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Citation de veronique55


Conte l’oiseau enchanté d’eliza Makepeace
Il était une fois en des temps très reculés où régnait la magie une règne dont le rêve ardent était d’avoir un enfant. Elle était malheureuse car le roi qui partait souvent au loin, la laissait souvent seule dans son grand château sans autre occupation que ressasser sa solitude et se demander pourquoi alors qu’elle l’aimait tant, il supportait d’être si fréquemment et si souvent séparé d’elle.
Or bien des années plus tôt, le roi avait usurpé son trône à celle qui en avait hérité De droit, la reine des fées et le beau pays des fées, si paisible, était devenu du jour au lendemain une terre désolée où la magie ne s’épanouissait plus et d’où le rire était banni. Le roi était si courroucé qu’il décida de capturer la reine des fées et de la contraindre à revenir au royaume. On prépara tout spécialement une cage dorée, car le roi prévoyait de l’emprisonner. Afin qu’elle lui prodigue sa magie pour son seul plaisir.
Par un jour d’hiver, comme le roi était une nouvelle fois absent, la reine cousait près de la fenêtre ouverte, laissant de temps en temps courir son regard sur la terre alourdie de neige. Elle pleurait,car la tristesse des mois d’hiver avait le don d’accentuer sa solitude. En contemplant le paysage stérile, elle pensa à son ventre, qui l’était tout autant: en effet il restait vide malgré son vif désir que lui vienne un enfant.
- Oh Comme je voudrais avoir une jolie petite fille au cœur pur et vrai et aux yeux qui jamais ne s’emplissent de larmes ! Alors je ne serais plus seule.
L’hiver passa, le monde s’éveilla peu à peu. Les oiseaux revinrent et se mirent à confectionner leur nid, on vit à nouveaux des biches paître à la lisière des champs et des bois, des bourgeons éclore sur les branches. Lorsque avec le printemps les alouettes prirent leur essor dans le ciel, la reine constata avec surprise que sa jupe la serrait à la taille, elle comprit qu’elle attendait un enfant. Or le roi n’était pas revenu de l’hiver, elle sût donc qu’en fée avait dû l’entendre pleurer de loin et user de sa magie pour exaucer son vœu.
Le ventre de la reine s’arrondissait toujours puis l’hiver revint et le soir de Noël comme la neige tombait sur le pays, elle éprouva les premières douleurs de l’enfantement le travail dura toute la soirée et au dernier coup de minuit la petite fille était née et la reine put enfin contempler son visage. Dire que cette belle enfant à la peau d’une blancheur sans défaut aux cheveux noirs et aux lèvres rouges comme un buisson de rose était tout à elle !
- Rosalinde, déclara la reine. Je l’appellerai Rosalinde. La reine se prit instantanément de passion pour la princesse Rosalinde, refusant de la quitter des yeux. La solitude l’avait rendue amère, l’amertume l’avait rendue égoïste et l’égoïsme l’avait rendue soupçonneuse. Elle refusait à chaque instant qu’on ne lui enlève son enfant. Elle est mienne songeait-elle, elle est mon salut aussi je dois la garder pour moi seule.
Au matin du baptême de la princesse, on pria les femmes les plus sages du royaume de venir lui prodiguer leur bénédiction. Toute la journée sous le regard vigilant de la reine, des vœux de grâce, de prudence et de discrètement plurent sur la tête de la petite. Enfin, lorsque la nuit s’insinua peu à peu dans le royaume, la reine souhaita le bonsoir aux invités. Elle ne se détourna qu’un bref instant, mais quand son regard se reporta sur l’enfant elle vit qu’une des dames était toujours là. Une invitée venue de loin, à en juger par sa longue cape, était debout près du berceau.
- Il est tard, gente dame, dit la reine. La princesse a reçu ses bénédictions il faut la laisser dormir à présent. La voyageuse repoussa alors sa capuche et la reine laissa échapper un hoquet de stupeur, car le visage qu’elle decouvrit n’était point celui d’une docte femme mais d’une vieille édentée.
- J’apporte un message de la reine des fées fit la vielle. Cette petite est des nôtre, elle doit repartir avec moi.
- Non ! cria la reine en se ruant sur le berceau. C’est ma fille. Cette précieuse enfant est à moi.
- Á toi ? railla l’aïeule avant de pousser un horrible caquéttement qui incita la reine à reculer d’un pas épouvantée. À toi cette ravissante enfant! Elle t’a pappartenu aussi longtemps que nous l’avons voulu, voilà tout. Au fond de ton cœur tu as toujours su qu’elle etait née d’un peu de poudre magiqu, et bien le jour est venu de la restituer.
Alors la reine fondit en larmes car le message de la vieille exprimait tout ce qu’elle avait toujours redouté.
- Je ne puis y renoncer dit-elle. Ayez pitié de moi l’aïeule laisser la moi encore.
Or la vieille était rouée. A ces mots, un grand sourire s’épanouit sur son visage.
- Je te laisse le choix. Laisse la partir aujourd’hui et elle mènera une longue et heureuse vie au côté de la reine des fées.
- Sinon ?
- Sinon, tu peux la garder, mais uniquement jusqu’au matin de son dix-huitième anniversaire. Ce jour-là son véritable destin s’accomplira et elle te quittera à jamais. Reflechis bien car plus elle restera à tes côtés plus ton amour s’épanouira
- Je n’ai nul besoin de réfléchir répliqua la reine. Je choisis la seconde solution.
- Alors elle est à toi ... mais seulement jusqu’au matin de son dix-huitième anniversaire !
À cet instant précis le bébé se mit à pleurer pour la première fois. La reine se pencha pour la prendre dans ses bras et lorsqu’elle se retourna la vieille avait disparu.
En grandissant, la princesse devint une très jolie petite fille pleine de joie et de lumière qui déridait tous ceux qu’elle rencontrait et ce dans tout le pays. A l’exception toutefois de la reine elle-même, trop dévorée par la peur pour profiter pleinement de son enfant. Quand la petite chantait, la reine ne l’entendait pas, quand elle dansait elle ne la voyait pas, pas plus qu’elle ressentait d’élan lorsqu’elle lui tendait les bras, tant elle était occupée à calculer le temps qu’il restait avant qu’on ne la lui enlève.
A mesure que les ans passaient, la reine craignait de plus en plus la sombre et glaciale perspective de la date maudite. Sa bouche ne sût bientôt plus sourire et son front se creusa de rides. Sur ce, une nuit, la vieille lui apparut en rêve.
- Ta fille à presque dix ans . N’oublie pas que son destin sera scellé le jour de son dix-huitième anniversaire.
- J’ai changé d’avis, dit la reine. Je ne peux ni ne veux la laisser partir.
- Tu as pourtant promis, et cette promesse, tu dois l’honorer.
Le lendemain matin, après s’être assurée que la princesse était sous bonne garde, la reine revêtît son habit de cavaliere et fit seller son cheval. La magie avait été bannie du château, mais il restait un unique lieu où l’on pouvait encore recourir aux charmes et aux sorts. Dans une grotte obscure au bord de la mer enchantée vivait une fée qui n’était ni bonne ni méchante. Punie par la reine des fées pour avoir fait usage de la magie, elle s’était réfugiée là tandis que le petit peuple magique fuyait le royaume. La reine savait qu’il n’était pas sans risque de quémander son aide, mais elle était son seul espoir.
Elle chevaucha trois jours et trois nuits quand elle atteignit la grotte, elle trouva la fée qui l’attendait.
- Entrez dit la fée. Et révélez moi l’objet de votre quête.
La reine lui conta l'histoire de l’aïeule qui avait juré de revenir chercher la princesse pour son dix-huitième anniversaire, la fée l’écouta puis elle hocha pensivement la tête. Enfin, elle déclara :
- Je ne saurais conjurer le sort lancé par l’aïeule mais peut-être puis-je tout de même vous aider.
- Je vous l’ordonne
- Je dois cependant vous prévenir, votre majesté : quand vous saurez ce que je propose, vous ne me remercierez peut-être pas.
Alors la fée se pencha à l’oreille de la reine et lui souffla quelques mots.
La souveraine n’eut pas un instant d’hésitation : tout était préférable à la perte de son enfant.
- Il faut que cela soit.
- Les désirs de votre majesté sont des ordres, acquiesça la fée en lui tendant une potion. Donnez en trois gouttes tous les soirs à la princesse. Tout se passera comme je vous l’ai dit. La vieille ne viendra plus vous importuner, car désormais seul pourra s’accomplir le vrai destin de la princesse.
La reine se hâta de rentrer au château, le cœur léger pour la première fois depuis le baptême de sa fille. Trois soirs durant, elle déposa subrepticement trois gouttes de potion dans le verre de lait de sa fille. Le troisième soir, la princesse s’étrangla en buvant, tomba de sa chaise et se transforma en magnifique oiseau, conformément aux prédictions de la fée. Comme l’oiseau voletait dans la piece, la reine fit apporter la cage dorée qui attendait dans les appartements du roi. On y fit entrer l’oiseau, on referma la porte d’or, et la reine poussa un soupir de soulagement. Car le roi avait fait preuve d’ingéniosité : une fois close, jamais la cage ne pouvait s’ouvrir.
- Te voila sauvée ma jolie dit la reine. Tu ne risques plus rien à présent, et personne ne t’enlèvera à moi.
Sur ces mots elle suspendit la cage à un crochet dans la plus haute chambre de la tour.
Mais voilà que tout à coup, aux quatre coins du royaume, la lumière s’évanouit ! Les habitants furent plongés dans un éternel hiver qui fit dépérir champs et récoltes et rendit la terre inféconde. La seule chose qui retînt le peuple de sombrer dans le désespoir était le chant de la princesse-oiseau aussi beau que triste qui échappait par la fenêtre pour se répandre sur la terre stérile.
Le temps passa, comme le veut sa nature, et des princes de s Mus par la cupidité, affluèrent des quatre coins cardinaux pour libérer la princesse : on racontait que le royaume infertile abritait une cage d’or si précieuse que, par comparaison leur propre fortune n’était rien, et que celle-ci renfermait un oiseau captif au chant si beau que du ciel il faisait choir des pièces d’or. Malheureusement, on ajoutait que quiconque tentait d’ouvrir la cage mourait aussitôt, la reine qu
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