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Critiques de Karl Iagnemma (27)
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De la nature des interactions amoureuses

Karl Iagnemma , né en 1972 , est un chercheur américain , docteur en génie mécanique , diplômé de l'université du Michigan .

C'est au début des années 2000 qu'il écrit les histoires courtes publiées dans ce recueil .

Voilà pour la carte de visite .

Elle m'a été nécessaire pour aborder cette lecture , qui , je dois l'avouer m'a quelque peu déroutée au début .



Je m'explique .

Le titre de l'ensemble est celui de la première nouvelle .

Un texte assez loufoque qui tente de démontrer que rien ne peut expliquer l'amour pas même la science , qui souligne aussi le prix de la vie .

Pour véhiculer ces messages , des personnages appartenant à l'institut d'ingénierie du Michigan sont mis en scène en parodiant plus ou moins un humour à la Buster Keaton .



Ensuite, on change d'époque , d'univers .

Donc , les recherches expérimentales sur " les interactions amoureuses " vont prendre des formes diverses . On reste souvent dans l'observation .

Ayant été écrites à des époques différentes , les nouvelles offrent une certaine variété .



Par honnêteté , je dirai que les plus classiques m'ont plu comme par exemple " L'agent des affaires indiennes " , photo intéressante des états d'âme des blancs face à la conquête de territoires indiens .

Je citerai aussi " La femme du mineur " . Une historiette sur l'amour conjugal et la jalousie avec en filigrane l'univers de la mine .



C'est bien écrit et je dois dire que j'ai eu quelques moments d'agréable lecture . Ce recueil a un atout, il attise la curiosité !

Cependant , j'avoue que certains textes m'ont laissée perplexe : leur sens m'aura échappé .



Alors , dans l'ensemble , je retiendrai que cette étude met tout simplement l'amour en exergue par delà les sciences , les religions , les milieux , les époques en soulignant toujours la fragilité des sentiments humains .

Et , la sensibilité émanant de certaines histoires m'incite à vouloir lire "Les expéditions ", le roman de Karl Iagnemma .

Je remercie l'équipe de Masse Critique Privilégiée et les éditions Albin Michel qui m'ont permis de découvrir cet auteur .









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De la nature des interactions amoureuses

Les auteurs nord américains écrivent souvent de remarquables nouvelles (Oates, Munro, Carver...)...Karl Iagnemma s'inscrit dans cette tradition. Cependant, ne nous voilons pas la face, il ne boxe pas dans la même catégorie que les messieurs-dames sus-cités.

Le recueil contient huit nouvelles, dont le thème commun est la relation amoureuse. Vaste sujet. Pour rétrécir son angle d'attaque, Karl Iagnemma aborde le sommet par la face : peut-on rationaliser le désir, l'amour...Euh, a priori, on connaît la réponse, Karl : c'est non...Même pour les mathématiciens et les astrophysiciens...Car ce sont souvent les types de héros que choisit notre auteur : un scientifique de haut niveau aux prises avec des sentiments qu'il ne peut mettre en équation...Bon, ben oui, c'est clair, il ne pourra pas. Ce n'est pas la peine de nous expliquer, on le sait. C'est la faiblesse de ces textes. Ils enfoncent quelques portes ouvertes. Ou alors le scientifique (Iagnemma a une formation scientifique) est vraiment d'une naïveté confondante pour ne pas avoir compris tout cela plus tôt (notre auteur est de 1974, il me semble...)

Cependant, trois nouvelles sortent du lot et sont réellement originales, il me semble :

-l'histoire d'un phrénologue qui se fait plumer

-l'histoire d'un prêtre qui veut évangéliser des Indiens

-L'histoire d'une spécialiste des forêts qui veut rencontrer son idole, le grand spécialiste des forêts

L'originalité se situe aussi dans les passages temporels sans aucune transition entre les nouvelles (on passe de l'époque des pionniers au monde contemporain, mais toujours dans la neige, je crois)

En conclusion, j'ai lu le recueil sans ennui, avec parfois l'envie de tapoter la tête de l'auteur ou de son héros, mais les trois textes qui ressortent m'ont convaincue. Pour les amateurs de nouvelles nord-américaines, je pense que c'est un détour assez intéressant.

Je remercie Babelio et les éditions Albin-Michel pour cet envoi !
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De la nature des interactions amoureuses

Je tiens tout d'abord à remercier Babelio et les éditions Albin Michel pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une Masse critique privilégiée.



Je n'avais encore jamais entendu parler de Karl Iagnemma, ni entendu parler de son premier livre : « Les expéditions ». J'ai donc accepté cette MCP par curiosité.



Malheureusement, je n'ai sincèrement pas accroché au style de l'auteur. Je n'ai aimé que 3 des 8 nouvelles (De la nature des interactions amoureuses, L'agent des affaires indiennes et Règne, ordre, espèce). Les 5 autres nouvelles étaient bizarres (la plus bizarre est celle avec les mannequins en bois) et leur sens m'a échappé. Dans l'ensemble, j'ai trouvé cette lecture fort ennuyeuse.



Il y a bien un fil conducteur : les relations entre le coeur et la raison. Mais il me semble que Blaise Pascal a déjà répondu à cette question :



« Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point.»



Mauvaise pioche.
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Les expéditions

« Je présume que tu ne comptes pas t’embarquer dans un roman d’aventures. Au risque de te décevoir, je précise que cette expédition est tout à fait autre chose. »



1844, le jeune Elisha Stone, 16 ans, vagabonde seul après s’être enfui de son Massachusetts natal avec une idée bien précise. Rejoindre la ville de Detroit, la frontière entre le monde civilisé et l’ouest sauvage.



Le pasteur Stone quitte sa paroisse à la mort de sa femme avec la nécessité de retrouver son fils. Question de conscience. Lui annoncer cette triste nouvelle et peut-être renouer des liens. Découvrir la civilisation des grandes villes, un monde de péchés et d’incompréhension.



Tu aimes les romans initiatiques, ces grands classiques de la littérature américaine qui t’apportent l’aventure, l’amour, le frisson et le drame. Mais là, pour le même prix, soldes comprises et offre alléchante, je te réunis deux romans initiatiques dans une même histoire. Celle d’un gamin qui découvre la dure réalité de la vie, qui entraperçoit l’amour et qui approche le monde adulte. L’histoire d’un pasteur qui n’a pratiquement jamais quitté sa paroisse et qui découvre lui aussi la dure réalité de la vie, qui entraperçoit la haine, la violence et la noirceur de l’âme humaine.



Ah, l’amour et son vaste programme pour des âmes perdues dans ce vaste monde vil, cupide et cynique.



Un beau roman, proche de la nature, avec des rêves de gosses, des rêves d’humanité, beaucoup plus riche et complexe qu’il n’y parait si on tente de l’analyser en profondeur – ce que je m’abstiendrai volontiers de faire à moins que la tavernière me serve un de ces whisky frelaté à en perdre la vue. L’amour, la richesse, la puissance, la science, les indiens, les religions, la sexualité, les rapports homme-femme, les rapports père-fils, les rapports colons-indigènes… 444 pages qui parlent de tous ces problèmes sociétaux en même temps que de conter l’aventure vers l’ouest sauvage, de décrire la nature et ses merveilles, d’imaginer la survie de deux hommes en terres hostiles, celles des indigènes, celles des pêcheurs. Amen et Hallelujah. Pas de rédemption possible. Ni même de temps mort. Je pense à tous ces gamins qui rêvent de devenir scientifiques, je pense à tous ces pasteurs qui découvrent la vie de débauche de ces concitoyens – moi, la débauche et la science en blouse blanche, ça me plait bien.



« Elle était la plus belle femme que Dieu eût jamais façonnée, avec une peau couleur chocolat et des lèvres suaves comme un sirop d’érable. »



Tabarnak, j’ai dû m’égarer dans la forêt. Je savais qu’il fallait tourner à gauche au lieu de prendre à droite à la sortie de Détroit. Mais obnubilé par ce corps, mes yeux ne voyaient plus, me laissant guider par mon cœur plutôt que par ma boussole. J’aurais dû regarder les étoiles et suivre leur cheminement entre les dédales des séquoias géants. Et surtout, j’aurais dû me méfier lorsque je suis rentré dans ce bar et que la serveuse m’a apporté une Eau Bénite au lieu d’une Duff. Amen et Tabarnak. J’ai plus de sirop d’érable. Avec quoi, je vais badigeonner son corps quand je l’aurais retrouvé, cette déesse indienne.



Bon, le temps de récupérer ma route en regardant la mousse sur les arbres et retrouver le bon chemin pour cette aventure, ces expéditions signées Karl Iagnemma – doctorat en génie mécanique, auteur de plusieurs publications scientifiques dans le domaine de la robotique et de récits sur les relations homme-robot -, avec ses histoires d’amour et de vengeance, ses histoires de pêches et de péchés, ses rendez-vous avec le mal, l’ambition et la femme. Une aventure scientifique où le danger vient de chaque coin sombre de la rue, de la forêt et de la vie. Et si tu tiens à ton scalp, n’hésites pas à embarquer sur ton canoë, une carabine chargée.



Tu te promèneras nu dans la forêt, tu prieras pour ton prochain ou tu cracheras sur sa tombe, tu te sentiras abandonné, par Dieu, par ton père, par ta foi, par cette femme aux gros seins, mais tu as un rêve. Trouver l’espèce rare – et je ne parle pas d’une femme aux charmes indéniables -, cet oiseau que personne ne connait, cette plante que personne n’a croqué. Et peu importe le risque encouru, les épreuves avalées. Car la gloire est dans la renommée de la découverte, être le premier et même si pour cela tu dois perdre ton pucelage. Car l’amour ne prévient pas non plus. Et l’œil est toujours attiré par ces beautés inconnues, femmes ou sporophores, sur des terres encore vierges et sauvages.



« Les Expéditions », naturalisme de l’âme.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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De la nature des interactions amoureuses

Je remercie babelio et les éditions Albin Michel de m avoir fait découvrir "De la nature des interactions amoureuses".

Vaste programme qui est celui de comprendre l amour ou le non amour. Il ne s agit ni d un essai ni d un roman mais d un recueil de 8 nouvelles dont le titre est le nom de la première nouvelle.

L auteur nous balade dans des univers très différents. Si j ai aimé ma plume de l auteur, le style est très agréable et l écriture fluide, j ai vraiment été déconcertée par le manque de liens entre les nouvelles et ces univers différents. Je me suis perdue dans ce recueil. La fin des nouvelles m a aussi laissée sur ma faim comme s il manquait quelque chose. Enfin j ai eu du mal à m attacher aux personnages mais cela tient certainement au genre littéraire de la nouvelle que je ne lis que très rarement.

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De la nature des interactions amoureuses

Karl Iagnemma n'est pas le premier scientifique à se lancer dans la littérature et je dois reconnaitre qu'il le fait bien. Ce Docteur en génie mécanique, comme me l'apprend Babelio qui m'a donné l'occasion de découvrir cet écrivain, vient de voir publié, en France, son dernier recueil de nouvelles : de la nature des interactions amoureuses. En fait, c'est le titre du premier récit qui a été choisi pour l'ensemble car il reflète bien ce qu'a voulu traduire l'auteur.

Je dois reconnaître que j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce livre, trouvant très pénible la lecture de la première nouvelle, un genre que j'apprécie moyennement. Comme les autres, l'histoire se déroule dans le Michigan où quelques mots français subsistent comme le montre l'auteur au fil des pages.

Cela s'est un peu amélioré avec le rêve du phrénologue où un pseudo-savant trouve plus malin que lui en la personne de Sarah Bennet, manière habile pour l'auteur de tourner en ridicule des croyances. Comme chacune de ces nouvelles, cela se termine un peu brutalement, laissant au lecteur le loisir d'imaginer la suite…

Le théorème de Zilkowski est plus travaillé sur le plan psychologique avec deux hommes amoureux d'une même femme, deux mathématiciens dont l'amant éconduit a commis une grave erreur en voulant rendre service à cette Marya qui vient de trouver la foi et remet tout en question : « La religion comporte autant de questions sans réponse que les mathématiques. »

J'aurais bien aimé connaître la suite de L'approche confessionnelle, une histoire de mannequins en bois et de stand de tir mais Karl Iagnemma m'a laissé en plan… Heureusement, vient aussitôt L'agent des Affaires indiennes qui se passe en 1821 et, comme le précise l'auteur en note finale, l'histoire est inspirée du journal d'un ethnologue du XIXe siècle. Nous sommes à la frontière du Canada, à Sault Sainte-Marie, où le pauvre Hobart a bien du mal à faire respecter les droits des Indiens. le major Howe possède la force et le racisme est une réalité : « Paresse, gloutonnerie, ivresse, impiété : ce sont là des péchés fort répandus parmi les Indiens. »

Passionnée par le livre de John Poole : « Plants of America », Kaye Lindermann, chercheur en gestion forestière appliquée, a une obsession, rencontrer cet homme. C'est intéressant et étonnant mais j'ai préféré La femme du mineur, ce Niklas qui n'a jamais étudié les maths mais qui est passionné par cette discipline. Malgré un travail très difficile et risqué, il donne tout pour sa passion pour les maths et l'histoire est palpitante car sa femme l'aime vraiment.

Enfin, Les enfants de la faim nous ramène à Sault Sainte-Marie, en 1822, avec ce Docteur William Barber qui profite d'un jeune blessé pour mener à bien ses expériences sur le rôle de l'estomac. Là aussi, ce n'est pas de la fiction. Heureusement, il y a Julia qui brûle d'amour pour un homme qui ne pense qu'à ses recherches. C'est finalement, la nouvelle que j'ai préférée.


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De la nature des interactions amoureuses

Je tiens tout d'abord à remercier Babelio  et les éditions Albin Michel dans la collection Terres d'Amérique pour la lecture de ces nouvelles de Karl IAGNEMMA.

L'auteur de " Les Expéditions " en 2009 revient avec un recueil de huit nouvelles, sous la forme d'un roman " De la nature des interactions amoureuses " en cette rentrée littéraire 2018. Né en 1972 et originaire du Michigan, Karl Iagnemma est un scientifique de haut niveau, chercheur au MIT de Boston.

Je croyais m'apprêter à lire un essai... or, il n'en fut rien ! Ce sont là huit nouvelles qui se suivent et dont le vecteur commun sont de piètres scientifiques, en quête de grandes découvertes !

Dans chacune des nouvelles, on a le ressenti d'un scientifique frustré de ne pas se sentir compris dans ses recherches. Même l'amour parfois ne suffit pas. Le lecteur voyage à travers les époques et les conditions, appréciant le rôle de la science à des degrés divers et variés.

p. 90 : " Miklos Zoltàn Czogloz, venu de Budapest via Louisville. Ils s'étaient rencontrés pendant leur première année à l'Institut d'ingénierie du Michigan, deux théoriciens virulents qui se querellaient à propos de Marx et de la bière irlandaise, mais s'accordaient à considérer les mathématiques comme un jeu. "

Beaucoup de théories et d'équations pour un même constat : « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point.»

p. 52 : " Il avait élaboré une théorie sur l'amour, mais personne ne l'avait jamais aimé. "

Et le scientifique mal compris semble souvent mal aimé.

p. 114 : " Le bonheur était un jeu à somme nulle : pour que quelqu'un y ait accès, il fallait qu'un autre en soit réduit au désespoir. Jusqu'à présent, Henderson s'était toujours trouvé du mauvais côté de l'équation. "

Des scientifiques inconnus ou presque, dont les travaux partiront parfois en fumée, ou resteront non élucidés....

p. 25 : " La thèse que je n'ai jamais finie s'intitulait Théorie des asservissements non linéaires appliquée aux modèles biomimétiques. Le premier chapitre, que j'ai terminé, s'appelait "De la nature des interactions amoureuses. "

S'alternent alors des contextes historiques plutôt grave, telle que la nouvelle "L'agent des Affaires indiennes" et les histoires nettement plus loufoques dans "L'approche confessionnelle". Dans cette dernière on retrouve un commercial démarché par une cliente - une fois n'est pas coutume - qui souhaite acheter ses mannequins en bois pour en faire des cibles dans son stand de tir.

p. 146 : " Imagine mon visage souriant sur tous nos mannequins. [...] Je veux que Kennison voie ma tronche quand elle va sur son champ de tire. Je veux qu'elle ait une cible à viser. "

Dans la nouvelle "La femme du mineur", celui-ci se lève chaque nuit, subrepticement, pour résoudre des équations géométriques dans le plus grand secret, avant de reprendre chaque matin le chemin de la mine.

p. 230 : " Telle était la notion qu'il se forgeait des mathématiques : une guerre d'usure opposant le problème à sa propre volonté, un long siège tranquille. "

L'auteur prend donc un malin plaisir à tourner en dérision certaines croyances et faits établis. S'il est parfois difficile de rentrer dans ces nouvelles, l'auteur y met fin de manière assez brutale parfois, frustrante souvent, dans le but probable de créer une ouverture ? C'est sans contexte une manière assez originale de tenter de vulgariser la recherche  scientifique, quitte à caricaturer. Une lecture divertissante, sans plus.
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De la nature des interactions amoureuses

" DE LA NATURE DES INTERACTIONS AMOUREUSES " de Karl Iagnemma



Traduit par Marina Boraso



Éditions Albin Michel, collection Terres d'Amérique



Lorsque #LéaTouchBook a proposé le partenariat entre le #PicaboRiverBookClub et les #ÉditionsAlbinMichel pour le livre de Karl Iagnemma, "De la nature des interactions amoureuses", j'ai fait quelques recherches sur le net avant de postuler car je ne connaissais pas l'auteur et les nouvelles ne sont pas un genre que j'affectionne... Le résultat a immédiatement piqué ma curiosité car il y a un écart surprenant entre les critiques francophones (plutôt négatives) et anglaises/américaines (plutôt positives).



Le livre est composé de huit nouvelles dont le lien entre elles est le manque d'estime en soi des personnages associé à leur solitude.



Des personnages solitaires qui ne connaissent que les codes de la science et qui sont aussi ignorants des relations humaines qu'un enfant peut l'être des choses de la vie. Cependant, ils recherchent tous le même but : ne plus être seuls !



Malheureusement, les interactions sont bien plus faciles dans les théorèmes mathématiques que dans la vie réelle. Et trouver le bon partenaire, s'investir dans une relation amoureuse ou s'affirmer auprès des autres est extrêmement difficile quand on n'a très peu d'estime de soi... Voilà la leçon que chaque personnage principal apprendra à ses dépens.



J'ai beaucoup aimé ce livre et il mérite une meilleure reconnaissance en France que celle obtenue jusque-là.



Mille mercis au Picabo River Book Club et aux éditions Albin Michel pour cette lecture.
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De la nature des interactions amoureuses

Je remercie avant tout Babelio et sa masse critique privilégiée. Merci aux éditions Albin Michel. Sans eux, je n'aurais jamais ouvert ce livre. J'aime sortir de mes sentiers battus.

Tout d'abord, je n'avais pas compris que c'était un recueil de nouvelles. J'ai été surprise du changement d'histoire. Quand je m'attaque à un recueil, je m'attends à certaines choses de la part de l'auteur ou des auteurs. J'aime que le recueil garde un fil conducteur entre chaque histoire. Il doit avoir un lien à chaque fois. Mais cette fois ci, je n'ai pas compris toutes les subtilités de l'auteur. On parle d'amour et de scientifiques qui ont du mal à comprendre leur conjoint et l'amour en général. Mais malheureusement, certains récits sont hors cadre, je pense aux jeunes couples qui vendent des mannequins en bois, je pense au prêtre qui devait faire le lien entre les indiens et les soldats américains. De plus Karl Iagnemna nous laisse en plan à chaque histoire car on a aucun clap de fin. C'est une fin ouverte à chaque fois. Dés la première nouvelle j'étais perdue avec Joseph ce scientifique qui ne comprend rien au sentiment de sa copine, relate les péripéties de son beau père et bascule dans le passé avec l'homme qui a crée la ville où il habite. Et la nouvelle se termine abruptement sans comprendre les tenants et les aboutissants du récit. C'est simple je suis restée sur ma faim à chaque histoire de l'auteur.

Alors oui monsieur est doué pour écrire car chaque nouvelle est agréable à lire, c'est fluide et chaque protagoniste transcrit est fort intéressant. On a tendance à sourire 6 fois sur 8 sur ce scientifique qui évoque l'amour mais ne le maitrise pas. On découvre que chaque héros est malheureux car ils sont des incompris et ont tout donner à leur passion. L'auteur nous offre des cadres magnifiques avec des descriptions dans un décor naturel. Dés la première nouvelle, l'auteur nous annonce que la nature influence l'amour. L'auteur propose un projet sympa mais loin d'être abouti. Il me manquait un fil conducteur évident et plus percutant pour comprendre le lien entre chaque nouvelle.

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De la nature des interactions amoureuses

Ainsi finit l'année comme elle a commencé, par la lecture d'un recueil de nouvelles des (excellentes!)collections Terres d'Amérique chez Albin Michel

Après Callan wink qui nous faisait brillament "courir au clair de lune avec un chien volé", place à Karl Iagnemma, écrivain et scientifique, qui tente de nous éclairer et de nous donner sa vision mathé-littéraire "de la nature des interactions amoureuses".



Fan de nouvelles et scientifique, j'ai abordé avec enthousiasme ce recueil. Et globalement, j'ai beaucoup aimé ces textes très variés, aussi bien par les thèmes abordés, les époques choisies, que pour leur côté fiction ou non (Deux sont inspirées de faits réels).

Le titre est celui de la première nouvelle et donne le ton  du recueil : montrer subtilement que les sciences, malgré leur précision et bien que s'appuyant sur l'expérience, ne peuvent expliquer des éléments aussi abstraits et personnels, voire irrationnels, que les sentiments, les prises de décision, les ressentis, les convictions. Et à ce titre, ces nouvelles sont très bien trouvées, les chutes bien orchestrées. Et on sourit au  manque de lucidité chez certains personnages, ou tant de superstition, résignation et d' obstination chez d'autres, des défauts qui nous attendrissent ici car on est quelquepart bien content qu'ils échappent à toute logique scientifique !

Vous vous surprendrez même peut-être à noter toutes les petites phrases mathématiques, car elles donnent la sensation qu'elles pourraient s'appliquer à tout évènement si elles étaient bien amenées. Et ça, c'est quand même fort, fonder toute l'approche des nouvelles sur une improbable explication scientifique des relations humaines tout en montrant habilement que cette approche ne tient pas la route !

Y aurait-il une touche d'humour et/ou d'autodérision dans ce recueil ?

Certes, toutes ces nouvelles ne sont pas aussi prenantes mais elles sont très bien écrites, et évoquent des instants, croyances absurdes et des faits réels suffisamment variés et intéressants pour faire de ce recueil un livre réjouissant.

Un grand merci aux Editions Terres d'Amériques d'Albin Michel et à Léa du #Picaboriverbookclub pour ce partenariat et la découverte de ce recueil original.
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De la nature des interactions amoureuses

Les opérations « Masse Critique privilégiées de Babelio sont pour moi l'occasion de candidater pour des lectures auxquelles je n'aurais pas forcément pensé autrement… Ainsi, je n'avais pas entendu parler de Karl Iagnemma… Un coup d'oeil sur le site des éditions Albin Michel, que je remercie au passage pour l'envoi du livre, m'apprend que cet écrivain américain est aussi un scientifique de haut niveau et que c'est justement ce recueil de nouvelles, de la nature des interactions amoureuses, qui l'a révélé au grand public.



La problématique commune aux nouvelles de ce livres tourne autour de l'amour et de la raison… Il s'agit de chercher comment les lois scientifiques pourraient nous aider à mieux comprendre et appréhender l'alchimie des sentiments. Les personnages principaux gravitent pour la plupart dans le milieu de l'informatique, de la technologie, de la médecine et des sciences appliquées qu'ils soient mathématiciens, universitaires, chercheurs, étudiants ou à la limite charlatans. S'ils sont devenus voyageurs de commerce ou tourneuse sur bois, ils développent aussi des idées complexes sur les relations amoureuses, les abordent avec des principes et des théorèmes personnels. Même ceux qui sont issus des classes laborieuses s'intéressent de très prés aux problèmes algébriques ou géométriques…

Karl Iagnemma mêle les époques dans une Amérique lointaine et stylisée, parfois dans des récits entrecroisés dans la même histoire ; les pionniers des XIXème et début du XXème siècles côtoient des amateurs de modélisation des données, les scènes dans des saloons alternent avec les descriptions de campus ou les présentations dans des colloques, la vie rustique des terres reculées ou celle des villes nouvelles…



L'écriture, assez soutenue, passe de points de vue omniscients à une narration à la première personne ou encore aux extraits d'un journal intime ; la tonalité générale est davantage celle d'un traité ou d'une approche théorisante que celle d'un ouvrage à visée divertissante et l'ensemble est un peu soporifique.

L'hiver est présent dans plusieurs récits et accentue la rationalité des approches que je perçois comme nivelées par les couches de neige et conservées et aseptisées par le froid. Par exemple, il y a des suicides sans conséquences parce celles et ceux qui se jettent dans le vide voient leur chute amortie par les congères accumulées au pied du bâtiment, le froid engourdit les corps et les ressentis… Les évocations de la nature ou des espaces naturels contribuent, paradoxalement, à une vague impression d'enfermement.

L'ensemble est englué dans une atmosphère compliquée ; les chutes sont toujours abruptes et révélatrices mais aussi pessimistes, empreintes d'« une dose malsaine de tristesse ».



J'avoue avoir été un peu déroutée par les équations de la première nouvelle qui donne son titre au recueil, dans laquelle « un ingénieur raté au nez crochu » et à la conception de l'amour très analytique s'éprend d'une jeune femme « qui a une odeur d'archives et des cheveux couleur sirop d'érable »…

L'approche phrénologique de la seconde qui présuppose que les instincts, le caractère, les aptitudes, les facultés mentales et affectives sont conditionnées par la conformation externe du crâne a un côté plus suranné, se déroulant au XIXème siècle, à l'époque où des charlatans allaient de ville en ville pour proposer des solutions et des remèdes miracles : ici, il s'agit de sélectionner la femme idéale en repérant sa capacité à aimer qui équivaut « à la somme de son amativité, de son attachement et de son habitativité »…

La troisième nouvelle revisite le triangle amoureux à la lumière des mathématiques et de la religion ; le bonheur des uns apparaît toujours comme relié au chagrin des autres car, quelle que soit l'équation, on a une chance sur deux d'être du mauvais côté…

Parvenue à la quatrième histoire, je dois reconnaître que je ne comprends ni le sens du titre, « L'Approche confessionnelle », ni celui de l'intrigue. Peut-être est-ce dû à la traduction en français ? Une confession est un aveu, un acte de franchise et, personnellement, j'associe à l'adjectif « confessionnel » une vague notion religieuse que je retrouve difficilement dans la description du couple dont il est question ici…

À la moitié du recueil, il y a comme une rupture car il ne s'agit plus de rapports amoureux mais de la colonisation de l'Amérique et du sort réservé aux indiens, vu par le prisme du journal tenu par un « agent des affaires indiennes » entre octobre 1821 et avril 1822 : il est question de solitude, de froidure et de culpabilité. Cette nouvelle est inspirée des écrits d'un véritable ethnologue, ce qui lui donne une portée plus didactique.

La suite évoque enfin une possible rencontre entre une chercheuse en gestion forestière appliquée tombée amoureuse de l'auteur d'un ouvrage approfondi sur les arbres d'Amérique du Nord ; apparemment ils auraient en commun un même amour des classifications scientifiques : « règne, ordre, espèce »... Leur rapprochement ressemble à l'anémogamie, quand le pollen est apporté par le vent, parfois sur de longues distances. J'ai cependant apprécié ici une satire sous-jacente des milieux universitaires, un peu trop renfermés sur eux-mêmes, leurs publications internes et leurs colloques pour initiés.

La septième nouvelle met en scène un mineur et sa femme ; cette dernière s'inquiète de voir son mari s'intéresser, en cachette, à d'étranges énigmes. Alors qu'il cherche la solution d'un problème de géométrie, elle craint qu'il ne soit adepte de pratiques impies…

Le dernier récit, encore une fois inspiré d'expériences médicales réelles datant des années 1820-30, ferme la boucle en revenant sur la thématique du triangle amoureux, du désir d'enfant, du besoin de reconnaissance dans le couple.



Je dois reconnaître que ma lecture a été plutôt laborieuse et que je n'ai pas trouvé un grand intérêt à ce recueil de nouvelles. Les situations décrites ne m'ont procuré aucune émotion particulière, ne m'ont donné aucune piste de réflexion ni ne m'ont permis de m'identifier à l'un ou l'une des personnages.

Je l'ai lu en plusieurs fois, ménageant des pauses que la forme du recueil facilitait, et l'ai ressenti comme un pensum que la construction latine du titre annonçait peut-être.

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De la nature des interactions amoureuses

Voici un recueil de nouvelles nord américain, à la thématique commune peu habituelle, la science. La science, mais pas seulement, l'amour n'est jamais loin de la science !



L'auteur traite la science sous toutes ses formes, dans tous ses lieux et à toutes les époques. Et à mon sens, c'est là toute l'intelligence de ce livre. D'avoir sû traiter un même sujet avec une grande originalité...



Parmi toutes ces nouvelles, petit retour sur une de mes préférées : Le théorème de Zilkowski. Un mathématicien rencontre dans un colloque son ancien colocataire, qui au passage, est parti avec la bien-aimée de celui-ci...Son ancien ami lui demande de bien vouloir venir parler à sa fiancée, qui a découvert la foi, elle a des révélations à faire et a besoin de lui...



Merci au #PicaboRiverBookClub et à Albin Michel pour cette lecture.
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De la nature des interactions amoureuses

J’ai reçu ce recueil de nouvelles dans le cadre d’une masse critique organisée par Babelio et Albin Michel.

En postulant à ce ouvrage, je m'attendais à lire un essai sur les interactions amoureuses vu sous un angle scientifique comme le présente le titre d'où ma surprise lorsque j'ai découvert qu'il s'agissait de nouvelles. Comme le précis le titre, plusieurs nouvelles abordent le thème de l'amour et de la science sous différents angles.



Si le sujet m'avait intrigué, malheureusement la lecture de la plupart de ces nouvelles m'ont laissé de marbre voire m'ont profondément ennuyé à tel point que les 30 pages semblaient être interminables. Si l'idée d'associer amour et calcul scientifique peut paraitre originale cela a eu tendance à me faire décrocher tant l'aspect scientifique m'a paru rébarbatif cependant on sent que l'auteur adore cela et qu'il fait lui-même parti de la communauté scientifique. Toutefois, il a oublié que le commun des mortel n'est pas forcément comme lui.



En outre, je n'ai presque jamais réussi à m'attacher aux personnages et à leurs soucis et j'étais plutôt navrée de voire que la plupart d'entre eux ne savent que boire plus que de raison. La majorité de ces personnages sont des êtres minables, voire même des losers sans grand intérêt.



Malgré ces défauts, j'ai réussi à trouver sympathique deux nouvelles : Règne, ordre et espèces avec sa fin ouverte et positive et Les enfants de la faim (même si c'était assez tordu).







En tout cas, il s'agit pour moi c'est une lecture complètement ratée avec des nouvelles interminables et tombant à plat, des personnages misérables incapables de faire face à la vie pour la plupart et buvant comme des trous, des données scientifiques qui m'ont complètement fait décrocher.



Bref, ce recueil ne me restera pas longtemps en mémoire.
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De la nature des interactions amoureuses

Grâce à Babelio, avec la complicité des Editions Albin Michel, que je remercie tous les deux, je découvre Karl IAGNEMMA à travers son recueil de nouvelles " De la nature des interactions amoureuses".

Ces nouvelles, sorties d'une plume froide, détachée et d'un esprit scientifique m'apparaissent quelque peu déconcertantes. Je n'y trouve, ni les harmoniques d'un concerto à plusieurs voix, ni la rigueur d'une démarche scientifique.



La question se pose donc. Qu'elle peut être l'utilité d'une recherche éperdue d'un point d'incidence des relations amoureuses tombant sur le plan des travaux de recherche obsessionnels de quelques mathématiciens, physiciens, médecins, voire charlatans?



L'idée même de cette rencontre paraissant tellement incongrue, Il me semble que le sujet aurait pu donner quelques tons habillement décalés, chargés d'humour, de tendresse ou de poésie. Mais cela ne semble pas relever du registre de l'auteur. Avec, il est vrai, un petit bémol pour la femme du mineur et son courageux mari, charbonneux par devoir, matheux amateur soucieux de régler enfin le problème de la quadrature du cercle par passion.



Ce qui m'a, probablement, le plus dérangé est la non congruence entre les récits qui se succèdent dans ce livre et les fondamentaux le plus souvent reconnus au genre littéraire qu'est la 'Nouvelle'. Parfois, souvent, trop de personnages qui embrouillent le récit, des descriptions qui ne sont pas utiles à sa compréhension et le manque de chutes, souvent inexistantes, parfois bien là mais tellement prévisibles.



Je n'ai pas été touché au coeur, mon esprit n'a pas été surpris, je suis donc déçu par ce livre qui laissera, je le crains, peu de traces dans ma mémoire.
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De la nature des interactions amoureuses

Huit tableaux de société des États Unis, à différentes époques, du début du 19e siècle à nos jours, sous la forme de huit nouvelles qui ont l'amour et la science comme thèmes communs, sauf une, qui oppose des Blancs et des Indiens dans les années 1820. Lecture plaisante, mais sans plus, à mon goût.



C'est la dernière nouvelle du recueil qui m'a le plus marqué. Elle s'inspire de faits réels ; on y voit un médecin profiter de l'état du corps d'un grand blessé pour mener sur lui des observations qui feront progresser sa science. Les images de la scène sont suggérées par petites touches, Dieu merci. Quand on finit par visualiser ce qui se passe, la froideur scientifique du médecin s'impose et on est atterré en voyant jusqu'où il peut aller pour mener ses expériences à leur terme. Par contraste, l'humanité de son épouse, qui joue l'infirmière, provoque une émotion intense. Si vous ne deviez lire qu'une des nouvelles de ce recueil, je vous recommanderais sans hésiter celle-là, « Les enfants de la faim ».



Un peu d'émotion aussi dans « La femme du mineur », le regard très touchant d'une femme sur son mari, ouvrier mineur, qui s'acharne à résoudre la quadrature du cercle (il n'a pas été le seul, le pauvre).



J'ai également été touché par « L'agent des Affaires indiennes ». Mais ce texte n'a rien à voir avec les autres. Je me demande ce qu'il fait dans ce recueil. En fait, je pense que l'auteur l'a mis là juste pour me donner l'occasion d'évoquer la mémoire de notre amie Claire, qui s'intéressait beaucoup aux Indiens.



Quant aux autres textes, ils content de jolies historiettes, divertissantes mais sans plus. Je vous conseille de laisser pour la fin la première nouvelle, qui donne son titre au recueil: c'est celle que j'ai trouvée la moins bonne et elle m'a mis dans un état d'esprit peu réceptif pour aborder les suivantes, ce que j'ai trouvé dommage, a posteriori.



Karl Iagnemma est docteur en génie mécanique et chercheur en robotique. Il a publié « Les expéditions », un roman qui a reçu une seule critique sur Babelio, enthousiaste, en 2014. Ses nouvelles ne me poussent toutefois pas à me précipiter sur le roman; espiègle, j'attends qu'une deuxième critique m'y incite...



Je remercie cependant Albin Michel de m’avoir permis de découvrir ces nouvelles, dans le cadre d’une opération Masse critique de Babelio.
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De la nature des interactions amoureuses

Je remercie les éditions Albin Michel et Babelio pour cette lecture.



"De la nature des interactions amoureuses" est le tout premier livre écrit par Karl Iagnemma, un scientifique américain. Il s'agit cependant du deuxième publié en France. Le titre est celui de la première nouvelle. S'enchaînent "Le rêve du phrénologue", "Le théorème de Zilkowski", "L'approche confessionnelle", "L'agent des affaires indiennes", "Pègre, ordre, espèce", "La femme du mineur" et "Les enfants de la faim".

Ces courtes histoires ne se ressemblent pas. On y trouve des thèmes abordant, entre autres, la conscience et le rapport à Dieu, la nature et l'évolution des recherches scientifiques et médicales à travers les époques. Elles n'ont aucun lien entre elles, se déroulent à des périodes différentes et dans des lieux variés. Le seul point commun est l'évocation de la nature des sentiments. Peut-on y trouver une explication rationnelle ? Existe-t-il une équation mathématique qui pourrait s'appliquer ?



Sur ces courts récits, seulement deux ont peut-être suscité mon intérêt mais c'est plus le côté historique que j'ai aimé. Les histoires sont simples, il y a de la recherche et de l'étude de cas, le tout avec une touche d'ironie.

Ce recueil est certes original mais je n'ai pas été conquise. Même si la lecture était longue et qu'elle m'a plutôt ennuyée, je suis sûre que ce livre trouvera très certainement son lectorat.
Lien : http://labibliothequedemarjo..
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De la nature des interactions amoureuses

Les auteurs américains ont souvent un talent particulier pour les nouvelles. Cette fois, la lenteur de ma lecture n'est pas explicable par le plaisir de déguster une à une les histoires de ce recueil mais par la difficulté à les digérer.

Le style de Karl Iagnemma est aussi léger qu'un engin de déneigement sur une route de montagne, aussi morne qu'un crachin de novembre. Lui-même a dû parfois s'endormir sur son ouvrage car il arrive que le fil de son récit saute, sans continuité entre deux phrases. Ses personnages sont la plupart du temps pitoyables et l'on ne parvient pas à éprouver pour eux une quelconque empathie tant ils sont englués dans leur impuissance. Ils ressemblent tous plus au moins à des lapins pris dans les phares d'une voiture et qui attendent qu'on leur roule dessus. Ses chercheurs ratés, ses mathématiciens verrouillés à double tour, ses vieux thésards au bout du rouleau, ses post-doctorants incapables de franchir le plafond de verre qui les séparent d'une existence normale sont déprimants. Quand Iagnemma cherche du côté des fortins militaires et des cabanes en rondins du passé, on se demande comment des pionniers aussi rongés par la solitude, apathiques ou obsédés de culpabilité ont pu venir à bout d'une bande d'Indiens, tout affamés qu'ils aient été.

Karl Iagnemma est sans aucun doute plus doué pour monter des start-up que pour faire oeuvre littéraire.
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De la nature des interactions amoureuses

Comment mêler littérature, amour et sciences ? Vous avez huit nouvelles pour répondre à cette question !

Huit nouvelles, huit variations sur l'amour, les sciences, mais aussi le Michigan, qui me semble un lien entre les textes - plusieurs d'entre eux se situent dans cet Etat, ou nous y renvoient.

Vous l'aurez compris, je peine, et ce depuis que j'ai refermé ce livre depuis huit jours à rédiger mon avis, parce que chaque nouvelle, finalement, peut se lire indépendamment (et de relancer la question : un recueil de nouvelles doit-il vraiment avoir une cohérence ?) et offres des récits vraiment différents. Deux d'entre eux nous plongent dans le passé, celui de la conquête de l'Ouest, avec L'agent des affaires indiennes, celui des "grandes découvertes médicales" avec "le rêve du phrénologue", science alors en vogue, et plus encore avec "Les enfants de la faim". Dans ce dernier cas, il s'agit plutôt de la face cachée, intime, de la recherche médicale encore balbutiante. J'aurai presque pu dire "quatre" tant La femme du mineur semble se dérouler hors du temps.

Et si j'avais trouvé un nouveau point commun ? La recherche ! Joseph, le héros de la première nouvelle, ne présente-t-il pas son amour pour Alexandra par un diagramme de Venn ? En bonne littéraire, je ne sais même pas ce que c'est !!!! Il poursuit d'ailleurs en imaginant une série d'équation pour se garantir ce que beaucoup cherche, à savoir un amour exclusif. Pas gagné, dans cette université scientifique pas toujours logique - voir le nombre d'étudiants qui se jettent par la fenêtre, sans trop de dégâts souvent. Ou comment l'amour peut pousser un scientifique à faire un peu n'importe quoi pour l'être aimé. Voir, à cet égard, le théorème de Zilkowski. L'amour peut aussi tourner à l'obsession, et tant pis si l'être admiré est, à mes yeux du moins, bien loin du scientifique idéal rêvé par Kaye, la narratrice de Règne, ordre, espèce. Et comme j'aime à rapprocher des textes, elle n'est pas si éloigné de Judith, la narratrice de L'approche confessionnelle. Je ne dis pas cela parce qu'elles sont passionnées par le bois, dans des applications très différentes (la forêt pour l'une, la création de mannequin en bois pour l'autre) mais parce que leurs ambitions personnelles, professionnelle, se trouvent entravées, amoindries par une vie amoureuse chaotique et, aussi, un manque de persévérance (sauf pour ce qui les obsède). J'ai trouvé Freddy, le compagnon de Judith, presque inquiétant dans la difficulté que j'ai eu à le cerner. Est-il seulement un personnage qui veut en faire le moins possible, vivant aux crochets de sa compagne et la forçant à faire des sacrifices financiers, bref, un parasite ? Ou son comportement est-il un rejet de la société de consommation et de ses techniques pour encourager à consommer toujours plus ? Sa volonté de mettre la représentation de son visage sur les mannequins du stand de tir qui leur ont été commandés m'a pour le moins mise mal à l'aise.

Pour conclure, De la nature des interactions amoureuses est un recueil de nouvelles assez déstabilisant.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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De la nature des interactions amoureuses

Lorsque j'ai appris que j'avais été sélectionnée pour cette masse critique privilégiée, j'ai eu de la peine à dissimuler mon excitation. La nouvelle est un exercice ardu qui m'a toujours laissée admirative, raison pour laquelle je tiens à remercier l'équipe Babelio et les éditions Albin Michel pour cet envoi.





Je ne ferai pas durer le suspense plus longtemps, et je pense qu'au regard de ma note vous aurez vite compris que mon engouement ne s'est pas confirmé lors de la lecture et ce dès le début. Le recueil se compose de huit nouvelles d'une quarantaine de pages chacune, ce qui est assez conséquent, et semble avoir pour ambition de confronter science et sentiment amoureux, plus précisément, les liens intrinsèques qu'ils peuvent entretenir. Si la problématique de l'ouvrage n'est pas vraiment révolutionnaire, son traitement pouvait toutefois nous réserver de bonnes surprises, d'autant plus qu'il se trouve supporté par une écriture de belle qualité. Mais rien n'y a fait la mayonnaise n'a pas pris.



Le propre de la nouvelle est souvent de nous laisser interdits; en l'espèce, il s'agirait plutôt de nous abandonner sur des conclusions qui n'en sont pas vraiment, des "chutes" prévisibles et un peu stériles. Les personnages ne sont pas très vaillants et même souvent un peu misérables, on a l'impression que l'auteur lui-même ne les considère que modérément. L'atmosphère générale dans laquelle ils évoluent m'a mis mal à l'aise à plusieurs reprises, parfois sinistre et déprimante - à l'image de ma critique pour le coup.





J'ai également noté un manque de cohérence entre les différentes histoires mais peut-être le sens profond que l'auteur y a glissé m'a totalement échappé. Pour conclure, il n'y a pas vraiment de découverte, l'idée de départ a été mal exploitée à mon sens, l'approche et les références scientifiques manquent souvent de crédibilité et participent à cette impression de grand fourre-tout pendant que le lecteur part à la dérive à chaque page tournée.





Je ne vais pas m'éterniser et regrette de ne pas être parvenue à entrer dans l'univers de Karl Iagnemma.

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De la nature des interactions amoureuses

Mathématiques et amour, il ne m’en valait pas plus pour vouloir découvrir ce recueil de huit nouvelles assez différentes des unes et des autres. Voici les titres de ces nouvelles :







De la nature des interactions amoureuses



Le rêve du phrénologue



Le théorème de Zilkowski



L’approche confessionnelle



L’agent des Affaires indiennes



Règne, ordre, espèce



La femme du mineur



Les enfants de la faim







Je ne vais pas te parler de chacune de ses nouvelles, mais plus généralement. La plume de Karl Iagnemma est un vrai délice. L’auteur évoque avec beaucoup de malice ce sentiment d’amour extrême dans le milieu scientifique. L’intelligence n’est pas gage d’aisance en matière de sentiments amoureux. Leurs péripéties offrent souvent de belles scènes de désolation, de naïveté mais aussi de déchainements et de passion.







Dans chaque nouvelle, le ou la scientifique en est le personnage principal : on retrouve le scientifique à lunette caché chaque nuit derrière son écran, le phrénologue, les mathématiciens universitaires, l’artisan du bois, l’agent des Affaires indiennes, la scientifique arboricole, le mineur et le docteur. Il évoluent à la fois dans un cadre bucolique, intransigeant, glacial au grés des époques. Que ca soit courant du XIXe siècle ou fin du XXe siècle, l’amour est un moteur essentiel dans cette quête. Cette dernière peut se poursuivre dans des équations, dans la recherche du crane parfait de la femme parfaite, dans l’abandon, dans la persévérance, dans la passion, dans les entrailles.







Certaines nouvelles m’ont charmée par cette manière farfelue d’aller en la rencontre de l’amour. « Le rêve du phrénologue », profession que je ne connaissais pas qui consiste à étudier la morphologie de la boite crânienne et en déduire grâce à un cryptage compliqué l’avenir de leur propriétaire et de leur trait de caractères. A l’heure actuelle on prendrai cela pour du charlatanisme mais cela était assez convaincant au cours du XIXe siècle. Ensuite, « Les enfants de la faim » dans lequel un médecin étudie sur un sujet vivant le fonctionnement de l’estomac. La passion y est si dévorante que finalement l’amour n’a plus aucun sens.







D’autres m’ont touché par leur sensibilité. « Règne, ordre, espèce », où une jeune femme scientifique est totalement fascinée par la nature et son fonctionnement. A tel point quel déclame à ses amoureux successifs son amour, par le biais d’une longue tirade tirée d’un bouquin scientifique sur le sujet, qui est loin de laissé de marbre ces prétendants. Son obsession est de découvrir et rencontrer l’auteur de ce bouquin. « La femme du mineur » est une très belle ode à l’amour celui qui se mérite, celui qui dévore les âmes. Etre mineur n’est pas la panade, mais il est un des rares moyens de subsistance lorsqu’on est émigrant. Ce mineur est un passionnée d’arithmétique et tente de démontrer et créer en cachette la faisabilité que la surface d’un cercle peut être identique à celui d’un carré. Sa femme aimante croit alors qu’il est possédé par un démon quand elle découvre ces feuilles gribouillés de signes inconnus. Mais la persévérance et l’amour vont les mener sur le bon chemin.







Ce recueil offre huit nouvelles uniques par leur originalité. Les interactions humaines y sont décrites avec beaucoup d’honnêteté, de subtilité. L’ironie, la désillusion, la passion, la culpabilité viennent parachever ces histoires sublimes. Les personnages y sont dépeints dans toute leur complexité. La nature y est beaucoup présente, si le décor change et que les années défilent, j’ai eu l’impression que ces huit histoires se déroulent dans les mêmes lieux et environnement. Point que j’éclaircirai lors d’une prochaine lecture.







J’ai passé un agréable moment de lecture en compagnie du recueil de Karl Iagnemma. C’est un vrai délice de se laisser balader au grès « de la nature des interactions amoureuses ».
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
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