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Critiques de Katherine Mansfield (85)
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Mariage à la mode (précédé de) La Baie

L’écrivaine néo-zélandaise tisse ses nouvelles dans la dentelle des émotions. Rien de moins surprenant lorsque l’on sait qu’elle fréquenta le club de “Bloomsbury” en Angleterre, lequel comptait une autre membre et pas des moindres, Virginia Woolf.



Les drames d’intérieurs sont leur spécialité, le flux de conscience, les métaphores aquatiques, les non-dits et les fragilités à nue sont autant de points communs aux deux écrivaines. Mais cela ne s’arrête pas là, comme Woolf, Katherine Mansfield se veut libre d’aimer qui elle le souhaite, y compris d’autres femmes.



“La Baie” est une longue nouvelle, divisée en plusieurs chapitres, qui passe imperceptiblement d’un personnage à un autre, encore un point commun avec Woolf qui joue souvent à saute-mouton, sans prévenir, avec les intérieurs de ses personnages. Mansfield dessine une sorte de fresque d’une grande délicatesse mais finalement assez monochrome, ça s'étire un peu en longueur sans jamais monter véritablement en tension. Reste de belles descriptions panoramiques où même la vie intérieure du chien de berger nous est contée.



Ensuite, “Mariage à la mode” (s’écrit “à la mode” aussi dans la version originale) est plus concise et plus efficace dans l’intensité que peuvent enfouir les personnages a priori mondains que l’on côtoie, une maîtrise du “bittersweet” impeccable.



C’est donc une intéressante introduction à l’œuvre conséquente de cette écrivaine, emportée par la tuberculose à Fontainebleau, à seulement trente-quatre ans.



Qu’en pensez-vous ?
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Mariage à la mode (précédé de) La Baie

Dans ce petit livre édité chez Folio dans la série des petits classiques à 2€, l'éditeur nous permet de lire une auteure que je ne connaissais pas du tout. Contemporaine de Virginia Woolf, celle-ci l'avait citée dans un de ses ouvrages et l'encourageait à écrire. C'est comme cela qu'elle a écrit des nouvelles. Katherine Mansfield a vécu entre la Nouvelle Zélande et l'Angleterre entre 1888 et 1923.

Dans ce petit livre, on peut découvrir deux nouvelles qui font partie d'un plus grand recueil appelé "Garden Party".

- La plus grande des deux nouvelles s'appelle "La baie" qui se passe à Crescent Bay non loin de Melbourne. Deux familles sont observées. Pendant que les hommes partent travailler, les dames passent de longues journées à la plage en s'occupant des enfants ou en faisant des siestes dans des fauteuils en osier.

Certaines scènes sont attachantes, amusantes. Les portraits sont très variés et surtout l'écriture, la description des scènes est magnifique, presque reposante à lire quand on aime les mots.

La plus courte "Mariage à la mode " entre dans un mariage où le mari se réjouit de retrouver sa femme chaque semaine après le travail mais celle-ci a fait la connaissance d'un groupe d'amis qui agit très fort sur sa personnalité et le couple qu'elle formait avec son mari.

Le ton de l'écriture est libre et pour cause, Katherine Mansfield n'avait pas une vie conventionnelle, changeait de mari très facilement.

Il n'en reste pas moins que le style est très délicat.

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La Garden-Party et autres nouvelles

La nouvelle est un genre littéraire très à part. Il faut beaucoup de talent pour, en quelques pages, mettre en place les personnages, une intrigue, un dénouement, et embarquer dans tout cela ses lecteurs. Et on dit que personne n'était plus doué pour cela que Katherine Mansfield, cette douce néo-zélandaise morte à 38 ans, et la seule personne au monde dont les talents littéraires inspirèrent de la jalousie à Virginia Woolf.



Et il faut reconnaitre son incroyable talent pour nous jeter dans la peau d'une personne précise, en un instant précis ; nous faire ressentir intensément les émotions qui l'animent – et parfois la broient -puis nous planter là avec la frustration de l'abandon, et pourtant un sentiment d'accomplissement, car dans cette vie un noeud du destin vient brutalement de se nouer ou de se dénouer. Chacun de ces courts récits est comme la mince corolle d'un verre à vin qu'une main enserre fermement et serre fort, de plus en fort jusqu'à ce que… Mais les mots s'arrêtent à chaque fois à cet instant précis, laissant à notre esprit imaginer, en une fraction de seconde semblant durer cent ans, l'éclatement de fragments de verres, la main tailladée, le vin mêlé de sang inondant le sol...



Les récits se placent en majorité dans la bonne société anglaise de l'entre-deux-guerres, mais aussi parmi des personnes très modestes, et plusieurs sont également consacrés à des domestiques – et ce sont probablement les plus poignants. Symboliquement, la nouvelle qui donne son nom au recueil attaque d'ailleurs frontalement la question des frontières entre classes sociales. Faut-il annuler la garden-party, renvoyer les musiciens, décommander les invités et gâcher le buffer du traiteur, tout cela parce que, de l'autre côté de la rue, dans les petites maisons si laides et si salles, un malheureux s'est fracassé la tête en tombant de sa charrette et qu'il laisse une veuve et six orphelins ? le simple fait que l'une des organisatrices se pose la question parait incongru à tout le reste de sa famille.



Une extraordinaire empathie émane de chacun de ses textes, révélant une personne dont les qualités humaines devaient être immenses. On aurait voulu l'avoir comme amie. Et on voudrait que Katherine Mansfield soit lue dans les lycées.
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La Garden-Party et autres nouvelles

La force des nouvelles de Katherine Mansfield, c'est qu'en quelques lignes elles renferment tout un univers. "Il n'y a pas d'histoire ", disent certains, "il ne s'y passe rien." Mais les héroïnes y tiennent tout l'univers réfracté dans le miroir minuscule qu'elles tiennent à la main, ou à portée de vue : un banc public, une salle de bal, une cabine de bateau contiennent en germe tous les développements d'une vie future, toute la rémanence d'un passé lointain, toute la fausse douceur d'une société sans merci. Il faut prêter une extrême attention au texte (et au génie de sa traductrice, Marthe Duproix) : chaque terme y est déposé comme par magie, juste où il faut, pour vibrer et s'assembler aux autres, comme sur une toile impressionniste les couleurs se correspondent et créent un ensemble unique de valeurs et de beauté.

C'est sensible, très fort, très précis, chirurgical, mais le scalpel ne se voit pas, le scalpel est un pinceau, une gouge.

On comprend, à la lecture de ces nouvelles, la raison de l'antagonisme amical de leur auteure avec une autre grande contemporaine, Virginia Woolf : elles étaient deux grandes scluptrices de mots et d'instants.
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Mariage à la mode (précédé de) La Baie

Joies et bonheurs des challenges de Babelio, dont le plus connu m'a amenée à découvrir cette auteure vers laquelle seule m'a poussée sa nationalité : la Nouvelle-Zélande.

C'était une réelle et belle surprise que la découverte de cette femme, libre et émancipée au début du siècle, et de son talent épatant à brosser par l'art difficile de la nouvelle des tableaux vivants, sensuels et tout en subtilité.



Par nature, ce recueil Folio 2 euros est plus que court, avec seulement deux nouvelles dont la première, La Baie, est d'ailleurs nettement plus longue que celle qui lui donne son titre: "La Baie" dessine par petites touches l'été d'une famille à la mer, entre femmes languissantes et enfants qui découvrent la vie. "Mariage à la mode" quant à elle est grinçante, presque douloureuse dans l'évocation de ce mari qui rentre chaque fin de semaine vers une épouse qui s'est piquée d'art et de snobisme, sa maison envahie de nouveaux amis grimaçants.



J'ai adoré l'atmosphère engendrée par cette écriture, le parfum d'insolence et la pointe d'amertume qui exhalent de ces pages, trop peu nombreuses, mas qui sont une belle invite à relire cette auteure.
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Le Voyage indiscret

Dix-sept nouvelles, courtes pour la plupart d'entre elles, composent ce recueil. Certaines, comme Quelque chose d'enfantin mais de très naturel, mettant en scène les débuts balbutiants et rêvés d'un couple, ou Bains Turcs, sont de véritables chefs-d'oeuvre de beauté, de concision et de poésie.

D'autres, peu nombreuses, d'inspiration surréaliste ou inachevées voire esquissées, sont assez hermétiques.

Katherine Mansfield excelle dans le registre des petits récits où elle capte des bribes de vie, des moments saisis au vol, des scènes dialoguées entre des personnages pas toujours bien accordés. Elle ne s'étend pas, ne fait pas de psychologie. Elle vibre, ressent les infimes variations qui font basculer les relations entre les êtres, et transcrit, sur la page, les instants fugitifs et les postures, comme le ferait un photographe, en jouant avec la lumière et ses reflets. Tous les sens sont en éveil, magnifiés dans ses compositions.

La frontière entre le rêve et la réalité est ténue, et les apparences sont trompeuses.

Avec un ton alerte et caustique parfois, elle narre également ses voyages, comme celui qu'elle a fait, pendant la première guerre mondiale, traversant les lignes, pour rejoindre, quelques jours, son amant Francis Carco, ainsi que ses séjours dans différentes pensions, françaises le plus souvent, fuyant la maladie qui n'a de cesse de la rattraper. Ses portraits sont cocasses, et ses anecdotes amusantes.

Un recueil inégal, mais qui nous donne à voir le talent du seul écrivain au sujet duquel Virginia Woolf nourrissait une certaine jalousie, considérant qu'elle savait comme aucun autre capter les "instants de vie".





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La Garden-Party et autres nouvelles

Comme on déguste des petites douceurs avec une tasse de thé, j'ai savouré ce recueil de nouvelles de Katherine Mansfield. 



12 courtes histoires (sauf pour La Baie qui comporte une centaine de pages) tellement pleines d'émotion, de sentiments mais aussi des témoignages sur la vie, les pensées de familles aisées, frivoles :



. La garden-party,  La baie,  Son premier bal 



ou de petites gens :



. La femme de chambre, La vie de la mère Parker



ou sur le couple 



. La leçon de chant, La jeune fille, Mariage à la mode, Le voyage, Miss Brill, Mr et Mme Colombe



mais aussi la mort 



. Les filles de feu le colonel, La vie de la mère Parker (sûrement ma préférée, la plus touchante et la plus sensible)



J'aime la littérature anglaise par la minutie de l'écriture, son raffinement, sa façon de mettre en place décor et personnages avec parfois une note d'humour (anglais bien sûr) et la présence de la nature :



Quant aux roses, elles comprenaient, à n'en pas douter que les roses sont les seules fleurs qui impressionnent les gens dans une garden-party, les seules que tout le monde soit sûr de reconnaître. Des centaines, oui, littéralement des centaines de boutons s'étaient ouverts en une seule nuit ; les buissons verts s'inclinaient très bas comme s'ils avaient été visités par des archanges (p103)

L'auteure a connu très tôt des soucis de santé (tuberculose) et est décédée à 34 ans mais aussi une vie sentimentale assez mouvementée. Une urgence de vivre mais aussi d'écrire de courts textes ne se sentant pas la force physique d'écrire un roman. On ressent le travail de recherche du mot exact, de l'observation de moments de vie autour d'elle, imaginant le destin de personnes de son entourage, de scènes de rue ou de campagne. 



C'est une écriture féminine, délicate comme on un nuage de lait dans une tasse de thé. Tout est dit en parfois 4/5 pages, une tranche de vie, un instantané à travers les yeux d'une écrivaine de grand talent.

http://mumudanslebocage.wordpress.com
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La Garden-Party et autres nouvelles

Publié en 1922, ce recueil de nouvelles de la Néo-Zélandaise Katherine Mansfield est un petit bijou de grâce et de subtilité.

Une baignade dans l’océan, une promenade dominicale, un voyage en bateau, des retrouvailles après une longue absence… autant dire que chez cet auteur, les arguments sont plutôt minces. Ses personnages vivent des choses simples, banales, parfois cocasses, souvent dérisoires, et tout cela est raconté avec les mots de tous les jours, sans jamais hausser le ton.

Mais qu’on ne s’y trompe pas, la banalité n’est ici qu’un vernis, une manière de dire des choses graves sans en avoir l’air, presque en s’excusant. C’est que, comme chez Tchékhov, dont l’influence sur Katherine Mansfield est manifeste, une indéfinissable nostalgie se dégage de ces pages : celle des occasions manquées, des amours avortées, des vies gâchées, comme celle de cet homme qui s’aperçoit, trop tard, qu’il a passé « toutes les meilleures années de sa vie assis sur un tabouret, de neuf heures à cinq, à gribouiller le registre de quelqu’un d’autre. »

Un très beau livre, donc, à la fois triste et souriant, léger et profond, d’un auteur dont la grande Virginia Woolf écrivait dans son journal : « Je ne voulais pas me l'avouer, mais j'étais jalouse de son écriture, la seule écriture dont j'ai jamais été jalouse. Elle avait la vibration. » Cela donne une idée du niveau de ces textes.

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La Garden-Party et autres nouvelles

Katherine Mansfield, c’est une plume à la fois très classique et très sobre au service d’une écriture délicate, minutieuse, tout en finesse pour nous plonger dans une tranche de vie en apparence quelconque. Elle révèle derrière le quotidien le plus banal tout ce qu’il y a de noirceur, de violence, de tristesse ou de regrets. Elle met en avant les échecs amoureux, les occasions ratées, les vies gâchées. De ce point de vue il y a un petit quelque chose de Maupassant. Elle arrive à saisir en quelques lignes l’essentiel d’une atmosphère, le contexte d’un événement. Il y a quelque chose d’impressionniste dans sa façon de dépeindre les états d’âme de ses personnages. Bref, j’adore son écriture. Par contre il y a peu d’actions dans ses nouvelles et très rarement une chute au sens habituel du terme.

Quelques mots sur chacune des nouvelles du recueil :

Sur la baie : une tranche de vie d’une famille plutôt aisée

La garden-party : la préparation d’une garden party dans une famille riche et la découverte du monde extérieur, de la différence sociale et de l’injustice par la plus jeune des sœurs que la mort d’un pauvre voisin émeut alors que tout le reste de sa famille ne pense qu’à la fête.

Les filles de feu le colonel : le colonel est mort, ses deux filles qui ont vécu comme enfermées sous une cloche de verre, sont à un moment où la possibilité d’un changement est possible...

Monsieur et Madame Colombe : un amoureux est éconduit

Jeune fille : un récit assez mystérieux avec un narrateur anonyme

Vie de Maman Parker : la plus poignante des nouvelles du recueil

Mariage à la mode : une tranche de vie qui met en avant la distance qui s’est installée dans un couple

Le voyage : le point de vue d'une fillette (l’auteur elle-même probablement) sur un voyage qui va l’éloigner pour longtemps de sa famille

Miss Brille : la sortie hebdomadaire d’une vieille dame

Son premier bal : le premier bal d’une jeune fille de la bonne société, avec toutes ses émotions, de l’enthousiasme aux petites angoisses.

La leçon de chant : une vieille fille professeur de chant dont le cours se ressent des états d'âme fugitifs qui suivent les changements de temps et les messages de son amoureux

L’étranger : l’histoire des retrouvailles d’un couple après une longue séparation . Lui, très fusionnel, aimerait tout connaître de son épouse, ne faire qu'un avec elle. Elle semble l’aimer mais d’une autre manière,en gardant une part de secret.

Jour férié : une journée banale de fête genre fête foraine

Une famille idéale : le retour à la maison d’un grand-père qui travaille encore, pour les autres sa famille est la famille idéale, mais en réalité sa seule satisfaction est son entreprise qui disparaîtra sans doute avec lui car son fils est un incapable

La femme de chambre : le dévouement indéfectible d’une domestique pour sa maîtresse jusqu’au sacrifice
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Villa Pauline et autres poèmes

Je ne savais pas que Katherine Mansfield avait écrit de la poésie. Ni qu'elle était morte si jeune. Encore moins qu'elle était néo-zélandaise. En fait, à part son nom, je ne savais rien d'elle.

Maintenant, j'ai découvert son monde intérieur. Onirique. Léger. Doux. Profond. Sonnant comme de petites clochettes au vent.

Les hautes herbes frémissent sous la brise, des enfants s'y promènent, se disputent, on y fait d'étranges rencontres, puis la nuit tombe et se crible d'étoiles. Bruits d'ailes dans l'obscurité.

Si ça vous attire, peut-être pourriez-vous aller jeter un oeil du côté des peintures de Dorothea Tanning, ça m'y fait penser, un peu, un tout petit peu.



The Secret



In the profoundest ocean

There is a rainbow shell,

It is always there, shining most stilly

Under the greatest storm waves

That the old Greek called "ripples of laughter."

As you listen, the rainbow shell

Sings - in the profoundest ocean.

It is always there, singing most silently!



1912
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La Garden-Party et autres nouvelles

Ce qui nous revient tout de suite, après avoir fini ce recueil de nouvelles, ce ne sont pas les petites histoires qui y figurent et qui, d'ailleurs, n'ont pas l'air d'être des histoires comme telles, on dirait que Katherine Mansfield se penche sur l'envers des histoires, je ne sais pas comment le dire, elle nous conduit vers une infime observation comme un grain de sable qui s'infiltre dans l'histoire, et c'est ça qui est intéressant et magnifique! Je disais donc, ce qui nous revient après avoir fini la lecture de ce recueil, c'est le style de l'autrice, sa prouesse est d'avoir exceller dans le façonnage de ses personnages qu'elle plonge dans des petites situations qui prennent d'un seul une espèce de profondeur sans en avoir l'air. Elle leur trouve de bon ton, leur donne du souffle qu'on regrette qu'ils passent si vite comme une plume emporter par un petit vent...

Un véritable régal!
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La Garden-Party et autres nouvelles

Il y a un petit moment que je voulais me lancer dans cette lecture et malheureusement j'ai été déçu.

L'unique chose qui m'a plu dans ce livre sont les descriptions de Katherine Mansfield. En effet, l'auteur nous raconte les moindres petits détails de la nature environnant et on a vraiment l'impression d'y être, de pouvoir toucher les choses.

Mais j'ai trouvé le rythme bien trop lent et surtout le manque d'action a fini par m'ennuyer.

Le début m'a semblé également très confus, j'avais du mal a cerner les personnages et je me perdais un peu.

C'est vraiment dommage car je pense que ces nouvelles sont vraiment bonnes mais sans doute que ce n'était pas le bon moment pour moi de les apprécier a leur juste valeur!
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Le Voyage indiscret

Ce matin, je suis à l'image du temps, instable et vagabond, entre averses et éclaircies. Mon esprit papillonne et n'arrive pas à se fixer, je me dois de lire quelque chose de court, qui ne fasse pas dévier mon attention.

Parmi les ouvrages de la PAL, instable et déséquilibrée elle aussi, un recueil de nouvelles se profile à l'horizon, « Le voyage indiscret »de Katherine Mansfield. Dix-sept petits textes, c'est encore trop pour mon caractère volage d'aujourd'hui. Il me faut en choisir un, oui mais pas trop court non plus, histoire de m'imprégner de l'atmosphère ambiante, mousson tropicale à seulement vingt degrés, si si, c'est possible !



C'est noté que l'écrivaine est décédée à trente-quatre ans, en 1923. C'est donc le centenaire de sa mort, après une éphémère vie, courte et fragile à la fois, il n'y a plus à hésiter. Je choisis la plus longue nouvelle du recueil, une trentaine de pages, « Quelque chose d'enfantin mais de très naturel ». le titre est attrayant et énigmatique à la fois, je succombe.

Elle a écrit court à l'image de sa vie. A son décès, l'autre nouvelliste, Virginia Woolf, déclara :



«  À cela j'ai ressenti — quoi au juste ? Un brusque soulagement ? Une rivale de moins ? Puis de la confusion à constater si peu d'émotion. Et peu à peu un vide, une déception ; et enfin un désarroi auquel je n'ai pu me soustraire de tout le jour. Lorsque je me suis mise au travail, il m'a semblé qu'écrire n'avait aucun sens. Katherine ne me lirait pas. Je ne voulais pas me l'avouer, mais j'étais jalouse de son écriture, la seule écriture dont j'aie jamais été jalouse. Elle avait la vibration. »



La «vibration»… Un mouvement? Une musique? Un rythme? Il y a tout cela à la fois dans les nouvelles de Mansfield. C'est un phrasé particulier, à la fois délicat et dense, qui vient donner aux événements les plus ordinaires une mystérieuse profondeur.

L'histoire commence ainsi :



« Henry ne pouvait déterminer si son tour de tête était réellement plus grand que l'été précédent, ou s'il avait oublié l'impression qu'on ressentait : mais son canotier lui faisait mal, lui pinçait le front et lui causait une douleur sourde juste au-dessus des tempes ».



Voilà assurément un début prometteur. Et quelques lignes plus loin :



« Le jour le plus émouvant de l'année, le premier « vrai » jour de printemps avait découvert sa délicieuse beauté tiède, même aux yeux de Londres. Il avait mis de l'éclat dans chaque couleur, un nouveau ton dans chaque voix, et les gens de la ville marchaient comme s'ils possédaient de vrais corps vivants sous leurs vêtements, avec de vrais coeurs vivants pompant un sang alerte ».



Je suis envoûté, je me dis que j'ai fait le bon choix, ma mélancolie tristounette s'estompe, je revis.

La finesse des sentiments décrits se niche aux creux des petits riens, ces petits riens qui, en les agglutinant, constituent le socle de la vie. Les nouvelles de Katherine sont pleines de couleurs qui donnent de la vie au texte mais surtout aux sentiments qu'elle dépeint avec beaucoup de finesse et, je dirais, même une certaine dose de perfidie.



« Henry était très connaisseur en livres. le grand nombre auquel il faisait des signes d'intelligence était surprenant. Par l'élégance nette avec laquelle il les maniait, grâce au choix délicat de ses termes quand il en discutait avec quelque libraire, on aurait pensé qu'il avait sucé son biberon avec un volume posé sur la poitrine de sa nourrice. »



Dès les premières lignes, on reconnaît la plume de l'écrivain, l'art de la nouvelliste de saisir en quelques mots une situation, une atmosphère.

Quelque chose d'enfantin, mais de très naturel.

D'abord la fragilité. Voilà ce qui émeut chez Katherine Mansfield, si pâle sous son casque de cheveux noirs, avec ses lèvres à peine ourlées et son regard attentif, inquiet, son regard de naufragée. Et elle le transmet admirablement dans son propos.



« Comme il parlait, elle leva la tête. Il vit ses yeux gris sous l'ombre de son chapeau et ses sourcils pareils à deux plumes d'or. Ses lèvres étaient entrouvertes. Presque inconsciemment , il lui sembla absorber l'idée qu'elle portait un bouquet de primevères, que son cou était blanc, la forme de son visage merveilleusement délicate contre toute cette chevelure brûlante. »



Ils se sont rencontrés dans un train. Il n'apprendra son prénom qu'au second rendez-vous. Edna. Deux adolescents dont l'innocence n'a d'égal que le hasard qui les a fait s'asseoir dans le même compartiment.

Les descriptions sont imagées, les dialogues empreints de timide candeur.



« - C'est tellement, tellement extraordinaire, reprit-elle. Si soudainement, vous savez ! Et je me sens comme si je vous avais connu depuis des années.

- Moi aussi, reconnut Henry. Je pense que ce doit être le printemps. Je pense que j'ai avalé un papillon et qu'il bat des ailes juste ici. Il mit la main sur son coeur. »



L'ensemble du texte est de cette qualité. le début du vingtième siècle, j'y retrouve la fraîcheur et la naïveté d'autres écrivains, comme Elisabeth Goudge par exemple. Et ce côté fable fantaisiste chère à Dino Buzzati.

Avec en plus la précision et la concision du nouvelliste, je pense à Wallace Stegner dans « Le goût sucré des pommes sauvages. »

Mais ici, le déroulé n'a pas l'unité de temps et de lieu chère aux nouvelles type.

L'histoire se passe sur plusieurs semaines, à différents endroits, promenade, concert, paysage onirique propice à la rêverie.



« Il appuya sa tête contre le montant de la porte. Il pouvait à peine tenir les yeux ouverts, non qu'il eût sommeil, mais… pour une raison quelconque… et un long moment s'écoula. Il crut voir un grand papillon de nuit, blanc, volant sur la route. le papillon se percha sur la grille. Non, ce n'était pas un papillon. C'était une petite fille avec un tablier. Quelle gentille petite fille, et il sourit dans son sommeil, et elle sourit, aussi, rentrant la pointe des pieds en marchant. »



Exprimées ou inexprimées, les pensées sont un des sujets permanents de Katherine Mansfield, les pensées et les sensations, et, de fil en aiguille, ce sont la vie et la mort son sujet. Mais elle les aborde l'air de ne pas y toucher et pas du tout comme de grands thèmes de la littérature universelle. 

Et comme l'écrit « larmordbm » dans une autre chronique :



« Elle vibre, ressent les infimes variations qui font basculer les relations entre les êtres, et transcrit, sur la page, les instants fugitifs et les postures, comme le ferait un photographe, en jouant avec la lumière et ses reflets. Tous les sens sont en éveil, magnifiés dans ses compositions.

La frontière entre le rêve et la réalité est ténue, et les apparences sont trompeuses. »



Le grand Meaulnes n'est pas loin, je me suis fait happer par l'écriture. Comme pour Alain-Fournier, les courtes vies peuvent engendrer de longues sensations.



Quelque chose d'enfantin mais de très naturel.







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Journal

Confusion, exaltation, mélancolie.

Ce sont trois mots que je retiens pour résumer ce Journal et son contenu.

Katherine Mansfield voulait d'abord être musicienne, avant de souhaiter écrire. Et certains extraits du début de ce journal (notamment ceux concernant son voyage de quelques semaines avec son père, qui l'emmène camper dans les campagnes néo-zélandaises) sont comme des notes prises au vol, que la jeune fille aurait consignées « pour plus tard », comme matériau lui permettant d'élaborer un futur récit.

C'est donc un beau mélange des genres : Katherine y parle de ses rêves, de ses voyages, de ses sentiments, de ses lectures (elle note les extraits qui lui ont plu), de ses espoirs, de sa famille, de ses cours de musique, de ses rendez-vous. Et elle met son âme à nu dans ces pages : on y fait la connaissance d'une jeune adolescente exaltée, passionnée, qui souhaite à tout prix « vivre » (dans le sens le plus fort et le plus douloureux du terme). C'est presque comme si une prémonition l'avait saisie : sachant qu'elle va mourir jeune, l'adolescente veut tout connaître tant qu'elle en a le temps… Quand on connaît le destin de Katherine devenue adulte et morte à 34 ans, certains passages donnent un peu froid dans le dos. La fin du journal, en particulier, est assez triste, puisqu'elle a été rédigé durant les derniers jours de Katherine Mansfield.

J'ai beaucoup apprécié les notes qu'elle prenait à propos de ses lectures, les passages dans lesquels elle parle de ses influences littéraires, comme ce moment où elle diversifie ses centres d'intérêts et ne lis plus seulement Oscar Wilde : elle liste les auteurs qu'elle lit et qu'elle trouve importants pour se forger une certaine culture littéraire. D'autres passages sont plus difficiles à lire car, à certains moments, Katherine est comme plongée à l'intérieur d'elle-même, sans que nous puissions accéder à ce qu'elle ressentait quand elle a jeté ses pensées sur le papier : il est alors très difficile d'entrer dans ce Journal et de suivre le déroulement des sentiments dont son auteur nous parle. Enfin, d'autres pages encore, mettent franchement mal à l'aise. C'est notamment le cas lorsqu'elle parle de sa famille, au début du Journal : qu'une si jeune fille puisse ressentir tant de mépris (presque de haine) pour ses parents est un peu étonnant. Elle les trouve vulgaires et communs, parce qu'ils ne s'intéressent pas à la musique et à la littérature, comme elle ; elle leur en veut parce qu'ils la font revenir en Nouvelle-Zélande après un séjour à Londres, qu'elle a adoré. Et de ce fait, elle se sent comme une étrangère dans sa propre famille et utilise parfois des mots très durs pour parler de ses proches.

Malgré ces quelques passages difficiles, ce Journal était une bonne lecture : il montre la précocité et le talent d'une toute jeune fille qui deviendra une grande écrivaine.



Le Journal de Katherine Mansfield est une vraie plongée dans l'intimité d'une jeune fille souhaitant écrire. Il illustre le parcours presque initiatique que cette jeune adolescente a dû suivre avant de devenir la romancière que l'on connaît.
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Mariage à la mode (précédé de) La Baie

Un agréable livret à l'atmosphère estivale. De belles descriptions qui sentent l'iode, les costumes de bain mouillés et les pâtés de sable. Des va-et-vient entre les bungalows et la plage, des jeux d'enfants, des gouvernantes assises sur des pliants, des jeunes-filles qui rêvent. Puis une courte nouvelle d'un mari qui se préoccupe de la frivolité grandissante de son épouse adorée.

C'est frais et si court qu'il ne faut pas se refuser cette si plaisante lecture.
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La Garden-Party et autres nouvelles

Série de tranches de vie qui font parfois sombrer le quotidien le plus banal dans toute sa noirceur – la mort, plus ou moins violente, plus ou moins prévisible, y rôde en effet souvent, de même que la tristesse, le doute, les regrets… – ces nouvelles de Katherine Mansfield sont pour moi une découverte comme je les aime.



D’un style foncièrement classique, sobre mais délicat, parfois très poétique, la nouvelliste nous décrit avec beaucoup de réalisme des lieux et des personnages divers et variés, de la Nouvelle-Zélande à l’Angleterre, entre XIXème à son crépuscule encore lumineux et XXème à son aube flamboyante, des hommes, des femmes, des enfants… tous à un moment particulier de leur existence routinière, moment imprévu qui la bouleverse, ou moment préparé par toute une succession d’évènements pressentie par le reste du récit. Pour ce faire, pas ou peu d’intrigue, mais une insistance sur les sensations, les sentiments, les atmosphères, les conversations…, sur la vie, dans toute sa simplicité et ses cahots qui viennent parfois la bousculer.
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Félicité

Quand la félicité, la jouissance extrême, le bonheur parfait , relève de l'extrême et quand la félicité n'est qu'illusion et vanité, qu'elle se contemple dans un miroir comme un narcisse ... Alors la félicité n'est heureuse que lorsqu'elle s'attache au bonheur domestique , que lorsqu'elle peut se permettte le luxe du confort bourgeois, de s'adonner aux petits ou au plus grands plaisirs, lorsqu'elle n'est pas une fuite en avant pour échapper à l'instant présent, mais même là, dans les petits plaisirs du quotidien, la félicité peut se transformer en ivresse, en dérèglement des sens et des nerfs ... Finalement, la félicité chez Mansfield n'est pas ce qu'elle est au naturel, ou ce qu'on attend d'elle, de sa définition, elle se fait plus artificielle, vaniteuse et là la félicité se retrouve déprimée, ou au contraire surexcitée, comme si le bonheur n'était qu'une maladie mentale.
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Lettres

J'ai commencé par écouter des extraits de "Lettres" de Katherine Mansfield lu par Jane Birkin. Mon émotion a été grande en découvrant les écrits d'une femme passionnée, possédée par son amour pour John.

Elle recherche un certain accord avec la vie soumise à l'épreuve de la maladie puisqu'elle est atteinte de la tuberculose. D'ailleurs, elle en meurt en 1923 à l'âge de trente-quatre ans.

J'ai souhaité reprendre le livre complet avec ses lettres datant de 1915 à 1922 et je n'ai pas été surprise de sa correspondance avec Virginia Woolf avec qui elle a des points communs dans sa façon d'écrire.

Elle est souvent touchée par le désespoir et l'obsession de la mort mais au fond d'elle-même il y a le refus de s'abandonner à la tristesse qui la recouvre comme un flot.

Sa correspondance est importante parce qu'elle a beaucoup voyagé et séjourné seule d'hôtel en hôtel, bien que je n’ai pas vraiment compris pourquoi. On peut dire que son voyage est souvent empreint de spiritualité même si l'autrice originaire de Nouvelle-Zélande ne croit pas en Dieu. Mais les lettres de Katherine Mansfield témoignent surtout d’une sincérité intérieure à travers sa belle écriture.





Challenge Multi-défis 2022

Challenge XXème siècle 2022

Challenge ABC 2022-2023

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Mariage à la mode (précédé de) La Baie

J'ai toujours voulu lire Katherine Mansfield, parce qu'écrivaine Néo-Zélandaise, pays qui m'est cher, parce que contemporaine et amie de Virginia Woolf, et que j'avais entendu parler de son style délicat, tout en nuances et détails. Ce petit livre trainait chez mes parents, donc voilà, j'ai sauté le pas.



Deux petites nouvelles extraites d'un recueil plus conséquent. Un court livre compsé d'une première nouvelle où l'ont suit deux familles en villégiature au bord de mer et une autre centrée sur un couple. J'ai effectivement retrouvé un style délicat, tout dans l'observation, un peu comme dans un film anglais où il ne se passerait pas grand chose, si ce n'est de partager une tasse de thé en discutant de façon anodine -chit-chat- .

J'ai apprécié ces deux nouvelles de façon très différenciée alors que le style et la façon de conduire l'histoire est la même. la première nouvelle m'a paru un peu ennuyeuse, je n'arrivais pas à me laisser porter par le flots de mots, les scènes, sautant de personnages en personnages. Je pense que j'ai besoin, pour apprécier des scènes très descriptives, de connaître plus les personnages, d'en savoir un minimum, de comprendre qui est qui. Là, j'ai vraiment eu l'impression d'être d'observer des gens que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam à travers une camera (ou un voyeur!) sans contexte.

La deuxième nouvelle, même procédé, sauf que c'est centré sur deux personnages principaux: William et sa femme Isabel. William est heureux, impatient de retrouver chaque samedi sa famille et surtout sa femme, après une semaine de travail. Mais depuis quelques temps, il ne reconnait plus Isabel qui a changé sa façon d'être, jusque dans son rire, depuis qu'elle a rencontré un nouveau groupe d'amis. Ici j'ai pu rentrer "en empathie" avec ces deux personnages et cette nouvelle, ou page de vie, m'a paru si juste.

C'est marrant comme un même style peut être différemment apprécié ou non. Une leçon de littérature en quelques sortes pour moi

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Les nouvelles

L'intégrale des nouvelles de Katherine Mansfield est un livre doux et cruel en même temps.

Il décrit avec minutie de petits événements sans importance, qui, par l'impact qu'ils ont sur les personnages, prennent une ampleur formidable. Ces événements relèvent presque du détail, mais donnent de petits coûts de griffe dans la personnalité des personnages, amènent une certaine détresse dont on sent qu'ils s'en souviendront. Ils donnent l'impression qu'ils auront perdu un peu de confiance en eux, sans trop savoir pourquoi.

Parfois, Katherine Mansfield décrit le quotidien d'un couple et on sait que la complicité de ce couple va se déliter doucement sans qu'ils en prennent conscience.

Parfois elle décrit une scénette entre des petites filles, et on a presqu'envie de pleurer avec celle qui subit.

Elle parle de fleurs fanées, de robes déchirées, d'un sourire un peu moqueur, de petits chagrins sans importance, mais l'accumulation construit ses personnages et font ce qu'ils deviennent.

C'est fantastique de sensibilité !

Le seul tout petit bémol : comme souvent, dans les intégrales d'un auteur, on met même ce que l'auteur n'aurait pas publié... Donc ici, il y a toute une série de nouvelles inachevées, horriblement frustrantes à lire. C'est inhumain de faire un truc pareil ! Mais ça se comprend par le fait que tous ces débuts d'histoire sont vraiment bien écrits aussi et qu'ils méritaient leur place quelque part...

Bref, une écriture sensible, vraiment fine, digne d'Edith Wharton et Henry James.
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