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Critiques de Keiji Nakazawa (116)
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Gen d'Hiroshima, tome 1

Gen D’Hiroshima décrit la vie d’un jeune garçon pauvre habitant Hiroshima lors de la fin de la seconde guerre mondiale. En partie biographique, l’auteur Keiji Nakazawa témoigne de son expérience le long d’une suite de dix Manga.

En commençant la série par le N°3, j’avais été conquis par la sincérité et la force du témoignage, et ainsi est née la curiosité de connaître la vie de l’ « avant le feu nucléaire », en lisant le premier tome de la série.

Ce qui frappe dans ce premier tome, est la corruption de la société japonaise : officiers, officiels, enseignants sont décrits comme des profiteurs ; les personnes âgées comme des jusqu’au-boutistes.

Keiji Nakazawa révèle des cas d’objecteurs de consciences : un Kamikaze qui ne veut pas s’écraser, le père de Gen refuse d’aller se battre.



Gen du tome 1, avant la même l’explosion de la bombe, est déjà un enfant révolté contre la société japonaise ; ce qui est un peu ma déception, car dramatiquement je m’attendais à ce que le traumatisme de la bombe le transforme en Gen du tome 3.

Gen est un garçon très sensible et très réactif, ce qui est très bien rendu dans le Manga.

Malheureusement le manque de vocabulaire de Gen donne aux scènes variées un sentiment de répétition.



Les mangas de Keiji Nakazawa restent un bon moyen de sensibiliser contre les armes nucléaires.

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Gen d'Hiroshima - Intégrale, tome 1

Comme son titre le laisse deviner, l'histoire prend place à Hiroshima dans les derniers mois de la guerre. On suit d'abord le quotidien de la famille Nakaoka, un quotidien où la faim prédomine rendu encore plus difficile par les convictions pacifistes du père qui attisent les haines. Privations, combines pour trouver de quoi se nourrir, humiliations sont la routine de cette famille qui reste unie dans l'adversité. Et puis le 6 aout...



"Gen d'Hiroshima", en grande partie autobiographique, est une œuvre d'une puissance émotionnelle rare. Il n'est guère étonnant qu'elle ait profondément marqué nombre de ses lecteurs dont Art Spiegelman qui évoque ce choc visuel dans la préface. Choc, c'est bien le mot. Nakazawa compose des images dantesques qui impriment durablement la rétine. Comme Spiegelman, il me sera impossible d'oublier ce cheval en flammes, ces hommes et femmes aux allures de morts-vivants qui traînent leur propre peau,les vers qui grouillent, la mer qui prend des allures de Styx bouillonnant... des visions cauchemardesques qui rappellent que l'impensable s'est produit ce jour-là. Pendant des siècles, l'homme a imaginé à quoi pourrait ressembler l'enfer, le 6 aout 1945 il en a fait une réalité.

Pour Gen, le jeune héros, après l'apocalypse vient le temps de la survie. Ce ne sera pas plus facile.



C'est peu dire que "Gen d'Hiroshima" est une histoire tragique. Les personnages pleurent souvent et le lecteur aussi. Ce manga est absolument bouleversant. Dans la façon dont il rappelle que les premières victimes des guerres sont les civils, et tout particulièrement les enfants, il m'a rappelé "le tombeau des lucioles".

Il est difficile de trouver les mots pour exprimer son ressenti face à une œuvre si poignante et si révoltante. Je ne dirai donc rien de plus si ce n'est que "Gen d'Hiroshima" est une œuvre dévastatrice.

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Gen d'Hiroshima, tome 1

6 août 1945 : c'est la date que nous avons tous appris en cours d'histoire.



Ce jour-là, l'aviation américaine a jeté une bombe atomique sur la ville d'Hiroshima - première d'une série qui devait amener à la capitulation sans condition de l'empire du soleil levant.



Au final, même si on se rend compte qu'il ne s'agit pas d'un évènement anodin - sinon quel est l'intérêt de l'enseigner -, difficile de se rendre compte de l'impact qu'a eu cette journée. De simples chiffres sur un calendrier qui ont pourtant bouleversé et blessé d'une façon à peine imaginable, la vie de milliers de personnes.



Ce premier tome montre bien sûr des images cauchemardesques de cette tragédie humaine, mais pas seulement. Keiji Nakazawa dépeint ce qu'était le quotidien des Japonais pendant la guerre. La privation, les humiliations, l'intimidation avec le spectre du sacro saint "patriotisme", la méchanceté des petits chefs de quartiers et des officiers, ... Mais il y a aussi le courage, la générosité et la loyauté de Gen envers sa famille qu'il aime et qui l'aime aussi.



Famille Nakoka que l'on voit devenir victime de la communauté dans laquelle ils vivent à cause des idées pacifistes du père de famille. D'autres souffriront de cet impératif d'honneur pour la patrie, et le prix nous semble bien disproportionné à nous petits occidentaux du 21ème siècle !



Il peut paraître maladroit de dire que l'histoire contée par ce manga est belle, tant elle est tragique. Quelque part, elle me rappelle ce qui m'avait touché dans Le Tombeau des Lucioles, dont j'ai envie de lire la nouvelle maintenant (pour cela je remercie kuroineko ).



On pourrait décrire chaque vignette de ce manga, et n'en avoir rien dit pourtant. Alors, pour faire un peu justice à son auteur, qui s'est inspiré de sa propre expérience pour réaliser Gen d'Hiroshima : je vous conseille de découvrir cet oeuvre dès que possible. Pour les aficionados du Japon et/ou de la Seconde Guerre mondiale. Et pour les autres aussi.



A signaler aussi, la préface d'Art Spiegelman à ne pas "zapper".
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Gen d'Hiroshima, tome 10

Me voilà arrivée à la fin de ma lecture de la série "Gen d'Hiroshima". Que dire de plus que ce que j'ai déjà dit au fil de mes critiques des tomes précédents ?...



Avec cette série, Nakazawa a offert au monde un témoignage d'une force incomparable. Sans jamais céder à la facilité d'un misérabilisme larmoyant, osant même des touches d'humour, l'auteur a créé une œuvre bouleversante. L'humanisme de Nakazawa transparait à chaque page et s'il est indéniablement un homme en colère, il ne déverse pas de haine gratuite envers qui que ce soit. Malgré l'horreur absolue de ce qu'il a vécu, l'auteur semble encore croire en l'Homme. Ainsi, même des personnages a priori négatifs peuvent changer et se rallier à la cause de la paix. Nakazawa ne condamne jamais définitivement.



En lisant "Gen d'Hiroshima" on ressent mille émotions, colère, tristesse, espoir, on passe du rire aux larmes en quelques cases.

Courageux, bon, admirable petit Gen, je ne t'oublierai jamais.



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Gen d'Hiroshima, tome 6

Tome après tome, je me répète un peu mais que dire de plus sur ce chef d’œuvre ? Après plusieurs centaines de pages on pourrait craindre que l’auteur peine à conserver l’intérêt du lecteur, d’autant plus que la vie quotidienne des survivants est finalement assez répétitive dans son horreur. Mais Nakazawa garde toute l’attention du lecteur. Je ne vais pas parler d’un récit addictif, vu le sujet le terme serait malvenu mais il est impossible de lâcher cette série. Cela est dû en 1er lieu à une galerie de personnages formidable. En effet, si Gen est le moteur du récit, il n’est pas le seul à être attachant. Ces gamins sont tout simplement magnifiques !

Et puis le traitement de ce sujet si difficile est dénué de tout misérabilisme. Tout en ne passant jamais sous silence l’horreur de la situation, Nakazawa s’attache surtout à mettre en avant le courage, le sens de la solidarité et l’humanité qui animent ses petits héros, des gosses qui en remontrent à bien des adultes dont beaucoup sont au mieux des lâches et au pire des salopards. Et d’ailleurs les rares adultes qui gardent dignité et humanité y parviennent grâce au contact des enfants.



En mettant en avant l’entraide, la solidarité et l’amitié face à l’individualisme, à l’égoïsme, Nakazawa défend de belles valeurs. Un propos qui fait du bien.

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Gen d'Hiroshima, tome 7

Le propos de ce 7ème tome est plus politique que les précédents. En effet, dans ce volet on découvre davantage le contexte de l’après-guerre. Le Japon connait alors un climat très répressif. Par crainte de la montée du communisme les Etats-Unis, avec la complicité bienveillante du pouvoir japonais, font la chasse à tous les objecteurs de conscience et veulent faire taire toutes les voix dissidentes. J’ai ainsi découvert l’existence de la terrifiante « cellule Z » qui séquestrait et torturait des opposants.



Mais, si le contexte politique est plus accentué, l’émotion est toujours au rendez-vous. Et à ce niveau-là ce tome est très éprouvant. Impossible de ne pas être retourné par les événements qui se déroulent dans ce volume.



Ma lecture de cette série est de plus en plus intense émotionnellement. Gen d’Hiroshima est une œuvre bouleversante d’humanisme qui ne sombre jamais dans le misérabilisme ni un ton larmoyant.

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Gen d'Hiroshima, tome 9

Si ce 9ème tome ne délaisse pas les aspects politiques, notamment à travers l’évocation de la guerre de Corée ou du départ de MacArthur, il s’attache tout de même plus particulièrement au destin de Gen. En effet, il rencontre ici un peintre qui deviendra son mentor. Cette note d’espoir, puisqu’à travers son apprentissage du dessin Gen envisage un avenir, illumine ce 9ème volet par ailleurs bien triste (la bombe tue toujours même plusieurs années après avoir explosé).



C’est maintenant avec un pincement au cœur que je vais me plonger dans l’ultime tome de cette série unique et magnifique.

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J'avais six ans à Hiroshima

Keiji Nakazawa vivait avec sa famille à Hiroshima le jour où la bombe a explosé. Sur le chemin de l’école, comme des milliers d’autres enfants, il a laissé à quelques centaines de mètres derrière lui une maison détruite. Son père, un frère et une sœur, parmi ses cinq frères et sœurs, ont succombé instantanément ou presque, quand sa mère a miraculeusement survécu, donnant naissance au même moment à une petite Tomoko...qui ne survivra que quatre mois à cet enfer.



Raconté sous forme de très courts chapitres de deux, trois pages, l’auteur du célèbre Gen d’Hiroshima, nous livre dans ce témoignage quelques-unes des scènes qui n’ont jamais quitté sa mémoire, et comment pourrait-il en être autrement. Images sur le vif de corps à vif, chairs pantelantes de ces fantômes errants à la recherche de nourriture, pantins hagards qui ne tiennent debout que par miracle, déjà dévorés par les mouches et les vers, et dont on ne sait pas s’ils sont mués par un automatisme zombie ou par un dernier sursaut de volonté propre…Ils souffrent terriblement…D’autres ont eu davantage de « chance » … carbonisés, et figés sur place.



Un témoignage aux frontières de l’indicible et de l’horreur. Ces pauvres gens ne comprennent pas ce qui leur arrive, et on prendra bien soin de leur cacher la vérité autant qu’on pourra. On sent que Keiji en a particulièrement après l’ABCC (Atomic bomb casuality commission), un bureau vite installé par l’armée américaine, qui va ausculter la population rescapée sous toutes les coutures, non pas pour soigner l’un ou l’autre des nombreux problèmes de santé survenus, mais à des fins scientifiques, en étudiant là des cobayes. Il n’y a pas de compassion chez l’occupant, et les autorités japonaises qui reprendront peu à peu la main ne seront pas plus transparentes ni charitables.



Un témoignage choc, et bouleversant par sa sobriété réaliste. Le style est lapidaire et limpide, et surtout pas larmoyant, non « poético-romantique ».

Il faut saluer cette réédition de 2020 au Cherche-Midi, un quart de siècle déjà la première. La saluer dans son principe même, à l’heure où évidemment il n’y a presque plus de survivants, pour sauver et cristalliser cette mémoire. La première de couverture est particulièrement réussie dans sa forme. Les informations de titre et d’auteur sont englobées dans un médaillon rouge, qui nous ramène au pays des racines du soleil, apposé sur l’éloquente photo de cette femme dans les ruines avec sa fille, femme qui esquisse malgré tout un sourire…les Japonais ont cette force de si peu se plaindre, de souffrir en silence, et de se remettre sans tarder, et inlassablement au travail.



Je regrette cependant un grand oublié de cette couverture, Bernard Clavel. Son texte de l’édition de 1995 a été conservé, mais il n’en apparaît cette fois aucune mention en première de couverture, et extrêmement discrètement en quatrième ! On lui aura préféré une préface d’un ancien ministre de la Défense, un politique qui voudrait nous faire croire que le traité d’interdiction des armes nucléaires de 2017 changera l’avenir de l’humanité, alors même qu’il convient que les Etats-Unis, la Russie ont renoncé à leurs engagements, que la non-prolifération a été une chimère (Iran, Corée du Nord), et que la Chine poursuit activement et sans états d’âme son entreprise de rattrapage. Et quand on sait que la France et le Japon (un comble !) se sont abstenus de ratifier ce traité d’interdiction, cela laisse peu d’espoir... On se fiera donc plus sûrement au superbe plaidoyer de Bernard Clavel pour la Paix. Cet homme n’a cessé de revendiquer son pacifisme toute sa vie et au fil de son œuvre immense. Et il n’a pas sa langue dans sa poche pour dénoncer les vas-t-en guerre, les pacifistes de salon vite gagnés par la mollesse des politiques qui n’agissent pas et envoient des jeunes se faire liquider. Au passage, il égratigne même les femmes, dont on ne cesse de dire que si elles étaient au pouvoir, il n’y aurait plus de guerres (tu parles, il suffit de voir la terreur qu’inspire déjà la sœur de Kim Jong Un, une femme glaciale et impitoyable à la main de fer, ou encore, dans le registre du non-respect des droits de l’Homme, une certaine prix Nobel de la Paix qui depuis qu’elle participe au pouvoir les laisse être bafoués sans sourciller). Pour Clavel, elles ont longtemps été et sont encore souvent trop sensibles au charme viril de ces maris et fils en uniforme. Bref, voici un pacifiste qui pour le coup ne se privait pas de canarder, dès lors qu’il s’agissait d’une juste cause. Mais cette pugnacité n’a jamais caché un terrible pessimisme : n’en déplaise aux beaux discours sur le nécessaire « équilibre de la terreur » qui justifie la course au nucléaire militaire, les armes inventées au fil des âges ont toujours fini par servir. Un texte sans la moindre concession, qui m'incite décidément à placer également la présente critique parmi celles consacrées à la première édition, qui plaçait Bernard Clavel en co-auteur, parce qu'il le vaut bien.



En fin d’ouvrage, un mot sur les hibakusha, ces japonais irradiés qui souffraient et souffrent encore dans leurs chairs des décennies après, mais aussi dans leur âme, victimes de discriminations voire de harcèlement, comme malheureusement il en existe sous bien des formes au Japon quand on n’est pas dans la norme collective.



Enfin, un rapide mais efficace topo sur les différents types de bombes nucléaires : atomique, à hydrogène, à neutrons, très didactique. En gros, les bombes A sont à uranium (Hiroshima) ou, plus puissantes, à plutonium (Nagasaki). Mais les bombes H, mises au point quelques années après sont mille fois plus puissantes…Une seule bombe H a une capacité de destruction six fois plus grande que toutes les bombes conventionnelles larguées durant la seconde guerre mondiale.



Au-delà d’un témoignage capital sur la première tragédie nucléaire de l’Histoire et ses conséquences, cet ouvrage qui se lit très rapidement constitue une synthèse utile et intelligemment agencée sur le sujet.
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Gen d'Hiroshima, tome 3

Gen d’Hiroshima 3est le 1er Manga que je lis ( il faut un commencement à tout !) ,[ le 1 et le 2 ne sont plus disponibles en version de poche],

Très sensibilisé par le drame d’Hiroshima de John Hersey, et sollicité par des Amis Babelio, le Manga Keiji Nakazawa m’est apparu une nécessité pour apprendre le plus possible sur les conséquences de la bombe.

Dans cet épisode 3 , l’épisode se situe quelques jours après l’explosion, Keiji Nakazawa, montre

• comment les exilés à cause de la bombe sont rejetés,

• comment la population japonaise dénie les blessés d’Hirosima,.

• comment la bombe a désorganisé le pays : les enfants et les malades sont laissés à eux même, les survivants sont hantés par des cauchemars.

Keiji Nakazawa explique les effets invisibles et tardifs qui commencent par dégrader le système digestif des rescapés.

Keiji Nakazawa s’attache à montrer concrètement comment les morts sont regroupés.

Dans cet épisode, Keiji Nakazawa relate des scènes réalistes et lorsque qu’un revenant donne des soucis à Gen, la scène est naturelle.

Des passages m’ont étonné sur la vie japonaise : la famille vie avec les crânes des proches disparu, et un blessé révolté par la froideur des ses compatriotes manifeste en exhibant ses blessures.

La force de la description entreprise pas Keiji Nakazawa, est son personnage Gen : il n’est pas larmoyant, bien au contraire, il est constructif et est généreux et combatif et il en croit en l’avenir en semant du blé à Horishima par exemple et iln’a pas arrière pensée donc le lecteur adopte ce personnage.



Le Manga Gen d’Hiroshima ne s’oppose pas à Hiroshima de John Hersey, mais le complète.

John Hersey relate des informations sans émotions. Mais la quantité de d’information est telle qu’il n’est pas possible de rester indifférent.

Keiji Nakazawa, avec son personnage GEN , a rendu son récit très émotionnel. Malgré l’émotion, les sujet abordés sont très organisés et très structurés sur qui permet de transmettre de l’information réutilisable.

Avec GEN, j’ai découvert que le Manga est aussi un très bon support pour dénoncer l’utilisation de la bombe A, Merci aux les amis Babelio d’avoir indiqué cette série de Manga

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Gen d'Hiroshima - Intégrale, tome 2

On pouvait penser que pour Gen et sa famille le pire était derrière eux... Hélas, même une fois la pix signée, la vie reste très dure pour les vaincus et d'autant plus lorsqu'ils sont rescapés d'Hiroshima. En effet, ces survivants sont un poids pour les autres qui peinent déjà à manger à leur faim. Et ils font peur ces gens qui portent en eux un mal inconnu et qui meurent encore des semaines, des mois, des années après le bombardement.



Ce 2ème tome de l'intégrale est peut-être encore plus poignant que le précédent. Après la colère et la sidération provoquées par l'horreur indicible de la bombe atomique, ce volume inspire plutôt la résignation et le désespoir. La dureté de la vie quotidienne est montrée dans toute sa crudité et la nature humaine se révèle dans toute sa médiocrité et sa cruauté. Par exemple, Gen trouvera un travail bien particulier, s'occuper d'un rescapé d'Hirsohima si "abîmé" que sa propre famille refuse de l'approcher.

Mais Nakazawa n'est jamais manichéen. Il rappelle que, souvent, les bourreaux sont aussi victimes et souffrent eux aussi, à l'image de et les choses ne sont pas aussi simples qu'elles en ont parfois l'air. et d'ailleurs ce passage est quasi insoutenable dans ce qu'il montre de détresse humaine.



"Gen d'Hiroshima" est décidément une lecture très éprouvante. Si cette lecture ne vous touche pas c'est que vous êtes mort à l'intérieur.

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Gen d'Hiroshima, tome 6

Printemps 1948 – Eté 1949



Gen et ses amis croient s’être habitués à la mort comme à tout le reste. Quatre ans plus tard, les victimes de la bombe ne sont toujours pas épargnées et continuent de mourir de ses effets délétères. Les habitants d’Hiroshima sont peut-être les premiers à avoir compris que le nucléaire était le véhicule d’une puissance nuisible invisible et s’ils ne l’expriment pas en ces termes, leur comportement prouve qu’ils l’ont compris.





Gen et ses amis croient s’être habitués à la mort et pourtant, ils font preuve d’une énergie de vivre presque morbide. Leur temps est compté, ils doivent l’utiliser de leur mieux. Alors qu’il est toujours aussi difficile de se nourrir, il faut se procurer un moyen fiable d’assurer ses revenus et pour cela, il faut sortir du cercle vicieux de la misère. Sans argent, impossible de se procurer le matériel qui permettra de gagner légitimement sa vie, en-dehors des crimes et des vols qui sont devenus monnaie courante pour Gen aussi bien que pour la majorité des autres habitants d’Hiroshima.





Encore une fois, ce nouveau volume nous prouve que Keiji Nakazawa a écrit pour assouvir une nécessité intérieure. Avec sa pudeur habituelle, il parvient à nous faire comprendre l’angoisse de jeunes années rongées par le souci de la survie. Le mal et le bien, qu’est-ce que cela veut dire ? on appréhenderait presque l’idée que Gen n’ait jamais connu la bombe –peut-être n’aurait-il jamais pu devenir aussi admirable.
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Gen d'Hiroshima, tome 8

Difficile de trouver de nouvelles choses à dire après mes billets sur chaque tome… Que dire de plus, si ce n’est souligner encore une fois l’excellence de cette série.



Je voudrais tout particulièrement souligner la justesse de la caractérisation de Gen. Avec ce jeune garçon, Nakazawa a donné vie à un personnage formidable, extrêmement attachant. Gen est courageux, profondément bon et pourtant jamais il ne semble trop beau pour être vrai. Il n’est pas trop lisse, il sonne vrai. Et son évolution est remarquablement traitée également. Dans ce 8ème tome, la conscience politique de Gen s’éveille encore un peu davantage. Mais pour autant, il n’est pas dépeint comme un adulte, il ne pense pas comme un grand. S’il prend conscience de beaucoup de choses sur le monde qui l’entoure, sur la politique, sur la société, il demeure tout de même un enfant qui pense comme tel. Ses réactions sont parfois empreintes d’une certaine naïveté et même parfois d’une légèreté qui sont en décalage avec la gravité de la situation. Après tout, Gen n’est encore qu’un gosse ! Je trouve que cette façon de caractériser le personnage est fine et subtile.



Quant au propos développé dans ce 8ème volet, il est toujours aussi puissant. Nakazawa affirme encore davantage son antimilitarisme et son aversion pour la guerre. Décidément une grande œuvre pacifiste.

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Gen d'Hiroshima, tome 8

Juin – Octobre 1950





Le Japon ne sera jamais en paix. Alors que les conséquences des radiations nucléaires se font toujours ressentir –moins vigoureusement peut-être-, la menace vient cette fois de l’affrontement qui se met en place entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Matérialisation des tensions de la Guerre Froide, elle fait craindre la survenue d’une troisième guerre mondiale. Alors que la constitution de 1947 avait interdit au Japon d’entretenir la moindre force militaire, le général MacArthur ordonne la création d’une « force spéciale » de 75 000 Japonais lui permettant de pallier le déficit de son armée afin de mener une offensive en direction de la Corée du nord dès septembre 1950.





Le 8e tome de Gen nous fait prendre conscience de l’injustice que ressentent les Japonais face à cette ordonnance qui semble vouloir décimer les rescapés du désastre nucléaire. La bombe a opéré une métamorphose du point de vue de la majorité des Japonais : ceux qui pensaient auparavant que les conflits étaient un mal par lequel il fallait nécessairement passer avant de résoudre des tensions craignent désormais la moindre émanation de violence. Gen et ses amis sont les preuves vivantes de ce glissement paradigmatique, qu’ils expriment par l’exaltation de leurs sentiments et par la découverte d’une source d’énergie vitale faramineuse, d’autant plus bouleversante qu’elle surgit des décombres.
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Gen d'Hiroshima, tome 7

Fin de l’été – Début de l’automne 1949





A quoi reconnaît-on un pays qui se redresse ? Réponse : il a le temps de se préoccuper de sa production culturelle.





Quatre ans après Hiroshima, l’industrie cinématographique japonaise redémarre doucement avec Yasujiro Ozu, Kenji Mizoguchi ou Akira Kurosawa. Comme le « père » d’adoption de Gen et de ses amis, des écrivains s’acharnent à faire publier le récit de leurs souffrances malgré la censure exercée par les pouvoirs et par l’occupation américaine. Keiji Nakazawa nous fait entrevoir les tortures de la « Cellule-Canon » dont témoignera Kaji Waturu, un romancier du courant prolétarien qui fut détenu de longs mois durant.





Le livre publié par le « père » existe-t-il vraiment ? Comme toujours, le trouble que suscite la lecture des aventures de Gen provient de sa réalité pudique et modeste, simplicité de procédé qui fait rejaillir avec force la grandeur d’âme de cet enfant, de ses amis et du peuple japonais dans son ensemble. Les temps deviennent peut-être plus faciles puisqu’on peut se permettre de dilapider l’argent de la nourriture pour acquérir du papier –mais les temps nécessitent encore courage et acrimonie et le moindre faux pas peut coûter la vie.





Dans le fond du paysage, la bombe continue malgré tout de rayonner à petit feu…
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Gen d'Hiroshima, tome 5

Un manga puissant. Vous ne pouvez sortir qu'ébranlé d'une telle lecture.



Entre l'histoire, les dessins... Que dire, c'est d'une force.



J'ai lu tous les volumes en les empruntant à ma médiathèque.



J'ai voulu acheté ce manga pour le prêter, le faire lire à mes amis...



Il n'est plus édité ni disponible. Je ne comprends pas.



Ce manga devrait être obligatoire comme lecture au collège et au lycée.
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J'avais six ans à Hiroshima, le 6 août 1945, ..

Keiji Nakazawa vivait avec sa famille à Hiroshima le jour où la bombe a explosé. Sur le chemin de l'école, comme des milliers d'autres enfants, il a laissé à quelques centaines de mètres derrière lui une maison détruite. Son père, un frère et une soeur, parmi ses cinq frères et soeurs, ont succombé instantanément ou presque, quand sa mère a miraculeusement survécu, donnant naissance au même moment à une petite Tomoko...qui ne survivra que quatre mois à cet enfer.



Raconté sous forme de très courts chapitres de deux, trois pages, l'auteur du célèbre Gen d'Hiroshima, nous livre dans ce témoignage quelques-unes des scènes qui n'ont jamais quitté sa mémoire, et comment pourrait-il en être autrement. Images sur le vif de corps à vif, chairs pantelantes de ces fantômes errants à la recherche de nourriture, pantins hagards qui ne tiennent debout que par miracle, déjà dévorés par les mouches et les vers, et dont on ne sait pas s'ils sont mués par un automatisme zombie ou par un dernier sursaut de volonté propre…Ils souffrent terriblement…D'autres ont eu davantage de « chance » … carbonisés, et figés sur place. Les odeurs de putréfaction sont pestilentielles et permanentes.



Un témoignage aux frontières de l'indicible et de l'horreur. Ces pauvres gens ne comprennent pas ce qui leur arrive, et on prendra bien soin de leur cacher la vérité autant qu'on pourra. On sent que Keiji en a particulièrement après l'ABCC (Atomic bomb casuality commission), un bureau vite installé par l'armée américaine, qui va ausculter la population rescapée sous toutes les coutures, non pas pour soigner l'un ou l'autre des nombreux problèmes de santé survenus, mais à des fins scientifiques, en étudiant là des cobayes. Il n'y a pas de compassion chez l'occupant, et les autorités japonaises qui reprendront peu à peu la main ne seront pas plus transparentes ni charitables. Un témoignage choc, et bouleversant par sa sobriété réaliste. le style est lapidaire et limpide, et surtout pas larmoyant, non « poético-romantique ».



Ce texte est précédé d'un vibrant plaidoyer de Bernard Clavel pour la Paix. Cet homme n'a cessé de revendiquer son pacifisme toute sa vie et au fil de son oeuvre immense. Et il n'a pas sa langue dans sa poche pour dénoncer les vas-t-en guerre, les pacifistes de salon vite gagnés par la mollesse des politiques qui n'agissent pas et envoient des jeunes se faire liquider. Au passage, il égratigne même les femmes, dont on ne cesse de dire que si elles étaient au pouvoir, il n'y aurait plus de guerres (tu parles, depuis, il aura suffit de voir la terreur qu'inspire déjà la soeur de Kim Jong Un, une femme glaciale et impitoyable à la main de fer, ou encore, dans le registre du non-respect des droits de l'Homme, une certaine prix Nobel de la Paix qui depuis qu'elle participe au pouvoir les laisse être bafoués sans sourciller). Pour Clavel, elles ont longtemps été et sont encore souvent trop sensibles au charme viril de ces maris et fils en uniforme. Bref, voici un pacifiste qui pour le coup ne se privait pas de canarder, dès lors qu'il s'agissait d'une juste cause. Mais cette pugnacité n'a jamais caché un terrible pessimisme : n'en déplaise aux beaux discours sur le nécessaire « équilibre de la terreur » qui justifie la course au nucléaire militaire, les armes inventées au fil des âges ont toujours fini par servir.



En fin d'ouvrage, un mot sur les hibakusha, ces japonais irradiés qui souffraient et souffrent encore dans leurs chairs des décennies après, mais aussi dans leur âme, victimes de discriminations voire de harcèlement, comme malheureusement il en existe sous bien des formes au Japon quand on n'est pas dans la norme collective.



Enfin, un rapide mais efficace topo sur les différents types de bombes nucléaires : atomique, à hydrogène, à neutrons, très didactique. En gros, les bombes A sont à uranium (Hiroshima) ou, plus puissantes, à plutonium (Nagasaki). Mais les bombes H, mises au point quelques années après sont mille fois plus puissantes…Une seule bombe H a une capacité de destruction six fois plus grande que toutes les bombes conventionnelles larguées durant la seconde guerre mondiale.



Au-delà d'un témoignage capital sur la première tragédie nucléaire de l'Histoire et ses conséquences, cet ouvrage qui se lit très rapidement constitue une synthèse utile et intelligemment agencée sur le sujet.
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Gen d'Hiroshima, tome 4

Septembre 1945 – Septembre 1947. Le temps s’accélère. Un an après les bombardements atomiques, les survivants de la famille de Gen sont enfin réunis, dans des conditions toujours plus misérables. La joie des retrouvailles permet seulement de compenser les difficultés à se procurer les denrées alimentaires nécessaires pour combler de nouveaux estomacs. L’alimentation est toujours au cœur des conflits de ce Japon dévasté et laissé à l’abandon. L’absence des hommes politiques n’a jamais été plus frappante que dans ce quatrième volume alors qu’à l’internationale –la notice en fin de volume nous en informe-, le Japon cherche à racheter son image, adoptant un comportement extrêmement ambivalent à l’égard des Américains. D’ailleurs, ce sont surtout ces derniers qui s’approcheront au plus près des rescapés de la bombe atomique.





Dans ce volume, les soldats américains constituent la population étrangère qui nourrit tous les fantasmes et toutes les histoires les plus nauséabondes. Ils se montrent prolixes et s’amusent de l’enthousiasme qu’ils suscitent lorsqu’ils jettent des paquets de chewing-gums aux pieds des petits japonais affamés, mais peuvent devenir redoutables lorsque ces mêmes japonais, que les bonbons auront fini de mettre en appétit, essaient de pénétrer leurs campements pour dérober les boîtes de conserve et de lait qu’abritent leurs cuisines. L’américain est aussi un outil de promotion sociale : certaines jeunes japonaises l’ont bien compris, qui se prostituent pour faire vivre leur famille.





Dans la lutte pour l’alimentation, les villes dévastées, laissées à leur libre gouvernement, voient se multiplier les clans de « yakusas ». Le crime s’organise, devenant la tentation et la crainte de ceux qui ont encore assez de force et de courage pour survivre. Ce n’est, bien entendu, pas le cas de tout le monde, et Keiji Nakazawa ne s’étonne même plus des victimes qui continuent à se déclarer, deux ans après la guerre atomique.





Ce qui a déjà été dit à propos des volumes précédents de Gen sera confirmé une fois encore. Cette série apprend à son lecteur ce que peu de livres sur les bombardements japonais de 1945 ne pourront jamais lui apprendre. On comprend mieux pourquoi : au cours des années durant lesquelles Hiroshima et Nagasaki furent livrées à elles-mêmes –ou presque- seul un survivant et témoin direct des évènements pouvait nous transmettre l’exactitude de son expérience. Parce que celle-ci semble authentique, qu’elle ne cherche jamais à appuyer les traits ou à se laisser aller aux plaisirs de digression artistiques, elle ne sonne jamais faux et impressionne par cette juxtaposition de la gravité des évènements et de la légèreté des attitudes.


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Gen d'Hiroshima, tome 4

2 ans ont passés depuis que la bombe est tombée sur Hiroshima. Et qu'est-ce que cela a apporté à la population japonaise ? Hé bien : la malnutrition ! Le vol de la nourriture devient quasi vital pour la famille Nakaoka, et les autres... Et forcément, les yakuza en profitent pour accroître leur puissance sur les marché noirs !



Les soldats américains profitent de leur statut de vainqueur pour faire vraiment ce qu'ils veulent, et se donnent bonne conscience en distribuant des chewing gum (trop cool ces diables blancs ! )



L'originalité du tome a été pour moi, une fois de plus, des personnages secondaires, deux orphelines qui luttent pour survivre. Malheureusement, deux jeunes filles n'ont pas les mêmes armes que les petits garçons vus dans les tomes précédents...
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Gen d'Hiroshima, tome 5

Hiver 1947-1948





La lutte contre la famine et contre les effets délétères des radiations se poursuit avec une virulence toujours aussi acharnée. Les plus faibles continuent de céder à la fatigue et à cette « maladie de la bombe » qui explique en partie l’occupation du territoire par l’armée américaine. Jusqu’alors, la cohabitation semblait avoir été bien toléré par Gen et ses proches bien que les militaires, avec leurs manières de pachas bien nourris et dominateurs, n’aient pas hésité à asservir les gamins japonais en les poussant à mendier de la nourriture par des chants et des spectacles bouffons. Mais lorsque la mère de Gentombe malade et qu’un médecin inexplicablement charitable vient l’observer et lui conseille de se rendre à l’A.B.C.C., une nouvelle facette de l’occupation américaine se dévoile à leurs yeux. L’A.B.C.C. désigne l’Atomic Bomb Congressional Commission dont la mission est de récolter les informations concernant les radiations atomiques et leurs effets sur les êtres vivants. Ces informations, dans la rivalité avec l’U.R.S.S., doivent être tenues dans la plus haute confidentialité et ne servent absolument pas aux premières victimes des radiations, cobayes condamnés par avance.





Chaque volume de Gen nous fait découvrir de nouvelles aberrations. Entre temps, la lutte contre la faim et la débrouille entre gamins se poursuit, couronnée par une force vitale et une espérance acharnées qui sont admirables. La misère semblerait presque pouvoir sévir autant qu’elle le veut tant que de petits îlots de solidarité continuent à atténuer les souffrances. De telles dispositions sont-elles faites pour durer ?
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Gen d'Hiroshima, tome 3

Dans ce 3ème tome, Keiji Nakazawa se focalise sur la peur de la contamination du "poison de l'explosion" dans la population japonaise et le sort réservé aux rescapés.



Nous voyons les heures qui suivent l'annonce de la capitulation du Japon par l'empereur à son peuple. La population est exsangue et désabusée. Dans un tel contexte, difficile de faire preuve de compassion pour les victimes de la bombe atomique.

Une fois de plus, le mangaka donne un visage à ces rescapés presque plus malheureux à cause du regard de leurs proches que de leur dégradation physique.

Gen, pour gagner de l'argent qui servira à nourrir sa famille accepte un emploi que tout le monde refuse : celui de s'occupé d'un rescapé d'Hiroshima. Seiji est traité comme un pestiféré par sa propre famille. Il est isolé dans la maison et ne reçoit aucune visite. La seule chose que les membres de sa famille attende : c'est qu'il meure !



Notre courageux protagoniste n'a pas fini d'être indigné par l'hypocrisie de certaines personnes et la détresse d'autres qui mettent en place d'impensables stratagèmes afin de pouvoir se nourrir.



Le fait de faire passer Gen et sa famille en second plan dans ce tome est une stratégie narrative intéressante qui permet de garder le lecteur en alerte pour les épisodes à suivre !
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