Citations de Katherine Howe (27)
On peut accuser quelqu'un mais le prouver... C'est plus difficile q'un meurtre.
J’ai compris il y a quelque temps qu’au village les adultes font semblant de s’entendre entre eux. Ils nous demandent de nous tenir correctement et d’être bons avec les enfants que nous n’aimons pas. Ils affirment que Dieu voit dans notre âme et connaît nos pensées les plus noires, que nous devons avoir des gestes doux et des paroles pures pour mériter le royaume des cieux.
Mais ce sont des hypocrites, des imposteurs.
(p. 359)
Imagine la façon dont jésus aurait accueilli une femme comme Sarah Good.. .Il lui aurait offert de quoi manger spontanément et il lui aurait lavé les pieds de ses propres mains. Un vrai chrétien n'a pas peur de se montrer humble.
_ C'est vrai mais Jésus n'avait pas huit enfants à nourrir et un hiver particulièrement froid à traverser .
[...] les adultes ont souvent du al à saisir les nuances de distinction sociale et d'affinités qui président aux cliques de gens plus jeunes.
[...] le secret alimente la peur [...].
« Je ne sais plus quand l’histoire a commencé. Et je crois que personne ne le sait vraiment.
Il y a eu un moment où déterminer la date et le lieu du premier incident semblait extrêmement important. Ils nous ont toutes interviewées parce qu’ils souhaitaient connaitre le site exact, ou l’heure, j’ai oublié. Ils nous ont exhortées une par une dans le bureau de la direction où avait été affichée une immense carte du lycée. Le plan était couvert d’épingles surmontées de petits drapeaux dont chacune portaient une date – un dispositif ultra élaboré. Ils pensaient que ces drapeaux, ces épingles et les fils qui les reliaient leur permettraient de se repérer, en tt cas, que ça en mettrait plein la vue aux infos. Il faut dire que c’était assez impressionnant, les flèches, tout ce petit montage, trop compliqué. Finalement, ça ne leur a servi à rien, mais j’imagine que ça les rassurait.
Bon, j’arrête, je vais trop vite.
Si quelqu’un m’obligeait à donner une date, avec un revolver sur la tempe, par exemple, je dirais que c’était le 11 janvier. Parce que c’était un mercredi tout ce qu’il y a de plus banal, un mercredi, genre, rien à signaler.
Le style de journée que j’aurais oubliée le soir même. »
Il suffit qu'une fille soit sur un piédestal pour que certaines rêvent de la renverser, ne serait-ce que pour voir quel bruit elle ferait si elle se fracassait. .
Toutes les bonnes choses ont une fin.
– Un homme physique.
– Que veux-tu dire par « homme physique » ?
– Un homme prêt à utiliser d’autres moyens s’il sent que ses paroles ne suffisent pas.
Le souvenir de mes petites amies espiègles m’emplit de nostalgie. Aujourd’hui la plupart sont mariées, et celles que je préférais sont parties.
Les journalistes sont souvent très sympathiques, et être interrogé par quelqu’un avec une caméra est grisant, mais nous n’avons aucune raison de diffuser des informations sur ce qui se passe ici, dans notre enceinte. Vous êtes élèves à St Joan, et l’un de nos buts est de vous apprendre à vous comporter avec dignité, en public et en privé. C’est une règle qui fait partie de l’engagement que vous signez en entrant au début de chaque année, je vous demande donc de tenir cet engagement. Vous n’avez aucune raison de parler à quiconque hors de l’école et du cercle familial. Ignorez les journalistes et les curieux.
Depuis la disparition de la directrice, la vérité était une chose énorme, amorphe, incontrôlable et invisible. Une sorte de monstre qui rôdait dans les couloirs de St Joan, que tout le monde traquait mais personne ne voyait.
J'étais appuyée contre un réverbère en essayant de prendre un air concentré pour éviter que des types bizarres me cherchent des ennuis. ...En général j'adopte un mélange de occupée / préoccupée / mystérieuse , comme si j'étais une jeune femme à peine débarquée d'un vol en provenance de Genève et que j'attendais mon chauffeur.
Un autre vitrail me touchait. Celui qui représentait Jeanne d’Arc, debout sur le bûcher. Les flammes étaient de long fuseaux de verre rouges et orangés qui se détachaient sur un entrelacs de fumées en fer forgé noir, mais elle avait une expression très différente : la bouche fermée , les mains attachées devant elles et les yeux levés au ciel en signe de béatitude. Elle portait une longue tunique de lin blanc avec un nœud autour du cou, telle une chemise de nuit de petite fille. Une foule de gens priaient à ses pieds les mains jointes et la contemplaient avec un air affligé , désespérés par leur propre impuissance. Jeanne d’Arc semblait ne rien remarquer. Elle avait un visage doux et apaisé.
Les voies du Seigneur sont impénétrables. Ce qui est vrai, merveilleux et magnifique pour un homme ne l’est pas forcément pour un autre si Dieu ne l’a pas conçu pour lui.
La schizophrénie est un problème mental lié à la façon dont on perçoit la réalité. Ça ne provoque pas de crises aussi brusques, mais un comportement généralement bizarre.
Je suis aveugle désormais,répond-elle. Je ne vois plus rien. Je ne vois plus ce qui est réel.
Le soleil dardait ses rayons à travers les vitres. Les yeux clos, je me rappelai les paroles prononcées par Titibe l’Indienne un des premiers jours de notre manipulation.
-Je suis aveugle, je ne vois plus rien, murmurai-je. Je ne vois plus ce qui est réel
Des convulsions : ce n’est pas le bon mot, mais c’est celui que les médias ont utilisé quand l’affaire est devenue sérieuse. Il fallait un terme qui ne soit pas trop sensationnel car les gens avaient peur que le sensationnalisme n’empire la situation.
Il suffit qu’une fille soit sur un piédestal pour que certaines rêvent de la renverser, ne serait-ce que pour voir quel bruit elle ferait si elle se fracassait.