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Critiques de Katherine Arden (547)
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L'Ours et le Rossignol

Le titre d'abord, certaines critiques ensuite dont, et surtout celle d'Oliv, m'ont dirigé vers cette lecture, il y a des signes parfois qui font que l'on sait qu'on finira par lire un livre, et puis disons le, j'ai aussi trouvé la couverture vraiment belle.

Je m'attendais à de la littérature "fantasy", et j'ai été surpris de lire en fait un conte fantastique inspiré du folklore et de la mythologie slave, en cela je vais faire confiance à Oliv.

J'ai beaucoup apprécié cette ambiance Russe médiévale, les gens du peuple, les humbles, superstitieux par nature vont être majoritairement représentés dans cette histoire qui s'apparente donc à un conte.

Le poids, le carcan devrais-je dire, de la religion est mis en relief, en opposition avec ce qui va faire la trame principale de l'histoire, à savoir le monde invisible des esprits.

Vous apprendrez un peu de russe, l'auteur utilisant beaucoup de termes à bon escient, ce qui va donner une touche dépaysante très agréable, vous saurez ce qu'est un "domovoï" ;) (un lexique est proposé en fin de livre).

C'est une histoire qui va nous instruire à différents niveaux, sur les plans culturels, mythologiques et historiques, même si l'auteur admet dans ses notes avoir pris quelques libertés sur ce point.

Pour conclure j'ai bien aimé, et ce, même si je pense que cette histoire pourrait être classée en littérature jeunesse car l'héroïne est bien jeune ma foi, il lui arrive beaucoup de misères aussi.

Un livre facile à lire, plutôt très soft en terme de violence, à noter l'absence de guerrier invincible et impitoyable, ici la subtilité et l'imagination triomphent ;)
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L'Ours et le Rossignol

Je ne connais strictement rien à l'histoire de la Russie sauf sur la période du XXe siècle dans les limites de ce que j'ai appris à l'école donc autant dire très peu de chose. le folklore Russe m'est lui aussi tout aussi inconnu. C'est donc avec beaucoup de curiosité que je me suis plongé dans ce premier tome qui me faisait de l'oeil depuis un moment maintenant notamment grâce à sa très belle couverture.



Cette lecture fut une belle découverte, je me suis laissé tranquillement porter par l'histoire qui se met doucement en place. Durant tout une première partie je me demandais vers quel horizon l'auteure allait nous emmener, le début de l'intrigue est lent, nous découvrons la vie d'une famille dans un village de Russie à l'orée d'une forêt, une vie rude, rural dans le froid et la neige mais heureusement les esprits protecteurs du foyer sont la et fournissent leur aide profitant des offrandes que lui fait la famille. La petite Vassia, dont la mère est morte quelques heures après la naissance à la capacité de voir ces derniers, on suit cette dernière grandir tandis qu'une menace se rapproche mettant en péril la vie de toute ce village. L'ambiance devient de plus en plus sombre au fil de la lecture alors que l'étau se resserre sur la famille, que le danger grandit. La jeune fille fera grâce à ses dons de son mieux pour protéger les siens et ne manquera pas de courage pour ce faire.



J'ai beaucoup apprécié la découverte de tout ce folklore Russe, la découverte de conte tel que celui de Morozko, la montée en puissance de l'intrigue avec cette ambiance de plus en plus sombre, dramatique qui se met en place lors de la lecture jusqu'à une fin de tome que j'ai trouvé plutôt réussi. J'ai trouvé les personnages très bien traités et tous très intéressants à suivre à commencer par Vassia qui est un personnage attachant, indépendant, prêt à tout pour protéger ses proches. Son père, dur mais plein d'amour pour sa fille qu'il ne veut pas voir grandir, la grand-mère Dounia qui tente le plus longtemps possible de préserver sa petite fille de tout ce monde invisible des dieux et des esprits. Les personnages du prêtes Konstantin ou encore Anna la belle-mère de Vassia sont eux aussi très intéressant et bien traité. La profonde terreur notamment ressentie par Anna qui a elle aussi la capacité de voir les esprits protecteurs et se croit folle explique toutes ses réactions lors de ce tome. Si le personnage est horrible envers Vassia tout au long de la lecture je l'ai trouvé aussi d'un côté très humain toutes ses actions étant fondé sur sa peur et le désir de protéger sa fille.



J'ai beaucoup aimé aussi l'utilisation par l'auteure de plusieurs mots Russes qui facilite l'immersion dans ce roman dépaysant et finalement toute l'ambiance générale qui se dégage de l'intrigue. Par ailleurs ce premier tome pourrait se suffire à lui-même avec un début et une vraie fin. Je suis du coup vraiment curieux de voir ce que proposera l'auteure par la suite et vais vite me pencher sur les deux autres tomes car la saison correspond à merveille je trouve pour lire cette trilogie.

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L'Hiver de la sorcière

De très loin le meilleur tome de la trilogie, le plus vivant et le plus abouti.

Plus de maturité dans le style qui évite les sautes de rythmes qui pouvaient caractériser les premiers tomes, et enfin maturité de l'héroïne qui nous donne un scénario plus cohérent et du coup résolument sombre et impitoyable.

Exit la gamine inconstante et bonjour à la jeune sorcière qui va devoir assumer l'héritage de sa lignée, les épreuves vous forgent le caractère et il faut dire que Vassia va être particulièrement gâtée...

Un univers complexe et retors, le monde invisible se révèle cruel et assez inquiétant, le monde des hommes n'est pas beaucoup plus accueillant, Vassia sera à rude école et devra apprendre vite.

Le rythme sera soutenu tout au long de ce récit épique et mouvementé, les contes de fées ne sont pas toujours ce que l'on s'imagine, pour ce qui me concerne c'est une trilogie de qualité brillamment conclue par ce dernier tome.
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La Fille dans la tour

"La fille dans la tour" reprend sans transition la suite du récit commencé dans "L'ours et le rossignol".

Vassia quitte les siens et se lance à la découverte du "vaste monde", cap au Sud !

On retrouve avec plaisir cette Russie médiévale avec ses us et coutumes, son folklore, ses expressions et son vocabulaire si particulier, le fantastique est omniprésent et l'on a plus que jamais la sensation d'évoluer dans un conte.

Sentiments étranges pour ce tome deux car je confirme mon impression que cette histoire est orientée "littérature jeunesse", notre jeune héroïne est assez naïve et parfois carrément horripilante, ajoutons effrontée et irréfléchie et nous avons là l'essentiel des défauts que l'on prête généralement à la jeunesse avant qu'elle ne passe ;)

En fait, je vais essayer de traduire ce qui m'aura un peu agacé, imaginez un Calimero qui ne se plaindrait jamais, je m'interdis de spolier, mais il y a de ça...

La première moitié du récit manque un peu de rythme voire d'intérêt, c'est tantôt gentillet et sans réel suspense, par contre (et heureusement), il y a un vrai changement de braquet dans la seconde partie où cela devient assez sombre et brutal et ce, sans préavis, les événements prennent une densité assez exceptionnelle, c'est... assez spectaculaire !

A l'arrivée c'est tout de même encore un bon moment de lecture qui me fait envisager le troisième tome avec optimisme et envie.
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L'Ours et le Rossignol

Avant de lire "L'Ours et le Rossignol", j'étais partagé entre des sentiments contradictoires. D'une part, une certaine impatience à l'idée de découvrir un roman se déroulant dans un contexte russe médiéval (sachant que, si l'on s'en tient aux romans disponibles en langue française, les auteurs s'y étant aventurés doivent pouvoir se compter sur les doigts d'une main). D'autre part, mon instinct de lecteur aguerri avait fait se déclencher plusieurs alarmes : un premier roman d'une jeune auteure américaine, une héroïne adolescente au caractère rebelle, le premier tome d'une trilogie... Quelques critiques rassurantes de blogueurs en qui j'ai toute confiance ont eu raison de mes hésitations. En fin de compte, j'ai bien fait de me lancer dans l'aventure, et malgré mes réticences envers le format trilogie, je lirai certainement les prochains tomes lorsqu'ils seront parus.



D'une certaine manière, l'héroïne de "L'Ours et le Rossignol" est un personnage archétypal de conte russe : son prénom évoque à la fois la Princesse-Grenouille (Vassia est d'ailleurs comparée à une grenouille par ses frères et soeurs) et Vassilissa-la-très-belle qui, comme notre héroïne, est élevée par un père veuf et, lorsque celui-ci se remarie, se retrouve brimée par sa belle-mère. Katherine Arden a eu la bonne idée de donner à cette belle-mère un rôle un peu plus complexe que celui de simple méchante : comme Vassia, Anna a le don de voir les créatures surnaturelles qui demeurent invisibles au commun des mortels... sauf que, fervente chrétienne, elle rejette ces visions qu'elle assimile à des manifestations démoniaques, la faisant passer pour folle. Cette différence entre les deux femmes illustre l'ambivalence des esprits du paganisme russe qui, selon les circonstances, peuvent amener la paix et l'équilibre ou le chaos et la destruction. La roussalka et le liéchi, le vodianoï et le domovoï, Baba Yaga et Morozko... Tous apparaissent dans ces pages, en personne ou mentionnés au détour d'une histoire narrée devant le poêle. Ces figures traditionnelles des contes et du folklore russes sont tellement attendues qu'on se sentirait floué si elles étaient absentes ! En revanche, j'ai été plus surpris d'y rencontrer des personnages historiques : les grands-princes Ivan Ier et Ivan II de Moscou, saint Serge de Radonège, le futur Dimitri Donskoï... Autant d'éléments indiquant que nous sommes au milieu du 14ème siècle. À cette époque, la Russie était encore sous le joug mongol (les princes versaient un tribut au khan de la Horde d'Or) mais elle allait bientôt entamer le processus qui la mènerait à l'indépendance. Ce choix de placer l'intrigue dans un tel contexte m'a beaucoup plu, mais quitte à faire appel à de grands noms de l'histoire russe, j'aurais préféré que ceux-ci soient davantage exploités. Peut-être le seront-ils dans les tomes suivants ? J'imagine déjà une réécriture de la bataille de Koulikovo avec des créatures mythiques luttant aux côtés des Russes pour bouter les Tatars hors du pays !



Le roman a beau être vendu comme de la fantasy adulte, compte tenu de la jeunesse du personnage principal j'avais quelques appréhensions... Lesquelles n'avaient pas lieu d'être. La naïveté, la mièvrerie n'ont pas leur place dans cette Russie septentrionale, couverte de forêts impénétrables, où l'hiver semble ne jamais prendre fin et où les conditions de vie sont particulièrement rudes. Certes Vassia est rétive aux conventions, indépendante, en décalage avec les hommes et les autres femmes de son entourage, mais elle n'est pas l'une de ces trop nombreuses héroïnes de romans historiques affublées d'une mentalité d'Occidentale actuelle. En tant que petite-fille d'une femme-cygne et arrière-petite-fille du roi des mers, elle est liée au monde surnaturel, aux esprits de la forêt... On évite ainsi un anachronique discours féministe : si Vassia refuse de se voir imposer un mari, ce n'est pas tant parce que de telles pratiques sont injustes, mais parce qu'elle perdrait ainsi sa liberté d'aller et venir seule dans la nature, et qu'elle serait séparée de ces esprits qu'elle comprend mieux que quiconque. J'avoue néanmoins avoir frémi d'horreur en voyant Konstantin, le jeune et beau prêtre récemment arrivé au village, développer une attirance contrariée pour Vassia... Fort heureusement, la romance nous sera épargnée. Ouf !



Il n'y a pas grand-chose à dire sur le style d'écriture de Katherine Arden : ça manque peut-être un peu de personnalité, mais c'est tout à fait satisfaisant, d'autant plus qu'il s'agit d'un premier roman. D'ailleurs les quelques maladresses sur lesquelles j'ai buté m'ont paru relever de la traduction. Connaissant bien le sujet de la Russie médiévale, j'étais à l'affût d'éventuelles erreurs, approximations ou anachronismes, qui sont finalement rares[*]. On ne peut pas dire que j'ai dévoré ce roman, je l'ai lu assez lentement, petits bouts par petits bouts, mais j'étais à chaque fois impatient de reprendre ma lecture pour replonger dans l'ambiance si particulière de Lesnaïa Zemlia, ce petit village russe perdu dans la forêt. En fait, "L'Ours et le Rossignol" vaut plus pour son atmosphère que pour son intrigue. Pendant la majeure partie du récit (grosso modo, les deux premières parties sur les trois qu'il comporte), on suit l'évolution des différents personnages, Vassia en premier lieu, sans trop savoir où l'auteure compte nous amener. Tout s'éclaircit dans les derniers chapitres, qui laissent davantage de place à l'action, la menace latente est enfin identifiée et on frôle à cette occasion l'un des pires clichés de la fantasy : le réveil d'une force maléfique pluriséculaire... une affaire qui a le bon goût d'être promptement réglée. Comme il s'agit d'une trilogie, j'espère qu'on continuera sur cette lancée et qu'on ne tombera pas dans la facilité de la quête héroïque pour sauver le monde, menée par une jeune fille dotée de pouvoirs extraordinaires... Katherine Arden a su éviter cet écueil dans ce premier tome, je lui fais donc confiance pour la suite !



[*]

Marina est la fille d'Ivan Kalita, et Anna est la fille d'un des fils d'Ivan Kalita, pourtant il est dit que les deux femmes ont le même grand-père. La Horde mongole a accumulé des richesses au cours de trois siècles de pillages, alors qu'elle n'a pénétré en Russie qu'un siècle plus tôt. Il y a des moines à Kiev depuis cinq siècles, alors qu'en réalité le christianisme n'y a remplacé le paganisme que depuis trois siècles et demi. L'un des personnages est comparé à un ours de Sibérie, sauf que la Sibérie n'existe pas encore : les Russes n'exploreront et ne conquerront les régions au-delà de l'Oural que deux siècles plus tard.

Enfin, le travail d'Aurélien Police est toujours de qualité et cette couverture est esthétiquement très réussie, mais ça m'embête d'y reconnaître la cathédrale Saint-Basile alors que celle-ci sera bâtie au 16ème siècle et qu'elle ne prendra son aspect actuel que bien plus tard... C'est un peu comme si on illustrait un roman sur la guerre de Cent Ans avec la silhouette du château de Chambord. Mais comme c'est russe, ça va, personne n'y verra rien !
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L'Hiver de la sorcière

Peu de temps après ma lecture du tome 2, je n’ai pas tardé à craquer et à me procurer le tome 3 pour découvrir la suite et fin de cette trilogie. (J’aurais dû attendre un peu, France Loisir vient de sortir la trilogie en intégrale). Si la fin du tome 2 était explosive, que dire de ce dernier tome. C’est le meilleur de la trilogie, le plus adulte aussi. Cela est je pense ma meilleure lecture de fantasy cette année et le restera probablement, j'ai tout simplement eu pour cette trilogie un beau coup de cœur.



Si les autres tomes commençaient plutôt lentement ce n’est absolument pas le cas de ce dernier qui commence dès le début tambour battant et s’avère d’ailleurs particulièrement violent et plutôt triste. Le moins que l’on puisse dire c’est que Katherine Arden n’épargne pas le personnage de Vassia ni ses lecteurs et ceux tout au long de ce dernier tome.



Ce tome se révèle particulièrement addictif, extrêmement prenant du début à la fin il offre une fin de trilogie plus que réussie. Mélangeant toujours avec succès le folklore et l’histoire Russe, le tout conserve un charme et un dépaysement assuré. Dans ce tome le conflit entre les Rus’ et les Tartares bat son plein tandis que les tchiorti, les esprits du folklore russe eux aussi s’agitent bien décider à survivre et faire face aux saints hommes prêchant la chrétienté. Autant dire que les dangers seront nombreux pour Vassia au cours de ce tome naviguant tant bien que mal entre le monde des tchiorti et celui des hommes assumant plus que jamais son héritage et ses incroyables facultés.



La trilogie d’une nuit d’hiver fut vraiment un beau coup de cœur du premier au dernier tome. Ce fut une merveilleuse découverte avec un univers passionnant et des personnages vraiment intéressants que cela soit aussi bien celui de Vassia qui évolue tant entre le premier tome et le troisième, ses proches, Morozko ou encore le frère Konstantin.



C’est vraiment une excellente trilogie que je ne peux que recommander. Si une chose est sûre, c’est que je vais désormais guetter les prochaines publications adultes de l’auteure.

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La Fille dans la tour

J’avais vraiment passé un très agréable moment à la lecture du premier tome de cette trilogie mais je dois dire que ce tome deux à monter la barre encore un peu plus haut car j’ai tout simplement adoré ce dernier lu d’ailleurs sur 2 petites journées fin février.



Si le premier tome se passait presque exclusivement dans le village où est née Vassia et avait réussi à beaucoup me plaire grâce notamment à son ambiance et à la tension croissante qui montait au fil des pages, ce tome deux nous fait voyager et découvrir la Moscovie médiévale tout en continuant à nous faire découvrir le folklore russe. Tout en étant instructif par la présentation du contexte de l’époque, le tout est vraiment dépaysant et distrayant. Il se dégage du tout un véritable charme qui demeure en mémoire bien longtemps après la dernière page du roman terminée.



Dans ce tome, des brigands tartares incendient les villages, tuant bon nombre de paysans et kidnappant des enfants. Vassia va tomber sur eux et va avec l’aide de son cheval Soleveï sauver trois jeunes enfants capturés. Un choix qui va finir par entraîner celle-ci dans une course poursuite effréné jusqu’à croiser par hasard son frère Sacha en compagnie du prince Dimitri Ivanovitch. Une rencontre lors de laquelle elle va s’embourber dans un mensonge dangereux : se faire passer pour un garçon. Une situation dangereuse pour cette dernière notamment à la cour du grand-prince à Moscou où elle retrouve cependant sa sœur ainée Olga.



Comme dans le premier tome la tension monte de manière crescendo dans ce second tome avec un premier tiers qui bien qu’agréable à lire à tendance à s’éterniser un peu l’intrigue prenant du temps avant de réellement démarrer. Cependant une fois cela fait, que dire, on va de surprise en surprise. Les rebondissements sont nombreux et les pages se dévorent jusqu’à ce final que j’ai trouvé vraiment de toute beauté entre tensions dramatiques par la situation désastreuse sur lequel se tome fini, amoureuse avec la mise en place dans ce tome d’une romance que je ne m’attendais pas à trouver ici et que j’ai trouvé très réussie et enfin familiale avec une famille soudée mais consciente des épreuves à venir.



Par son contexte historique mélangé au folklore russe, ses personnages travaillés aux intérêts divergents et une intrigue parfaitement menée, ce deuxième tome est une totale réussite et ne peut donner à quiconque l’ayant lu qu’une seule envie : se jeter sur le dernier tome, ce que je ne me suis pas privé de faire.

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Terreur à Smoke Hollow

J’ai découvert Katherine Arden en tout début d’année avec sa trilogie d’une nuit d’hiver que j’ai adoré, cela reste d’ailleurs la meilleure saga de fantasy que j’ai pu lire cette année. Il ne faisait donc guère de doute pour moi que je lirai les autres publications de l’auteure et notamment ce premier tome de littérature jeunesse.



Mais bon vu son titre et sa couverture, je me voyais mal le lire à une autre période de l’année que fin octobre à l’approche d’Halloween. Je me suis retenue de le lire avant et c’est avec plaisir que je me suis plongée dedans il y a déjà quelques jours.

Je dois dire que je sors de ma lecture un peu déçue du je pense en grande partie au fait d’avoir tant aimé sa trilogie de fantasy pour adultes que j’avais trouvé originale, instructive et fort divertissante avec des personnages complexes et travaillés. Je n’ai pas du tout retrouvé cela dans ce roman de Katherine Arden que j’ai trouvé pour le coup beaucoup plus convenu et sans réelle surprise. Je ne devrais bien entendu pas faire de comparaison entre les deux sagas qui n’ont strictement rien à voir et qui ne vise d’ailleurs pas le même lectorat mais je ne peux m’empêcher de me dire que l’auteure avait les capacités de faire mieux, beaucoup mieux.



Au moins l’auteure maîtrise les codes du genre et les suit (trop) à la lettre. On se retrouve avec la constitution d’un petit trio de jeunes adolescents lors du récit qui vont au cours de leur aventure devenir ami, dans le lot vous y retrouverez la jolie fille superficielle qui se révèle ne pas l’être tant que cela, le gars sportif mais débile qui attire le regard des filles qui lui aussi se révèlera au cours du livre un peu plus fin que ne laissait supposer le début et enfin l’héroïne complètement fermé sur elle mais courageuse qui grâce à ses amis va recommencer à s’ouvrir un peu.

L’intrigue en elle-même se révèle assez classique aussi bien sa trame narrative que ses péripéties et ne surprendra guère les lecteurs mêmes d’une dizaine d’années ayant déjà lu quelques chairs de poules ou autres histoires du même type, il risque même peut-être je pense de trouver cette histoire un peu simple en comparaison.



Pourtant comme vous le voyez je mets quand même la note de 3 à ce roman jeunesse car même s’il ne correspond à ce que j’en attendais, en effet s’il s’avère finalement assez classique, il n’en demeure pas moins que le tout reste est plutôt bien fait. L’auteure reste certes dans les codes du genre mais elle le fait bien ce qui sauve ce roman qui demeure très agréable à lire. C’est écrit de manière fluide et le tout se laisse lire vraiment tout seul, c’est typiquement le roman jeunesse que vous pouvez lire d’une traite en un après-midi ou une soirée. L'intrigue se révèle efficace et le frisson est bien au rendez-vous je trouve pour un roman jeunesse. L’ambiance du roman est donc plutôt réussie et c’est une sympathique lecture pour Halloween. Cela se laisse lire donc sans déplaisir et je dois dire avoir quand même pris plaisir à suivre ce petit trio, si la surprise n’était pas au rendez-vous quant au développement des personnages j’ai néanmoins trouvé ces derniers plutôt attachants et je lirai avec plaisir leur prochaine aventure. J’ai également apprécié les références par touche ici est là tout au long du roman à plusieurs autres histoires fantastiques telles qu’Alice au pays des merveilles, Hansel et Gretel ou encore Narnia.



Terreur à Smoke Hollow reste donc dans l’ensemble une lecture agréable qui certes pêche un peu par son manque d'originalité mais qui devrait néanmoins convaincre les plus jeunes grâce à son ambiance réussie, des personnages vus et revus mais attachants et la plume fluide et efficace de Katherine Arden. Le tome 2 est sorti il y a quelques jours et fait pour le coup plus hivernal, je le lirai donc probablement cet hiver.

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L'Hiver de la sorcière

« Tu as raison : il y a quelque chose d’anormal, dit Vassia à voix basse au cheval. Et, malédiction, Sacha n’est pas là. » Plus fort, elle ajouta : « Ne t’inquiète pas, Macha, nous sommes en sécurité derrière ce portail. — Venez », dit Varvara en les entraînant vers la porte, le vestibule et l’escalier qui les ramèneraient au terem ».



On accompagne toujours avec plaisir notre héroïne Vassia. Elle est toujours celle qu’on aime et on comprend bien que rien ne l’arrête quand elle est décidée, c’est une femme de tête et de cœur.



« Alors j’irai à la mer, dit-elle. Si je survis à cette journée. — Je serai à la bataille, annonça-t-il d’un ton pesant. Mais ma charge est celle des morts, Vassia. — Et la mienne celle des

vivants », compléta l’Ours, avant de sourire. « Quelle belle paire nous faisons, mon

jumeau. »



L’auteure Katherine Arden nous démontre bien tout son talent dans sa belle écriture, elle garde toujours bien sa thématique et elle aborde bien les enjeux. On constate bien que l’amitié, la famille et la fraternité ainsi que l’amour des animaux et du monde des esprits sont très présents.



On perçoit bien que l’ambiance est toujours au rendez-vous et on suit toujours les actions et les événements qui se défilent. L’auteure Katherine Arden décrit bien son environnement et elle maintient bien notre attention.







C’est une très belle trilogie jeunesse que nous offre l’auteure Katherine Arden et je recommande vivement. Je suis enchantée de ma lecture et je suis triste aussi de quitter mon héroïne Vassia que je n’oublierai pas.



Je conseille aussi les beaux billets de mes amis, Yendare et Bartzella.



Siabelle

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L'Ours et le Rossignol

C’est suite aux conseils d’une amie que j’ai décidé de me lancer dans la trilogie Winternight. J’en avais beaucoup entendu parler mais j’avoue que le résumé ne m’avait pas charmée plus que cela. La notion de religion me faisait un peu peur, surtout avec ce côté « dévot ». Au final, grand bien m’en a pris d’écouter la « propagande » car j’ai passé un excellent moment avec L’ours et le rossignol, si bien que je vais enchaîner avec le tome deux.



J’ai eu un peu de mal au début, je l’avoue. L’univers se met très doucement en place, et il faut attendre un bon tiers avant que les choses deviennent plus palpitantes. Ensuite, il était assez difficile de lâcher le roman. On y retrouve l’ambiance si particulière du folklore slave avec ses régions froides, son petit peuple, et la rudesse de ses habitants. Si vous aimez Naomi Novik, et que vous avez accroché notamment à La fileuse d’argent, vous pouvez vous lancer les yeux fermés.



Avec une ambiance digne des frères Grimm, nous découvrons donc Vassia, une enfant qui a le don de double vue dans un monde où la religion chrétienne prend de plus en plus de place. Entre les anciennes croyances et la nouvelle, elle va devoir trouver un équilibre pour ne pas trop faire de vagues, mais aussi permettre à sa ville et ses proches de survivre face à une menace qui se fait de plus en plus pressante.



Si vous me lisez depuis un moment, vous savez que je ne suis pas fan des aspects religieux surtout s’ils ont une tendance fanatique. Ici, c’est le cas, et on y voit tout ce que je déteste : l’utilisation de la peur face aux autres qui ne collent pas au moule, les menaces, l’hystérie, la folie, le manque de discernement… Et c’est d’autant plus pénible car l’héroïne n’a rien contre Dieu, et qu’elle demande juste à vivre sa propre vie. Elle pardonne aussi face à tout ce qu’elle subit. L’époque et le statut de Vassia, une jeune femme, font aussi que tout cela est plus exacerbé. C’est le seul point que je n’ai pas apprécié donc, même s’il se prête clairement à l’histoire.



Vassia est le gros atout de L’ours et le rossignol. Nous la suivons de son enfance à son adolescence ce qui permet d’appréhender le personnage de façon plus globale. J’aime son côté sauvage, sa vision de la vie, sa franchise et son indépendance. Sa perception du monde magique lui donne encore plus ce rôle de sauveur et elle devient le symbole de la tolérance, le pont entre deux mondes. Son « combat » prend ainsi une dimension encore plus forte. Elle se bat dans l’ombre et contre l’intolérance des autres pour une cause juste. Et j’ai hâte de voir ce que cela va donner.



Pour l’histoire, comme je le disais, cela commence doucement pour ensuite monter crescendo. Le fait de découvrir le folklore slave, de voir ce monde dur et froid, les enjeux politiques comme religieux est très intéressants. J’ai particulièrement aimé quand Vassia prend son rôle à bras le corps et qu’elle devient cette sauveuse de l’ombre. Ses interactions avec Morozko ou bien sa famille sont très bien traitées jouant sur des sentiments variés et complexes qui ajoutent à la profondeur du récit.



Un premier tome vraiment palpitant qui prend le temps de poser ses bases et qui nous donne également de quoi être tenu en haleine. L’ours et le rossignol est sombre, froid, cruel mais aussi teinté de touches d’espoir et d’amour. J’ai hâte de découvrir la suite.

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L'Hiver de la sorcière

Une petite pause s’imposer avec la trilogie Winternight après ma lecture du tome deux. Je ne l’avais pas apprécié plus que cela, alors que L’ours et le rossignol avait été une très agréable surprise. L’hiver de la sorcière pouvait donc être autant une déception qu’une fin de saga à la hauteur de mes espérances. Fort heureusement pour moi, ce fut la seconde option qui l’emporta !



Ce que je reprochais à La fille dans la tour était surtout son côté très humain et religieux. J’avais trouvé que l’on perdait beaucoup de la mythologie slave, et bien que confrontait la réalité et l’humanité de Moscou donnait à l’histoire une vue d’ensemble intéressant, je regrettais l’étouffement de la magie en quelque sorte. Avec L’hiver de la sorcière, Katherine Arden trouve un équilibre que j’ai réellement apprécié et qui en plus, sert les aventures de Vassia, car notre jeune héroïne qui a un pied dans les deux mondes va devoir faire des choix. Soit être le pont qui rendra la paix, soit choisir son camp quitte à laisser l’une des parties dans la désolation.



Vassia a d’ailleurs beaucoup mûri depuis les drames qui l’ont frappée dans La fille dans la tour. C’était aussi quelque chose que je lui reprochais. Trop téméraire, ne réfléchissant pas aux conséquences de ses actes. Les leçons sont dures, et clairement, je ne lui aurais pas souhaité toutes les épreuves qu’elle subit, mais cela grandit le personnage. Elle prend ainsi conscience de beaucoup de choses et réfléchit plus, même si son côté sauvage demeure toujours. Je dirais qu’elle a plus conscience de qui elle est également. Sorcière rejetée par les hommes qu’elle veut sauver, jeune femme dont les tchiorti se méfient malgré son désir de les aider. Son combat va bien au-delà de sa personne, et on sent au fur et à mesure du roman qu’elle se bat pour des causes qui sont beaucoup plus grandes que sa propre personne ou ses proches.



Le parcours de notre héroïne est loin d’être facile, rien ne lui est épargné, mais sa résilience et son courage en sont démultipliés. Elle n’est pas sans faille, elle commet des erreurs, encore ici, mais nous n’avons plus en face de nous cette enfant « capricieuse » qui rêve de liberté. Encore une fois, elle a mûri et cela se ressent dans ses actions mais aussi dans ses relations. J’ai adoré la voir évoluer dans cette aventure sans aucun temps mort. J’ai été surprise par ses choix, même s’ils font sens avec le recul. La pleine conscience qu’elle a de son monde lui permet d’avancer et de se faire des alliés durant son long périple. J’aime ce genre d’héroïne qui ne se repose pas sur les autres mais qui sait aussi accepter l’aide qu’on lui donne. Vassia se montre dure et humble, puissante et fragile à la fois.



Bien entendu, j’ai aussi particulièrement aimé sa relation avec Morozko qui continue de se développer dans L’hiver de la sorcière. Ce n’est pas une romance commune et c’est tout ce qui fait son charme. Je pense que l’un comme l’autre fait ressortir le bon comme le mauvais chez l’autre. Le retour de l’ours donne aussi une dimension toute particulière à l’histoire. J’ai trouvé que Katherine Arden prenait enfin le temps de nous le montrer dans sa globalité, avec un regard plus neutre sur le personnage. On le voit beaucoup plus interagir avec les autres, et comprendre sa complexité ainsi que le voir autrement que juste le méchant de l’histoire était un très joli cadeau de la part de l’auteur.



L’hiver de la sorcière clôt donc cette trilogie avec brio. J’ai trouvé cette fin parfaite à bien des niveaux et même si elle reste ouverte, elle ne laisse pas non plus cette sensation d’inachevée. J’ai refermé le livre sereinement, pas avec le sourire car il y a des pertes et beaucoup de violence dans ce dernier tome, mais avec le sentiment que nos héros sont exactement là où ils devraient être. Et c’est au final tout ce que l’on demande à un auteur. Je ne sais pas si Katherine Arden a publié d’autres romans, mais clairement, je la suivrais dans de prochaines aventures avec plaisir.

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L'Ours et le Rossignol

Un roman qui réenchante le monde et enchante ses lecteurs.



Premier tome d'une trilogie, L'Ours et le Rossignol est un roman de fantasy original, car il est inspiré de contes russes et se déroule dans une région septentrionale de la Russie médiévale, une contrée sauvage dont les habitants subissent des hivers particulièrement cruels.

Vassia, l'héroïne du roman, est une jeune fille capable de voir et de parler avec les esprits qui vivent à côté des humains, esprits inoffensifs ou même protecteurs pourvu que l'on croie en eux et qu'on leur fasse quelques offrandes...

Mais la venue d'une belle-mère et d'un prêtre rigides, pour qui tous ces esprits sont des créatures infernales, détourne les villageois de leurs anciennes croyances ; les esprits protecteurs s'affaiblissent et deviennent incapables de s'opposer à l'irruption de créatures maléfiques…

L'Ours et le Rossignol ressuscite avec bonheur le folklore mythologique russe et dénonce l'intolérance religieuse de ceux qui ont fondé l'instauration du christianisme non sur l'amour du prochain et la charité, mais sur la peur d'un châtiment éternel.

C'est aussi un beau récit d'apprentissage mettant en scène une héroïne particulièrement attachante, proche de la nature, indépendante, sensible et prête à donner sa vie pour les siens.

Ajoutons enfin qu'après une première partie un peu statique, le roman connaît une belle progression dramatique.

Après un début aussi réussi, on lira donc très volontiers le second tome de la trilogie déjà paru, La Fille dans la tour.



Challenge multi-auteures SFFF 2020
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La Fille dans la tour

Fantasy orientale



"La Fille dans la tour" fait suite à "L'Ours et le Rossignol", même s'il peut se lire indépendamment.

L'héroïne du roman,Vassia, est une jeune fille capable de voir les esprits qui l'environnent et elle jouit dans une certaine mesure de l'assistance de Morozko, le Roi de l'Hiver, le Démon du Gel ; elle a quitté sa contrée natale pour éviter d'être accusée de sorcellerie et pour être libre.

Ayant pris l'apparence d'un garçon et entretenant des relations privilégiées avec Soloveï, un cheval magique que lui a offert Morozko et avec lequel elle peut communiquer, elle vit de nombreuses aventures et sauve notamment trois jeunes filles enlevées par des brigands qui ravagent le pays qu'elle traverse.

Son exploit attire sur elle l'intérêt du Grand-Prince de Moscou, mais elle doit absolument cacher sa féminité : au début du deuxième millénaire, dans ce pays qui deviendra la Russie, les femmes de condition sont cloîtrées dans des appartements dont elles ne sortent que pour se marier ou pour prendre le voile ; celles qui s'y refusent sont considérées comme des créatures scandaleuses ou pire, ainsi que Vassia chevauchant son impressionnant étalon, comme des sorcières…

Guidé par Vassia, le Grand-Prince de Moscou retrouve les brigands et les met en déroute grâce à un personnage tout à fait énigmatique, Kassian Lutovitch...

J'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à lire "La Fille dans la tour".

En premier lieu, Katherine Arden a créé un univers tout à fait original et dépaysant, en restituant un contexte historique peu connu et en y intégrant de manière tout à fait opportune des créatures magiques issues des légendes russes.

L'auteure a aussi créé avec Vassia une héroïne pétrie de contradictions, ce qui la rend d'autant plus crédible et attachante, sans pour autant négliger les personnages secondaires qui sont bien caractérisés.

Ajoutons que le récit est habité par une tension constante, due notamment au fait que la féminité de Vassia risque constamment d'être découverte et que cette révélation entraînera des conséquences dramatiques pour elle et tous ses proches.

Quant à la fin du roman, elle abonde en rebondissements inattendus et spectaculaires.

A lire !





Challenge multi-auteures SFFF 2020

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La Fille dans la tour

Ayant beaucoup apprécié le premier tome, j’ai enchaîné avec La fille de la tour. L’atmosphère, le folklore russe et les personnages font que la trilogie Winternight nous emmène dans un univers autant fantastique que réel et j’apprécie énormément ce côté réaliste auquel est incorporé une touche de magie. Si dans l’ensemble, j’ai bien aimé ce deuxième tome, j’avoue que certains éléments ont fini par me lasser. La malédiction du deuxième tome a potentiellement encore frappé.



Nous retrouvons Vassia directement après les événements du premier tome. Elle a décidé de fuir son village car elle ne s’y sentait plus en sécurité après la mort de son père. Son envie de liberté la pousse donc avec Solovei à parcourir « le monde ». Mais un danger rôde sur les terres de Russie et notre jeune héroïne va se retrouver au cœur d’un complot bien plus vaste qu’elle ne l’imagine.



La première partie m’a beaucoup plu. On retrouve des personnages que j’avais beaucoup aimé dans L’ours et le rossignol et que l’on avait dû quitter. Les revoir sur le devant de la scène était donc un vrai plaisir. Ils amènent aussi cette part de réalisme dont je parlais au tout début de ma chronique. On y découvre la vie des russes à cette époque, la place de la femme, les structures sociales. Un contraste avec Vassia qui ne rentre dans aucun moule. Cela amplifie encore plus la différence entre le monde des tchiorti face au christianisme, d’ailleurs. Vassia a un pied entre les deux mondes et doit trouver comment trouver un équilibre.



Et c’est cet équilibre très précaire qui est mis en avant ici. Même si on y voit beaucoup plus le monde « réel », c’est aussi un combat contre la condition féminine, les cases dans lesquels nous sommes forcés de rentrer, les règles absurdes, le manque d’ouverture d’esprit. Sur le fond, l’auteur arrive vraiment à tirer son épingle du jeu, en mettant en plus ici toute une dimension politique, un jeu de pouvoirs sournois, et une montée du fanatisme. Intéressant, même si j’avoue qu’allait encore plus loin dans le côté folklore m’aurait plus enchantée. On découvre de nouveaux personnages de l’imaginaire, mais ce sont souvent des apparitions fugaces.



L’autre point qui m’a chagriné est Vassia. Elle est encore jeune et inexpérimentée, mais j’ai trouvé qu’à de nombreuses reprises, elle se montrait arrogante et insouciante, agissant sur des coups de tête sans penser aux conséquences. Elle a pourtant déjà subi tellement de revers, mais elle ne semble pas en retirer des leçons. Je la comprends pourtant. Sa soif de liberté, de vivre comme elle l’entend, de ne pas être cantonnée à un mariage ou le couvent, briser ses règles si absurdes… mais elle ne réfléchit pas. Elle est touchante, combative, intelligente et courageuse, on ne peut pas lui enlever cela, mais sa témérité a parfois un côté exaspérant…



Il y a aussi eu durant ma lecture de La fille dans la tour, une sorte de malaise vis-à-vis d’un personnage. Dès sa première apparition, et cela a perduré tout du long, je sentais que quelque chose n’allait pas, et le fait de voir les autres personnages agirent comme si de rien n’était avait ce côté oppressant. Pour le coup, je n’ai donc eu aucune surprise à ce niveau-là, le manque de subtilité, car les indices sont là dès le départ, a fait que « l’enquête » en elle-même a été comme un pétard mouillé.



A contrario, Morosko est un personnage que j’ai aimé voir évoluer. On sent toute la complexité de sa situation, et les changements qui s’opèrent en lui face à Vassia. Il est extrêmement touchant. Son rôle de dieu de la mort, comme le fait qu’il se sente décliner face à cette nouvelle religion qui prend le pas sur les anciennes traditions. Je l’avoue sans peine, c’est vraiment cette relation entre notre héroïne et le démon du gel qui me passionne le plus.



Un second tome intéressant qui pousse l’univers de la trilogie encore plus loin. J’ai été moins charmée par La fille dans la tour mais je ne peux pas enlever à Katherine Arden son style délicat et entraînant, ainsi que la justesse avec laquelle elle traite ses personnages.

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L'Ours et le Rossignol

Que voici une belle découverte.

Je ne connais pas grand-chose à la culture et au folklore russe, mais ce roman fantastico/historique me donne grande envie de les découvrir.

L’histoire se passe donc dans la Rus’ médiévale, le christianisme est religion d’état et les vieilles coutumes et anciens rites s’oublient.

Dans le fin fond de la Rus’ du Nord dans les forêts glaciales, se trouvent un domaine seigneurial, dont le boyard Piotr Vladimirovitch est le seigneur.

Sa maisonnée est nombreuse, sa femme Marina vient d’avoir une petite fille mais en meurt. Cette petite Vassia est une enfant pas comme les autres, elle perçoit les esprits protecteurs de la maison et du foyer et communique avec les chevaux. C’est une enfant spéciale, que sa belle-mère Anna, très chrétienne, veut à tout pris faire rentrer dans le rang. Mais la jeune fille en grandissant s’affranchit des convenances et court à tout va dans les forêts attenantes au domaine et fait connaissance des forces de la nature. Le combat du bien et du mal ; les anciennes croyances contre la nouvelle religion.

Ce roman est tout dans l’ambiance oppressante de ce grand froid qui régit cette région. L’équilibre de la nature, des hommes est régit par l’arrivée d’un prêtre trop dévot et trop prétentieux qui va mettre à mal le bien être de la famille et du village.

Vassia réussira-t-elle à surmonter toutes les épreuves qui l’attendent et à quel prix ?

Je viens de passer un excellent moment entre histoire, mythologie et contes russes. L’ambiance familiale de l’époque est bien retranscrite je trouve. Le rôle de la femme est extrêmement codifié et elle ne peut déroger à la bienséance ou aux on-dit. Vassia veut être libre et de ce fait ne rentre pas dans les conventions établies.

L’écriture de Katherine Arden est très agréable, elle entremêle des mots et des prénoms russes qui nous immerge dans cette Rus’ profonde. L’ambiance que provoque la présence du petit peuple pour certains, de démons pour d’autres montre bien la superstition qui régit encore les mentalités de la population, partagée entre ses anciennes croyances et le christianisme. Les descriptions de cette atmosphère glaciale et polaire, la poésie des descriptions de ce grand froid sont envoûtantes.

Premier tome d’une trilogie, je sais ce qu’il me reste à faire.
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L'Ours et le Rossignol

Cela faisait plusieurs mois qu'il me tardait de découvrir "L'Ours et le Rossignol", un titre tout-à-fait inconnu pour moi découvert en lisant l'intriguant et fort convaincant billet de Yendare ! J'ai été absolument éblouie ! Il y avait bien longtemps que je ne m'étais pas plongée dans un univers aussi magique et ce fut donc une énorme bouffée d'air frais pour moi que de lire ce fabuleux roman qui ressemble plus à un conte. Je connais mal la Russie d'antan aussi bien que celle d'aujourd'hui mais à travers ce magnifique récit, j'ai eu l'impression d'en palper les formes, les couleurs et les états d'âme.



On est complètement dans le folklore russe, la mythologie slave, quelque part au Moyen-Âge (entre le 13e et le 15e siècle selon les notes de l'auteure). Donc une part de ce roman est basée sur des croyances réelles de l'époque en territoire Rus'. C'est tout-à-fait fascinant et je me suis vraiment sentie dépaysée de long en large !! Le monde du réel côtoie celui du fantastique et on a pas envie que cela s'arrête.



Vassilissa Petrovna (Vassia) est la petite dernière née dans sa famille. Amoureuse de la forêt, courageuse, de nature indépendante et un peu rebelle, celle-ci est née avec un don peu commun, celui de voir et de parler avec les esprits en tous genres, de même qu'aux animaux, et bien plus encore. Son pouvoir grandira en même temps qu'elle, à mesure qu'elle découvrira son potentiel...Tout ceci la conduira à rencontrer bonnes et méchantes créatures des contes de son enfance, en mode réel ! Vraiment unique en son genre. J'ai adoré.



Derrière certains personnages, j'ai cru y déceler un peu "Raspoutine" dans la peau du prêtre Konstantin Nikonovitch, un homme mystérieux capable de manipuler et d'endormir les masses par son parler et son charisme. Aussi, j'ai eu l'impression de retrouver une légère influence de "Blanche-Neige" dans la belle-mère de Vassia, Anna Ivanovna, une femme méchante et jalouse de sa belle-fille non pas pour sa beauté mais pour son "petit je-ne-sais-quoi" que personne d'autre ne possède. Celle-ci complote d'ailleurs pour sa perte. Puis Vassia, qui parle le langage des chevaux. On ressent vraiment son amour pour les animaux et la nature. Le titre est parfaitement approprié d'ailleurs - l'ours étant un démon, le rossignol un étalon. De A à Z, c'est un formidable récit !



Voilà un petit roman superbement écrit, passionnant, dépaysant, qui se dévore très vite et qui pourrait plaire à toute tranche d'âge. Il s'agit du premier tome d'une trilogie mais si on ne le sait pas, l'histoire pourrait très bien se terminer là et on serait satisfait ainsi. Quand même curieuse de lire la suite, maintenant...

Franchement une de mes plus belles découvertes 2022 ! Vous pouvez foncer tête baissée !



*** Si vous lisez ce roman, sachez qu'il contient un excellent glossaire à la fin susceptible de vous aider avec la terminologie présente tout au long de l'histoire. On apprend énormément et c'est fort appréciable ! ***



LC THÉMATIQUE DU MOIS DE MAI : NOS AMIS LES BÊTES
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La Fille dans la tour

Coup de cœur ! La suite ( quasi immédiate) de l'ours et du rossignol est une réussite, peut être même encore mieux ! Quel plaisir de retrouver Vassia dans ce super décor russe. Après les évènements survenus dans son village, la voici partie à l'aventure dans les froides forêts, déguisée en garçon....Mais les ennuies vont rapidement retrouver notre jeune aventurière , jusqu'à Moscou.

C'est dans la même lignée que le tome 1 : une atmosphère de conte russe, de la magie mystérieuse ( qui est vraiment Vassia ? ses origines ?), une belle histoire d'amour naissante, des complots, de la trahison et des rebondissements : tout y est pour en faire une suite addictive, que j'ai eu peine à lâcher . Je suis tellement fan de Vassia , de Morozko et même de Konstantin dont je trouve le trouble fascinant. Il me faut lire la suite car je suis déjà triste de quitter Vassia !

Challenge Mauvais genres 2021

Challenge séries 2021





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L'Ours et le Rossignol

J'ai beaucoup apprécié ce roman, qui par certains aspects, fait penser à Déracinée ! L'histoire se déroule dans un village de Russie, dans le froid extrême et la neige. Vassia est une jeune fille un peu sauvage qui peut voir les esprits et qui va se retrouver au cœur d'une lutte entre deux personnages de contes russes...Il y a vraiment une ambiance particulière, une terreur sourde qui monte dans l'immensité de la forêt mais Vassia va lutter pour protéger les siens Les personnages secondaires sont aussi très intéressants comme le père Konstantin, en plein tourment, le père de Vassia, Piotr, qui semble parfois dur mais dont on perçoit l'amour immense qu'il porte aux siens, Dounia, Aliocha ...toutes une galerie de personnages attachants et courageux. Je suis contente de savoir qu'il y a une suite et que je vais pouvoir suivre la suite des aventures de Vassia.

Challenge Mauvais genres 2020

Challenge auteure SFFF 2020
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Terreur à Smoke Hollow

J’ai beaucoup entendu parler de Katherine Arden pour « l’ours et le rossignol ». Mais c’est avec son roman jeunesse « Terreur à Smoke Hollow » que je découvre l’auteure. J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman fantastique qui, s’il ne révolutionne rien, est d’une efficacité redoutable.



Comme je l’ai dit, avec « Terreur à Smoke Hollow » on est dans du roman jeunesse assez classique. Les personnages sont vraiment des archétypes. Ollie, l’héroïne, est une jeune fille volontaire, déterminée qui s’est renfermée sur elle-même suite à un drame personnel et qui trouve refuge dans les livres. Ce type de caractérisation me parait assez récurrent dans les romans à destination du jeune public. C’est aussi le cas de la caractérisation des deux acolytes de Ollie. Ainsi, Coco parait mièvre au début du récit et va se révéler au cours de l’aventure, une évolution de personnage assez typique. En tout cas, dès sa première apparition, j’ai su comment Coco allait être traitée. Quant à Brian, le beau gosse sportif, comme attendu il se révèle plus intelligent et plus sensible que ce que laissait penser sa première apparition. Ce manque d’originalité dans la caractérisation ne m’a pas gênée. J’ai bien parlé d’archétypes et pas de stéréotypes. Si les personnages et leurs arcs transformationnels ne sont pas inattendus, ils n’en sont pas moins efficaces et plutôt attachants.



Le point fort du roman réside véritablement dans son ambiance assez singulière. L’auteure instaure une atmosphère étrange et sombre, comme un conte avec une allure de gothique rural, une ambiance très bien dosée, suffisamment inquiétante pour susciter des sensations mais pas trop pour ne pas traumatiser le jeune lecteur. L’intrigue est bien menée et aborde de façon originale et pertinente le sujet du deuil.



L’écriture est très efficace. C’est fonctionnel, il n’y a pas un style marquant mais c’est vraiment du page-turning, ça se lit très vite et avec avidité. C’est très cinématographique, au cours de la lecture, on visualise sans peine des images.



« Terreur à Smoke Hollow » n’est peut-être pas un roman inoubliable, il ne va pas marquer la littérature jeunesse, mais il fait le job. J’ai passé un moment de lecture très plaisant. Il n’est pas impossible que je lise un jour « l’ours et le rossignol » de la même Katherine Arden.



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Terreur à Smoke Hollow

A la lecture de plusieurs avis élogieux sur ce roman et en digne fan de la première heure des Chair de Poule (dédicace à la team qui a frissonné sous la couette avec le pantin maléfique), il était évident que ce fameux Terreur à Smoke Hollow finirait par tomber entre mes mains. Et v'là qu'il y a peu je le trouve en occasion à prix doux (on en revient encore à mes convictions sur la protection des petits oursons). Direction le canap' dès le retour au bercail, après un petit coup d'alcool à 90° sur la couverture et un nettoyage méticuleux des mains cela va sans dire. Non mais, vous me prenez pour qui ?



Mais rentrons dans le vif du sujet et ne tournons point autour du pot : cette histoire m'a laissé un goût d'inachevé. La messe est dite. Pourtant l'aube de ce récit horrifique avait tout pour plaire et j'y ai cru, mais genre vraiment très fort. Car quoi de mieux comme speech de départ qu'une adolescente un peu rebelle, la faute à son passé douloureux, vivant au beau milieu d'un bled paumé, aux airs lugubres de campagne reculée du Kansas, en proie à une sinistre malédiction ? Entre champs de maïs à perte de vue clairsemés d'affreux épouvantails, sombres demeures à la devanture inquiétante et nuits glaciales et agitées au coeur de forêts envoûtées, le décor était prometteur vous en conviendrez.



Mais malgré une première moitié bien foutue qui suscite une accroche efficace à l'univers dépeint, la suite piétine. Notre héroïne, accompagnée de ses deux acolytes bien stéréotypés comme il faut (vous savez la petite citadine précieuse qui en a, finalement et contre toute attente, sous le pied et le sportif BCBG qui derrière son air de 54 de QI peut vous poser la démonstration du petit Théorème de Fermat en deux heures) n'en finit plus d'essayer tant bien que mal de se dépêtrer de ce long – mais long - bourbier fantastique aux allures Narniesques (tiré de Narnia ndlr) sauce Stephen King. Les inspirations de Katherine Arden, trop marquées, laissent un sentiment de déjà-vu et le manque d'enjeux se fait trop ressentir.



C'est dommage d'autant plus que le dénouement déboule comme un cheveu sur la soupe, plié en dix pages à peine, avec à la clé aucune explication sur cette si intrigante malédiction qui était pourtant le gros atout de ce roman. Je n'évoquerai même pas (bon en fait si) le manque de cohérence dans la défaite du grand méchant. Restent un monde horrifique agréable à ses prémices et un périple qui se suit malgré son manque de saveur. Petite déception pour moi qui souhaitait rester dans une éminente lignée noire du fantastique après le magistral Quelques Minutes après Minuit.



Comme diraient les jeunes aujourd'hui « j'suis dég ».
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