute dysfonctionnelle, dans laquelle la diversité s’exprime à tous les niveaux. Une chose est sûre : je vais guetter de très près ses prochaines publications !
Lien : https://lesaffamesdelecture...
Commenter  J’apprécie          70
Meute

Pépite de l'Imaginaire des éditions ActuSF, Meute est le second roman de Karine Rennberg. Après une poignée de nouvelles et un premier roman, Spirites, imprégné de magie, l'autrice change de registre en s'intéressant, cette fois-ci, au mythe du loup-garou.



Devenu lycanthrope par la force, Nathanaël est rappelé par son ancienne meute afin de garder un œil sur un jeune loup pendant l'absence des autres membres. Touché par la grande détresse de ce loupiot, tout grand dur qu'il est, Nathanaël pourrait bien se laisser déstabiliser par la situation. Or, le moment est plutôt mal choisi avec la menace des chasseurs qui rôdent, d'autant que des loups-garous ont mystérieusement disparu. Heureusement pour lui, son ami Val veille. Mais est-ce que cela empêchera la situation de déraper ?



Glamorisé par la littérature et le cinéma de ces dernières années, la figure du loup-garou s'est éloignée du mythe originel. Or, avec Meute, Karine Rennberg casse l'image véhiculée par les séries littéraires comme Anita Blake de Laurell Kaye Hamilton ou Mercy Thompson de Patricia Briggs pour nous en brosser un portrait plus crédible. En effet, elle nous immerge ici au sein d'une meute et nous y explique son fonctionnement, les liens qui unissent ses membres les uns avec les autres, tout en s'intéressant à la relation intime que l'humain noue avec son loup intérieur. Un postulat qui confère au récit un ton volontairement intimiste, renforcé par la narration à la deuxième personne du singulier qui crée une vraie proximité avec le lecteur. Passé la surprise pour ce choix inhabituel, ce dernier s'attache d'emblée aux protagonistes de cette histoire en partageant notamment avec eux leurs émotions, leurs questionnements et leurs sentiments.



En outre, Meute prend cadre dans un univers post-apocalyptique même si Karine Rennberg s'attarde peu sur la question en se contentant de donner quelques éléments indicatifs comme la mention de la rareté et la cherté de certaines denrées ou encore la généralisation de panneaux solaires et le rationnement de l'énergie produite pour les castes les plus pauvres. Les héros de cette histoire évoluent dans un monde âpre les contraignant à vendre leurs services aux gangs locaux, voire à les intégrer pleinement. Sous la plume de Karine Rennberg, certains de ses personnages participent à des combats dans des arènes afin de tirer profit de leurs prestations, au risque d'en ressortir gravement blessés, voire morts.



De fait, Meute dégage une atmosphère pesante portée par le danger permanent qui tourne autour de ces derniers. Dans ce monde sans pitié, les destins s'écrivent dans le sang et la violence. Malmenés par la vie, que ce soit Nathanaël, Val ou Calame, tous ont un passé lourd et déchirant. Narrateurs de cette histoire, ces cabossés de la vie nous en font voir des vertes et des pas mûres. Néanmoins, sous des dehors de durs à cuir, au moins pour Val et Nath, se cachent des hommes de cœur car ils ont un certain code d'honneur et se tiennent à une ligne de conduite précise.



Bien que des menaces planent autour des personnages, à travers la disparition inquiétante de loups-garous, Meute n'est pas spécialement un récit où l'action est menée tambour battant. Au contraire, Karine Rennberg a resserré son intrigue autour de son trio de héros pour proposer un texte qui tire davantage vers l'affectif plutôt que vers le sensationnel. Meute relève donc plus de l'aventure intérieure explorant les sensations de ce que c'est que d'être un loup-garou. A travers cette filiation induite par la lycanthropie, elle questionne cette notion du relationnel presque charnel entre les membres d'une même meute.



Bouleversant et étonnant, Meute est le genre de roman inattendu qui fait son petit effet sur son lectorat en lui faisant emprunter un ascenseur émotionnel... suite sur Fantasy à la Carte.




Lien : https://fantasyalacarte.blog..
Commenter  J’apprécie          70
Meute

Je n’ai pas aimé Meute, et cela alors que je peux lui reconnaitre d’énormes qualités.

On est dans un récit à la fois très doudou et très inclusif qui nous raconte un moment de la vie de Nathanael, un loup-garou vivant à la marge de la meute de Marc. Il aime sa solitude, son appartement et son amitié avec Val, un humain qui le protège et d’avec qui il est inséparable.



Et les choses auraient pu continuer longtemps jusqu’à ce que Marc accueille Calame, un garçon mutique qui ne s’exprime qu’à travers la peinture et que Nath est le seul à essayer de comprendre.



Comme je le disais, on est dans une histoire très douce, qui nous montre juste la façon dont les personnages vont s’adopter entre eux, s’adapter, et se reconstruire un petit cocon, leur famille choisie.

Et ça se fait au travers de très jolis personnages. J’ai beaucoup aimé Marc et Enzo, j’ai trouvé le lien entre Luka et Vik hyper touchant et mon personnage préféré a été Val que j’ai trouvé très juste, en plus d’être muet et asexuel, ce qui est quand même une représentation assez rare.



Mais voilà, au delà des personnages et du côté très mignon, il ne se passe absolument rien dans ce livre. Toute la situation initiale ne nous est pas du tout présentée, on ne comprend pas pourquoi il y a des loups garous et pourquoi la population l’ignore, pourquoi on se trouve dans un monde qui semble être post apocalyptique et pourquoi certains s’en sortent en étant des pros de la comptabilité alors que d’autres se battent dans des arènes.

L’ensemble est très mou et le récit ne décolle jamais vraiment.

On nous met vaguement une histoire de chasseurs dans les pattes histoire d’occuper les personnages mais tout se passe hors champ et à la place on suit de très loin les seuls évènements avec du suspens.



A noter tout de même que si vous savez dans quoi vous vous embarquez avant de commencer votre lecture, ça pourra peut-être vous plaire, mais pour ma part je ne m’attendais pas du tout à ça et j’en ai été très déçue, malgré ma découverte d’une narration à la deuxième personne du singulier tout d’abord déroutante mais très bien maitrisée.
Lien : https://yodabor.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          60
Meute

On se retrouve aujourd’hui avec un roman qui fait le buzz en ce moment : Meute, de Karine Rennberg. Un roman d’urban fantasy que je n’aurais probablement pas acheté sans les conseils avisés de certaines autrices de ma connaissance, et que je me suis finalement procuré au salon Gresimaginaire. Grand bien m’en a pris car c’était une très jolie découverte.



On suit Nathanaël, un loup-garou solitaire qui peine à s’intégrer dans la meute de Marc, celui qui se propose d’être son alpha parce qu’il l’a aidé lors de ses premières transformations. Très proche de Val, son coéquipier, lequel n’est pas un loup-garou mais appartient à un gang, Nath aime autant la bagarre que sa tranquillité. Lorsque Marc lui demande de veiller sur un petit nouveau l’espace de quelques jours, sa vie va en être complètement bouleversée.



On est dans un genre de post-apo où les gangs ont pris le contrôle d’une ville qui n’est pas nommée, et où les ressources comme l’électricité, l’essence et les produits frais sont difficiles à trouver. L’univers est à peine esquissé mais ce n’est pas vraiment dérangeant. Ce qui importe ici, ce sont les relations entre les personnages et leur évolution. De ce point de vue-là, le roman est très réussi. Il y a bien une enquête sur des enlèvements de loups-garous mais elle passe un peu au second plan de l’intrigue. En fait, tout l’enjeu tourne autour du jeune Calame, complètement coupé du monde par son traumatisme et qu’il s’agit de ramener au sein de la meute.



Deux particularités à signaler dans le style de l’autrice, quand même. Pour commencer, le récit est à la deuxième personne du singulier. Autant vous dire que c’est très déstabilisant et qu’il m’a fallu près d’une centaine de pages pour m’y faire, d’autant plus qu’il y a trois personnages principaux. J’avais parfois bien du mal à savoir qui était ce “tu” dont on me parlait. On finit par s'habituer, mais je ne suis définitivement pas fan. Cela complique la lecture sans apporter grand-chose au final.



La seconde singularité, c’est que Calame voit et pense le monde en couleurs, il entend même ce qu’il appelle le chant des couleurs. Il distingue des espèces d’auras colorées autour des gens et des choses, et interprète les sentiments à coups d’orange désert, orange acide ou encore de bleu protection et vert vigilance. Encore une fois, c’est assez spécial, mais j’ai plutôt bien aimé cet aspect, qui illustre très bien les ressentis du loupiot.



Finalement, le roman fait mouche parce que les relations entre les personnages fonctionnent très bien. Ils sont vraiment touchants et on s’attache à eux presque sans s’en apercevoir. Seul bémol, qui ne relève pas de l’autrice mais de son éditeur, le nombre de coquilles qui restent dans le texte ! J’en ai rarement vu autant et c’est le genre de choses qui me rend dingue. Ce n’est vraiment pas sérieux et l’histoire de Karine Rennberg méritait mieux que cela.
Lien : http://etemporel.blogspot.co..
Commenter  J’apprécie          60
Meute

La première chose qui frappe à la lecture de Meute, c’est sa narration : l’autrice raconte cette histoire via les points de vue des trois personnages principaux, chacun à la deuxième personne du singulier. Et ce choix est particulièrement pertinent ici, très immersif, j’ai vraiment eu l’impression qu’on m’incluait dans la meute, ça aide vraiment à ressentir cette cohésion de groupe.



Les personnages sont assez atypiques également. On est loin des héros lumineux ou ténébreux, on a juste des individus qui ont vécu des choses horribles et/ou qui sont paumés, et qui cherchent à trouver leur place et à se construire en tant qu’eux-mêmes. Nat et Val, deux adultes amis depuis longtemps, sont très vite attachants, mais le plus marquant, c’est incontestablement Calame.



Calame est un enfant loup-garou dont va s’occuper Nat un peu à l’insu de son plein gré. Il ne parle pas, il a vécu des choses traumatisantes dont il garde de profondes séquelles à la fois physiques et mentales, et tout le récit va tourner autour de sa reconstruction très progressive. Et rien que pour les passages sous le point de vue de Calame valent la lecture. C’est un esprit atypique, extrêmement sensible à son environnent et aux actes et émotions des autres, méfiant mais adorable, qui pense en couleurs autant qu’en mots. C’est extrêmement touchant, triste aussi, et on n’a qu’une seule envie, s’asseoir dans un coin de la pièce pour le regarder peindre avec tendresse, à distance respectueuse pour ne pas l’effrayer, comme pour essayer d’apprivoiser un chat ou un chien battu.



J’ai aussi un attachement tout particulier pour Luka, aussi adorable et sensible que Calame.



A côté de cette beauté triste, il y a aussi la violence, avec un certain côté post-apocalyptique : ce monde, dont on ne saura pas grand chose (et c’est pas grave, parce que c’est pas le sujet du livre), n’est pas tendre avec ses personnages. Arènes de combats, difficultés à trouver à manger ou des médicaments, clans adverses… Le roman est malgré tout très peu graphique, on assiste aux conséquences plus qu’aux causes, on assistera ainsi très peu aux combats. Et c’est pas grave non plus, on n’est pas là pour ça. On est là pour pleurer toutes les larmes de notre corps en buvant un chocolat chaud.



Bilan

Le résumé n’a pas menti : c’est atypique, et il y a des loups-garous. Ce texte ne parlera pas forcément à tout le monde, mais si vous adhérez à sa sensibilité, vous allez probablement adorer cette meute dysfonctionnelle mais ô combien attachante.



A lire bien emmitouflés, un chocolat chaud à côté de vous, les bras serrés autour du truc à fourrure le plus proche (les peluches, ça marche aussi. Je vous déconseille quand même le loup-garou).
Lien : https://limaginaerumdesympho..
Commenter  J’apprécie          51
Meute

Dès les premières lignes de ce roman, je me suis dit "Ouch, je vais détester !" : Un étrange récit écrit à la 2e personne du singulier, et des loup-garous, c'était beaucoup pour moi, et je sentais venir l'urticaire.

...

Et puis ensuite il était 3h du matin, j'avais lu pendant des heures, et je ne parvenais pas à le lâcher.

Alors oui, il y a des loup-garous, et justement, force est de constater qu'on peut encore traiter le sujet avec originalité ! Finalement c'est presque un prétexte pour parler de "meute" (pas le titre, le nom), d'attachements, de responsabilités et de protections. (Et c'est beau, putain)

On suit Nath et Val. L'univers n'est pas détaillé (ce n'est pas le sujet), mais on comprend que c'est un monde post-apo, âpre et rude, où règne la loi du plus fort. Par conséquent, il y aura quelques scènes de violence - j'y suis sensible, mais je n'ai pas non plus été incommodé ; Nath et Val se vendent comme mercenaires, ou combattent dans des arènes, mais je n'ai jamais trouvé que les scènes les plus difficiles étaient complaisantes, ou gratuites.

Nos deux protagonistes sont un peu paumés à leur manière (surtout Nath, lycanthrope plutôt du genre loup solitaire), mais ils survivent, et ont les moyens de se défendre. Ils ont leurs vies, leurs habitudes, leurs problèmes, mais surtout leur routine... Jusqu'à l'arrivée d'un jeune loup muet et terrifié, totalement traumatisé (et peut-être un peu autiste, même si ce n'est pas dit explicitement), et qui va jouer malgré lui le rôle du grain de sable dans les rouages (mais massif, le grain de sable). Une étrange relation va se nouer entre Nath et lui, et c'est tout l'équilibre de la vie de chacun qui va voler en éclat. (Mais est-ce une mauvaise chose ?)

J'ai apprécié de voir des personnages bourrés de failles, et débordant d'humanité. Des personnes en plein doute, déchirés - humains. Mais également des minorités : j'ai particulièrement aimé de voir un personnage asexuel, ce qui est beaucoup trop rare encore dans les représentations actuelles, et c'est bien dommage. Et le fait que la sexualité de chacun soit juste son choix, normal et accepté.

Meute est Pépite de l'Imaginaire des éditions ActuSF, et c'est totalement mérité : l'ambiance pesante, les personnages complexes et fouillés, l'histoire... Tout est intéressant, bouleversant et prend le lecteur aux tripes. Un vrai petit bijou.
Commenter  J’apprécie          40
Meute

Bleu éternité, vert prairie, violet lilas, jaune mimosa...



Il est parfois compliqué de retranscrire son avis et c'est totalement ce qu'il m'arrive avec Meute par peur de ne pas décrire mon ressenti à sa juste valeur ou de ne pas réussir à dévoiler suffisamment l'âme du roman.



Meute est un roman vraiment original et assez atypique. Il sort et de ma zone de confort et des romans qu'on peut lire habituellement et franchement qu'est-ce que j'ai aimé ça !



Tout d'abord, meute possède une narration très particulière mais qui se démarque des autres romans. À la deuxième personne, on suivra trois personnages, tous hauts en couleurs, tous différents, tous atypiques.



Ces protagonistes sont vraiment le point fort du roman. On ne suit pas une intrigue de dingue avec des actions incroyables. On suit des personnages à la psychologie intéressante, qui ont tous un passé, parfois plus compliqué que d'autres et franchement qu'est-ce qu'ils sont excellents !



Il est d'ailleurs super compliqué de savoir lequel préférer. Calame est celui qui apporte le plus de beauté mais aussi de tristesse à l'histoire. C'est le poète visuel, l'artiste qui nous prend aux tripes. En mode, il nous prend les tripes mais peut aussi nous les boxer bien fort : Nathan. C'est sûrement le personnage qui a le plus évoluer dans le livre et qui a eu une des meilleurs évolutions que j'ai pu lire jusqu'ici. Et enfin, probablement mon préféré mais je me tâte encore : Val. Personnification de la loyauté, de l'amitié sincère, fidèle et profonde, je l'ai vraiment adoré. Déjà il aime lire, puis il est muet, et en plus asexuel / aromantique (chose qu'on ne voit que très peu). Clairement c'est une brochette de personnages qu'on n'a jamais vu et qui fonctionne à la perfection !



J'avoue qu'il est vraiment très dur d'être objective avec ce livre parce qu'en plus d'avoir envoûté pas mal d'autre booksta, il m'a également prise dans ses filets ! Ça se lit vraiment super bien malgré une petite lenteur que j'ai vu venir en milieu de roman mais qui a très vite disparue. La plume est super fluide et entraînante.



De plus, l'Autrice n'a clairement pas fait les choses à moitié puisqu'on n'est pas dans une urban fantasy classique. Déjà le côté loup-garou (oui parce qu'on suit des lycanthropes) n'est pas du tout comme ce qu'on peut retrouver habituellement chez nos amis twilight & CO. On est dans un univers de post-apo très peu exploité certe mais qui apporte une certaine originalité. Il est la pour mettre les bases et permettre à nos personnages d'évoluer dans un monde dur. Vraiment très dur.



En effet, il peut y avoir beaucoup de violence dans ce livre. Il y a des combats d'arène allant jusqu'à ce que le sang coule voir pire. Ces passages apportent énormément de relief au récit mais restent tout de même des trigger warning à avoir en tête en voulant lire le roman !



En bref, coup de cœur pour ce roman, si ce n'est coup de foudre ! La différence ? J'en sais rien mais coup de foudre ça claque ! J'ai tellement aimer ce livre si atypique mais si beau, si poignant, si fort. Il nous fait traverser une multitude d'émotions, peut nous serrer le cœur tout en nous montrant la lumière parmi les ombres. L'Autrice a su me convaincre et par sa narration à la deuxième personne, et par sa plume et par son inventivité. Les personnages sont exceptionnels et vraiment recherchés (en plus d'être LGBT !), ils sont touchants et forts. Même l'univers m'a carrément emballé avec ce background post apo et ce système de gang / d'arènes. Franchement si vous n'avez pas encore lu ce roman, foncez !
Commenter  J’apprécie          40
Meute

Le loup-garou est ma créature fantastique préférée. J’aime les thématiques qu’il peut offrir, avec sa dualité humain/animal. D’ailleurs, je déteste les histoires où le garou n’est là que pour permettre des scènes gores. Non, ce que j’aime, avec les garous, c’est l’aspect psychologique et légendaire. Alors, quand j’ai entendu parler de Meute, dès le début, je savais que je serais séduite ! J’ai même failli me jeter dessus à sa sortie, mais je suis parvenue à patienter et attendre de voir l’autrice en salon, ce qui m’a permis de bénéficier d’une dédicace !



Sitôt en mains, j’ai entamé ma lecture ! (pour une fois, un livre n’aura pas trop traîné dans ma PAL). Dès le départ, j’ai été happée par le récit. La narration à la deuxième personne du singulier, peu courante, peut dérouter. Pour ma part, je n’ai pas été perturbée, j’ai même trouvé que l’effet était très immersif et permettait de mieux éprouver les pensées et émotions des personnages. D’autant plus que Karine Rennberg rend très bien les trois différentes voix des personnages que l’on suit : Nath, Val et Calame.



Meute, c’est l’histoire de Nath, garou solitaire au tempérament agressif qui a poussé dans la violence des Docks ; c’est celle de Val, tueur humain aussi froid qu’efficace mais qui fond sous le regard d’un chaton. Tous deux sont amis depuis l’enfance et se vouent une confiance inébranlable. C’est aussi l’histoire de Calame, un gamin, un garou, brisé, traumatisé, et qui éprouve le monde en couleurs. Un gamin qui va remuer l’univers de Nath. Ensemble, peut-être parviendront-ils à créer leur meute…



Karine Rennberg offre un roman atypique autour de la figure du loup-garou. Un roman centré sur les personnages, avec leurs douleurs et leurs défauts, et pourtant si attachants, même Val, le tueur à la solde d’un gang. Chacun d’eux, même ceux qui ne sont pas narrateurs, possède une psychologie fouillée. Le comportement des loups transparaît à merveille au travers de celui des garous, permettant un portrait fin et plausible de cette figure classique du genre. Et si l’univers dans lequel ils évoluent est violent, le centre de l’intrigue est bien les personnages, pas les effusions de sang, même s’il y en a quelques unes, contexte post-apo oblige.



Le coeur du récit, ce sont bien Nath, Val et Calame et leur évolution au fil des pages, la façon dont chacun d’eux va surmonter (plus ou moins facilement) leurs failles comme leur traumas. J’ai particulièrement aimé Calame, avec sa perception du monde toute en couleurs, qui offre une certaine poésie dans la transmission des émotions. Calame, ce gamin brisé, qui me fendait le coeur… Calame, qui va pousser Nath a apprendre beaucoup de lui-même. Nath qui va beaucoup douter, d’ailleurs, de sa capacité à gérer un adolescent aussi cassé… alors que lui-même n’est pas exempt de fragilités.



Meute, c’est avant tout une histoire autour de l’amitié, des liens qui se créent et de la famille qu’on se choisit. C’est l’histoire de personnes qui s’entraident, qui cherchent à se comprendre. La façon dont Nath appréhende les traumatismes de Calame, gamin muet, est particulièrement touchante. La scène du chocolat chaud m’a vraiment émue !



Parmi les petits détails éditoriaux qui m’ont plu, côté forme, ce sont les lunes qui ponctuent les changements de points de vue et permettent de suivre les phases de la lune, si importantes pour les garous. Phases visibles aussi dans le texte, mais c’est le genre de petit détail qui ajoute au plaisir de la lecture !



Vous l’aurez compris, c’est un coup de coeur pour ce roman garouesque, à mi-chemin entre fantastique et récit de vie. Un roman centré sur ses personnages, des persos cassés, pas parfaits, attachants. Un style original et immersif. J’ai savouré les pages et fait durer le plaisir autant que j’ai pu, quittant cette meute de coeur avec beaucoup de regrets.



Meute est sorti comme Pépite de l’imaginaire, pour moi c’est aussi une Pépite de la littérature garoue. Il rejoint d’emblée mes quelques oeuvres garoues favorites !



A lire avec un chocolat chaud !
Lien : https://lullastories.wordpre..
Commenter  J’apprécie          40
Meute

J’ai Meute dans ma PAL quasiment depuis sa sortie. Et c’est @book qui m’a conseillé de l’en sortir pour vaincre ma panne de lecture. Ça a très bien marché.



Dès le début, j’ai été captivée par la narration surprenante à la deuxième personne du singulier. J’avais l’impression que Nath, Val et même Calame étaient assis en face de moi, en train de me raconter leur histoire. J’ai trouvé que cela donnait une dimension très personnelle, très intime à l’histoire. Ça implique davantage celui qui écoute, je crois.



On plonge dans un monde post-apocalyptique dont on ne sait presque rien (mais ce n’est pas gênant pour un sou !) pour y rencontrer deux loups et un humain qui a tout d’un alpha qui survivent comme ils peuvent. Ils n’ont pas grand chose et ne peuvent compter que sur eux-mêmes et c’est déjà fabuleux. Ce sont tous des écorchés-vifs, aux sentiments exacerbés, justes et honnêtes, francs, forts et incroyablement vulnérables.



Je me suis passionnée pour cette histoire qui décrit la naissance d’une meute, un truc inattendu, totalement soudain, complètement irrépressible. Un truc qui éclate au museau tel une épiphanie, un truc qui ressemble à une chute dans les escaliers qui ferait dire, une fois en bas, sans dessus dessous, plein de bleus et de bosses : « c’est exactement là où je devais aller ».

C’est une histoire est pleine d’émotions brutes, vives, puissantes et presque ingérables. L’impact de chaque mot est saisissant ; je suis ressortie de ma lecture émotionnée. Bouleversée même. Je me suis prise d’affection pour Nath (peut-être parce que je me suis beaucoup identifiée à lui) ainsi que pour les autres, même les secondaires.



Meute, c’est une histoire qui ne m’a pas laissée indemne et je suis ravie que Karine Rennberg nous l’ai offerte !
Commenter  J’apprécie          30
Meute

Meute, c’est un roman dont j’ai beaucoup entendu parler. Et j’ai l’impression qu’il y a deux clans de lecteurs avec lui : ceux qui détestent et ceux qui adorent. Il faut dire qu’avec sa narration à la 2e personne du singulier, il a le mérite de sortir du lot. Ça change, c’est inhabituel et moi j’adore ça. Les romans qui sortent des sentiers battus, c’est typiquement ce qui m’attire. Parfois ça casse… mais pas avec Meute. J’ai adoré dès les premières lignes! Je n’ai donc pas hésité à le faire dédicacer par son autrice, adorable, à Ouest Hurlant alors que je n’avais lu que 50 pages. Actu SF, la maison d’édition, a d’ailleurs parfaitement bien cerné ce titre. C’est bien la première fois que je lis une quatrième de couverture qui décrit si bien un roman : Atypique, tranche de vie et couleurs sont réellement les mots parfaits pour le décrire!



Meute, c’est avant tout une histoire de personnages. On découvre Nathanaël, Val et Calame à un moment clé de leur vie. Celui qui va tout chambouler, les déstabiliser, les mettre en danger et tester la solidité de leurs relations, qu’elles soient anciennes ou récentes. A Ouest Hurlant, l’autrice m’a demandé lequel des 3 je préférais. La question m’avait prise de court et j’avais répondu Val par réflexe. C’est le plus facile des 3 à aimer. Il est loyal, dévoué, fort, posé, intelligent, calme. Mais il n’a pas vraiment de défaut en fait et il reste ainsi assez fidèle à lui-même tout au long du récit. Val était peut-être un peu trop parfait à mes yeux pour avoir ma préférence. J’aurais pu répondre Calame aussi. Avec sa sensibilité, sa gentillesse et son traumatisme, c’est un jeune homme qu’on a envie de rassurer, d’aider pour qu’il se sente mieux et qu’il survive aux épreuves qui le hantent. Et il a une façon bien particulière de penser, chaque émotion ayant une couleur précise pour lui. Le côté atypique de cette oeuvre n’est donc pas que dans la narration en « tu » mais aussi dans la manière de penser de ses héros et dans leur personnalité, leur vécu. Après être venu à bout de ce pavé, j’ai donc réfléchi de nouveau à la question de l’autrice et en réalité mon choix s’est porté sur Nath. Ne te méprends pas, j’ai adoré les deux autres mais Nath est celui qui m’a le plus plu. C’est un homme complexe, qui a du mal à apprivoiser ses failles et qui fait de son mieux pour faire face à l’arrivée de Calame et à tout ce que ça change pour lui. Il le gère parfaitement, trouve les mots et les gestes qu’il faut alors qu’il est perdu, prend sur lui. Il gère comme il peut sa colère aussi. J’ai trouvé son évolution incroyable tout au long du récit et c’est justement pour ça qu’il a ma préférence.



Meute, c’est aussi un parti pris avec un worldbulding assez léger. Si tu es friand(e) des descriptions et de l’histoire de l’univers dans lequel prend place le récit, tu risques d’être un brin frustré(e). Tu n’apprendras pas grand chose et tu devineras plus qu’on ne t’expliquera ce monde dystopique. Personnellement, me sachant dans un récit « tranche de vie », je n’ai pas ressenti de manque. Ce qui est dit, clairement ou non sur ce monde, m’a suffit. Car encore une fois, on est plus sur une histoire de personnages et de psychologie que sur un récit d’actions. Il y a bien un petit fil rouge ceci dit, une intrigue à laquelle on a besoin que des réponses soient apportées, ce qui apporte un intérêt supplémentaire pour l’histoire.



Meute enfin, c’est un rythme pausé, davantage tourné vers les pensées de ses narrateurs que vers le dialogue, d’autant qu’ils ne sont pas très bavards de base, pour différentes raisons que je tairais ici. Le récit est donc assez dense et ce roman étant déjà un pavé, je ne te cache pas que j’ai mis pas mal de temps avant d’en venir à bout. Même si j’aurais bien aimé qu’il y ait un peu plus d’actions et de rythme par moment, je n’ai toutefois pas ressenti de longueurs à sa lecture. L’ambiance est rude, violente, dure, marquée par la loi des gangs et par une menace pesant sur nos héros. Mon attachement pour eux grandissant de pages en pages, mon angoisse et ma crainte de les voir mourir n’a donc fait que grandir au fil de ma lecture et m’a tenue en haleine jusqu’au bout. De plus, Nath, Val et Calame ont pris une place de choix dans mon coeur dès les premiers chapitres. J’ai aimé leur différence et la belle représentativité que l’autrice a glissé dans son histoire. Comme quoi, ce n’est pas si dur de représenter, de manière naturelle, les genres, les populations, les identités, les handicaps dans un roman. Karine Rennberg le fait parfaitement bien. Alors, merci pour cette magnifique lecture, elle se démarque et sera parmi mes plus marquantes de cette année, c’est sûr.
Lien : https://callysseblog.wordpre..
Commenter  J’apprécie          30
Meute

C'est une lecture que j'ai vu beaucoup passer, avec majoritairement de très bons avis, pas mal de coups de cœur et comme d'habitude, j'ai pris peur, peur de ne pas l'aimer autant et de passer à côté.



Mais heureusement, ce fut une excellente lecture, j'ai vraiment aimé apprendre le fonctionnement d'une meute de loup-garous dans un monde post-apo.



L'univers en lui-même n'est pas vraiment développé, on sait juste que suite à une éruption solaire les infrastructures électriques sont tombées, provoquant l'effondrement de la société.

C'est assez succinct mais le décor est planté et l'imagination fait le reste.

En fond on retrouve également des luttes de classes entre les quartiers défavorisé et la population plus aisée.



C'est dans ce monde "d'après" que nos protagonistes évoluent, au nombre de trois, le point de vu alterne entre Nath, loup-garou indépendant, mais rattaché à une meute à laquelle il n'a pas de réel sentiment d'appartenance, Val, son meilleur ami et humain toujours là pour assurer ses arrières et enfin Loupiot, un garçon recueilli par la meute, muet et traumatisé dont personne ne connaît le passé.



Si j'ai vite passé sur certaines scènes de combats en arène, principale source de revenu pour Val et Nath, j'ai adoré tout le reste.

Les liens qui se créent entre les protagonistes, la manière dont ont voit les relations se faire et se défaire.

J'ai adoré les descriptions des attitudes animales, d'une justesse, qui m'ont touchées en plein cœur ainsi que la thématique de la famille que l'on se crée et l'attachement progressif en chacun d'eux.



C'est une lecture qui a mis mes sentiments à vif de manière assez déconcertante.

La sensibilité à fleur de peau, les caractères, les peurs, le passé de chacun s'entrelace pour nous livrer un roman qui casse les codes des histoires de lycans.



En bref: Si vous vous êtes toujours demandé comment fonctionnait le lien au sein d'une meute de loup-garous vous serez servis.

C'est une lecture addictive et qui remue les tripes, qui m'a laissée un peu orpheline de cette famille poilue une fois le livre refermé.
Commenter  J’apprécie          30
Meute

Une merveilleuse lecture et un quasi coup de cœur !



Nath est un loup paumé, heureusement que Val est là pour lui. Jusqu'au jour où il tombe sur un jeune loup traumatisé. Un trio de choc avec des fêlures profondes.



Je ne cache pas que mon personnage préféré est Loupiot. Un petit bonhomme qui aime les couleurs.



J'ai été bluffée par l'univers de l'autrice qui même s'il n'est pas beaucoup décrit est vraiment une force de fond. On est clairement sur un roman à la fois post apo et tranche de vie empreint de violence et de disparité sociale.



La narration en "Tu" est déstabilisante au début mais convient bien au final. Elle aide à comprendre les personnages.



J'ai aimé la façon dont l'autrice traite les différences avec à la fois la violence de l'incompréhension et la douceur de la bienveillance.



⚠La violence est très présente, avec les gang et les combats à mort ou la dépression...



Un livre complet avec des personnages forts en émotions et une intrigue sur la violence humaine.
Commenter  J’apprécie          30
Meute

J'ai lu Meute (Karine Rennberg), et j’ai vraiment beaucoup aimé 🙂

Je ne m’attendais pas du tout à ça, je ne sais pas trop pourquoi mais je pensais que ça serait super dark, super violent, genre registre angoissant / malaisant, et en fait pas du tout, c’est tout choupi-mignon-adorable, j’avais envie de faire des câlins aux personnages tout du long !

Les personnages, c’est d’ailleurs clairement la force du livre, ils sont très attachants, avec leurs fêlures et leur complexité, et leurs relations et leur évolution ; l’autrice arrive à les introduire et les caractériser très rapidement et efficacement, y compris les personnages secondaires - j’aime beaucoup sa façon de les introduire « comme s’ils avaient toujours été là », sans passer par des descriptions ou caractérisations un peu lourdes et artificielles.

L’univers aussi est intéressant, décrit succinctement mais suffisamment clairement pour qu’on comprenne l’idée de cette société ultra violente, type « ressources rares / quartiers pauvres / gangs », on est efficacement immergés dans le quotidien des protagonistes.

Et le style, efficace, donc, et agréable ; suffisamment pour que je me sois habitué à la narration à la deuxième personne en l’espace de quelques phrases que pour que ça ne me gêne plus jamais par la suite. J’ajoute un bonus pour l’idée des phases de la lune en icône de début de sous-chapitres qui permet de faire comprendre le temps qui passe sans s’encombrer de formules parfois maladroites.

Bref, une de mes meilleures lectures des derniers mois !
Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Karine Rennberg (194)Voir plus

Quiz Voir plus

Les Amants de la Littérature

Grâce à Shakespeare, ils sont certainement les plus célèbres, les plus appréciés et les plus ancrés dans les mémoires depuis des siècles...

Hercule Poirot & Miss Marple
Pyrame & Thisbé
Roméo & Juliette
Sherlock Holmes & John Watson

10 questions
5233 lecteurs ont répondu
Thèmes : amants , amour , littératureCréer un quiz sur cet auteur

{* *}