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Citation de missmolko1


La pluie s'était enfin arrêtée. Sous nos pas, le sol produisait un bruit de succion alors que nous traversions le gazon détrempé. Un pigeon ramier faisait bruire des branches, et bien qu'on ne fût qu'au milieu de la matinée, l'ombre enveloppait le jardin. Nous suivîmes le chemin central qui descendait en pente douce vers le petit embarcadère sur la Tamise. Dans le ciel, des mouettes lançaient leur rire saccadé en poursuivant les bateaux de pêche au hareng qui remontaient jusqu'à Westminster. Un martin-pêcheur, dérangé par ce vacarme, s'envola de son nid sur la berge dans un éclair irisé vert et bleu. Des algues aux doigts brunâtres souffletaient la rive, et le fleuve lui-même, luisait tel du métal poli sous un rai de soleil délavé qui, soudain, perçait les nuages.
Le jardin était surtout planté pour l'agrément. Nous ne vîmes ni parterre d'aromates ou de simples, à des fins culinaires ou médicinales, ni potager. Cette maisonnée était assez aisée pour acheter les produits les meilleurs et les plus frais aux marchands qui chaque jour les apportaient à Londres dans leurs charrettes; ces produits avaient poussé dans les champs de Paddington, arrosés par les sources cristallines et les clairs ruisseaux. L'herbe, de chaque côté du chemin, était constellée de pervenches et de pâquerettes. Outre les lis et les giroflées, les rosiers, déjà en fleur, ravissaient par leurs couleurs : le rouge de la Rosa gallica, le blanc de la Rosa alba, le rose tendre du rosier de Damas au suave parfum. Penché au bord de l'onde, un saule pleureur laissait tomber ses branches vers le courant.
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