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Critiques de Kashmira Sheth (38)
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Un sari couleur de boue

L'Inde occupe une place dans le palmarès des pays que j'aimerais visiter avant de mourir... alors, pour moi, lire un ouvrage s'y déroulant est un véritable plaisir. J'aime qu'un livre m'apprenne les us et coutumes d'un endroit, ses règles, ses systèmes sociaux, son mode de vie, ses croyances et ses traditions... J'ai été servi avec ce livre. Une véritable photographie d'une Inde régit par son système de caste, par ses cérémonies et ses dictats dans les années 1920.



C'est le destin de la petite Leela, fillette de 13 ans, qui, promit à un homme dès ses 2 ans, aura à vivre le lourd fardeau d'une femme veuve, bien trop tôt. Même pas encore mariée, son promis succombe sous la morsure d'un serpent... Elle devra tout de même se faire raser les cheveux, porter ce sari couleur de boue et vivre recluse pendant une année complète pour vivre son deuil. Mais Leela ne veut pas, m'accepte pas... Elle vit mal ce dur moment à passer. Mais heureusement qu'elle pourra compter sur son frère, à l'esprit trop progressiste et sur Saviben, directrice d'école qui lui propose de lui donner des cours à la maison pendant son année de veuvage.



Ce sera pour elle l'occasion d'apprendre, de comprendre, de se faire enseigner bien plus que les mathématiques ou la langue... Peu à peu, elle s'intéresse à la politique, d'autant plus qu'un fameux Gandhiji bouleverse pas ses idées révolutionnaires, refusant les inégalités sociales et de genres.. Une année de réclusion, certes, mais surtout une année d'émancipation, de libération où Leela se forge peu à peu un esprit, une culture générale, des connaissances... qui l’amèneront à vouloir jouer un bien plus grand rôle que sa condition lui impose.



Une belle histoire, racontée avec une plume très délicate. Une mine d'informations sur tous ses rites qui meublent l'Inde... Un petit livre qui fait réfléchir sur la condition de la femme et la place qu'elle occupe dans les diverses sociétés... Un beau voyage que celui que je viens de faire.
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Un sari couleur de boue

De l'Inde je ne connais pas grand chose. J'ai lu quelques livres, vu quelques films, et je sais que tout y est -était?- très codifié. Alors je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Je pense que j'imaginais un livre plus gai et plus révolutionnaire ou alors plus fleur bleue.



1918. Une adolescente enfermée dans sa caste, qui doit respecter son karma.



Nous suivons cette jeune fille toute jeune, les coutumes intransigeantes. Nous souffrons avec elle de l'injustice de la situation, de cette brusque fin de l'enfance.



Et nous découvrons de l'intérieur la petite révolution qui surgit avec Gandhi.



Une année pour grandir, se former, apprendre à réfléchir et apprendre à espérer.



Un livre pour ados qui se lit tout seul et qui nous immerge dans une autre époque, une autre culture et où on découvre des pratiques assez choquantes pour nous occidentaux du XXIème siècle.

Un livre qui peut amener de belles discussions, de belles réflexions.

En tout cas, un moment sympathique.
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Garçons sans noms

Fuir les dettes et la pauvreté. Voici Gopal et sa famille jetés comme tant d'autres à Bombay, en quête de travail et d'une vie un peu meilleure. Alors que le père disparaît, Gopal se met en tête de trouver un petit emploi pour aider sa famille. Une proposition trop alléchante va le conduire dans un atelier avec 5 autres garçons, où règne une atmosphère lourde, qui n'est pas due uniquement à la colle... En plus de vouloir retrouver les siens à tout prix, Il va créer de l'humanité là où il n'y a que peur.

Les dangers des grandes métropoles, de illettrisme et de la corruption; L'Inde bien loin des mirages des hippies, pourvoyeuses de biens de consommation à bas prix pour touristes et magasins occidentaux, souvent peu regardant sur les conditions de travail des ouvriers (La Cité de la Joie, à côté, c'est presque sympa...)

Heureusement certains ne perdent pas espoir. Gopal ne cherche pas (encore ?) à lutter contre ce fléau, mais à retrouver sa famille. Et à libérer ses collègues malgré eux, qui après bien de désastreuses aventures, se retrouvent à trimer pour... rien. Sa générosité, son courage et son obstination seront payant. Et, espoir ! tout les policiers ne sont pas corrompus et prennent leur métier à coeur.

Un roman dur ouvrant à la discussion et aux questions. Il ne manque ni d'humanité, ni malgré tout, d'optimisme.



Un visage a accompagné ma lecture :

http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/extraits-d-ouvrages/article/iqbal-masih-enfant-esclave-136545



www.droitsenfant.fr/travail_iqbal.htm



http://www.arte.tv/fr/le-documentaire/6681930.html
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Un sari couleur de boue

Inde, 1918.

Tout commençait bien pour Leela, 13 ans. Elle s'apprêtait à fêter son anu (cérémonie donnée en l’honneur d’une jeune mariée avant qu’elle parte vivre chez son époux). Mais suite à la morsure d’un serpent, son mari décède. Et devenir veuve, en Inde et à cette époque, est une rude épreuve. Le poids des traditions est lourd : rester cloîtrée pendant un an, avoir la tête rasée, renoncer aux couleurs et revêtir un sari marron, couleur de boue, ne plus porter aucun bijou. Mais le plus difficile encore, c’est le regard des autres : être traitée comme une pestiférée, être le centre des ragots et des méchancetés.

Quand on a treize ans et la joie de vivre, il est dur de renoncer. Heureusement, Leela a des alliés. Sa mère, d’abord, qui l’aime. Sa tante qui la soutient et l’aide. Saviben, son professeur qui lui ouvre les yeux sur ce qui l’entoure. Et surtout, son frère qui se rebelle contre les traditions et veut infléchir la décision de ses parents.



C’est un très beau roman sur la liberté, sur les libertés. La lutte pour l’indépendance que mène Leela (combattre les traditions) entre en résonance avec la lutte des Indiens et celle de Gandhi (combattre la domination anglaise).

De plus, l’auteure s’est inspirée de la vie de sa grand-tante et lui rend hommage, ainsi qu’au « nombre incalculable d’enfants veuves qui ont souffert inutilement. »

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Un sari couleur de boue

Leela a 13 ans. Elle est mariée depuis ses 9 ans, mais quelques jours avant de partir vivre dans sa belle-famille, son mari meurt (pas de spoil, c'est l'élément déclencheur raconté sur la 4è de couverture).

Le plus intéressant, c'est après. Avoir 13 ans, être veuve, cela signifie vivre recluse pendant un an puis susciter la crainte et le mépris partout où l'on va. Etre morte sans avoir rien fait, rien vécu. Sauf si...

Sauf si un drôle de petit bonhomme agite la société indienne et commence à changer la donne.

Sans jamais le rencontrer, Gandhi aura une importance capitale dans la vie de Leela. Ce qui n'ira pas sans mal, évidemment. Mais pas sans bien non plus.

Un portrait de famille dans une période cruciale de l'Inde, un portrait de jeune fille qui découvre que sa vie ne s'arrête ni avec un mariage ni avec un deuil.



Challenge Plumes Féminines 2019-20
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Un sari couleur de boue

Un roman qui nous fait passer une année dans une (petite) ville de l'Inde au temps où Gandhi propage ses idées nouvelles d'indépendance et d'égalité.

Une année dans les couleurs, les saveurs, et les traditions, en compagnie d'une adolescente de la caste des brahmanes, devenue veuve - donc tabou - par la mort d'un mari attribué dans son enfance et qu'elle n'aura pas eu le temps de connaitre. Une année d'apprentissage pour elle, sa famille, sa communauté ; un an pour découvrir un chemin nouveau possible, individuellement pour la jeune femme qui étudiera et agrandira son regard, et socialement, politiquement, pour le pays en train de s'émanciper de l'Angleterre.

C'est un roman jeunesse, le discours pédagogique "je te raconte l'Inde, le destin difficile des femmes sous les traditions, l'importance de l'éducation, la nécessité du soutien (le frère, les ami-e-s)" est évident, mais il n'empêche absolument pas le plaisir d'une lecture adulte.
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Un sari couleur de boue

Leela, 13 ans, insouciante et choyée, va célébrer sa fête d’Anu et rejoindre sa belle-famille, car elle a été mariée à 9 ans. Hélas son mari meurt brutalement, mordu par un serpent. La tradition veut alors qu’elle vive une année entière cachée dans sa famille, sans sortir ni rencontrer d’autres personnes. Dans sa caste, les brahmanes, les jeunes veuves ne sont pas autorisées à se remarier, leur vie s’arrête avec celle de leur mari. Heureusement, grâce à son frère aîné, une institutrice viendra rompre cet isolement par des cours particuliers. Mais cela ira bien plus loin que quelques leçons : elle guidera Leela sur la voie de l’émancipation, bravant les traditions de l’Inde des années ’20 où l’on commence à parler d’un certain Gandhi.

Par le biais d’un récit plutôt classique mais attachant, inspiré de la vie des sa grand-tante, l’auteur nous fait découvrir à la fois les traditions indiennes et les premières années de la révolution menée par Gandhi. La lecture en est donc doublement passionnante.

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Un sari couleur de boue

Leela a 13 ans et s'apprête à vivre avec son mari, qu'elle a épousé à l'âge de 9 ans. Mais Ramanlal est mordu par un serpent qui fait de Leela une veuve. Et veuve, dans l'Inde du début du XXè siècle, même quand on fait partie de la caste la plus favorisée, c'est voir sa vie s'arrêter sans pour autant mourir.



Car les femmes veuves doivent rester enfermées pendant des mois, ne jamais se remarier, ne plus porter de bijoux, se raser la tête et porter un sari marron, couleur de boue et de malheur.



Leela nous raconte comment, de jeune fille insouciante et un peu capricieuse, elle devient une fille enfermée dans sa maison et dans des traditions qu'elle ne comprend pas.

Soutenue par son frère et sa préceptrice, elle va pourtant cheminer, apprendre, mûrir, confronter ses idées à celles, progressistes, d'un certain Ghandiji, et chercher à ébranler ces traditions dans un pays ébranlé par ailleurs par son histoire coloniale et les idées que cela fait émerger.



Voilà un roman jeunesse qui dresse le portrait d'un pays en pleine mutation, permet de découvrir une petite partie de son histoire et ses traditions. Un roman qui met l'accent sur l'importance de l'éducation, et notamment celle de femmes, pour ne plus accepter le joug patriarcal.

Un roman à l'écriture simple, qui présente quelques longueurs et dans lequel je ne suis pas vraiment parvenue à m'attacher aux personnages.
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Un sari couleur de boue

Acheté il y a pourtant longtemps, je m'attendais à un livre rêche, je tardais encore et encore. Et non. Kashmira SHETH s'inspire de sa grande-tante pour décrire son héroïne dans "Un sari couleur de boue" et le résultat est un bel hommage à cette jeune fille et à toute l'Inde qui change.



Leela a 13 ans. Elle aime les saris colorés, les fêtes, les amies, les gourmandises et les bracelets. Sa vie est réglée depuis longtemps, fiancée, mariée, elle va bientôt vivre son anu, cérémonie qui l'emportera dans sa belle-famille auprès de son jeune époux Ramanlal. Elle est gâtée par la vie, chouchoutée par ses parents, elle a été à l'école jusque là. Et puis même sa belle-mère semble lui vouloir du bien, même son mari, qu'elle n'a pas encore le droit de connaître ni de regarder dans les yeux, semble l'apprécier.

Et puis, son jeune époux meurt de la morsure d'un serpent. Son monde s'écroule. Plus de feu aux joues ou d'impression dans le ventre pour ce jeune homme. Un grand chagrin. Et la fin de la vie. Elle ne sera plus qu'une veuve, une widhwa, sans le droit de se remarier, sans le droit de prendre position dans la société, sans le droit de se vêtir à nouveau comme une femme. Plus de magnifiques saris, bijoux de poignets, d'oreilles, de doigts de pieds, de nez. Plus de maquillage au khôl sur la tempe pour prévenir le mauvais œil ou de rouge sur le front pour marquer son état. Elle ne portera que des chidri (sari couleur de boue réservé aux veuves dans l’État du Gujarat), se rasera la tête.



Pendant un an, Leela ne pourra ni sortir de chez elle, ni accompagner sa famille dans les tâches quotidiennes, ni participer à aucune fête. Elle vivra la mise au coin, c'est à ce khuno palvo de deuil que l'auteure choisit de nous convier.

La fin de l'enfance, de l'adolescence prend ici le goût du manque. Leela décrit toutes ces choses qui apportent la joie, l'enthousiasme dans cette Inde du début du siècle. Les couleurs, odeurs, chaleurs et vents, les plats, fêtes, discussions de village.

Il y a aussi le poids des coutumes, elle est devenue pour certains une raand. Une non-personne voire une à fuir, à mépriser, à dénigrer. Le poids des traditions est lourd et cette année va dérouler toutes les nuances de cet état et permettre de micro-changements.

Leela, perdue, anéantie, va pourtant trouver un autre chemin en reprenant l'école à la maison, avec cette enseignante aux idées progressistes. Elle est soutenue par un grand frère parti en ville. Elle qui se morfond va prendre la plume pour écrire sur les bruits du monde écoutés de son coin, comme un devoir de classe. Elle lira le journal et l'intellectuel Narmad. Jour après jour, ses sens s'éveillent, son esprit aussi.



Lentement, doucement, elle change. De petite fille choyée, elle devient en attente. De couleurs, de touchers de sari. Puis de discussions, d'apprentissages, de lectures et de débats. Brahmane (classe la plus haute), elle se prend d'amitié avec une rabari de basse caste. De thés en thés, elle apprend que l'écriture, la lecture et les mathématiques ne sont pas les seuls apprentissages nécessaires. L'actualité comprise, la littérature essayiste abordée, elle devient un esprit critique. Gandhi(ji) réveille l'Inde dans ses rapports à la colonisation et à l'agriculture. Leela y lit aussi toute une ouverture sur l'égalité des sexes, une prise de position possible pour chacun dans le monde.
Lien : http://1pageluechaquesoir.bl..
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Un sari couleur de boue

Année 1918, Gujarat, Inde. Leilla, jeune fille de 13 ans est pétillante de vie et est très aimée de sa famille. Elle doit bientôt vivre avec son mari avec qui elle s'est mariée quand elle avait 9 ans mais ce dernier décède brutalement. Commence alors pour Leilla une nouvelle vie sans bijoux et sans bracelets multicolores, mais ce qui est pire c'est qu'en tant que statut de veuve elle ne pourra plus prendre place aux réjouissance, devra vivre le crâne rasé et devra uniquement un choit, un sari couleur de bouées veuves du Gujarat. Pendant une année, elle devra vivre isolée cloîtrée à la maison, même si elle a la chance que sa famille la renia pas.

Un événement majeure lui redonnera peu à peu goût à la vie et lui redonnera un objectif dans sa nouvelle existence de veuve.

Une belle leçon de vie même si c'est un sujet bouleversant, une tradition injuste pour une si jeune fille. Un roman captivant sur fond du nouveau mouvement de révoltes qui commence à gagner l'Inde par un certain Gandhi.
Lien : http://atasi.over-blog.com/2..
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Un sari couleur de boue

Leela est une jeune indienne insouciante.Elle aime se parer des plus beaux vêtements et bijoux.Seule fille de sa famille, elle va bientôt se marier avec Ramanlal. Mais son destin bascule lorsque son fiancé meurt de la morsure d'un serpent. Elle devient alors une veuve, ce qui signifie rester cloîtrée durant un an, ne porter plus qu'un sari marron (d'où le titre ). Partout où elle passe elle portera malheur et sera rejetée. mais sa vie prendra un nouveau sens lorsqu'elle reprend ses études. L'Inde entre alors dans une ère nouvelle, celle de Gandhi et de la décolonisation. les traditions et la place des femmes sont en train de changer...

J'ai aimé ce livre, qui sait nous plonger dans l'Inde des années 1920. Le style est bon, l'héroïne attachante, bon après ce roman ne m'a pas transcendée mais il fut très intéressant à lire !

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Un sari couleur de boue

Je pensais avoir un livre très dur entre les mains mais le sujet est traité avec beaucoup de pureté et de distance. Leela se retrouve coincée dans les traditions de son pays et de son époque et va tout faire pour lutter contre sa destinée. La rage et la soif de vivre de Leela s'exprime à travers sa résistance aux traditions de son pays, alors que Gandhi commence sa révolution.

L'auteure s'inspire de la vie de sa propre grand-mère, dessinant donc des personnages très vrais, très justes et très beaux. Le thème abordé est rare en littérature jeunesse mais permet aux ados de se familiariser avec d'autres cultures.



Un très beau récit de vie à lire dès 12-13 ans.
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Un sari couleur de boue

Littérature jeunesse ? Oui mais on peut le lire adulte, avec sans doute un autre regard.... assez effrayant sur la réalité des veuves en Inde. Certes l'histoire est ancienne (période de l'Indépendance), mais cette réalité n'ayant pas changé, ce livre est fondamental.

Roman féministe qui encourage l'instruction des filles pour renverser ces traditions.
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Un sari couleur de boue

(...) Ce livre est destiné aux adolescents et propose une histoire racontée simplement, sans entrer trop dans les détails. Même si on partage les sentiments de Leela et les brimades qu’elle subit, ça reste relativement soft. Il s’agit ici d’un roman, mais basé sur la vie d’une personne réelle et s’appuyant sur des faits avérés. Ajoutons que Leela aurait pu connaître pire dans une autre famille, au vu des personnages qui apparaissent épisodiquement au cours du récit.



Le fond de ce livre, c’est donc la condition des femmes en Inde au début du 20e siècle (qui n’a hélas guère changé 100 ans plus tard…) et il y a de quoi bouillir d’indignation et de frustration. J’étais tellement en colère pendant ma lecture qu’il m’a fallu un temps fou pour la terminer alors que c’est plutôt rapide à lire. En colère parce que c’est absolument horrible et tellement inique qu’on ne peut que s’insurger, mais aussi parce que je ne comprends pas. Je ne comprends pas comment on peut faire subir ce genre de choses à qui que ce soit… Et non seulement ça, mais en plus penser que c’est normal!



L’autre intérêt de cette lecture, c’est qu’en toile de fond nous suivons l’évolution de l’action de Gandhi et que l’arrière-plan politique est présenté de façon simple et accessible (s’agissant d’un livre destiné aux adolescents, c’est important de le préciser, il me semble), à travers les yeux d’une famille de paysans aisés. On découvre également quelques traits de la culture indienne, notamment à travers les fêtes religieuses et les plats traditionnels.



En résumé: une lecture indispensable!
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Un sari couleur de boue

Leela a été fiancée à 2 ans et mariée à 9. A 13 ans, elle s'apprête à s'installer chez sa belle-famille mais son mari meurt suite à la morsure d'un serpent venimeux la laissant veuve. Ce terrible évènement va bouleverser la vie de Leela car être veuve dans l'Inde des années 1920 c'est être une morte vivante devant restée cloîtrée pendant un an. C'est aussi ôter tous ses bijoux, se raser la tête, ne plus porter qu'un sari spécial couleur de boue et ne jamais se remarier. Partout où elle ira, elle portera malheur.

Elle est désespérée mais peut compter sur Kanubhai son frère aîné qui a à cœur de l'aider et sur Saviben, sa directrice d'école qui lui donne des cours à domicile pendant cette épreuve difficile.

Au même moment, un drôle de bonhomme commence à bousculer les traditions et les consciences dans le pays en soutenant les paysans, les tisserands et tous les opprimés.

.

Ce livre est écrit avec un vocabulaire simple, dans un style fluide pour une histoire forte.

Petit bémol sur le glossaire en fin de livre, je préfère lorsque celui-ci se trouve en fin de page ce qui permet de ne pas "couper" la lecture.

L'auteure traite ici d'un sujet difficile : la condition des femmes et plus précisément des veuves en Inde dans les années 1920.

Après cette lecture qui ne peut laisser indifférent, j'ai cherché ce qu'il en était et c'est toujours d'actualité. Les hindous considèrent qu'une femme, pure et fidèle doit pouvoir protéger son mari de sa mort. A son décès, elle est donc rendue implicitement coupable. Sa seule présence peut porter malheur. Un sacrifice était pratiqué et a été interdit par la loi : le rite du sati qui imposait aux femmes de se jeter sur le bûcher crématoire de leur mari. Certaines familles imposent aux veuves de porter le deuil de leur époux jusqu'à la fin de leur vie comme dans ce roman.

Des changements s'opèrent mais ça peut être long et difficile de s'opposer aux traditions et à l'autorité.

J'ai beaucoup aimé cette lecture qui nous fait voyager dans diverses émotions mais aussi dans un pays, ses castes et sa culture.
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Un sari couleur de boue

J’ai découvert un roman magnifique, remplis de leçons de vie. Ça été une excellente lecture !



Dès les premières lignes, nous partons pour un voyage en Inde dans les années 20. Une période trouble dans ce pays encore colonisé par les britanniques, et où les mentalités de ce peuple sont déchirées entre un désir d’évolution social, politique et un respect de leurs traditions ancestrales. C’est dans ce contexte que nous allons suivre notre personnage principal. Leela est une jeune fille de treize ans, pétillante de vie, douce et d’une grande gentillesse. Elle est très aimée par sa famille et même un peu gâtée. Elle doit bientôt quitter sa famille pour aller vivre avec son mari, avec qui on l’a mariée lorsqu’elle avait neuf ans, mais ce dernier décède brutalement. Leela voit sa vie basculer brutalement, alors qu’elle devient veuve à l’âge de treize ans. Cependant, être veuve en Inde et surtout dans la région de Gujarat où les traditions sont ancrées dans les mœurs, c’est pire que tout, c’est voir sa vie s’arrêter. Leela commence une nouvelle vie sans bijoux, ni robes multicolores, désormais exclue de la vie en communauté, elle ne pourra plus prendre place aux réjouissances qui animent chaque jour sa région. Elle devra vivre en recluse, le crâne rasé et porter uniquementun sari couleur de boue, la tenue traditionnelle qui représente les veuves de Gujarat.



Leela est une jeune fille qui m’a énormément touchée. Malgré qu’elle soit mariée et déjà veuve, elle reste avant tout une enfant de treize ans, qui a dû mal à comprendre et surtout à accepter les coutumes qui suivent le décès de son mari. On lui demande de se comporter comme une femme responsable, ce qu’elle n’est pourtant pas. Du jour au lendemain, elle doit vivre isolée chez elle à l’écart des autres comme si son état était contagieux et sans perspective d’avenir. Malgré son malheur, je l’ai trouvé très forte, vraie et tellement inspirante. Sa famille m’a beaucoup touché également, notamment sa mère et son frère qui sont des piliers pour Leela. Ils sont tous là pour elle, et essayent de la soutenir dans cette épreuve. Ils sont tiraillés entre le respect des traditions et le bien-être de la jeune fille. Ce genre de situation familiale et culturelle me parle et me touche. J’ai eu un coup de cœur pour son grand frère et sa directrice d’école, des personnages que j’admire et qui font tout pour accompagner Leela dans son émancipation.



J’ai eu coup de cœur pour la plume douce, légère et tellement poétique de Kashmira Sheth, malgré les sujets abordés. Elle utilise un champ lexical haut en couleur qui met tous nos sens en éveilles et en émois. Il est totalement impossible de ne pas succomber au charme de sa plume vive et détaillée avec des descriptions sont tellement réalistes. Tout au long de notre lecture, on est complètement plongé dans ce paysage et cette culture indienne, avec ses traditions et accompagné par des personnages vraiment attachants. A cela s’ajoute le petit plus que j’ai énormément apprécié aussi, c’est le contexte historique, qui permet d’en apprendre plus sur cette période de révoltes politiques et sociales qui a secoué l’Inde, et où les mentalités évoluent grâce notamment à la parole de Gandhi.



Ce roman basé sur la vie de la grande-tante de l’auteure et s’appuyant sur des faits avérés et aussi porteur de très beaux messages. Il traite des conditions de la femme en Inde dans les années 1920 qui subissent de manière très sévère des poids des traditions. Le sujet est dur, mais traité avec talent, justesse et réalisme pour nous transporter à la lisière entre le roman d’apprentissage et historique. L’épreuve que vie Leela la pousse à grandir et on va vivre avec elle son évolution. Les bouleversements qui secouent son pays vont l’emmener remettre en question ses propres convictions, les traditions de son pays et essayer de trouver sa place en tant que femme dans une société qui enferme, exclue les veuves et même les intouchables. Ainsi ce récit est un hommage remplit d’espoir qui véhicule de très beaux messages sur la liberté et les pouvoirs de l’éducation dans l’émancipation des femmes, d’un peuple et d’une société.




Lien : https://bookooning.wordpress..
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Un sari couleur de boue

J'ai beaucoup aimé ce livre, de la curiosité sur ce qui va se passer tout au long, des descriptions qui nous font voyager, pas seulement dans le pays mais aussi dans la mentalité et la façon de voir les choses des indiens, car ces descriptions sont dictées par la narratrice, on y découvre donc une autre relation aux choses, poétique, très proche de la nature, comme par exemple les petits bouts de miroir brodés les saris de couleur foncé tel des petits bouts de ciel ramenés sur la terre, ou comme une nuit étoilée.



Le sujet est très intéressant et trés peu abordé dans les reportages, films, et livres aussi apparemment, je n'avais entendu parlé des veuves indiennes que dans un reportage et c'était abordé très brèvement, ce fut donc une découverte intéressante de ce côté de l'Inde que je ne connaissais pas du tout.



On en apprend beaucoup sur l'Inde, derrière les clichés que nous en avons, d'un peuple unis et ne formant qu'un, solidaire et sans grandes différences individuelles, là on constate leur séparation; des régles de base de vie totalement opposés d'une caste à l'autre, l'interdiction de se mélanger, de manger même la nourriture préparée par une caste inférieur, la constante surveillance entres elles des familles, villages de meme caste, le poids et les conséquences que ça impose, les traditions contradictoires et pourtant inviolables, etc etc, ce pourquoi j'aurai aimé que ce livre soit plus long, j'aurai bien vu un gros pavé qui approfondirai la quête de sagesse et d'acceptation du personnage, le mode de vie, toutes les difficultés et la réalité de la suite du confinement d'une année, une sorte de grand témoignage complet de la vie des femmes qui n'ont pas eu la chance de partir et tenter un autre avenir.

Mais c'est un format jeunesse, ce qui est très bien aussi à faire lire aux adolescents.



Il est bien de lire un peu avant sur le net à propos de ces castes, ayant lu aprés j'y ai mieux compris certaines choses du récit,



Bref livre très agréable à lire, se lit facilement, rapidemment, très touchant, instructif
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Un sari couleur de boue

Si j'ai eu un peu de mal à rentrer dedans au début, j'ai finalement apprécié ma lecture. Un sari couleur de boue traite de la conditions des femmes, notamment des veuves, au début du XXe siècle, des traditions considérées par certaines personnes comme injustes ainsi que de la présence coloniale anglaise. Un roman historiquement intéressant et un personnage qui connaît une réelle évolution.
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Un sari couleur de boue

Je suis toute triste d'avoir finit ce livre. On y découvre l'Inde à l'époque de Gandhi.

Quel destin on les veuves je n'aurai pu l'imaginer.

Comment peut il exister de telles coutumes dans les années 1920 ?.

J'ai beaucoup aimé l'héroîne de ce roman qui bien que très jeune a la volonté de s'en sortir.

La solidarité entre un frère et une soeur est aussi très attachante.
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Un sari couleur de boue

Une existence traditionnelle et heureuse s'offre à Leela, jeune fille de treize ans choyée par sa famille, aimant les saris colorés et les bijoux qui tintent à ses poignets. La mort par piqure de serpent de son mari avec lequel elle n'a pas encore vécu mais avec lequel elle est liée telle une épouse véritable, vient mettre un terme à cette sérénité. Les traditions qui peuvent être des liens fins comme de la soie entre les êtres deviennent un carcan. Veuve, elle doit vivre recluse pendant un an, avoir les cheveux rasés et porter un sari couleur de boue, celui de la veuve qui, jamais ne pourra se remarier, jamais ne pourra avoir une existence sans subir l'opprobre de toute la société. Des perspectives qu'elle n'imaginait pas s'offrent toutefois à Leela dans la prison qu'est devenue la demeure familiale : une femme qui fut son professeur vient lui donner des cours, son frère est de son côté et la société indienne vit un tournant avec les lois des Anglais qui corroborent l'injustice, se donnent des droits iniques soulevant ainsi contre eux la résistance des habitants dirigée par Gandhi qui prône par la non - violence le refus de la soumission à l'oppresseur. Au cœur de ces tourments, les esprits évoluent et c'est dans les couleurs de l'Inde, les parfums de cuisine, le soleil et la pluie de la mousson, les travaux des champs et les livres subversifs que se jouera le destin d'une femme attachante et ouverte au changement.
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