Nationalité : Autriche
Né(e) à : Jičín, République tchèque , le
28/04/1874
Mort(e) à : Vienne , le
12/06/1936
Biographie :
Karl Kraus est un écrivain autrichien.
Ouvrant d'abord une épicerie, puis une boucherie et une auberge à Jičín, son père, juif, fait finalement fortune en fabriquant et en commercialisant des sacs en papier, faisant ainsi de la famille de Kraus l'un des représentants de cette nouvelle bourgeoisie juive. Karl Kraus manifeste très tôt son goût pour l'art dramatique : sa première pièce, "In Der Burgtheater-Kanzlei", est représentée à Baden, en août 1891, deux mois avant la mort de sa mère. Dès l'année suivante, il commence à publier des critiques littéraires et théâtrales dans différents journaux et revues (sa première publication est un compte rendu des "Tisserands" de Hauptmann, pièce interdite en Autriche). Kraus poursuit en parallèle ses études secondaires au Franz-Joseph Gymnasium, avant d'entreprendre des études de droit (en 1893), puis de philosophie et de langues et civilisation germanique l'année suivante (il quittera l'université en 1898, sans avoir achevé son doctorat.) En 1896 paraît, dans la "Wiener Rundschau", le premier texte important de Karl Kraus : "La Littérature démolie".
Auteur d'une œuvre monumentale, dramaturge, poète, essayiste, il a aussi et surtout été un satiriste et un pamphlétaire redouté qui dénonçait avec la plus grande virulence, dans les pages de "Die Fackel", la revue qu'il avait fondée et dont il a pendant presque quarante ans été le rédacteur à peu près exclusif, les compromissions, les dénis de justice et la corruption, et notamment la corruption de la langue en laquelle il voyait la source des plus grands maux de son époque et dont il tenait la presse pour principale responsable.
Conservateur voire réactionnaire avant la Première Guerre mondiale, celle-ci le conduira à défendre le pacifisme et la social-démocratie avant qu'il ne se distancie à nouveau de celle-ci. Il écrira alors son chef-d’œuvre, "Les derniers jours de l'humanité", une pièce de théâtre dénonçant la boucherie de 1914-18 sur près de 800 pages.
En 1934, Karl Kraus retourne dans la semi-retraite qui était la sienne après sa rupture avec les sociaux-démocrates. Il prépare quatre volumes d'adaptations de drames de Shakespeare et consacre le reste de son temps à ses soirées de lectures publiques, mais on vient de déceler chez lui une maladie cardiaque, et un accident de la circulation (il est renversé par un cycliste) aggrave encore son état de santé. Il donne sa dernière soirée de lecture, en privé, le 2 avril 1936.
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