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Citations de Kate Braverman (87)


Elle resta un moment assise dans sa voiture. Le ciel semblait étrangement bleu, comme esquissé dans la teinte du radium ou de substances narcotiques. Ou bleu de Chine, peut-être. Était-ce une couleur? Le bleu de la mer de Chine? Le bleu du Vietnam. Quand il évoquait l'Asie, elle imaginait ce bleu, embrasé par une fièvre ancestrale, des ponts en ruines, la récolte engloutie dans des flammes bleues.
(Tu veux que j'te raconte le Mékong ?)
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J'ai douze ans et je suis dans le séjour, chez Roxanne Cohen. Je sais qu'il est risqué de se trouver dans la même pièce qu'eux. Il y a quelque chose d'affreusement défectueux chez ces pères. Ils ont cicatrices et des tubes. Ils sont difformes et couverts de bandages, brisés. On leur a enlevé les cordes vocales. Leur squelette s'effondre. Ils ne peuvent pas marcher, ne peuvent pas respirer, ne peuvent pas se laver seuls. Et les mères sont absentes. Nous avons appris à traîner le plus longtemps possible dehors. Nous jouons sans bruit dans les halls et les buanderies le long de l'allée principale. Parfois on se faufile dans un garage resté ouvert. Sur le sol en ciment nous jouons aux osselets et à la Barbie. Mais ce jour-là il fait trop froid. C'est sans doute l'hiver. Il pleut. Voilà pourquoi je suis chez Roxanne Cohen, dans leur salle de séjour. Les persiennes lacèrent l'air, gris et austère. La lumière est allumée.
(Dire ce qui est)
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Bien sûr, les choses qu'on brûle le plus de dire, altérer, atténuer, ces mots qui pourraient bel et bien changer le cours de nos vies ou les orbites mêmes de nos univers sont ceux que nous sommes incapables de prononcer, ni sur le coup, ni après coup, ni jamais. Ma mère m'aimait.
(Bleu éperdument)
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Joan sait comment Pete a occupé sa journée, lui. Le matin, il est parti faire de la plongée dans les parages de Shipwreck Beach. Il a pris des photos sous-marines. Puis il a exploré les rochers en quête de coquillages. Après quoi, il a fait cent longueurs dans la piscine de l'hôtel. C'est sa façon de cartographier les lieux où il évolue. Il a besoin de prélever quelque chose de ce monde, ne serait-ce qu'une photo ou une minuscule troque. il a besoin de sentir qu'il possède le paysage, au sens propre. S'il se met à nager, il faut absolument qu'il compte les longueurs. C'est à l'aune de ses exigences de précision et de qualité qu'il doit décrypter le visage bleu de l'eau.
(Moments décisifs)
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Il y a un bruit sec non identifié puis les lumières s’éteignent. Plus d’électricité pendant six jours. Et plus de bois de chauffage. Elle reste assise, seule, dans le noir.
Erica pense aux vies des poètes américains de ce siècle. Ils sautent depuis des ponts et des navires. C’est un mois de janvier élastique, un mois de janvier tissé d’inventions dissolues, de deuils perpétuels et d’amulettes. Les poètes enfoncent leurs têtes dans les fours. Attirés qu’ils sont par le pouls de la flamme bleue. Leurs crânes sont des plazas de chagrin et de pourriture. Ils ont au fond des yeux des entrepôts et des jetées. Il y a le déchirement atroce du coeur au moment de partir. Puis ils s’enquillent du monoxyde de carbone par la bouche. N’ont de cesse de tomber malades sous l’évangile fielleux de la lune. C’est une saison de crimes. Ils portent leurs pathologies comme on porte des guirlandes, des colliers de fleurs de frangipanier. Ils tournent en rond dans les centres commerciaux. Ils sont en quête de quelque chose d’inéluctable et n’ont jamais la moindre certitude. Alors ils font de leurs enfants des orphelins. (« Blues d’hiver »)
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Il y avait chez Gerald quelque chose d'inachevé. Plus tard, je le verrais comme le produit d'une fabrique d'astronautes androïdes. Non pas qu'il ait ressemblé à un astronaute. Mais plus exactement parce qu'il semblait en être le reflet. Il avait l'étoffe d'un modèle réduit. Il était comme ces gadgets aux détails parfaits mais non-fonctionnels, attachés aux ponts des bateaux en plastique, ces mitraillettes miniatures collées aux maquettes d'avion. D'apparence parfaite, mais rien qui marchait, rien.
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Elle tente d’élucider pourquoi tant de poètes américains se sont auto-détruits et ce que cela révèle de notre société. Elle a choisi Hart Crane, Anne Sexton et Sylvia Plath comme exemples. Entre-temps, elle doit mélanger de la farine et de l’eau afin d’obtenir une pâte pour les collages de Flora, des photographies découpées dans des revues que la petite plaque ensuite sur du papier gris cartonné. Entre-temps, Erica doit changer sa fille, trouver un chandail, une deuxième et une troisième paires de chaussettes montantes. Elle doit lui brosser les cheveux et les dents, aussi.
Erica songe à Hart Crane sautant d’un navire au large de Cuba. Elle voudrait soudain s’agenouiller et prier pour les poètes. Elle imagine leurs visages immaculés ravagés, des colliers de lunes mises à sac, des chicots noirs en guise de dents. Les poètes, ces collections de croissants de lune et de bandages inutilisés, d’images confuses et d’adieux éprouvants. Qui portent des camées vénéneux. Qu’accompagne la prophétie de ponts et de trains lointains.
Flora lui tire la manche. Lui demande de changer les habits de sa Barbie. Erica s’échine à glisser le bras de la poupée dans le vêtement miniature. Puis Flora veut de la glace. Erica lui dit d’aller la chercher toute seule.
— Je suis trop petite pour l’attraper, explique Flora.
Elle reste patiente.
— Prends une chaise, crie Erica. Utilise tes deux mains.
Elle n’arrête pas de dire à Flora d’utiliser ses deux mains. Possible que la symétrie ne soit pas un phénomène naturel. Qu’elle relève, somme toute, de l’acquis.
— Je ne peux pas, concède Flora. Je ne peux pas, c’est tout.
Elle a l’air surprise et apeurée. Elle se met à pleurer.
C’est plus tard, bien après la crème glacée. Erica boit de la vodka russe pure. Elle soupire. Elle se dit souvent que le seul moyen de se réfréner serait qu’on la capture et qu’on lui couse la bouche. Quatre mois plus tard, quand elle apprend que le réacteur nucléaire de Tchernobyl a fondu, son premier réflexe est d’écumer les magasins de Cotati pour se constituer un stock de vodka russe. Juste au cas où la contamination de l’eau ou de l’air en Russie aurait une incidence sur les exportations d’alcool. Juste au cas où ils cesseraient d’en produire. (« Blues d’hiver »)
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Entrais-je le matin dans la cuisine, vêtue de mon uniforme rassurant, c’était pour trouver ma mère plantée près du four, en robe de chambre, l’air ailleurs, fumant cigarette sur cigarette. Des plateaux de cookies refroidissaient sur le plan de travail. En général, il n’était pas rare qu’elle passe la nuit à en préparer, juste avant de céder à nouveau à la tentation de boire. Et durant des semaines, voire des mois, c’en était fini des cookies. Ma mère était occupée à picoler, la porte de sa chambre verrouillée, une bouteille de vodka sur sa table de chevet. La radio diffusait les Rolling Stones ou les Eagles.
Puis, tout à coup, les cookies réapparaissaient par plateaux entiers ou enveloppés dans du papier aluminium et empilés. Elle reprenait les réunions et observait les trois premières étapes. Elle admettait avoir perdu la maîtrise de sa vie. Elle priait pour qu’une puissance supérieure à sa personne lui rende la raison. La troisième étape lui donnait du fil à retordre, car il lui fallait confier sa volonté et sa vie aux soins de Dieu tel qu’elle le concevait. L’ennui, c’est que ma mère ne concevait point Dieu. (« Bleu éperdument »)
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Francine me voit toujours comme cette gamine de six ans, pâlotte et grassouillette. A dix ans, j'étais une guimauve, blanche et pâteuse, déjà presque aussi grande qu'aujourd'hui, effarouchée pour un rien. Je n'acceptais rien facilement. Le ciel n'était jamais une simple question d'air, d'espace ou de couleur. La pointe des étoiles brûlait forcément. Ma peau semblait porter les stigmates permanents de mauvais traitement d'un midi blanc ankylosé ou d'une nuit noir comme une mer de rats. Les étés me blessaient, trop jaunes et brûlants, incandescents et insensibles. Les hivers étaient cruellement courts, pointes cinglantes et brèves sur des pelouses roussies poussant des lis noires aux grandes bouches blanches béantes et édentées.
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Elles marchent dans le noir. Soudain Annabell s'interroge:
- Qu'est-ce que tu regardes?
- Le mensonge de la nuit, répond Diana. La vérité de la nuit.
- Et c'est où?
Annabell la fixe des yeux, la sonde. Diana désigne du doigt un endroit. Annabell suit la direction du bras.
- Près de la poubelle? Ou de l'arbre? demanda-t-elle.
Diana passe en revue les options qui s'offrent à elle.
- Un peu à gauche de l'arbre, finit-elle par préciser.
Annabell scrute l'obscurité comme s'il en allait de sa vie.
- Ah oui, dit-elle, gonflée d'enthousiasme. Je le vois.
- C'est vrai?
Diana ne sourit pas.
- Tu es un enfant hors du commun, Annabell, dit-elle au bout d'un moment.
(Divination des ruines)
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- Qu'est-ce que ça représente huit ans, au juste?
Diana était curieuse d'en savoir plus.
- Je sais lire, donc je ne me sens jamais seule. C'est toi qui m'as dit ça, tu te souviens? Un enfant qui sait lire n'est jamais seul. Je sais compter. Je connais l'orthographe. Je sais écrire mes propres histoires. Je vais peut-être commencer un roman dans pas longtemps. Et je suis plus mâture aujourd'hui. Et bien plus raffinée. Je comprends les comportements. Et j'ai une capacité d'attention phénoménale.
(Divination des ruines)
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Puis Beverly Hills nous a tendu ses bras verts, un vert propret et ordonné par contraste avec la densité excessive dans laquelle la jungle nous avait attirées. Il flottait dans l’air une impression de certitude et de fiabilité, à l’image de ce berceau dont, comme je le soupçonnais déjà, on m’avait plus ou moins privée. Je discute avec ma grand-mère sur la terrasse en brique près de la piscine carrelée de vert. Le jardinier joue du sécateur et de la tondeuse. Je nage avec Dominique. Je ne vois pas ma mère. Elle n’aime pas nager, elle n’aime pas le soleil. Dominique et moi sommes hâlées, des perles d’eau chlorée scintillent sur notre peau. Ma mère a choisi de rester en retrait dans un coin du jardin, à l’ombre. Elle scrute les oiseaux de paradis qui pointent le bout de leur tête orange et violette entre les bougainvillées. Elle est dénuée de toute expression. Carnet sur les genoux, stylo en main, elle n’écrit pourtant rien. Les pages sont vierges. Cette abondance de blanc ne présage rien de bon et je le sens. Bizarrement, j’ai peur que ça me retombe dessus, mais non. (« Bleu éperdument »)
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Suzanne Cooper descend Wilshire Boulevard en voiture pour traverser Beverly Hills, et la ville n’est plus celle qu’elle connaît. C’est le début du mois de décembre. Du jour au lendemain, on a enrubanné de rouge les lampadaires, maculé de neige artificielle et de faux givre les vitrines et saturé les rues de cohortes de pins massacrés, décorés, livrés en pâture. On dirait que la terre s’est délestée de l’ordinaire pour révéler au grand jour son âme païenne. Ou peut-être le monde a-t-il cédé à la folie sans crier gare, décrète-t-elle, et, telle une forêt en sang au clair de lune, cédé au rouge criard, au vert et au gris argent. Un paysage salement esquinté, à la végétation corrompue. (« Lumière temporaire »)
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Jamais l’homme primitif ne pourrait se soumettre à l’hôpital. Un homme primitif insisterait pour être entouré de ses objets les plus magiques. Il y aurait des prières et des chants collectifs, un souffle commun entretenu. Des feux de camps pour flamboyer dans l’obscurité, les étincelles des bûches de cèdres, l’air hérissé de rouge dans le noir, sang et fumée. Il y aurait des amulettes, des charmes, des totems. Les masques seraient repeints. Les calebasses à percussions, sorties de la hutte du guérisseur. Il y aurait des danses, des peintures de sable, des reconstitutions chantées des victoires de la tribu sur le mal, des morts aléatoires et des naissances inexpliquées, une sorte de tintement singulier.
Le guérisseur implorerait la terre. Et la terre répondrait. Les os sacrés de tous les sages décédés rongeraient la nuit noire et rouge et soulèveraient la poussière des tombes fantasmagoriques. Le rêve s’y plierait et le squelette articulerait de vrais mots d’une bouche aux lèvres et à la langue réincarnées.
L’hôpital était trop vide et uniforme. C’était un espace dénudé, une antichambre de la mort. Ici, les shamans revêtaient des costumes particuliers, masques blancs et blouses blanches. Ils maintenaient des rituels antiseptiques. Communiquaient en un dialecte privé ancestral. À leur façon appauvrie, ils s’efforçaient de préserver le mystère. Ils adhéraient à des formes ancestrales, mais vidées de leur substance, de leurs relations aux pouvoirs impénétrables.
Les docteurs portaient des stéthoscopes autour du cou et communiaient avec des machines, mais ce n’était pas suffisant, pas tout à fait. Je voulais des cornes d’antilopes sur leurs têtes, des percussions et des tambours. Je voulais une bénédiction tonitruante et prodigieuse, des sels magiques, de la fumée colorée, des genoux sur la poussière, des étoiles guidant les prières.
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Nouvelle sonnerie. Los Angeles est la ville du dieu téléphone. Tout le monde est pendu à son téléphone parce que tout le monde passe son temps à faire, défaire, puis refaire ses affaires. Tout le monde est pendu au téléphone parce qu'ici, dans la Cité des Anges, où les élus se sont élevés, on se retrouve souvent juché au sommet d'une falaise, d'un canyon ou d'une colline, seul, absolument seul.
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Que suis-je en train de faire? Et la voix à l'intérieur de moi a répondu. Tu es en train d'attendre, ma petite. C'est ce que tu es en train de faire. Attendre. Tu n'as toujours pas compris? Los Angeles est la grande salle d'attente du monde. Attendre d'être découverte. Attendre ton chèque de sécurité sociale. Attendre le retour du cancer. Attendre la faille, le tremblement de terre. Attendre les mots blancs et cassants annoncer que l'homme que tu appelles ton père est mort. Attendre avec ta petite vie qui s'écoule dans la brume grise d'un après-midi chaud et blanc.
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J'avais des idées noires, je caressais les démons dans l'obscurité de mes neuf ans, scellant des pactes et tournoyant dans le sommeil tout en récitant les listes sans fin de mes ressentiments. J'étais incapable de pardonner. Sournoise, j'écoutais aux portes et me renfrognais face à l'appareil photo que ma mère pointait sur moi, m'assurant que jamais elle n'oublierait, et que plus tard, en fouillant dans ses tiroirs, elle découvrirait une petite fille qui la fixait, lèvres déformées, moue hargneuse. J'étais indifférente, adepte du refus systématique, ma bouche dessinait des "non" d'acier tandis que j'emmagasinais les cicatrices invisibles d'un air déchiré par les claquements de porte. J'errais, seule, et pratiquais l'abandon dans des parcs aux collines basses et asséchées. J'étais celle qui portait son enfance comme une maladie orpheline, déjà lassée des contes de fées, celle à qui, déjà, il ne fallait pas en raconter. J'étais celle qui avait de bonnes notes et des secrets, celle qui se déplaçait lentement, celle qui disait non et le pensait. J'étais froide, enfermée, je refusais d'apprendre à faire du charme ou à quémander. J'étais celle qui tissait des toiles d'araignée et rendait la nuit contagieuse.
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Je guette les signes avant-coureurs de l'effondrement d'une des mères.
J'imagine ce moment où la mère jusqu'alors normale
trébuche d'un coup, s'affale par terre sur Sepulveda Boulevard,
fracassée comme une vieille carne bonne pour l’équarrissage.

Je suis debout dans l'air bleu clair indifférent,
moi, la fille d'une mère,
attendant de disparaître à mon tour.
Aujourd'hui, peut-être.
Le vent du large m'emportera.
Je suis debout, sur le qui-vive et le trottoir,
les yeux clos.

Je suis prête.

(Dire ce qui est)
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Et plus loin coulent des fleuves verts
embrasés par le blanc des flammes à bord des bateaux.
Il y a des ports où les fleuves déversent leurs caravanes
de lumière temporaire.

Et quelque part, en cet endroit au-dessus de nos têtes
vers où s'élèvent les prières perpétuelles des hommes,
des comètes bouleversent le néant
et des juxtapositions inexplicables inspirent les ténèbres
jusqu'à en faire des formes de naissance.

(Lumière temporaire)
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Nous sommes habituées au rouge.
Nous sommes habituées à ce qu'évoque le rouge,
les gyrophares des voitures de police, les sirènes et le sang.

Ce rouge nous est familier,
une substance que nos corps absorbent d'emblée,
avec une tendresse qui relève de l'intime.

(Dire ce qui est)
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