Dix bonnes raisons de haïr la colo selon Devon :
10. Je ne peux pas me lisser les cheveux tous les jours.
9. Les marécages, très peu pour moi.
8. Il y a trop de bouffeurs de chair de cochon.
7. La Caroline du Nord et l'Italie, ça fait deux.
6. Tout le monde a un surnom débile.
5. Ces fichues pagaies ont gâché ma manucure.
4. Des rongeurs enragés ne vont pas tarder à attaquer c'est sûr.
3.Le taudis dans lequel on loge devrait être interdit d'accès par l'inspection sanitaire.
2. J'ai un gorille en guise de coloc.
1. Depuis quand je suis enrôlée dans l'armée?
Si seulement tu pouvais voir Devon telle que je la connais, ai-je dit à Maggie. Il faudrait qu'elle arrive à surmonter sa déception d'être ici. Elle serait sûrement plus enjouée. Elle est drôle est super intelligente. A l'école, c'est mon amie la plus proche. Et étant donné que tu es ma meilleure amie de colo, j'avais espéré que vous seriez copines, elle et toi.
Les disputes, c'est bizarre. Quand on est en plein dedans, on a l’impression qu'on aurait cent fois préféré avaler une couleuvre plutôt que de s'excuser ou de reconnaître ses torts. On est toujours persuadé que c'est la faute de l'autre. C'est comme courir sur un mur : pour rien au monde, on ne reculerait. Mais ensuite, petit à petit, le mur se fissure.
Je m'étais fait des amies. De vraies amies. Toute la semaine, j'avais stressée à l'idée que Reb et Jennifer découvrent qu'en réalité, je n'étais pas cool.
On s'est garés le long de la route et on est sortis de la voiture. Partout où je donnais de la tête, mon regard se posait sur des moniteurs de Camp Crocket en tee-shirts rouges et des garçons, des garçons et...encore des garçons.
Pourquoi avais-je râlé qu'on doive faire un stop ici avant la Pinède, déjà? Ce n'était pas si terrible que ça.
Au contraire...
Certaines personnes pouvaient s'énerver et s'en remettre aussi vite ; moi, quand ça m'arrivait, c'était comme si j'étais enrhumée : je mettais un certain temps avant de me rétablir. Je finirais par me lasser mais cela prendrait des jours avant que je passe à autre chose.
Je n'avais aucun pouvoir sur mes émotions. Par le passé, des gens m'avaient déjà conseillé : "Arrête de faire la tête, cela ne sert à rien. Tu perds ton temps."
Mais, pour moi, c'était comme ordonner à une personne grippée de cesser de tousser.
-Je ne te retiens pas : libre à toi de partir. D'ailleurs le plus tôt sera le mieux : mon temps est précieux - je n'ai pas envie de le perdre avec des gens comme toi.
Courtney a serré ma serviette plus fermement encore si bien que je n'ai pas bougé.
-Alors, tu reste ou tu pars ? m'a interrogée Alex en me foudroyant de ses yeux bleus acier.
-Je crois que je vais rester : j'ai déjà enfilé mon uniforme quoi qu'il en soit. Autant que ça serve !
il m'as répondu que la peur était positive parce qu'elle met une bonne pression
On n'est jamais mieux servi que par soi-même.