L’humilité c’est ne pas se faire plus grand qu’on est. C’est aussi ne pas se faire plus petit qu’on est.
A propos de la méditation; Dürckheim cité par Jacques Castermane:
Vous savez, cet exercice sera toujours un peu difficile pour ce qu’on appelle l’ego. Mais il faut savoir que le démantèlement du Moi est la condition fondamentale de la réalisation du vrai soi-même. Il ne s’agit pas d’anéantir le Moi mais de transformer un ego uniquement centré sur lui-même afin de nous ouvrir à ce « plus que l’ego » que nous sommes déjà.
Le travail que l'homme peut faire sur lui-même, je l'appelle le chemin initiatique. Il commence avec une expérience. Cette expérience nous fait connaître notre Être essentiel. Une telle expérience efface une fois pour toutes le doute qu'il s'agirait du résultat d'une recherche métaphysique, d'une pieuse spéculation ou d'une projection psychologique. L'Être essentiel est une réalité dont on peut vraiment faire l'expérience.
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il y a des instants et des heures qui nous trouvent plongés tout à coup dans un état particulier dans lequel l'Être nous touche, même si nous l'ignorons.nous nous sentons soudain dans une ambiance étrange.Nous sommes entièrement "présents", totalement "là" et malgré tout nullement orientés vers quoique ce soit de précis.
nous nous sentons comme sans aspérités, lisses et harmonieux à l'intérieur de nous même, et tout à la fois "ouverts". Grâce à cette ouverture, une plénitude profonde émerge.Nous avons l'impression de planer et pourtant nous nous mouvons de façon équilibrée et assurée sur la terre.nous sommes à la fois absents rt pleinement présents, débordants de vie.nous nous reposons en nous même et nous découvrons une affinité toute intérieure avec tout ce qui nous entoure...Nous sommes traversé par quelque chose de précieux et de très fragile.
La beauté d’une attitude a deux sources : l’attitude innée ou l’attitude parfaitement maîtrisée. Dans les deux cas l’attitude n’est pas, ou n’est plus, un « fait » par l’homme. C’est une action qui émane de sa vraie nature, de sa propre essence, et exprime la vérité profonde de celui qui la réalise
Une expérience semblable a été faite par un prêtre chrétien qui demandait à un supérieur Zen comment il pouvait parvenir à une compréhension correcte de ce que le bouddhisme entendait par « Réalité Ultime ».
Son interlocuteur lui répondit laconiquement. « Prenez l’évangile de saint Jean au sérieux, mais réellement au sérieux, et vous en aurez alors l’Expérience ! »
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Le bouddhiste ne doute aucunement de la réalité de la Nature de Bouddha puisqu’on la lui a enseignée, et qu’il a été amené aà en faire l’expérience. (…)
Par contre, dans l’évolution de la religiosité chrétienne, la réalité de l(expérience du « Christ en nous » est largement reléguée au second plan par l’importance accordée au Jésus historique.
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Retrouver une vie qui se réalise pleinement sur le plan terrestre sans perdre le fil d’or qui la relie à son Être essentiel, retrouver cette vie qui s’applique dans le monde à témoigner de cet Être et de son influence, c’est constituer l’Homme tel qu’il est conçu au plan divin, c’est permettre au Grand Être de résonner à travers lui.
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C’est le moi qui est l’adversaire de la vie initiatique parce qu’il tend à emprunter le chemin pragmatique de la tranquillité et de la sécurité dans le monde.
Même s’il y a un désir naturel de suivre d’abord ce chemin, il n’en demeure pas moins que la conversion et le retour à la Source divine sont des tâches essentielles.
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La mystique Zen, dont il est question ici, présente de profondes similitudes avec la mystique chrétienne.
J’en ai fait l’expérience à plusieurs reprises lors de rencontres personnelles avec des bouddhistes Zen.
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