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Critiques de Kazuo Koike (105)
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Lady Snowblood - Intégrale

J'avais bien aimé le manga Le club des divorcés de Kazuo Kamimura, aussi ai-je décidé de poursuivre ma découverte avec cette illustrateur, ici avec l'énorme intégrale Lady Snowblood.



Cette histoire, située à la fin de l'ère Meiji, raconte le combat quotidien d'une femme pour assouvir sa vengeance. Conçue et née pour tuer les personnes qui ont détruit sa famille, Yuki grandit pour devenir plus tard Lady Snowblood, une tueuse puissante, forte et qui n'a peur de rien !



Il n'était pas évident de lire ce livre, parce que le manga fait plus de 1400 pages et qu'il était un peu dur à manier, mais cette intégrale magnifique m'avait totalement tapé dans l’œil. Étant donné que j'aime bien les illustrations, assez surprenantes, de Kazuo Kamimura, j'étais ravie de me lancer dans cette lecture...



Le petit bémol, c'est le rapport un peu dérangeant qu'il peut y avoir avec la sexualisation. Les personnages, notamment Yuki, sont souvent dénudé·e·s sans que ça n'est de véritable intérêt à mes yeux. Je ne sais pas dans quel but cela a été fait, mais je n'irais pas jusqu'à dire que c'est lubrique, juste trop présent.



Si vous avez un rapport compliqué avec la violence, je vous déconseille ce livre, parce qu'il y en a tout au long des 1400 pages. En effet, ce n'est pas une histoire heureuse que nous conte le scénariste, Kazuo Koike.



J'ai trouvé l'intrigue captivante, et j'ai beaucoup aimé le personnage de Yuki. Son indépendance, notamment à cette époque, en pleine ère Meiji (soit 1868-1912), m'a plu et j'ai aimé découvrir pourquoi et comment elle se vengeait de chaque personne. La violence est surreprésentée et il faut la digérer et comprendre ce qui mène Lady Snowblood à faire cela : pour cela, les nombreux flashbacks permettront de mieux situer le personnage et son histoire, ainsi que celle de sa famille.



En somme, c'est un livre captivant quoique imparfait, avec également le côté historique du Japon de cette époque-là, des combats impressionnants, une haine qui fait froid dans le dos, et le personnage de Lady Snowblood que je ne suis pas prête d'oublier...
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Lady Snowblood, tome 1 : Vengeance sanglante

Je voulais lire ce manga depuis longtemps. D'abord parce que j'avais beaucoup aimé l'univers graphique du dessinateur Kazuo Kamimura et son magnifique portrait de femme dans @Le club des divorcés, ensuite parce que cette série publiée en 1972-1973 a beaucoup influencé le scénario de Quentin Tarentino dans son film Kill Bill. Yuki, alias lady SnowBlood est une tueuse qui venge implacablement ceux qui ont assassiné son père, son frère et violé sa mère.

Elle est belle et froide, intelligente et sexy. Elle joue du sabre comme un samourai en le dissimulant dans une ombrelle. L'action se déroule dans le Japon de l'ère Meiji (1868-1912) période durant laquelle le Japon s'industrialise et s'occidentalise à marche forcée.

J'ai aimé sans adorer. le dessin est soigné, fin, clair et le découpage cinématographique très seventies donne du rythme. On apprend pas mal de choses sur l'ère Meiji, surtout sur la pègre, les trafics en tout genre. le scénario est confus au départ puis assez répétitif. Yuki se dénude un peu trop facilement à mon goût. Il faut dire que la série est parue initialement dans l'édition japonaise de Playboy. le personnage est troublant, moderne, féministe avec des préférences homosexuelles et sado masochistes. Pour le moment, Yuki alias Lady SnowBlood apparaît seulement comme l'instrument de la vengeance de sa mère. J'attendrais le second tome pour éprouver sa complexité psychologique.

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Lone Wolf & Cub - Intégrale, tome 1

Si tu rencontres le bouddha, tue-le.

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Ce tome comprend les quinze premiers chapitres de la série, pour environ six cent soixante pages de manga. Le texte sur le premier rabat intérieur indique qu’il s’agit d’une édition complète en douze tomes, ce qui correspond au découpage de 2013-2016 par l’éditeur Dark Horse Comics. Il s’agit d’un manga en noir & blanc, dans une édition avec un sens de lecture de droite à gauche. Les pages originellement en couleur ont été réimprimées en nuances de gris car elles ne sont plus disponibles en couleur au Japon. Il s’ouvre avec une préface de Xavier Guibert qui évoque rapidement la vie des auteurs, et la particularité de la dynamique relationnelle entre Ogami Ittô et son fils Daigorô. Il se termine avec une galerie de trois illustrations en noir & blanc, une postface de trois pages présentant le Japon du clan Tokugawa à la fin du dix-septième siècle, et un glossaire de quatre pages comprenant cinquante-huit mots, allant de Ashigaru (fantassin au service d’un daimyo, et grade le plus bas chez les guerriers) à Zhuge Liang (célèbre général et stratège de la Chine ancienne, 181-234).



Fils à louer, sabre à louer. Dans une pièce sombre, un homme agenouillé explique la situation et ce qu’il attend de son interlocuteur. Il présente les cinq cents ryô convenus. Sugito Kenmotsu, le kuni-karô du han de Mibu, est protégé par des maîtres sabreurs du Nen-Ryû, surnommés les huit de Mibu. Les camarades du han qui ont tenté d’assassiner Sugito ont tous été stoppés par sa garde et aucun d’entre eux n’a survécu. Il demande à l’assassin de se servir de son sabre pour débarrasser leur seigneur de ces chacals. L’homme dans l’ombre l’informe qu’il utilisera la stratégie du Shima. Il se lève et prend son fils dans ses bras. Le lendemain, sur la route sous le soleil, Ogami Ittô pousse le landau dans lequel dort son très jeune fils Daigorô. Sur le kakemono coincé dans sa ceinture est écrit : fils à louer, sabre à louer, école du Suiô, Ittô Ogami. Les voyageurs qui le croisent s’interrogent sur le sens de ces informations. Sur un rocher en surplomb, deux guerriers viennent de recevoir un message les avertissant de la venue d’un assassin qui voyage avec enfant, d’où son surnom : le loup solitaire et son petit.



Un père connaît le cœur de son fils, comme seul le fils connaît le sien. Un homme chevauche tranquillement sur le chemin. Il repère un très jeune enfant en train de se noyer dans la rivière. Il pose ses habits à terre, ainsi que son mousqueton, et il plonge pour le sauver. Il est poignardé à mort par l’assassin. Ogami Ittô sort de l’eau avec son fils et reprend sa route. Il a été engagé pour assassiner de potentiels maris à une femme prétendant ravir une seigneurie à la maîtresse en place. - Du nord au sud, d’ouest en est. Ogami Ittô traverse un lac en barque avec son fils, pour rejoindre une petite maison sur la rive, où l’attend son client. Celui-ci lui explique que son han a trouvé une mine d’or, mais l’a tenue secrète pour qu’elle ne soit pas réquisitionnée par le shogunat. Malheureusement, cette découverte est parvenue jusqu’aux officiels à Edo et le shogunat a décidé d’arrêter le daikan des terres impériales en bordure pour l’interroger sous la torture et le faire avouer.



Enfin une très belle édition pour ce premier manga que j’ai lu. C’était en 1987 et en anglais : une édition de First Comics dans le sens de lecture occidental, avec un remontage des cases, planche par planche pour respecter la volonté des auteurs qui voulaient que les détails historiques restent conformes, comme le sens de fermeture des kimonos, avec également pour effet d’avoir des personnages qui restaient droitiers. Le choc culturel fut total : première histoire de samouraï, ou plutôt de rônin, première plongée dans le Japon médiéval, première exposition à un une narration visuelle de type Gekiga et même manga plus simplement, et en plus le responsable éditorial avait indiqué qu’il ne connaissait pas la longueur totale de l’œuvre, et qu’il recevait certains chapitres dans le désordre. Malheureusement First Comics ne parvint pas à la fin de cette aventure éditoriale, avec environ un tiers de l’œuvre publiée, mais avec de magnifiques couvertures de Frank Miller, puis Bill Sienkiewicz, Matt Wagner. Puis vint la première édition de Panini en français et dans le sens de lecture original, mais je m’arrêtais avant la fin et je n’ai jamais réussi à mettre la main sur les derniers tomes après coup.



Dans ces quinze premiers chapitres les histoires fonctionnent sur une dynamique identique dont la simplicité assure une efficacité redoutable : une personne loue les services d’Ogami Ittô pour un assassinat (ou plusieurs), pour un montant toujours identique de cinq cents ryô. Il s’en suit une période d’observation ou de stratégie, et un massacre, voire un carnage. Les dessins génèrent une sensation d’urgence fruste : du noir & blanc, des cases souvent un peu chargées, un niveau de finition qui s’attache plus à la description brut qu’à une expérience esthétique sésuisante, des traits et des hachures pour augmenter le relief et les textures, des traits pour accentuer le mouvement, de nombreuses pages sans texte lors des combats, des onomatopées non traduites dont la graphie se marie avec les dessins, et en même temps une forme d’expansion narrative donnant la sensation que les auteurs disposent d’un nombre de pages très important ce qui leur permet de jouer avec des plans longs de prise de vue. Les intrigues montrent un bretteur professionnel de haut niveau sans passé ou presque, sans émotion ou presque, sans remords (aucun), prêt à mettre en danger la vie de son fils pour réussir, l’exposant à la mort violente de ses ennemis ainsi qu’aux brutalités que son père encaisse. Chaque chapitre se lit très rapidement, à l’exception d’une ou deux pages d’exposition sur les raisons du contrat passé, car l’assassin exige que le commanditaire lui dise tout.



Le lecteur perçoit rapidement que la reconstitution historique s’avère omniprésente. De manière évidente : les tenues vestimentaires, les coiffures, les objets et accessoires du quotidien, les différentes habitations, les panneaux décoratifs peints, les tatamis, les jeux d’enfants (jeu de cartes, toupie, cerf-volant), les palanquins, les villes, les clôtures et enceintes, les différentes formes de toitures, les ponts de pierre ou suspendus, les temples et leur statuaire, les milieux naturels traversés par les chemins et leur faune, avec éléments de flore également, sans oublier les armes. Le lecteur fait l’expérience de cette narration visuelle qui peut paraître paradoxale : parfois des scènes étirées sans décor en fond de case, et dans le même temps une densité d’informations visuelles extraordinaire, toujours incidente, intégrées le plus naturellement du monde sous la forme de ce qui entoure les personnages, là où ils se trouvent, ce qu’ils utilisent ou simplement voient.



Cette reconstitution historique comprend une autre dimension qui est apportée par les contrats de l’assassin, et quelques bribes de dialogue : le fonctionnement de la société japonaise de l’époque, avec son système de classes sociales (paysans, artisans, marchands, guerriers, nobles, samouraïs), ses obligations, les daimyos et leur province, le shogunat de la famille Tokugawa qui vit à Edo. Le lexique très fourni atteste du fait que le scénariste fait évoluer son personnage dans un contexte historique très précis et très documenté, qui affleurent dans les intrigues, sans passer au premier plan. Le lecteur qui en connait déjà un peu plus sur la situation d’Ogami Ittô détecte deux ou trois remarques lors de conversations indiquant qu’il occupait précédemment une situation particulière, Kogi Kaishakunin, ce qui explique sa maîtrise des arts du combat. Cette dimension politique passe également par des informations visuelles : les uniformes de fonction, les tenues d’apparat, la déférence de certains personnages par rapport à d’autres attestant d’une hiérarchie sociale.



Un commanditaire loue les services d’un assassin pour cinq cents ryô et celui-ci mènera sa mission à bien, et en ressortira vivant : pas sûr que les auteurs puissent se renouveler ou développer une tension dramatique avec une dynamique aussi implacable et une issue courue d’avance. Au cours de la lecture, le lecteur constate que la variété provient des motifs des commanditaires, vengeance personnelle, ou enjeux politiques complexes découlant tout naturellement de la qualité de la reconstitution historique. Régulièrement, le commanditaire indique la cible et développe le contexte à l’assassin, dans une séquence d’une à deux pages, dense et explicative. Le lecteur prend l’habitude de cette phase, et se concentre pour assimiler les informations, afin de savourer l’intrigue. Chaque commande provient d’un individu qui est étoffé au-delà du strict minimum, par ses motivations, et aussi par son attitude, ses gestes, les émotions visibles dans ses expressions de visage, son comportement avec d’autres personnages. Ainsi chaque situation s’incarne par le truchement de personnages secondaires créés et développés uniquement pour le chapitre, car à la fin le loup solitaire et son petit reprennent le chemin.



Tout du long de ces quinze assassinats, le lecteur perçoit et ressent la cohérence épatante de la série. Une composante évidente réside dans les assassinats, souvent des combats physiques, des duels ou des affrontements contre plusieurs guerriers. Le premier se déroule sur quatre pages muettes : la violence est sèche et brutale, rapide et définitive. Les auteurs consacrent la pagination nécessaire pour montrer les attaques, les parades, les mouvements relatifs des uns par rapport aux autres, les tactiques particulières (armes ou utilisation de chevaux), mise à profit des caractéristiques du terrain (par exemple l’équivalent d’une via ferrata). Un combat peut durer de deux à douze pages en fonction du nombre d’ennemis, de leur adresse aux armes. Les auteurs ont pris le parti de refuser tout romantisme dans ces mises à mort : il s’agit de tuer et de gagner pour vivre par tous les moyens possibles, et les dessins peuvent devenir assez gore : perforation de la chair et des corps, membres tranchés qui volent, individus estropiés, énucléation. Les affrontements à mort s’avèrent sans pitié, effrayants, horribles. La mort apparaît monstrueuse, grotesque. Les individus sont concentrés sur leur survie qui dépend de leur capacité à tuer, des moments d’une intensité paroxystique sans palabre ni dialogue.



De chapitre en chapitre, Ogami Ittô dispense la mort, sans faire de différence, sans remord, sans moralité. Il rencontre son commanditaire, exige toutes les informations sur la situation, effectue des remarques quand on lui ment, et il ne prend pas parti. Pourtant, de temps à autre, il effectue un jugement de valeur, ou il infléchit le cours des événements pour rester fidèle à son code de l’honneur. Il ne se dédie pas de son contrat, il en respecte la confidentialité. Il prépare ses missions, et il acquiert une nouvelle compétence si le contrat le nécessite, comme un cheminement spirituel pour parvenir à ce que son moi ne soit plus que vacuité, afin de pouvoir assassiner un saint homme, un bouddha. À la lecture de ce seul tome, il semble pourtant avoir renié le code de l’honneur en bafouant l’une des règles de sa fonction de Kogi Kaishakunin.



Le lecteur suit donc un beau héros ténébreux, grand et fort, expert en arts de la guerre, son esprit étant sous la coupe d’une forme de fatalité. Il ne renâcle pas à tuer chaque individu désigné par un contrat, les morts affectant sa façon d’habiter le monde, de le concevoir d’où cette sensation de fatalité face à la mort arbitraire. Il peut parfois faire montre d’une once d’humanité, une pitié fugace pour une victime ou un opprimé, et même une fièvre qui le fait délirer. Quelques situations permettent d’apprécier la force de caractère de cet homme, sa discipline. D’autres mettent en lumière son expérience, sa capacité à anticiper : sa connaissance de la stratégie du Shima, les accessoires du landau (jusqu’à un fond doublé de métal pour s’abriter derrière). De manière particulièrement choquante, il vagabonde de ville en ville avec son fils Daigorô qu’il expose à une partie de ces morts, de ces violences, dont il n’hésite pas à mettre la vie en danger. Ce choix sera expliqué dans un tome ultérieur. Par de petits moments anodins, les auteurs montrent que ce jeune garçon de trois ans est affecté par ce qu’il voit, et qu’il absorbe inconsciemment, comme une éponge, le comportement de son père qu’il prend comme exemple. Tout ces petites touches font d’Ogami Ittô un individu qui ne peut pas se réduire à un deus ex machina narratif.



Ce premier tome enchaîne donc quinze contrats pour l’assassin, passant d’un village à un autre, d’une situation à une autre, sans fil rouge, comme s’il s’agissait d’une suite d’aventures indépendantes les unes des autres, sans conséquence rémanente de l’une à l’autre. Les auteurs n’y dispensent qu’une ou deux informations sur le personnage principale, son ancienne fonction de Kogi Kaishakunin, comme s’il était immuable, et que la dynamique de la série ne connaîtra pas de changement, c’est-à-dire des contrats en un épisode.



Cinquante après leur parution initiale, ces chapitres ont conservé toute leur intensité, toute leur brutalité, tout leur drame. Le lecteur s’immerge dans la période Edo reconstituée de manière remarquable dense et aérée, pour découvrir un assassin à louer, implacable et infaillible, accomplissant ses missions sans pitié, en mettant son fils en danger, dans des accès de violence crue. La narration visuelle combine une remarquable qualité descriptive, avec un sentiment de spontanéité, des scènes comme prises sur le vif, en sachant aussi bien transcrire l’urgence vitale d’un combat, que la beauté contemplative d’un paysage. Le lecteur se sent emporté par l’exotisme du Japon de la fin du dix-septième siècle, fasciné par ce tueur professionnel, bringuebalé par des manigances politiques, bouleversé par des vies brutalisées par des traumatismes sur lesquels l’individu n’a aucune prise.
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Lady Snowblood, tome 2 : Qui sème le vent récol..

Je retrouve Yuki en très fâcheuse posture, nue et ligotée, à la merci d'un colosse obsédé dont on voit l'ombre de son imposant membre viril. Mais pas le temps de s'attendrir, Lady Snow Blood alias l'enfant du carnage a encore deux sales types à éliminer pour assouvir la vengeance de sa mère. le chef des mendiants qu'elle a aidé en se débarrassant du colosse ne les a pas retrouvés. Mais il lui suggère une idée originale pour les faire sortir du bois : raconter son histoire à un célèbre écrivain à succès. Encore faut-il convaincre le monsieur, un excentrique. Mais la dame a plus d'un tour dans son ombrelle…

Le point fort du manga est son rythme intense, on ne s'ennuie pas. J'attendais quand même un peu de complexité psychologique, des doutes, des tourments de l'âme, je n'en ai guère trouvés dans le scénario ni dans les dialogues. La dame est belle, froide, implacable. Il faut aussi supporter la violence et les scènes sadomasochistes. Heureusement qu'il y a quelques dessins de Kazuo Kamimura pour apporter un peu d'ambiguïté, d'élégance, de charme et d'érotisme dans ce monde de brutes.

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Lady Snowblood, tome 2 : Qui sème le vent récol..

Second tome de l'histoire de Lady Snowblood, l'enfant du carnage. Yuki continue sa quête pour retrouver les deux derniers hommes de sa liste, sans pour autant se priver de l'exécution de quelques contrats. Et cette fois-ci, pour arriver à ses fins, elle s'offre les services d'un écrivain très connu et assez peu conventionnel.



Comme avec le premier tome j'ai été prise d'une sorte de fièvre qui me poussait à vouloir continuer de tourner les pages - malgré la fatigue !

Les scènes de combats et de voyage (sur les routes) font vraiment scènes de western ( les auteurs étaient-ils fan des "Sept Samouraïs" ??). Pas étonnant que Tarantino ai été attiré par ce récit au point de vouloir l'adapter à l'écran.

Il y a toujours des scènes érotiques, dans ce tome-ci plus portées sur la masturbation et la saphisme (il faut bien de quoi contenter tout type de lecteur !).

Et pour moi, une fois de plus, la magie a opéré.

Si je n'ai pas mis la cinquième étoile c'est parce que la fin est un peu cousue de fil blanc (ce qui n'empêche pas de suivre chaque rebondissement avec le même intérêt) et parce que l'effet de surprise du premier tome n'est plus de mise.



Super lecture en tout cas !
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Lady Snowblood, tome 1 : Vengeance sanglante

Grandiose !



Une vraie, une magistrale histoire de vengeance comme je n'en avais pas vu/lu depuis celle d'Edond Dantès (alias Le Comte de Monte-Cristo).



Au départ, simplement motivée par l'idée de retrouver les graphismes simples et saisissants de Kazuo Kamimura - et curieuse de découvrir l'histoire à l'origine du film de Tarantino - j'ai été très agréable surprise et totalement emportée.

Pour faire court : c'est l'histoire de Yuki Kashima, une jeune femme de 20ans, conçue par sa mère en prison et entraînée par un ancien maître d'armes d'un shôgun (c'est pas rien!) dans un seul et unique but : celui de venger sa famille.

Une destinée par facile à porter ... mais qu'elle applique avec brillo !

Passée la 1ère impression "lubrique", ses adversaires se rendent vite compte que ce n'est pas une gentille et docile petite poupée...



Bien sûr, le cadre historique (celui de la fin de l'ère Meiji) étant passionnant , cela donne beaucoup de relief à l'histoire, en plus du scénario génial et des graphismes superbes.



En réalité que manque-t-il à cette histoire ? Rien du tout ! C'est bien pour cela que j'ai hâte de lire la suite.
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Lone Wolf & Cub, tome 1 : En attendant la p..

Lu sur les conseils d'un Babelionaute (donc, une fois n'est pas coutume : merci Alfaric! ) , Lone Wolf & Cub est un classique du genre, il était donc impératif que je m'y attelle.

Lone Wolf & Cub c'est le nom d'un duo plutôt inattendu : un père et son fils de 3 ans qui parcourt le Japon pour que le père exécute des contrats (et les personnes qui font l'objet de ces contrats , bien sûr). On suit donc diverses aventures de cette drôle de famille, qui fait voyager le lecteur au temps du Japon féodal.

Les scènes de combat sont très dynamique, l'image du samouraï déchu et solitaire ultra fort et fin stratège a de quoi faire rêver.

Et si vous n'êtes pas au point niveau hiérarchie au temps du shogunat , ouf, il y a un glossaire en fin d'ouvrage pour rafraîchir ses neurones.
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Lady Snowblood, tome 3 : Epilogue

Un Epilogue à l'histoire de Lady Snowblood ?? Quelle drôle d'idée, mais une fois un triptyque commencé autant le finir.



Sans grande surprise c'est celui que j'ai le moins aimé des trois. Ce tome contient plusieurs planches sans dialogue. Certes avec le style "arrêt" sur image de Kazuo Kamimura cela peut donner de très belles choses, mais ici j'ai plus eu une impression de remplissage que d'émerveillement.

Il faut préciser quand même, pour faire justice à ses auteurs, que la seconde partie est bien plus travaillée au niveau du scénario et des dialogues que la première , notamment grâce aux références historiques. Autrement, les clichés avec la facilité à avoir recours à la vengeresse sans état d'âme au corps parfait, au bout d'un moment ça lasse sans vraie intrigue.



Même si la seconde partie rattrape très largement la première et qu'il reste les éléments qui font l'intérêt de cette série, en ce qui me concerne Lady Snowblood aurait pu s'arrêter au deuxième tome.
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Lady Snowblood, tome 3 : Epilogue

Quatre années se sont écoulées depuis la fin du deuxième tome. Yuki est professeur de gymnastique dans un lycée pour jeune fille. Elle y enseigne une nouvelle matière, la gymnastique suédoise. Cette gymnastique devrait être meilleure pour le développement du corps des jeunes femmes japonaises que l'éducation nipponne traditionnelle. Or, le ministère des armées est réfractaire aux nouvelles méthodes d'éducations, surtout occidentales. Les milices tentent à tout prix, avec violence, d'empêcher le progrès. Son lycée agressé par la police militaire, Yuki fait front. C'est alors que l'un des soldats reconnaît Lady Snowblood. Elle et un groupe qualifié d'anarchiste, de terroriste par les réactionnaires, sont poursuivis par la police militaire. Yuki, qui voulait se racheter de sa vie passée, voit ses nouveaux amis assassinés et décide de reprendre le chemin de la vengeance…



Le deuxième tome, qui devait sans doute être l'ultime, se terminait sobrement sur une image de mer démontée, noire, avec l'ombrelle de Lady Snowblood qui flottait. Sans doute, même si l'idée attristait le lecteur, que l'accomplissement du destin de Yuki, la vengeance de sa mère accomplie, n'avait plus de raison d'être. Ce troisième tome fut édité plus tard, peut-être poussés par l'éditeur face au succès de ce manga, les auteurs ont remis le couvert. N'est-ce pas l'album de trop ? Celui qui pèche par son côté commerciale ? Certes, les dessins sont toujours aussi somptueux, que ce soient les combats, les attitudes des corps (surtout de celui de Yuki) et le scénario reste riche, historique et passionnant. Mais j'ai l'impression que Lady Snowblood devient trop parfaite, une sorte de Mary-Sue. Les combats, le nombre d'adversaire qu'elle affronte seule deviennent surréalistes. Les auteurs nous donnent le sentiment que seule la violence peut servir la justice. Une nouvelle raison de vengeance donne une nouvelle raison de vivre à Yuki mais donne t'elle une raison à ce dernier opus d'avoir été créé ? Je ne peux pas affirmer que je regrette d'avoir lu cet ultime épisode mais je trouve qu'il sort du rang et qu'il est décalé par rapport à l'histoire passionnante de Lady Snowblood. Je reste tout-de-même sous le charme de la série.



Pour conclure, ces deux derniers épisodes m'ont permis de tester la qualité de numérisation du site IZNEO, si ce n'est de légers décalages au milieu des dessins des doubles pages, je pense que la numérisation est meilleure que sur le format Kindle. Enfin, je doit encore la tester avec d'autres éditeurs, ayant remarqué que sur Kindle, les Éditions Dynamite et 12-21 sont exécrables alors qu'avec d'autres comme Glénat, elle est excellente.

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Lady Snowblood, tome 2 : Qui sème le vent récol..

Lady Snowblood est en mauvaise posture, là où nous l’avions laissée à la fin du dernier épisode. Mais c’est qu’elle est pleine de ressource, la belle guerrière. Yuki poursuit sont chemin. Tueuse à gâche réputée, elle rend la justice à sa manière, commanditée par ses clients. Elle ne tue que des truands mais de façon expéditive. Au combat, elle est redoutable et magnifiquement belle. Sa réputation n’est plus à faire mais elle poursuit toujours le but de sa vie, venger sa mère qui l’a conçue juste pour cette cause. Elle est toujours en quête des deux assassins. Une bande de voleurs qu’elle avait aidée en son temps lui conseille de trouver un grand écrivain, escroc et vagabond, pour qu’il publie la biographie de Lady Snowblood afin de provoquer les hommes qu’elle recherche et qu’ils se dévoilent enfin…



Ce deuxième épisode est encore plus émouvant et intense que le premier opus. Lady Snowblood reste humaine. Même dans sa façon de tuer, elle n’y trouve aucun plaisir, elle se charge même de remord. Les dessins sont somptueux, le rendu et le fond historique aussi. Le scénario est riche et profond, émouvant. C’est surtout dans ce deuxième épisode qu’il est aisé de voir l’inspiration de Tarantino pour Kill Bill. Je n’ai pas compris pourquoi ce deuxième épisode, le troisième non plus d’ailleurs, n’est pas publié en version numérique en format Kindle alors que le premier est disponible sur Amazon. Je les ai trouvés sur IZNEO, j’y ai donc ouvert un compte et je dois avouer que la numérisation est splendide. Ce manga est cultissime, la lecture est un grand moment. C’est un véritable roman graphique, je suis sous le charme et heureux d’avoir trouvé cette version numérique. Je m’étais presque résolu à l’acheter en format papier tant j’avais envie de la découvrir.

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Lone Wolf & Cub - Intégrale, tome 1

Voici un titre qui a beaucoup fait parler sur les réseaux sociaux. Panini a mené une superbe campagne promotionnelle et les influenceurs et consommateurs comme moi se sont fait grand plaisir d'en inonder les réseaux lors de sa sortie. Mais qu'en est-il de l'oeuvre derrière le belle objet ?



Revenons tout d'abord sur cette réédition. Panini propose un très bel ouvrage pour le retour de cette oeuvre patrimoniale. Avec une édition digne de Cornelius, qui est pour moi l'éditeur français qui propose les plus belles éditions de manga, on retrouve la même jaquette en papier ultra épais et plié, la même reliure de qualité avec surimpression en vert des titres et logo de la série, le même papier de qualité, le même accompagnement éditorial bienvenu, ne manque que le signet et peut-être des pages couleurs, mais j'ai cru comprendre que cela n'a pas été possible à obtenir. Bref, c'est vraiment un objet de qualité justifiant pour une fois son appellation d'édition prestige.



Avec 12 tomes contre 28 à l'origine, ce sont tout de même de sacrés pavés, des tomes de 700 pages bien lourds en main et pas faciles à lire pour le coup. Mais qu'importe, si c'est le moyen de retrouver ou découvrir un titre aussi important dans l'histoire du manga. Car Lone Wolf and Cub est une oeuvre emblématique qui a inspiré de nombreux auteurs et scénaristes comme le rappelle la préface. Il faut dire que nous avons aux manettes deux auteurs qui deviendront archis connus : l'un pour ses scénarios toujours très âpres, l'autre pour son dessin tout droit sorti de la plus pure tradition picturale japonaise. C'est parfait pour cette future oeuvre culte et marquante.



Venons-en maintenant à l'histoire. Dans ce premier tome de 700 pages, nous faisons la rencontre d'un père et son fils sur les routes dans un Japon médiéval, un début de scénario à la Père & fils de Mii Tagawa, mais ça s'arrête là car le père en question n'est pas apothicaire mais samouraï errant. Il vend ses services et ceux de son fils aux plus offrants et circule pour cela avec une poussette astucieusement aménagée pour cacher différentes lames. Pour introduire les personnages, leur histoire et leur univers, les auteurs nous entraînent dans une suite de chapitres quasi indépendants d'une quarantaine de pages mettant en scène ce père et son fils dans leur drôle de quotidien si différent du nôtre. A chaque fois, une mission se présente à eux et nous permet de découvrir la vie du peuple dans cet ancien Japon médiéval.



A leurs côtés, les auteurs nous proposent avec ce père qui est l'image même du samouraï à l'ancienne, qui perpétue et tranche en même temps avec les valeurs de ceux-ci, un chambara de haut vol et une représentation réaliste du Japon médiéval. D'habitude je suis plutôt les histoires des dirigeants que ce soit à travers le Chef de Nobunaga, le Tigre des Neiges ou le Pavillon des hommes, ici on change radicalement de perspective pour un récit plus proche des petites gens. C'est un peu l'ancêtre de l'Habitant de l'infini mais en moins clinquant, en plus rude et âpre. On se retrouve à hauteur d'homme, on parle d'économie, de politique et surtout de drame social : avec de la pauvreté, de la prostitution, de la violence... Il y a cependant beaucoup de noms de personnes, de lieux ou juste de mots d'éléments culturels ancrés dans cette époque, ce qui en fait une lecture pas toujours facile à suivre. Malgré mes autres lectures il me manque des références pour pleinement en profiter et le choix des notes en fin de tome n'est pas celui que je préfère surtout vu le poids de la bête. Il y a aussi le choix de garder énormément de termes japonais pas toujours explicités, ce qui rend la lecture dense et exigeante par moment.



Mais le titre est aussi un bien beau divertissement. J'ai souvent eu l'impression d'être dans un film d'action à l'ancienne. le travail graphique est incroyable. On est dans du pur gekiga d'action. On sent le souffle du sabre, le déplacement des jambes, c'est incroyable ce travail sur les traits de vitesse, la mise en scène tel un spectacle de ballet. Il y a aussi un gros travail sur les décors. On sent très bien la misère d'alors, à travers le vent qui souffle mais aussi les lieux désertiques qu'on croise. J'ai adoré lors d'un chapitre le travail sur la représentation de la neige tellement puissante et symbolique. On dirait que le dessinateur est habité.



Enfin au-delà de tout ça, c'est également une bien belle histoire humaine entre un père et son fils, une relation que l'on sent puissante, un grand amour et une transmission de valeurs. L'auteur montre souvent la puissance guerrière du père et ses pensées plus philosophiques mais également tout l'amour qu'il porte à son fils et la façon dont il en prend soin à sa façon. Il pense ainsi à montrer son influence sur son fils à travers des scènes où celui-ci tient également le premier rôle, tel un futur guerrier en puissance. C'est à la fois la relation d'un maître à son élève parfois et celle d'un père aimant envers son jeune fils quasiment tout le temps, ce qui donne quelque chose de singulier à l'ancienne, mais terriblement chaleureux et puissant malgré la misère et la violence qui les entourent.



Cependant cette espèce de huis clos perpétuel que l'on vit, en ne suivant que leurs aventures à eux deux sans autre personnage régulier, a un petit quelque chose d'étouffant surtout dans ce décor si sombre et tragique. C'est donc une lecture difficile à faire d'une traite. Les chapitres sans se répéter ont quand même beaucoup de ressemblance entre eux et peuvent lasser. J'ai donc préféré faire plusieurs pauses dans ma lecture et si le schéma est le même jusqu'à la fin, sans évolution des personnages comme c'est le cas ici, je ne suis pas sûre de voir la nécessité d'aller jusqu'au bout, pour moi ce tome se suffit à lui-même. Alors à la limite, je jetterai un oeil à la conclusion mais sauf si on me prouve un intérêt contraire, je ne ferai pas toute la série. Il faut dire aussi qu'elle a un certain coût et qu'il faut vraiment une motivation intense pour qu'un lecteur aille au bout.



Je tiens tout de même à remercier Panini d'avoir rendu à nouveau disponible ce monument du manga car clairement, si ce ne fut pas un coup de coeur, ce fut une lecture vraiment marquante. J'ai adoré découvrir cette vision du Japon d'autrefois sous la plume des deux auteurs et en particulier voir les tableaux magnifiquement peints de Gôseki Kojima. Ce serait bien maintenant de faire le même effort éditorial pour les oeuvres des mangakas femmes !
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Lady Snowblood - Intégrale

J'ai adoré l'histoire de Lady Snowblood. Ce fut un véritable coup de cœur, je vais aborder mon ressenti sur plusieurs point sur ce manga.



Tout d'abord un point sur le trait de crayon du dessinateur Kazuo Kamimura. Il est vrai que le dessin se prête au manga de l'époque puisque il est sorti en 1973 au Japon, nous sommes plus en présence d'un Gekiga, c'est à dire avec un côté dramatique où le trait se démarque des manga plus moderne.



Kamimura nous offre une très belle patte graphique que se soit pour représenter ses personnages. Lady Snowblood est le parfait exemple de la femme belle et fatale. Le dessinateur représente aussi à merveille le Japon de l'Ere Meiji. On est donc imprégné dans cette époque Japonaise où le pays se modernise tout en gardant les traces de l'époque féodal mais l'occident prend de plus en plus de place.



Le deuxième point important du manga est son scénario. C'est certes une épopée sur fond de vengeance mais c'est parfaitement orchestré. Lady Snowblood ne vit que pour venger sa mère. C'est par l'apprentissage d'un grand maitre que Yuki se vengera tout en usant de sa technique et de sa maitrise du sabre mais elle utilisera aussi ses charmes pour accomplir sa quête. Malgré un côté sombre et tourmenté Yuki peut se montrer empathique envers ses alliés mais aussi envers ses ennemis.



La mise en scène des combats offre un rendu spectaculaire de part son esthétique mais il offre aussi un côté poétique et érotique.



Le troisième point est le contexte historique dans lequel se passe l'intrigue. L'histoire se passe pendant l' Ere Meiji. Elle représente un point important dans l'histoire du Japon, celui qui entraine la rupture envers le Japon féodal. C'est à cette époque que le Japon entre dans une période moderne avec l'industrialisation et l'arrivée de l'occident, le Japon va mettre en place une expansion militaire qui aura un impact sur le pays mais son ouverture sur l'occident aura aussi des conséquences.



Nous voyons dans certains moment Yuki en tenu occidental mais elle garde majoritairement son kimono habituel.

Beaucoup de terme sont définis par les auteurs qui permet de se familiariser sur certains aspects de cette époque du Japon



Un manga cultissime qui vous tient en haleine jusqu'au bout Au fil des 1388 pages de cet intégrale.
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Crying Freeman - Perfect Edition, tome 1

Merci à Glenat et à Babelio pour cette masse critique. C'est le seul manga que je me suis autorisée à cocher dans la liste des mauvais genres car je ne connais pas les "anciens" manga avant Naruto.. question de génération ! ^^ Mais je savais, je savais que ça pouvait hautement me plaire et évidemment que j'allais sûrement en faire une comparaison avec une série que je viens tout juste de commencer : Sun-Ken Rock. Mafia, tuerie, femme, Crying Freeman rentre maintenant dans cette petite case dans laquelle je ne cesse de rajouter des petites séries (ma préférée reste Banana Fish). Alors que le style est vraiment d'époque, j'ai apprécié les traits et le contenu, c'est punchy, dynamique et ça se lit très vite. Ce qui m'a le plus surprise est la présence de scènes de sexe torride, why not mais bon, ça alimente beaucoup le cliché du héros viril, charmeur faisant tomber toutes les femmes à ses pieds.. A l'occasion, je me laisserai tenter par la poursuite de la série pour connaître la vie de cet assassin qui pleure.
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Lady Snowblood, tome 1 : Vengeance sanglante

L'action se déroule au début de l'ère Meiji, vers 1870, durant laquelle le Japon tente de s'occidentaliser en copiant le modèle des USA. Sayo, la maman de Yuki, future Lady Snowblood, voit son mari et son fils assassiné sous ses yeux et ensuite, elle se fait violer par trois hommes aidés d'une femme, assassins de sa famille. Elle tue l'un de ses violeurs et se retrouve condamnée à la prison à perpétuité. Enfermée pour le reste de ses jours, elle ne peut accomplir sa vengeance. Elle entretient alors des relations avec les gardiens dans le seul but de tomber enceinte. Elle accouche en prison, aidée par ses codétenues. L'accouchement est difficile, c'est un siège. Sans aide médicale, elle doit choisir entre sa vie et celle de son bébé. Elle fait promettre à ses codétenues d'élever le bébé en leur avouant que le but de cet enfant est d'accomplir sa vengeance par procuration. Yuki est sortie de l'orphelinat après la libération d'une amie de sa mère et est élevée à la dure, entre autre dans un dojo ou elle apprend le maniement du sabre. Devenue adulte, elle n'a qu'un but, respecter les dernières volontés de sa défunte mère. Pour gagner sa vie afin d'atteindre son idéal, elle devient une sorte de tueuse à gâche. Elle oeuvre plutôt en justicière qu'en simple assassin. Elle utilise souvent des armes plus subtiles que son sabre pour rendre justice, telle la séduction, la politique et même la lâcheté de ses concitoyens…



Voilà un manga cultisme. Ça fait longtemps que j'ai envie de le lire mais j'attendais patiemment la version numérique. Elle est enfin parue mais actuellement, seul le premier tome est numérisé. Kazuo Koike est un scénariste très populaire au Japon tant pour les mangas que pour le cinéma. Quant au mangaka Kazuo Kamimura, bien que décédé trop jeune, il nous a laissé une oeuvre incontournable et c'est un auteur qui m'a fait, au travers de ses livres emprunts de grande sensibilité, découvrir et aimer le monde du manga. Bien que ses héroïnes se ressemblent, j'aime beaucoup ses planches. Le scénario est riche, fouillé, avec beaucoup de référence historique nous en apprenant sur cette période de l'histoire du Japon qui tente enfin, fin 19e siècle, de sortir de sa féodalité. Le personnage principal, Lady Snowblood, est pleine de charme et surtout déterminée. C'est avant tout l'histoire d'une vie. Il y a beaucoup d'émotion que se dégage de ce scénario. Les dessins sont d'une grande délicatesse, même dans les scènes les plus violentes. Il se dit que ce manga aurait inspiré Quentin Tarantino pour créer Kill Bill. J'aime aussi beaucoup le contraste entre le machisme latent du Japon de l'époque et la force tranquille, la détermination, tout en restant féminine du personnage principal. C'est un manga qui vous marque. La fin de ce premier tome, abrupte, appelle à lire la suite mais je patienterai qu'elle soit publiée en numérique. Nous sommes en présence d'un véritable roman graphique. Presque 600 pages, toutes plus fascinantes que les autres. Lady Snowblood ne trahit pas sa réputation, c'est un véritable chef-d'oeuvre à découvrir ou à redécouvrir. Ce livre vous fera certainement aimer le genre manga, trop souvent considéré comme une sous-classe du 9e art.

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Lady Snowblood - Intégrale

Classique du Gekiga et inspiration flagrante de Kill Bill, le film de Quentin Tarantino



Pendant l'ère Meiji, Sayo voit son mari et son fils se faire assassiné et se faire violé par trois hommes et une femme. Voulant se venger, elle assassine l'un d'eux mais retrouve arrêter et meurt en donnant naissance à Yuki à qui elle transmet son désir de vengeance. Yuki deviendra une femme fatale la Lady SnowBlood pour assouvir la vengeance de sa mère. Tous les moyens sont bons pour arriver à ces fins.



Kazuo Koike et Kazuo Kamimura, grands noms du manga seinen et gekiga des années 70-80, propose ici, un récit long et intense entre action et thriller soutenue par un dessin épuré et très dynamique.
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Lady Snowblood, tome 3 : Epilogue

Sa vengeance accomplie, Yuko aspire à une existence rangée, plus calme, qui lui permettrait d'oublier et de se faire oublier. Hélas, cédant à ce foutu code d'honneur qui la guide depuis le début, elle se retrouve dans la peau d'une institutrice dont la mission est d'enseigner la gymnastique suédoise à des ados, tout en redressant les torts.



On pourrait croire à une grosse blague... la gym suédoise au pays du Soleil Levant... j'en connais qui rigole, sans doute autant que j'ai ricané... On a droit à quelques commentaires sur le corps japonais, opposé à l'européen. Il y a de l'envie, une forme de rancoeur, de jalousie. Je n'avais jamais mesuré à quel point cela pouvait exister comme traumatisme national. Ni quels enjeux pouvaient se faire jour dans le simple exercice d'un sport ou d'une activité occidentale... Xénophobie quand tu nous tiens...



On assiste à une lutte de pouvoir, dure et mortelle, entre les tenants de la modernité et ceux de la tradition. Ce récit est ancré dans l'Histoire du Japon, il m'en a beaucoup appris sur le mode de pensée nippon, mais il reste quand même le plus hermétique des 3 tomes.



Le récit fait la part belle à des images incontournables et toujours fort léchées, Peu de texte. le dessin se suffit à lui-même le plus souvent. J'ai moins adhéré à ce récit un peu distant pour moi, et très ancré dans le passé japonais,



Titre assez mal choisi, à mon avis. On n'est pas vraiment dans l'épilogue, pas sur 500 pages. D'ailleurs j'ai pu vérifier que dans l'anthologie la 3è partie se nommait autrement.
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Lady Snowblood, tome 1 : Vengeance sanglante

Yuki porte en elle un fardeau énorme. Fille de Sayo, condamnée à la prison pour avoir tué un de ses violeurs, Yuki a été conçue et enfantée pour venger sa mère. Elle parcourt le Japon afin de retrouver deux hommes et une femme et de les tuer. Elle se fait appeler Lady Snowblood. Le rouge et le blanc. Le sang et la neige.



Récit de vengeance, écrit au début des années 70, et dont on pourrait croire qu'il a inspiré Kill Bill, Lady Snowblood brille par l'atmosphère indescriptible mise en place par les auteurs, et par la précision des traits. Le mélange d'humour, de code d'honneur, d'érotisme lesbien, de violence aveugle et de vengeance implacable fonctionne bien. Dit comme cela, ce ne semble pas évident, mais il y a un déroulement lent impossible à arrêter dans la façon dont Lady Snowblood donne sa parole et exécute ses contrats.



Dans la forme, les auteurs donnent à lire des récits assez linéaires, entrecoupés de flashbacks qui retracent le parcours de Sayo. Le noir et blanc donne à merveille.
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Lady Snowblood, tome 1 : Vengeance sanglante

C'est en 1972 que naît cette héroïne dont la saga vengeresse est découpée en courts chapitres alternant ses missions de tueuse à gages, sa quête meurtrière et le passé dramatique de sa famille. Yuki est une femme dont la beauté envoûtante contraste avec la violence de ses actes. Elle met justement à profit son charme ravageur pour mieux atteindre ses objectifs (le manga est riche en scènes érotiques) et ses cibles sont chaque fois surprises de voir surgir la guerrière derrière la séductrice. Il faut dire que Yuki s'est entraînée avec rage et détermination depuis son plus jeune âge. Et si les combats sont particulièrement sanglants, ils sont également chorégraphiés comme des danses et il s'en dégage des vignettes très artistiques.
Lien : https://www.takalirsa.fr/lad..
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Lady Snowblood, tome 1 : Vengeance sanglante

Emprisonnée à perpétuité pour le meurtre de l’assassin de son mari et de son fils, Osayo n’a plus qu’une seule idée en tête : se venger de ceux qui la violèrent et décimèrent sa famille. Sans espoir de sortir un jour de prison, elle mettra tout en œuvre pour tomber enceinte et donner naissance à l’instrument de sa vengeance. Née dans une cellule, Yuki deviendra au fil des ans la redoutable Lady Snowblood : tueuse professionnelle imparable, au charme redoutable et au coup de sabre mortel. Payée mille yens par contrat (somme colossale à l’époque), cette justicière n’a pourtant qu’un seul véritable objectif : châtier les trois autres personnes qui ruinèrent la vie de sa défunte mère !



Publié pour la première fois en 1972, ce manga de Kazuo Koike (auteur de Lone wolf & Cub et de Crying freeman) aura mis de nombreuses années à trouver le chemin des librairies francophones. C’est la maison d’édition Kana qui a eu la bonne idée de traduire les deux copieux tomes de cet ouvrage qui inspira Quentin Tarantino pour son film Kill Bill.



De courts chapitres qui ne respectent aucunement la chronologie invitent à suivre le destin tragique de cette jeune femme ayant reçu haine et beauté en guise d’héritage. A l’aide de petits scénarii assez simples d’apparence et parfois un peu répétitifs, le lecteur, balancé entre la quête de Yuki et ses missions royalement rémunérées, découvrira graduellement les nombreux talents (souvent mortels) de Lady Snowblood. La personnalité ambiguë de cette héroïne, mêlant classe innée et mouvements gracieux à une froideur déconcertante et une insensibilité moralement discutable, finit par passionner.



Alliant violence et sexe, parfois avec une certaine perversion, ce manga, paru dans l’édition japonaise de Playboy, évite pourtant l’écueil de la vulgarité. Se déroulant au Japon pendant l’ère Meiji, le récit contient de nombreuses références à cette période clé, ainsi que des allusions intéressantes à la culture et société nippone de l’époque. La mise en scène d’une forte intensité dramatique lui confère également un rythme particulier, alternant scènes d’action et moments de calme avec grande efficacité. Le graphisme de Kazuo Kamimura, datant d’il y a 30 ans, a plutôt bien supporté le poids des années et délivre un dessin élégant et lisible, qui colle parfaitement au côté historique de l’ouvrage.



Kana a pris soin de ranger cet excellent premier volet de plus de 500 pages, destiné à un public averti, dans sa nouvelle collection Sensei.
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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Crying Freeman, tome 1

Ému Hino est une jeune artiste peintre.

Un jour elle assiste à un meurtre commis par le crying Freeman, tueur attitré de la mafia chinoise qui cherche à percer au Japon, et qui doit son surnom aux larmes qu'il verse après avoir exécuté chaque victime de ses contrats.

Ayant vu son visage et le tueur lui ayant révélé son nom, Ému sait qu'elle sera sa prochaine victime.

A la fois effrayée et fascinée / attirée par ce Monsieur Yo qu'elle semble protéger des inspecteurs chargés de la protéger, à la fois sous la double protection policière et des hommes de main du chef Yakusa dernière victime et date du tueur, elle attend son heure.

Des dessins sublimes au service d'une histoire profonde et complexe, ce premier tome de la série est une réussite.

On en apprend beaucoup sur le crying Freeman et ses origines, et surtout on a envie de découvrir la suite.

( Il y a eu une adaptation au cinéma de l'œuvre en 1995, adaptation libre, qui mérite peut-être, ou pas étant moyennement notée, qu'on s'y intéresse également)
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