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Citations de Karine Silla (80)


Les envahisseurs ne se sentent pas responsables, ils n’étaient pas les premiers à faire le mal. Au contraire, ils ont voulu réparer en apportant leur civilisation incontestablement supérieure. C’est le crime organisé. La perversion narcissique. La douleur est au fond de chacun. L’Afrique est blessée. L’homme a ça de commun avec l’animal, il forge certains traits de son caractère sur des blessures initiales. La douleur ne disparaît jamais, elle s’apprivoise. Les enfants des Africains qui ont traversé les mers, enchaînés dans les cales des bateaux négriers, et ceux qui les ont vus partir, pleurent encore, en Afrique, dans les îles aux paysages paradisiaques, dans les banlieues françaises, et à Charlottesville.
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«  Ton absence, les mots que tu ne savais pas lire, ta mort passée inaperçue , le courage d’Aline me forcent à écrire pour retracer son histoire et celle de ses ancêtres pour que personne ne l’oublie .Pour que je ne t’oublie pas mon père .
J’aimerais te rendre les mots que tu ne savais pas écrire , les mots que je n’ai pas pu te dire » .
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"La vie humaine est comme un grand arbre et chaque génération est comme un jardinier.
Le bon jardinier n'est pas celui qui déracine. Pour croître en hauteur et étendre ses branches, un arbre a besoin de profondes et puissantes racines, disait Hampâté Bâ.
Et l'eau dans laquelle les racines familiales puisent doit être propre ........"
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J'écoutais le rire franc de Gabriel, fier de ses habiles déplacements sur l'échiquier, les notes de musique d'une symphonie un peu triste, et je me laissais emporter par les romans que je lisais vers des mondes étrangers au mien. Les grands auteurs savent-ils à quel point ils peuvent être des compagnons de vie formidables ?
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Être l'otage de ses souvenirs est une torture, ils ne servent à rien sauf à nous entrainer vers le passé avec nostalgie, parfois avec effroi. Personne ne regarde derrière soi sans sentir sa poitrine se serrer et sans ressentir une grande mélancolie. Que sont les fantômes qui nous hantent, sinon nos souvenirs ? Je ne croyais ni aux portes grinçantes ni aux verres possédés, sachant trop que les fantômes ne sont que la matérialisation de nos souvenirs. On les invente pour ne pas croire à la mort, penser qu'il existe une vie ailleurs, mais la mort n'est rien que le néant, elle ne fait aucun bruit, ne hulule pas dans les couloirs en faisant tinter ses chaînes, c'est juste un long silence dévastateur semblable à celui qui clôt une mélodie en nous déchirant l'âme.
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Nous avions des maisons partout, à la mer, à la montagne, à la campagne, toutes gigantesques. Vivre dans un espace trop grand empêche d'aimer. Les gens qui s'aiment doivent pouvoir se serrer pour se regarder, se rapprocher, s'entendre, ou surprendre des larmes couler silencieusement sur le visage de l'autre. Enfant, c'est ainsi que je concevais les conditions de l'amour. Pour le vivre, il fallait habiter dans un lieu minuscule où la tendresse était inévitable.
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Nous sommes toujours et tous un peu responsables du désespoir des autres.
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’engage mon peuple à désobéir. Nous sommes plus nombreux que les colons. Engageons-nous ensemble dans
la résistance. Nous avons été réduits à l’obéissance par la terreur… il est toujours temps de relever la tête. Nous
sommes ici chez nous, nous n’avons pas volé cette terre, elle appartient à nos anciens. Ils n’ont pas voulu
partager, nous la reprendrons. Nous n’avons aucune raison de trembler… le droit de vivre libre est le droit de
tous

…..

Je demande l’abandon progressif de la culture de l’arachide qui détruit les forêts et les bois sacrés et favorise
l’avancée du désert, responsable de la déforestation. L’arachide, fastidieuse et mal payée, nourriture de l’esclave,
cultivée par des esclaves pour des esclaves.
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Mon père avait soixante-deux ans quand on l'a retrouvé mort dans son lit. Il était riche, très riche, mais son argent ne put rien contre sa maladie. Les meilleurs médecins n'avaient pas pu le guérir, et les dons qu'il avait faits à l’Église pour conjurer le sort n'avaient servi à rien.
(...) Il ne croyait pas en Dieu mais se méfiait du Jugement dernier. Un reste d'éducation religieuse l'avait fait rentrer dans la course au pardon juste avant de mourir. C'est la seule chose qu'il avait retenue de la religion catholique. Le mea-culpa était nécessaire pour obtenir l'absolution. Le rachat. Je faute mais je rachète, ainsi tout ira bien.
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Désormais ,je n'avais plus de famille. Peu importait le sol français. Tous les matins, un autre jour. Un pas vers l'avant ,modéré, pas trop rapide pour ne pas ressentir l'insupportable fugue du temps. Je n'avais pas fui. J'avais refusé de mourir, j'étais parti à la recherche d'une autre vie possible. J'avais réappris à vivre selon des règles simples. C'est ce qui arrive quand on ne veut pas mourir de chagrin, on cherche à respirer différemment ,moins profondément, en veillant à laisser les sentiments flotter à la surface.
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Il sait que Sophie est quelque part en sécurité. Ce pays respire l’espoir. Il ne s’est pas senti aussi vivant depuis des années. Son flair lui dit que ce n’est pas un endroit où on disparaît.
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Et elle continue à bavarder en nous faisant une liste méthodique sur le fonctionnement de la maison, en nous parlant d'elle.
Il est impossible de tout retenir. Les filles ne l'écoutent même plus et se tromperont forcément de serviette pour aller à la plage. C'est pour cette raison que je n'aime pas aller chez les autres. Il faut s'encombrer de leurs manies alors que nous sommes déjà débordés par les nôtres. On finit toujours par gêner parce que les gens n'aiment pas être leurs, mais tiennent à vivre comme s'ils l'étaient.
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Comme disait sa mère, c'était ça le mariage, les habitudes, qui avec le temps prennent des mauvais plis, comme sur une robe qu'on porte quand même parce que c'est la seule que l'on a.
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Mon père était mort. J'entendis un long silence. Je murmurai : "Maman ?". Elle ne répondit pas. Peut-être pleurait-elle. Elle ne m'avait pas dit grand-chose, seulement quelques mots, et j'avais suivi ,sans réfléchir, tel un automate, la douceur de cette voix maternelle, inconnue jusqu'alors. Son écho avait frappé mon cœur par surprise et je n'avais pas pu y résister. Les milliers de kilomètres, les années passées ,les vies gaspillées, les cœurs piétinés, les souvenirs oubliés, tout cela n'avait plus d'importance. Ma mère avait besoin de moi. Je rentrais. Semblable à un chien sans orgueil qui n'aurait même plus le réflexe de montrer les dents, j'étais soumis à elle, comme un animal à son maître.
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Un parent qui vous manque, c'est une âme infirme. Même avec le sourire aux lèvres, on avance clopin-clopant.
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Que faire des sentiments qui naissent malgré nous ? Le mensonge blesse. La vérité dévaste. Il aurait fallu, pour que tout s’arrête, s’interdire de vivre. Se rendre prisonnier du concept moral ou accepter que l’appel du bonheur soit parfois immoral. Que la liberté, qui finit quand celle de l’autre commence, est une contradiction en soi.
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Baisser l’échine. Serrer les poings. Le coeur brûlant. Le coeur glacé. Exténuer la douleur. Endurer. Persister. Parce que l’amour n’a pas de dignité.
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C'est étrange comme la beauté peut parfois vous distraire. 
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Etre l’otage de ses souvenirs est une torture, ils ne servent à rien sauf à nous entraîner vers le passé avec nostalgie, parfois avec effroi.
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Mon fils…Je ne lui ai pas dit au revoir. La dernière fois que je l’ai vu, je lui ai seulement fait un signe par la fenêtre, parce qu’il était pressé et que je n’aime pas les cérémonies d’adieu. Quelle erreur ! Il faut toujours prendre le temps de serrer les gens qu’on aime dans nos bras quand ils s’en vont. Les sentir pour ne pas oublier leur odeur, surtout celle de la dernière fois.
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