Kate Colquhoun - le chapeau de M.
Briggs .
A l'occasion du Salon du Livre de Paris 2012,
Kate Colquhoun vous présente son ouvrage "Le chapeau de M.
Briggs, récit sensationnel du premier meurtre commis à bord d'un train anglais" aux éditions Bourgois.http://www.mollat.com/livres/kate-colquhoun-chapeau-briggs-9782267022865.htmlNotes de Musique : Taiko Les tambours de Tokyo - 8 - Sukeroku Bayashi
"Si ce meurtre s'avérait une effroyable énigme, s'il menaçait de demeurer irrésolu, alors la vie imitait l'art."
"Un tel fait risquait de mettre extrêmement mal à l'aise tant les hommes politiques et la police que la classe moyenne, var les foules étaient volages : parfois bruyantes, bien que pacifiques dans leur soif de "distractions" publiques, mais parfois aussi déchaînées, agressives et meurtrières."
"Le journal suggérait avec force que le mal pouvait s'infiltrer dans la réalité diurne aussi irrésistiblement que les brumes du soir."
"Les chapeaux, soutenait-il aux jurés, racontent toute l'histoire."
"La société désirait à la fois protéger les femmes et les forcer à satisfaire des attentes morales strictes qui ne s'appliquaient pas de la même façon aux hommes."
p.292
Les femmes s’avéraient au nombre de ses détracteurs les plus inflexibles et les plus acerbes. Il semblait largement admis que des pulsions « contre nature » et une sexualité « scandaleuse » allaient de pair avec le meurtre prémédité et violent.
Rien n’est plus innocent en ce monde […] mais la couleur n’est pas une protection. Car sur la table de ce malheureux – hanté par l’arsenic – est posé un papier tue-mouches brun. […] Le spectacle d’une hécatombe de mouches est particulièrement séduisant pour l’enfant qui se tient à côté ; et comme ce papier tue-mouches est agréablement aromatisé grâce à une essence sucrée et amère, la nature enfantine sera fortement tentée de sucer ledit papier […] [qui] contient […] [une quantité d’arsenic] amplement suffisante pour empoisonner toute une famille.
Les médecins savaient que le problème de l’arsenic était qu’il ne se révélait pas au goût ni à l’odeur, qu’il était fatal à des doses relativement minuscules et que, même si l’on reconnaissait bien ses symptômes, on les confondait souvent avec les formes les plus aiguës d’intoxication alimentaire ou de dysenterie. Tout cela rendait ce poison extrêmement difficile à identifier, accroissait sa réputation d’arme sournoise et entretenait la peur largement répandue qu’il se retrouve administré soit par accident, soit à dessein.
En plus de favoriser le sommeil, le champagne avait la réputation d’être excellent pour la digestion, apaisant pour les hypocondriaques et même capable de faire cesser les vomissements.
"Son oeil tuméfié lui faisait mal, mais comme frapper son épouse était tacitement accepté si ce geste résultait d'une "exaspération" dont elle était la cause et qu'il n'allait pas trop loin, on ne ferait pas grand cas de son visage."
p.74