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4.43/5 (sur 111 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1983
Biographie :

Karine Vitelli est titulaire d'un diplôme universitaire dans le secteur de la logistique et du transport.

Responsable d’exploitation, elle est également auteure d'un premier roman, "Mes pas de velours" (2015).

Karine vit dans le sud Aixois.

site de l'auteure:
http://www.karinevitelli.com/

page Facebook:
https://www.facebook.com/pages/Karine-Vitelli/1006883589362352

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Bibliographie de Karine Vitelli   (10)Voir plus

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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Il ne me répond pas et me prend par la main. Il y a du mieux, hier soir j’étais sur son épaule. Il arrive devant une porte qu’il ouvre pour atterrir dans un immense garage où sont entreposées deux voitures et une moto. Il me lâche pour aller chercher je ne sais quoi. Il revient en me tendant un blouson en cuir et un casque.
— Mettez ça !
Je recule d’un pas et je sens la panique me gagner.
— Pardon ? ! Je ne monterai pas sur cet engin !
Il s’avance vers moi et me regarde avec douceur.
— Vous avez peur Mademoiselle Khôl ?
— Non… enfin oui ! En plus je ne vous connais pas assez, qui me dit que vous ne m’emmenez pas quelque part pour me faire je ne sais quoi !
Il fronce les sourcils et émet un petit rire.
— Vous n’avez pas peur de marcher en pleine nuit dans des quartiers malsains, et là, vous êtes pétrifiée à l’idée de monter sur cette moto, avec moi ?
Il gratte sa barbe de trois jours et rajoute.
— Allez Mademoiselle Khôl, je préfère lorsque vous faites votre tête brûlée. Ce tour à moto est une première épreuve.
— Une épreuve ? Une première ?
— Oui, accepter de monter derrière moi est une preuve de confiance. Prenez le risque et vous verrez qu’après ce petit tour vous arriverez mieux à vous confier.
Il me tend de nouveau le casque et la veste. Je réfléchis un instant puis, je ne sais pour quelle raison, j’accepte. Il a un sourire de vainqueur.
— Rien n’est gagné Monsieur Hent !
— On en reparlera, me dit-il avec un clin d’œil.
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" - Matt, tu ne devais pas rentrer que demain ?

Il se lève pour se planter devant moi. En m'embrassant sur la joue, il me murmure à l'oreille.

- Attention à ce que tu dis, Yvette n'est pas au courant. Suis le mouv'.

Je suis dans une incompréhension totale. Une fois qu'il finit de m'embrasser, il répond enfin à ma question.

- Mon séjour a été raccourci. Pourquoi, je te manquais ma jolie ?

Il me charme avec un clin d'oeil, puis il prend les marches derrière moi et me lance par-dessus l'épaule.

- J'en ai pour quelques minutes, je reviens.

Je porte mon attention sur Hent et Yvette qui se sont levés. Mon employeur, vêtu d'un jean et d'un polo gris anthracite, adopte son plus beau sourire.

- Bonjour Mademoiselle Khôl, je viens vous chercher pour le séminaire. Votre amie m'a gentiment offert le café en vous attendant.

Un séminaire ? Je ne comprends rien."
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Parler d’engagement et de stabilité me donnait la nausée ! M’horrifiait même ! M’amuser et profiter étaient deux des règles que je m’étais fixées. On m’avait déjà trahi et je ne prendrai pas le risque de l’être une deuxième fois. Aujourd’hui, j’en payais encore les frais. Les conséquences étaient graves et irréversibles. J’étais déchirée de l’intérieur, broyée en petits fragments, si petits qu’on ne pouvait pas les rafistoler. La blessure était encore plus profonde une fois par mois - et bientôt deux - lorsque je prenais conscience de tout ce que j'avais perdu. Alors non ! Je ne me laisserai plus faire ! Je serai l’unique maître de mon destin ! Coucher avec tous ces hommes me procurait certes, un plaisir primaire et jouissif, mais essentiellement une vengeance personnelle.
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Il existait des silences apaisants. Réparateurs. Ceux qui ouvraient nos pensées les plus profondes. Ceux qui nous menaient vers la lumière. J’étais en discussion avec mon intérieur depuis que nous avions repris la marche : exactement une vingtaine de minutes. Des minutes où je refaisais ma vie. J’avais vécu de belles années avec Stephan et j’avais la possibilité d’en connaître d’autres. Mais à quoi bon si je n’avais personne à mes côtés ? Partager mes joies, mes peines, mes buts, mes projets, être heureux, aimer, être aimé était une histoire d’équipe et non une aventure solitaire. J’étais à un nouveau tournant de mon existence, mais je craignais de prendre le mauvais chemin. Dans le pire des cas, je vivrai avec ma «ternisitude » jusqu’à mon dernier souffle. Que faire pour l’éviter ? Serais-je standardiste jusqu’à la fin de mes jours ou boulangère comme je l’avais toujours désiré ? Avais-je pris les bonnes décisions ? Je ne regrettais rien car tout ce que j’avais entrepris était réfléchi. Cependant, depuis deux jours, j’avais conscience que pour vivre pleinement, il fallait se jeter à l’ eau, sans bouée… et profiter de chaque instant. Ici, dans cette forêt, avec le strict minimum, j’appréciais la simplicité que la vie nous offrait ainsi que ses douleurs dont mon corps souffrait. Mais qui avait dit que la vie était un fleuve tranquille ? Personne. La vie était un combat, une montagne à gravir, un Ironman à finir, mais qui valait la peine d’être affrontée pour en sortir plus grand, plus robuste. Je me délectais aussi de son fruit : la nature. Elle était une couverture merveilleuse qui m’enveloppait avec douceur et me réchauffait avec ses plaisirs primaires. J’appréciai davantage boire de l’eau, manger -même un simple bouillon- , respirer profondément après une longue et dure marche, s’allonger le soir pour dormir même si je somnolais. Oui, j’appréciais chaque seconde, chaque beauté que la vie me donnait.
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A mon entrée, les discussions cessèrent. Je posai le plateau sur le bureau et tendis chaque tasse aux différentes personnes. Je me sentis observée, ce qui me mit très mal à l'aise, tout comme ce silence. Les Preet me répugnaient. D'une trentaine d'années, grands, costauds, aux cheveux courts châtain clair, ils dégageaient un réel charme. Ces deux-là il y a trois mois, j'en aurais fait mon "quatre heure", et je les aurais pris en même temps - du moins ce sont eux qui m'auraient prise. Mais aujourd'hui, leur attitude hautaine - car ce genre de types savaient qu'ils plaisaient - me déplut au plus haut point. L'un reluquait mon postérieur à chaque fois que je déposai une tasse. A la limite, je préférais son comportement à celui de son frère. Ce dernier examinait mon visage avec dégoût. Je m'étais préparée à cette réaction, mais elle me blessait tout de même. Je me pinçai les lèvres et récupérai le plateau vide, que je serrai avec force contre mon ventre. J'adoptai un sourire factice et me tournai vers mon patron. Matt étudiait avec mépris les Preet. Sa mâchoire était crispée et ses sourcils se rejoignaient. Il n'appréciait pas leur comportement. Une part de moi-même fut flattée. Mais je ne souhaitai pas qu'il intervienne. Aucune émotion! Je n'étais que son employée! Entre ces murs, je n'étais pas son amie. S'il réagissait, il risquerait de perdre ce gros dossier, et surtout, je n'avais pas besoin que l'on me protège. Je savais me défendre et j'en avais besoin. S'opposer à ce genre de personne m'était nécessaire pour avancer. A chaque attaque je ripostais, je grandissais et acceptais la nouvelle Elsa. Je levai le menton et me donnais plus de contenance.
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Sans lui, je n’étais plus rien. Plus de vengeance. Plus de femme fatale. Retour à la case départ. Je devrai apprendre à vivre avec des handicaps de taille. Qui voudrait de moi avec une jambe estropiée et un visage massacré ? Personne ! Et surtout pas moi ! J’étais choquée, anéantie. Comment pourrais-je me reconstruire ? Une personne qui naissait avec un handicap apprenait dès ses premiers pleurs à vivre avec. Mais moi, me réveiller à trente ans en n’étant plus la même, s’avérait brutal et trop difficile à supporter. Je devrai accepter de vieillir avec mon nouveau « moi ». Je n’étais pas certaine d'y parvenir.
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- Mesdames bonsoir, je vous demande de vous asseoir afin de toutes vous voir.

Je rabats mes cheveux sur mon visage et rentre ma tête dans mes épaules. Du coin de l'oeil, je distingue qu'il nous examine une à une avant de marcher de droite à gauche avec les mains dans ses poches. Je n'ose pas le regarder, préférant fixer un point au sol.

- Je vous prie de m'excuser pour ce retard, je devais vous rencontrer lors du briefing avec Bob. Mais j'ai eu un léger contretemps. Une jeune femme caractérielle qui voulait à tout prix arriver à l'heure à son boulot, m'a renversé du café sur mon pantalon. J'ai dû rentrer me changer.

Je lève enfin les yeux pour épier sa réaction à ce qu'il vient de dire. Il me fixe intensément avec un sourire insolent. Oh merde!
Il m'a reconnu.
J'aimerai sortir de ce cauchemar, être téléportée à l'autre bout de la terre. Je veux partir d'ici! Mais je suis résolue à l'écouter et à vivre avec cette honte. J'angoissais à l'idée de le rencontrer, celle-ci se transforme en peur, je suis foutue!
Je m'enfonce dans le sofa en espérant qu'il m'engloutisse.

Elsa se retourne vers moi et me chuchote.
- Ne me dis pas que c'est ton homme au costard?

Je lui répond par un hochement de tête. Elle a dû faire le rapprochement avec mon histoire de cette fin d'après-midi. Mon amie reste calme et pose sa main sur ma cuisse pour compatir. Il va me virer, j'en suis certaine. Les autres filles réagissent toutes au motif de son retard. On dirait des poules face à leur coq. Hent les fait taire en levant la main et pose de nouveau ses yeux sur moi. Oh non, je vais mourir, je m'enfonce encore plus dans le canapé.
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— Chloé, tu es sûre de toi ? Tu peux encore faire demi-tour !

— J’en suis certaine.

— Je ne te comprends pas ! Pourquoi maintenant et pas il y a deux ans ou dans quatre ans ?

— Car je l’ai promis à Stephan et que j’ai eu 32 ans le mois dernier. Un an de plus dans ma misérable vie.

— Tout ça parce que tu vieillis ? s’esclaffa-t-elle.


Je soupirai, agacée.


— Pas que. Cela a juste contribué à m’ouvrir les yeux. J’en ai marre d’être la femme que je suis devenue. Depuis 6 ans, chaque jour, je me lève et me couche, tel un robot car c’est l’heure. Je n’ai aucun but. Je trouve tout terne, sans intérêt. La première année, je ne pensais pas pouvoir me relever, puis le temps à panser les blessures jusqu’à finir par faire mon deuil. J’ai envie de rencontrer du monde, peut-être même flirter avec un homme - même si jusqu’à présent personne ne m’a procuré de frissons. D’ailleurs, je suis asociale au boulot, avec mon voisinage, même avec la boulangère. Tu es ma seule amie. Il est grand temps que je me reprenne en main. Il y a un mois, j’ai eu envie d’un meilleur avenir. Un besoin de me reconstruire, d’être aimé et aimer en retour. Je dois exploiter cet espoir. Je sens que c’est le moment d’y aller.


Je pense être assez forte pour comprendre certaines choses, enfin… je l’espère. Et… et puis, je n’ai qu’une parole, je respecterai ma promesse. Qui sait, il avait peut-être raison, j’aurai probablement un déclic. La vie vaut peut-être la peine d’être vécue… sans lui. Cette excursion me permettra sans doute de me recentrer sur l’essentiel, et reprendre du plaisir dans mon quotidien

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La femme qui aimait la liberté, celle qui profitait des bonheurs de la vie, devait revenir. Je ne pensais pas pouvoir être encore aussi sensible au comportement d’un homme. Ce sentiment, je l’avais enterré il y a cinq ans. Je me repris en main aussitôt. J’employai la manière forte. Je téléphonai à Stéphane, un type du club de sport qui me tournait autour depuis un moment, et que je n’avais pas encore goûté.
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La salle grouille de gens qui dansent : sur la piste, sur les canapés et même sur les tables. J'écarquille grand les yeux quand je vois deux hommes très intimes avec une fille. Je trouve enfin le bar pour rejoindre Matt. Je me faufile entre les personnes et m'assois à un tabouret. Un barman me regarde froidement.

- Ma jolie, si vous voulez boire un coup il faut avoir de quoi payer !

J'hallucine ! Je n'ai peut-être qu'une robe légère et un petit sac, mais j'ai de quoi régler ! Il me prend pour qui ? Une prostituée que son proxénète à laisser dans ce bar pour amadouer les hommes ! Ce n'est décidément pas ma soirée. Je le fusille du regard.

- Et ça c'est quoi ? dis-je avec ma carte bleue dans les mains.

J'avais vidé ma petite sacoche sur le comptoir, il y avait mon téléphone, mes clefs de maison...
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