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Critiques de Kathryn Stockett (1009)
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La couleur des sentiments

J’ai retrouvé une critique de 2012, quand j’ai lu ce très beau roman. Depuis on en a fait un film que j’ai trouvé un peu trop exubérant et même superficiel. Mieux vaut la lecture, donc



Ayant reçu ce livre en cadeau, j'étais tout d'abord sceptique. En lisant les premières pages, le style m'a déroutée, car l'une des héroïnes du roman ne s'exprime pas correctement dans les phrases négatives. Mais j'ai ensuite compris les raisons de ce choix par l'auteur et j'ai été tout de suite prise par l'ambiance du livre et par l'écriture, caractérisant chaque personnage, écriture fluide, drôle et émouvante, sans emphase ni apitoiement, sans la moindre intention de faire une satire ni tomber dans ce qu'on a coutume d'appeler, aujourd'hui, "la démagogie" ou la "bienpensance". L'histoire, vous la connaissez, grâce aux nombreux commentaires qui ont déjà été déposés par les internautes.



Parmi les très nombreux livres qui sortent sur le marché, je n'hésite pas à ranger celui-ci parmi les meilleurs livres contemporains que j'aie lus depuis quelques années déjà, ce roman restera dans toutes les mémoires, à l'opposé des autres balivernes sur-médiatisées que l'on regrette d'avoir achetées et que l'on n'a pas eu la force de lire jusqu'au dernier mot.



Le roman est fort original, parce qu'il est mesuré, réfléchi, qu'il n'offense personne ou ne s'attaque à personne, sauf à la bêtise humaine et à sa vanité, et son intérêt réside dans cette écriture et ce point de vue pudiques et amusants en même temps. Aucune haine ni rancune envers les "blancs" d'une certaine époque, mais juste le moyen de rappeler, à tout un chacun, que la couleur de la peau n'enlève pas les sentiments les plus nobles, bien au contraire, et que les différences demeurent assez ténues entre deux races "différentes".



L'auteur a dû faire preuve d'une grande empathie et sympathie toutes naturelles, et sa psychologie est remarquable comme sa faculté de nous faire revivre ou vivre une époque qui nous semble relativement proche. On pourra aussi s'intéresser au progrès américain des années soixante par rapport au nôtre, où les familles riches bénéficiaient déjà d'un lave-vaisselle, de la télécommande pour la télévision, et de la climatisation.



J'ai fait durer le plaisir le plus longtemps possible, en regrettant que le roman ne fût pas plus long. Le suspens nous tient jusqu'au bout - car c'est par lui que se tient tout le livre - et tout en souffrant avec chaque personnage, tout en souriant aussi, nous espérons pour chacun d'eux que le meilleur arrive. Et... Mais chut ! je n'en dis pas plus. Lisez donc et vous verrez !

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La couleur des sentiments

Je dois être une des dernières à lire La couleur des sentiments, publié en 2010, l’année où j’ai ouvert mon blog, et sans doute découvert à cette occasion (une des premières tentations sur la loooongue liste liée aux blogs). Je l’avais offert à ma maman, qui me l’a prêté et… oui, honte sur moi, je le lis seulement maintenant.



Nous sommes en 1962, à Jackson, Mississipi. Elles sont trois, deux Noires et une Blanche, trois femmes unies par un sentiment d’injustice, une colère sourde, trois femmes qui vont s’atteler à un projet commun et qui vont comprendre que les limites déterminées par la couleur de peau ne sont que des barrières extérieures, qu’on peut les empêcher de vous pourrir la tête. Elles, ce sont : Aibileen, la bonne des Leefolt, déjà d’un certain âge, qui se sent pousser une petite graine dure comme pierre depuis la mort accidentelle de son fils ; Minny, cinq enfants, un mari alcoolique et violent, toujours en colère, la bonne qui n’a trouvé du travail que chez une jeune femme étrangère à la ville, Miss Celia, qui – heureusement – ne comprend rien aux codes et aux diktats de la Ligue des femmes, même si elle voudrait tant en faire partie ; Skeeter, jeune diplômée blanche qui vit toujours chez ses parents, sur la plantation de coton, et qui est encouragée par une éditrice new-yorkaise à écrire sur un sujet fort qui lui tient à coeur.



Et c’est ainsi que naît ce projet d’un livre de témoignages des bonnes noires sur leur travail et leurs relations avec les familles blanches chez qui elles travaillent, particulièrement les femmes et les enfants. N’oublions pas qu’on est en 1962 seulement et que, s’il venait à être découvert, ce projet coûterait cher aux bonnes. Car si les hommes blancs règlent brutalement leurs comptes à coups de poings ou de revolver, (le Ku Klux Klan n’est jamais loin), les femmes blanches – du moins les plus influentes, les plus racistes (ou les plus frustrées ?) – s’y entendent vicieusement bien pour détruire peu à peu la vie des Noires si nécessaire.



Le roman alterne les points de vue des trois principales protagonistes, tout en dressant un portrait rapproché d’autres femmes, Miss Leefolt, Miss Hilly ou la mère de Miss Skeeter, sans oublier Constantine, l’ancienne bonne de Skeeter dont celle-ci est sans nouvelles. Les pages se tournent toutes seules, on rit, on a la gorge serrée, on espère avec nos trois héroïnes que leur livre sera bien édité mais on tremble des conséquences qu’elles pourraient subir. Et puis ne croyez pas que tout est manichéen, il y a beaucoup de nuances dans ce roman qui montre que les relations entre les maîtresses de maison et leurs bonnes oscillent entre mépris racial et amour, avec surtout beaucoup d’amour, même s’il est fondé sur des rapports de ségrégation. Il porte aussi le message que l’on peut trouver sa place dans la vie, même si on n’est pas né au bon endroit dans les bonnes conditions ou si on ne se sent pas bien dans sa peau : c’est un message commun à Aibileen, Minny, Skeeter et bien d’autres, si elles veulent bien le comprendre.



Kathryn Stockett explique à la fin comment elle s’est inspirée de sa propre nounou noire, Demetrie, et combien elle s’est sente marcher en équilibriste sur le fil de son roman, puisqu’elle a osé se mettre dans la peau de deux femmes noires et parler à leur place, en quelque sorte. Pari audacieux, mais réussi.
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La couleur des sentiments

1960... j'ai besoin de me le répéter régulièrement au cours de la lecture... les années 60 aux USA... seulement une génération d'écart (car c'est l'année de naissance de mes parents) et tant de changements, enfin, dans le bon sens. Même s'il y a de mauvais côtés à notre monde actuel et encore un long chemin à parcourir pour obtenir LES égalités, n'oublions pas où nous en étions il y a si peu d'années. Un note d'optimisme ne fait jamais de mal.

Concernant le roman, il est parfaitement maîtrisé car on se trouve vraiment dans la cuisine avec Aibileen, dès les premières pages, je l'entendais presque me parler, me raconter son histoire. Ensuite, prise dans le tourbillon, j'avais beaucoup de mal à refermer le livre, j'appréhendais autant que je voulais connaître la suite, les conséquences. Je rêvais d'un happy-end tout en imaginant que c'était impossible, une fois la machine lancée...

Très belle lecture, très bon moment, très envie de voir le film à présent.

Merci

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La couleur des sentiments

Il y a des livres qui nous happent dès les premières lignes. Ce fut le cas pour moi avec celui-ci.

J'étais suspendue aux phrases de cette histoire. J'ai vibré tout du long. Et à la fin, j'en voulais encore plus. J'aurais voulu connaître ces femmes, les soutenir.



Ca se passe dans les années 60. En prendre conscience fait prendre du recul. Ce n'est pas si loin. Ca éclaire l'histoire. Ca peut donner des réponses, à ce qu'il se passe encore aujourd'hui.



Bref, une lecture magnifique, incroyable, bouleversante, vibrante, émouvante, questionnante...

On ne peut rester indifférent à cette histoire, à l'histoire de tant de femmes et d'hommes, qui ont subi la bêtise humaine.

Ce que j'ai ressenti dépasse ce que je peux exprimer.
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La couleur des sentiments

La lecture de ce roman répond à deux critères : premièrement vider ma PAL et colle pile/poil avec le challenge 1 mois une illustration, et deuxièmement parce que ma fille m'incite à le lire depuis un bon moment déjà souhaitant me faire découvrir la version cinématographique ( et non je ne l'ai jamais vu) Je vais donc remercier Marie K, qui m'a offert ce livre il y a...... bouh longtemps dans le cadre d'un échange entre copinautes.

Mais pourquoi faut il que nous laissions au fond la PAL , des livres Pareils ?

Ce roman est terriblement émouvant, perturbant et émotionnellement bouleversement et drôle aussi.

L'auteur nous brosse le tableau d'une société américaine ségrégationniste avec des comportements incroyablement contradictoires. Comment peut-on confier l'éducation de ses enfants et imposer des règles de vie aussi humiliantes ( je pense à la création de toilettes privés pour les employés de couleur) et violentes (le tabassage en règle au point de rendre handicapé d'un jeune employé occasionnel pour s’être trompé de toilettes) c'est à frémir.

Nous assistons à des événements historiques marquants comme l'entrée à l’université de James Meredith par le président JF Kennedy le 1 octobre 1962. Ce qui rend ce roman culturellement enrichissant. Nous sommes bien dans l'ambiance culturelle de l'époque avec des références musicales et cinématographiques. la toile de fond historique est bien planté même si nous ne croulons pas sous beaucoup de détails

Nous suivons donc l'intrigue à travers le regard de 3 personnalités très différentes, Aibileen la plus âgée, bonne noire nounou que l'on imagine bien rondelette, plutôt tempérée et passive, la bouillante et plus jeune Minny et Miss Skeeter, la fille des Phélan propriétaires terriens.

Dans chaque partie , la personnalité des protagoniste est très prégnante, le ton est juste, l' histoire n'est pas racontée de la même manière .

Skeeter, ne ressemble à aucune autres de ses amies, que nous allons croiser sur sa route.

L histoire se situe donc dans le Missouri un des états les plus racistes du pays. C'est une très belle approche de la société en fonction des statuts et des ages des personnages



On y trouve avec les folles furieuses, d'Hilly , Elisabeth et Steeker un air de Desperates houswives avec la vie dans ce quartier blanc si cliché.

Le destin de ses trois femmes vont donc se croiser et participer à l'écriture d'un livre sur les conditions des employées de maison dans la région la plus ségrégationniste qui soit.pour autant Steeker n'est pas une ardente defendeuse des droits civiques, c'est le coté surprenant de sa personnalité, elle fait parfois preuve d'un tel manque de connaissances sur les événements marquants de sa propre ville.

J'ai vibré, tremblé , ri et pleuré. L'auteur nous tient en haleine, dans la crainte de ce qu'elles manigancent soit découvert et l'on devine les conséquences. L'aventure est addictive , certains personnages sont particulièrement attachants , charismatiques et certaines sont des vraies pestes , avides de pouvoir, et tellement cruelles qu'elles n'hésiteraient à faire du mal à leurs propres amies. J'étais donc là avide de tourner vite les pages pour connaitre la fin de cette aventure, que j’espérais évidemment bienheureuse.

Le style de l'auteur, est très agréable,les décors bien plantés , et les personnages admirablement campés, frisant le réalisme.

Dire que j'ai apprécié ce roman et bien c'est un vrai coup de cœur








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La couleur des sentiments

Bon allez, même si ce n'est plus la peine, je vais quand même mettre une petite critique! Tout le monde semble apprécier ce livre, et je ne sors pas du lot.



Skeeter, Aibileen et Minny. 3 femmes.3 habitantes de Mississippi.Une amitié très spéciale va naitre entre ces trois femmes malgré les barrières, les non-dits, les convenances. Car oui, Skeeter ne fait pas partie de la même catégorie, elle est blanche, dans les années 60, dans le Mississippi. Alors que Minny et Aibileen sont noires. L'une est la propriétaire, une femme de la société, les deux autres sont des bonnes.



Pendant ma lecture, j'ai eu du mal à me persuader que l'histoire se passe il y'a seulement 50 ans. Avec ce fossé qui sépare les Blancs des Noirs, ce racisme on pourrait se croire il y a plusieurs siècles. Mais non, c'était bien en 1960! A Jackson, les Blancs ne parlent pas aux Noirs, à part pour leur donner des directives, des ordres. Un Noir ne parle pas aux Blancs. Jamais! Ni pour se plaindre, ni pour émettre une suggestion ou une remarque et surtout pas pour les critiquer. D'où l'impressionnante liste des employeurs de Minnie, qui ne sait pas se taire!

Pourtant, un jour, Miss Skeeter va décider de braver tous ces interdits et faire parler les bonnes, leur faire raconter leurs journées, leur travail, leurs bons et mauvais souvenirs. On se rend vite compte que les bonnes sont indispensables aux Blanches, rien que pour élever leurs enfants, leur prodiguer l'amour et la sécurité dont ils ont besoin. L'exemple d'Aibileen et de Miss Leefolt est frappant. Une mère sans amour maternel face à une employée qui couve ses petits comme les siens.

On remarque aussi que dans la communauté noire, le soutien, l'entraide et l'amitié sont indispensables alors que chez les Blanches, on se croierait de retour au lycée. La fille populaire, Miss Hilly, les suivantes, Miss Leefolt et les membres du club de bridge, celle qui essaie de s'intégrer mais qui comprend pas que c'est trop tard, Miiss Celia. Et bien sûr, celle qui se rebelle contre ce système, Miss Skeeter.



Bref, j'ai passé un excellent moment avec ce roman, qui est parfois drôle, parfois émouvant, parfois dur aussi mais sans jamais tomber dans l'excès, sans en faire trop. La juste dose de chaque ingrédient pour nous faire découvrir une histoire d'amitié et aussi une partie d'Histoire. J'en ai beaucoup appris, merci Kathryn Stockett!
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La couleur des sentiments

Ce livre permet de se plonger dans une époque peut être pas si différente de la nôtre.

Mais j'ai tout de suite été dans le "bain" tellement celui ci est réaliste.

On y apprend la vie des Noirs au milieu des Blancs et surtout des "bonnes à tout faire" qui élèvent aussi les enfants des Blancs comme elles éleveraient les leurs.

Un livre émouvant, dur parfois mais très réaliste. On apprend plein de choses finalement.
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La couleur des sentiments

J'ai lu ce livre sur les conseils d'une collègue, me disant que bof-bof ça ne m'inspirait pas trop. Puis finalement je me suis prise au jeu et je n'ai aucun mal à entrer dans l'histoire tellement elle semble réelle et présente. Je me suis identifiée tour à tour à presque tous les personnages et on est emporté dans cette intrigue comme dans une espèce de tourbillon où on ne s'ennuie pas une minute, il n'y a pas une longueur. On est en colère, on est indigné, on rit... C'est un petit bijou.
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La couleur des sentiments

La couleur des sentiments



C'est vraiment un très très bon roman. Et malgré que ce soit un gros roman je l'ai lu en quelques jours.



C'est une histoire bouleversante, émouvante. A chaque moment de lecture je m'immergeais complètement dans l'univers de ces femmes noires et blanches. Ces bonnes qui malgré la façon dont elles étaient traitées pour certaines étaient dévouées à leur patronnes et ces bourgeoises dans leur vie étriquée

complètement enfermées dans leur préjugés et leur peur du regard des autres et du quand-dira-t-on.



Je ne suis pas sure que les choses aient vraiment évolué aux Etats-Unis, mais en tout cas ces femmes noires ont tout fait pour que les choses changent.



J'ai eu beaucoup de mal à comprendre ces femmes blanches, elles sont allées à l'université mais leur bêtise est incommensurable et je pense même que le personnage de Miss Hilly n'est pas une caricature et que l'on peut même trouver pire. Et tout au long du roman je me suis posée la question comment peut on agir de cette façon avec d'autres êtres humains ?



J'ai beaucoup aimé ce roman, j'ai souri par moment, j'ai même ri et j'ai eu une larme à la fin



Lisez le je suis sure que vous ne serez pas déçu



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La couleur des sentiments

Elles s’appellent Constantine, Aibileen, Minnie ou Yula May, elles sont bonnes au service de familles aisées et oisives. Jusque là, rien de palpitant. Mais voilà, nous sommes dans les années 60 à Jackson, Mississipi. Ces femmes sont noires et travaillent pour des blancs. Et ça change tout.



Sans jamais tomber dans le larmoyant, loin de tout militantisme, Kathryn Stockett a écrit un formidable roman construit autour de remarquables personnages féminins.



La vie dans les quartiers noirs de la ville n’est pas des plus plaisantes. Les fins de mois sont difficiles, les maris violents et alcooliques ne sont pas rares, le racisme est une composante essentielle de la vie en société.



Pourtant, à y bien regarder, le sort des femmes des quartiers blancs n’est pas plus enviable. Hypocrisie, lâcheté, ennui, jalousie sont leur lot, la médiocrité suinte de ces belles demeures. Mrs Hilly Holbrook est la peste, la garce que l’on adore détester. Rien ne peut la racheter, c’est le diable en personne. Elle mène d’une poigne de fer son petit cercle d’amies, et même une partie de la (bonne ?) société.



Aibileen travaille chez Elizabeth Leefold qui passe ses journées à coudre, à geindre et dont l’affection pour sa petite fille est fort limitée. Minnie travaille chez Mrs Walters, la mère d’Hilly Holbrook. Lorsqu’elle se fait renvoyer, elle échoue miraculeusement chez la Marylin Monroe du coin, Celia Foote, et qui traîne un sacré paquet de problèmes.



Constantine travaillait chez Eugénia Phelan, surnommée Skeeter, et qui n’a jamais su ce qu’il était advenu de sa bonne, après 25 ans de bons et loyaux services. Cette jeune femme se démarque singulièrement de ses amies. Une grande perche toujours célibataire, qui rêve d’écrire. Et qui a de la considération pour ces bonnes noires.



Ces deux petits détails vont servir de détonateur, car Miss Skeeter, Abileen et Minnie ont décidé de s'unir et d'écrire, anonymement, un livre de témoignages sur les conditions de travail des bonnes. Un secret explosif dans une ville où on punit de bastonnade le malheureux qui a osé se tromper de toilettes.



Si l’histoire de Rosa Parks vous est familière, si, comme moi, vous avez vu le film d'Alan Parker, Mississipi burning, qui relatait des faits commis en 1964, dans ce même état (trois militants des droits civiques furent assassinés par des membres du KKK), vous vous retrouverez en terrain familier chez Kathryn Stockett. Mais Miss Stockett a choisi la petite histoire plutôt que la grande.



J'ai suivi avec un enthousiasme teinté de mélancolie les pérégrinations de toutes ces femmes auxquelles je me suis attachée. L'auteure a su donner une voix différente à chacune d'entre elles, oscillant souvent entre drame et humour. Un roman foisonnant et généreux qui fut un gros coup de coeur.



Traduction : Pierre Girard
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La couleur des sentiments

Coup de coeur

Je repoussais sans cesse la lecture de ce livre, qu'on m'avait décrit comme un « must à lire », tant le pavé m'impressionnait. Près de 520 pages…

Cependant, participant au challenge « Pioche dans la PAL : Janvier 2018 », Phoenicia a eu la très bonne idée de me le piocher (m'ayant préalablement demandé « est-ce que tu serais contre le fait que je sélectionne un pavé? » ce que j'ai répondu par un « Non pas du tout. Fait toi plaisir! Pioche n'importe quel livre. »).

Et wow ! Je remercie infiniment Phoenicia pour cette pioche ! Ce livre fut un « pur bonheur de lecture ».



L'histoire se passe à Jacksonville au Mississippi dans les années 60.

Dans cette ville, il est de coutume pour une famille riche blanche d'avoir une bonne noire qui se charge de l'entretien de la maison, de faire la cuisine et de s'occuper des enfants. Aibileen est la bonne de la famille Leefolt. Depuis près de cinquante ans, Aibileen travaille chez les Blancs et a eu, comme elle dit, « dix-sept enfants » à s'occuper depuis le début de sa carrière. Sa meilleure amie se nomme Minny. Bien que reconnue comme la meilleure cuisinière de Jacksonville, Minny est aussi une grande gueule, n'hésitant pas à se rebeller contre ses patronnes ce qui lui a rapporté plusieurs licenciements. Enfin, Eugenia Phelan, surnommée Skeeter, est la fille d'une riche famille blanche travaillant dans la plantation de coton. Nous suivrons donc ces deux bonnes noires et cette femme blanche tout au long de l'histoire.

Jacksonville est une ville où les Blancs et les Noirs ne se mélangent pas, chacun ayant son église, ses supermarchés, son école, sa bibliothèque,… un quartier Blancs et un quartier Noirs. Une ville profondément raciste où selon les Blancs, « les Noirs seraient porteurs de maladie » et qu'il ne faudrait pas se mélanger à eux dès les bancs de l'école.

Mais l'action qui déclenchera une révolte chez nos trois protagonistes sera la construction des toilettes pour Noirs chez les Blancs…



Bien que ce livre m'ait fait peur au début avec son nombre de pages, il a été un vrai page-turner. Je ne me suis ennuyée à aucun moment. Les trois femmes nous racontent leur vie au sein de Jacksonville, autant les bons moments que les mauvais. On peut y lire que la vie n'est pas facile autant pour les bonnes que pour Eugenia Phelan qui essaie de faire bouger la mentalité dans cette ville profondément raciste. Les chapitres ne sont pas très longs mais ils sont parfaits par rapport à l'avancement de l'histoire.

Kathryn Stockett a su faire « parler ses personnages » en adaptant le langage à chacune. Pour les chapitres consacrés à Aibileen, les phrases étaient courtes et simples et le vocabulaire rudimentaire. Elle décrivait beaucoup ses actions avec de fortes répétitions du sujet « je ». Pour Minny, ses phrases étaient plus détaillées et le vocabulaire simple. Pour Miss Skeeter, la rédactrice, ses phrases étaient très longues et détaillées et un vocabulaire enrichi.

Ce livre m'a révoltée face aux Blanches et leur mépris des Noirs, attendrie face aux témoignages de ces bonnes qui se donnent pour leur patronnes, étonnée au vu des conditions déplorables dans lesquelles vivent ces bonnes et ce livre m'a également fait pleurer par sa fin.



Bien que nous ne sommes qu'au mois de Janvier, ce livre est vraiment un coup de coeur de 2018. Merci encore Phoenicia pour cette pioche !
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La couleur des sentiments

Jackson, Mississipi. En 1963, les Noires sont toutes employées comme bonnes chez les Blanches. Minny et Aibileen ne dérogent pas à la règle et elles subissent leur sort avec fatalisme…Enfin presque !

Miss Skeeter, une Blanche pas comme les autres, rêve de devenir journaliste, ou écrivain. Petit à petit, germe dans son esprit l’idée d’écrire un témoignage sur ce que vivent les bonnes chez leurs patronnes, que ce soit en bien ou en moins bien.

Miss Skeeter garde un souvenir très fort de sa bonne noire, celle qui l’a élevée et elle ne sait pas pourquoi celle-ci est partie brusquement quand Miss Skeeter était à l’université.



Le titre « gnan gnan » (mais pourquoi les éditeurs français se croient toujours obligés de modifier les titres originaux !!! Le titre original de ce roman est « The Help », c’est-à-dire « Les Bonnes » et correspond beaucoup mieux à l’histoire…) ; ce titre sirupeux et passe-partout cache pourtant une histoire magnifique et forte, sans excès de sentimentalisme larmoyant.

Les trois personnages principaux – les deux bonnes noires et l’écrivaine blanche - parlent chacune à leur tour et racontent leur histoire commune, ce livre qu’elles vont mener à terme malgré bien des déboires et on se laisse vite happer par leurs témoignages. La vie à cette époque, les relations entre Blancs et Noirs (Martin Luther King n’est pas loin), la méchanceté et la bonté des Blanches, la ségrégation qui petit à petit se délite et l’amitié, la famille, les conventions et traditions…

Sans porter de jugement, l’auteure réussit le tour de force d’exposer les faits sans prendre parti : tout n’est pas blanc, tout n’est pas noir dans ce monde en deux couleurs. Le lecteur français, qui n’a pas connu cette façon de vivre, ne peut pas juger mais seulement se poser la question : comment aurai-je fait, moi-même, si j’avais vécu à cette époque, dans ce contexte ?

Bref tout y est pour un roman poignant qui va vous faire passer du rire aux larmes et que vous aurez de la peine à fermer.

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La couleur des sentiments

Dans une petite ville de l'état de Mississipi dans les années 1960, vivent côte à côte les femmes blanches et leurs domestiques noires.La jeune Skeeter qui rêve de devenir journaliste et écrivain se rapproche d'Aibileen la femme de ménage de son amie Elisabeth pour écrire un livre d'entretiens qui donne la parole aux femmes noires.

A travers les voix des trois protagonistes du roman ,on plonge dans le quotidien de ces femmes et notamment de ces bonnes qui doivent faire preuve d'un courage extraordinaire pour briser le mur de silence qui les enferme dans une position subalterne rappelant tristement l'esclavage

Le parcours de la courageuse Skeeter qui n'hésite pas à sacrifier un riche mariage et une amitié ancienne pour faire triompher ses convictions est particulièrement émouvant

L'ecriture est magnifique et l'auteur a su adapter discours et personnages pour nous faire sourire et espérer puisqu'en fin de compte le courage personnel est récompensé;

C'est un magnifique plaidoyer pour l'égalité et le respect de tous qui nous est donné là; ce livre devrait figurer dans les programmes scolaires des lycées
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La couleur des sentiments

461 critiques à son actif.......alors que rajouter de plus ?



Et bien que ce livre est un petit bijou brillant de mille couleurs. On passe du rire aux larmes en passant par la peur, le stress. On retient son souffle et on jubile par moment. Tous les sentiments sont là, une palette de couleurs étendue. La couleur des sentiments.

Juste après avoir tournée la dernière page j'ai regardé le film que j'ai trouvé pas mal mais je me suis dit : "Qu'est ce que je suis contente d'avoir lu le livre avant , de l'avoir lu tout court " Car comme dans beaucoup d'adaptation, les livres sont quand même bien bien meilleurs.

Ma bibliothécaire m'avait prévenu en le prenant : "bonne lecture, bonne nuit blanche !"

Je ne l'ai pas lu en une fois car avec des enfants ce n'est pas toujours évident de trouver un "long" moment (pas fatiguée) pour dévorer un bon roman, mais elle n'en était pas loin.
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La couleur des sentiments

Eugenia " Skeeter " Pheelan rentre dans la plantation de ses parents à Jackson, Mississippi, avec un diplôme de journalisme en poche. Elle espère trouver un emploi mais, en 1962, il est encore difficile pour une femme de faire autre chose qu'un beau mariage et quelques enfants.



Skeeter a envoyé un C.V. chez Harper and Row, une maison d'édition de New York, mais n'ayant reçu aucune réponse à sa candidature, elle rentre à la maison familiale la mort dans l'âme et se prépare à affronter les manigances matrimoniales de sa mère, qui espère la voir se marier bientôt.



Comme si cela ne suffisait pas, Skeeter soit en plus s'habituer à l'absence de Constantine, la bonne noire qui l'a élevée. Pourquoi Constantine est-elle partie sans avertir Skeeter alors qu'elle avait, d'après sa dernière lettre, une grande nouvelle à lui annoncer ?



Après quelques semaines passées à se morfondre à Jackson, Skeeter reçoit enfin des nouvelles de Harper and Row. On lui demande d'écrire sur des sujets qui la touchent personnellement et d'envoyer des échantillons de ce travail à la maison d'édition.



La jeune fille décide alors d'écrire sur les bonnes noires de Jackson et sur la façon dont leurs patronnes blanches les traitent. Pour cela, elle a besoin de témoignages. Elle s'adresse alors à Aibileen, la bonne de son amie Elizabeth, et lui demande son aide.





J'ai savouré chaque page, chaque ligne de cette histoire.



Sans être amusant, ce récit n'est pas non plus déprimant et c'est là toute sa magie. Malgré un sujet difficile, une impression de légèreté, d'humour et d'espoir se fait sentir. Comme si la situation d'Aibileen, de Minny et de toutes les autres, bien que difficile, ne pouvait que s'améliorer...



J'ai beaucoup apprécié les personnages des bonnes. Elles font toutes preuve d'un courage extraordinaire et, malgré le danger de la collaboration avec Skeeter, osent finalement mettre des mots sur les outrages qu'elles subissent jour après jour. Parce que, dans le Jackson des années 60, les Noirs ne sont pas considéré comme les égaux des Blancs. La phrase " Ils ne sont pas comme nous ! " revient régulièrement, mise à toute les sauce, dans n'importe quel sujet de conversation ou presque.



Par contre, j'ai eu du mal à l'attacher à Skeeter elle-même, qui est pourtant le personnage central du roman et l'instigatrice des témoignages des bonnes. Au début du récit, il semble étrange que quelqu'un comme Skeeter soit amie avec deux pestes comme Hilly Holbrook et Elizabeth Leefolt : on sent que Skeeter n'est pas comme elle et pourtant, elle joue le jeu. Elle fait semblant de partager leurs valeurs. Le fait que Skeeter ait besoin d'entendre de la bouche de Minny et d'Aibileen la façon dont ses amies se comportent envers leurs bonnes m'a semblé légèrement surréaliste : après des années d'amitié avec ces deux jeunes femmes, Skeeter n'a-t-elle pas encore remarqué les remarques acides que celles-ci lançent sur les Noirs ? Skeeter est-elle aveugle pour ne pas remarquer la soumission dont Aibileen doit faire preuve jour après jour pour ne pas perdre sa place ?



C'est donc l'une des " Blanches " secondaires de l'histoire qui m'a semblé la plus sympathique. Miss Celia Foote, la nouvelle patronne de Minny après que cette dernière ait été renvoyée par Hilly. Celia a grandi dans la pauvreté et n'est donc pas consciente des différences entre elle et Minny ou, du moins, ne s'en soucie guère. Elle qualifie d'ailleurs plusieurs fois Minny " d'amie ", au grand désarroi de la bonne, qui ne veut pas frayer avec les Blancs. Celia n'a jamais fréquenté la bonne société, or ce sont les membres de celle-ci qui établissent les différences sociales entre Noirs et Blancs. La toute jeune Mrs Foote est donc plus gentille et plus généreuse avec Minny que les patronnes habituelles.



Plus d'une fois, au fil de l'histoire, de petits moments d'intimité se dessinent entre certaines bonnes et leurs patronnes. Alors, on croit, on espère que les choses pourront changer et que l'entreprise de Skeeter parviendra à faire changer les mentalités. Que les Blancs vont enfin se rendre compte que les Noirs sont des être humains à part entière. Qu'ils ont eux aussi des sentiments (pour une fois, je trouve le titre français bien plus adapté au récit que la version originale). Mais ces petits moments sont vite finis : la patronne se rend compte qu'elle s'adresse à sa bonne et remet celle-ci à la place qui est la sienne en lui donnant un ordre d'un ton froid.



Récit de femmes et de courage, La Couleur des sentiments est raconté alternativement par Skeeter, Aibileen et Minny. Trois voix, trois manières de s'exprimer et d'écrire. Trois passés et trois avenirs. Pourtant, le futur des héroïnes de Stockett n'est pas très clair. Il manque un épilogue grâce auquel on pourrait apprendre ce que chacune de ces femmes deviennent. Le roman nous laisse dans l'incertitude, peut-être volontairement, afin que chacun de nous imagine la fin qui lui convient le mieux. Ma fin à moi est heureuse. Aibileen, Minny et les autres le méritent.
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La couleur des sentiments

Un livre absolument génial, tant sur le fond que sur la forme. J'ai été littéralement transportée dans le sud des Etats-Unis dans les années soixante ou les Blancs et les Noirs ne se mélangent pas et ne partagent rien. Un roman magnifique à la fois triste et drôle, tendre et cruel qui se dévore et on ne peut que s'attacher au personnages. Juste après avoir refermer la dernière page j'ai eu envie de découvrir le film et je n'ai pas été déçu. A lire absolument.
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La couleur des sentiments

L'histoire se passe à Jackson, Mississippi dans les années 60.

3 femmes (2 noires et 1 blanche), courageuses, décident d'écrire un livre sur la vie des bonnes noires dans les familles blanches américaines. Ce livre est une merveille, l'histoire et les personnages sont d'une grande richesse. A lire, à relire et à partager sans modération.
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La couleur des sentiments

Voilà une histoire bien sympathique !



L'auteur évoque des sujets lourds mais avec légèreté et humanité, sans verser dans le pathos.



On s'attache très vite aux personnages principaux, à leur caractère et à leurs galères respectives. J'adore la façon dont Minnie règle ses problèmes ! En revanche, les "méchants" comme Hilly m'ont paru bien trop caricaturaux. Certes elle n'a pas besoin de paraître sympathique (comment le pourrait-elle ?), mais j'aurais aimé qu'elle soit aussi développée que les héroïnes.



Côté écriture, c'est simple et fluide mais le langage parlé des bonnes est parfois déstabilisant en VO ("you kind. You smart. You important" Mais où sont les veeerbes ? :D)



La fin était bien,
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La couleur des sentiments

Ce roman est une vrai plaisir de lecture... il nous permet de découvrir deux pans de la société du Mississipi alors que les lois raciales s'appliquent encore. Se dégage de cette histoire une soif de connaissance de l'autre à partir de liens tissés dans l'enfance entre la jeune bourgeoise blanche et sa bonne noire. C'est donc un roman sur la différence, la rencontre, les préjugés aussi et sur l'engagement pour défendre une cause qui semble juste. Un roman qui distrait et fait réfléchir.
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La couleur des sentiments

Bienvenue à Jackson, Mississippi, dans les années 60, en pleine période de ségrégation, à la rencontre de Aibileen et Minny.

Elles sont meilleures amies, noires et bonnes. Aibileen est la bonne des Leefolt et s’occupe avec beaucoup d’amour et de tendresse de Mae Mobley le bébé de la famille.

Minny, elle, n’a pas sa langue en poche. Elle ose répondre et dire ce qu’elle pense. Pas vraiment un atout pour une bonne… sa franchise lui aura déjà couté quelques places.

Dans les cercles « des blanches », on retrouve une farandole de bourgeoises dont le plus grand souci est d’être présente à la prochaine partie de bridge organisée chez Ms Hilly. L’une sort tout de même du lot : Miss Sketer. Cette-dernière voudrait devenir écrivain mais pour ce faire, elle a besoin de trouver un sujet original. Elle voudrait que les bonnes noires racontent ce que c’est que de travailler pour une famille blanche. Les convaincra-t-elles?



Premier roman de Kathryn Stockett, ce livre est déjà considéré comme un « classique » et il n’y a rien d’étonnant à cela.

Dès les premiers chapitres nous sommes emportés vers le Mississippi des années 60 où la ségrégation raciale fait rage. Ce livre permet de rappeler ce dont il s’agissait : pas les mêmes quartiers, les mêmes écoles, les mêmes hôpitaux, les mêmes tables ou les mêmes toilettes.

L’auteure s’aide en intégrant à son récit de nombreux événements historiques comme le début de la conquête spatiale, l’invention de la pilule contraceptive ou l’assassinat de Kennedy ce qui nous permet de nous rappeler que tout cela c’était il n’y a pas si longtemps que ça. Un bon rappel.

Ce livre nous permets également de nous rappeler que les choses ont pu évoluer favorablement grâce à des hommes et des femmes qui ce sont battus pour que chaque être humain puisse bénéficier des mêmes droits.



En conclusion, il s’agit d’un livre mémoire pour nous rappeler d’où on vient et qu’il y a encore des progrès à faire mais sans tomber dans le livre donneur de leçon. On passe un très bon moment de lecture et on se demande comment tout cela va finir.
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La couleur des sentiments

Ce livre tourne autour de 3 personnages importants. Quel personnage de la liste ne fait pas parti de ce trio?

Skeeter
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