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3.7/5 (sur 40 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Quimerc'h , le 06/02/1944
Biographie :

Paol Keineg, est un poète et dramaturge breton.

Surveillant d'externat à Pont-l'Abbé, Quimper, Brest, il obtient une licence de lettres modernes à l'Université de Bretagne occidentale en 1968.

Maître auxiliaire à Morlaix, puis Brest. Il est mis à la porte de l'enseignement en 1972, sans justification officielle, mais pour des motifs politiques. Il a été l'un des 17 (et le plus jeune) fondateurs de l’Union démocratique bretonne et a été désigné, avec "Le poème du pays qui a faim" en 1967 comme le chef de file de la jeune littérature bretonne.

Il rejoint Jean-Marie Serreau, au Théâtre de la Tempête, qui met en scène sa première pièce, "Le Printemps des Bonnets rouges" (1972), puis se retrouve au chômage et travaille comme chaudronnier à la réparation navale. Il entame en 1974 un stage de soudeur à la FPA de Rennes, auquel il est brillamment reçu.

Immédiatement après, il quitte la Bretagne pour la Californie, où il exerce quelque temps divers petits métiers et apprend l'anglais. En 1977, il s'inscrit à l'Université Brown à Providence (Rhode Island). Il y reçoit son Ph.D. en lettres en 1981.

Il enseigne principalement au Dartmouth College, à l'Université Brown, puis à l'Université Duke à Durham, après avoir été professeur invité à l'Université de Californie à Berkeley et à l'Université Harvard.

Auteur d’une vingtaine de livres (poésie et théâtre) édités chez Pierre-Jean Oswald, Gallimard et Maurice Nadeau, il écrit également en anglais et en breton.

Il fut le cofondateur de la revue "Bretagnes", et en 1983, avec Alain Le Beuze et Denis Rigal, de la revue "Poésie-Bretagne".

Il a traduit plusieurs poètes américains. En 1995, sa traduction de "Le Monde, le sans-monde" de William Bronk, chez Circé, a obtenu le prix Maurice-Edgar Coindreau de la meilleure traduction d’une œuvre littéraire américaine.

Il vit maintenant en Bretagne.

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Source : Wikipedia
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Citations et extraits (79) Voir plus Ajouter une citation
Il pleut sur les coqs de bruyère…


Il pleut sur les coqs de bruyère
Il pleut sur les constellations de bouleaux blancs
Il pleut sur les charrues matinales barbouillées de terre glaise
Il pleut sur le pain chaud au sortir des fours visités d'un gros feu tranquille
Il pleut sur le poitrail des chevaux rubiconds
Il pleut à verse sur la pelouse des toits lacustres baignés de merles et de bouvreuils
Il pleut sur les femmes obstinées à emplir les églises par l'entonnoir des porches
Il pleut sur les planchers d'aiguilles de sapin sur l'escalier des mousses remuées
de salamandres
Il pleut sur le lac tranquille des âmes simples
Il pleut sur les hommes lourds et muets
Je m'éveille
Et je m'assois sur les talus limpides
Et je m'installe sur la fesse des montagnes de laine
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nous sommes un peuple
aux colonnes de vent
aux portes estuaires
aux rires de pluie
aux chants d’outre-terre
aux vertèbres de plomb
au masque mortuaire
aux lampes d’argile
aux barrières de feu
aux cris crépusculaires
aux ongles noueux

[Paol KEINEG : "Le poème du pays qui a faim", éditions Traces (Le Pallet), 31 pages, 1967]
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… J'accepte ce pays* parfumé de ronces,
 où ricochent des vents de lumière jusqu'aux
falaises de la nuit forées d'oiseaux rêches,
 où les églises s'offrent dans un désert de
brumes honnêtes,
 où les femmes entrent à l'église, prudentes,
étouffées,
—et les hommes, les garçons, raides, rasés,
ruminent la rumeur du dehors,
 une vieille coule goutte à goutte dans la
fontaine de ses mains soudées — ,
 Je revendique ce pays
humide et brillant comme l'ardoise,
 je revendique le silence et la mutilation, la
cécité, le délire et la désolation.

 Au loin les terres lavées nous accompagneront
d'un goût d'abeilles et de lait.

* La Bretagne
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Ma mère voyait clair à la veille de sa mort,
elle avait fait le pari de l’irréalité
pour gagner sa place au paradis.
Le cimetière n’est pas le paradis,

c’est un lieu de passage
soumis aux contrôles d’identité,
à la politique des corps.
Débarrassée du sien

ma mère ne demande pas la résurrection
des corps,
tout à son âme
Qu’elle n’a pas noire

elle ne demande pas pardon,
en rêve elle crie au secours.
À sa droite, je me lave les mains,
je monte la garde en centurion romain.

………………………………………………………………………

Loin, très loin des grands textes,
l'envie de me mettre à quatre pattes
comme un vieux chien
pour le plaisir de m'ébrouer après le poème.

La poésie n'est pas ça, ni ça,
elle ne soulage de rien,
elle ne remue pas la queue
(manquerait plus que ça),

il faudrait l'imprimer
sur les boîtes pour chiens
ou comme le réclamait Perros
sur le papier-toilette.

………………………………………………………………………………………………….
Je ne me suis jamais baigné deux fois
dans le même fleuve
parce qu'il n'y avait pas de fleuve
et parce que je ne sais pas nager.

Voici le Styx, voici le Mississippi —
pour entreprendre la traversée
Il faut d'abord croire
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[...]
Que naissent en moi les pluies câlines
Pour humecter les campagnes polychromes
Que saignent les fougères fripées pour le plaisir des hommes qui tâtonnent
Qu'éclatent les bouches captives de mon peuple enfanteur d'hirondelles
[...]

Paol KEINEG : "Hommes liges des talus en transes", extrait du recueil de poèmes "Hommes liges des talus en transes" précédé de "Le poème du pays qui a faim" et suivi de "Vent de Harlem", éditions P. J. Oswald, coll. "L'aube dissout les monstres" (n° 26), 1969 — oeuvre interprétée par Alan STIVELL, album "Trema'n Inis"/" Vers L'Île", 1976]
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[...]

Le silence
Le champ clos du silence
La fermentation du silence
Qui butte contre les vitres

Hommes je vous parle d'un temps qui nous appartenait plus
Mais d'un temps artésien qui sourd au moindre coup de pioche
Je vous parle du temps où l'on bâtissait les forêts
Du temps où chaque fleur recevait des hommes le sel du langage

[...]

[Paol KEINEG : "Hommes liges des talus en transes", extrait du recueil de poèmes "Hommes liges des talus en transes" précédé de "Le poème du pays qui a faim" et suivi de "Vent de Harlem", éditions P. J. Oswald, coll. "L'aube dissout les monstres" (n° 26), 1969 — oeuvre interprétée par Alan STIVELL, album "Trema'n Inis"/" Vers L'Île", 1976]
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[...]

Je te crie pays
Pour tes éblouissements d'yeux dardés
Pour tes contrebandes de chaleurs farouches
Tes généalogies engluées
Tes granits poreux et glacés
Je te crie pays
Pour tes fouillis de luzerne à fleur de peau
Tes pur-sang purulents qui verdoient de sulfure
Tes murs d'écurie écrasés par le coups de pied des chevaux

[...]

[Paol KEINEG : "Hommes liges des talus en transes", extrait du recueil de poèmes "Hommes liges des talus en transes" précédé de "Le poème du pays qui a faim" et suivi de "Vent de Harlem", éditions P. J. Oswald, coll. "L'aube dissout les monstres" (n° 26), 1969 — oeuvre interprétée par Alan STIVELL, album "Trema'n Inis"/" Vers L'Île", 1976]
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Paol Keineg
DÉSERT DE L’ARIZONA


Nuit d’épines et de menthe
Des plantes en laine de couteau
Aux longs poils sous le ventre
Du froid de l’herbe des épines
L’aveu de la lune et des étoiles
On ne peut pas tout comprendre.
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Paol Keineg

Sans esprit de retour



10

La bouche donne des ordres,
les mains d’autant
plus sales qu’elles ont reçu les ordres –
le poète décorateur décore,

le poète décoratif est décoré –
avril n’est pas le mois de Marie,
c’est le mois du lisier
qu’on répand à gros bouillons –

qu’est-ce que j’en ai à foutre
des luttes de prépondérance
dont la rumeur m’arrive par la poste ?
Une poésie de guéguerre

à laquelle on sacrifie sa jeunesse –
seuls les doigts de la main droite
fatiguent, caillouteux,
feu mon cerveau voit tout.
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1675 : Louis XIV mène une guerre à outrance contre la Hollande.
Il faut de l'argent, à prendre au peuple, déjà accablé d'impôts innombrables.
A l'annonce de taxes nouvelles sur le tabac, le papier timbré et la vaisselle d'étain, le petit peuple urbain de Rennes et de Nantes se soulève.
La répression s'abat.
Et subitement, c'est l'embrasement : les paysans de Basse-Bretagne se ruent à l'assaut des châteaux, massacrent les seigneurs, brûlent les chartriers, élaborent un essai de réorganisation de la société, le "Code Paysan".
Le roi rappelle des troupes des frontières de l'est et ordonne que le pays soit maté : pendaisons, massacres, galères....
La Bretagne est livrée aux missionnaires qui vont inculquer au peuple breton une religion de terreur où culte de Dieu et culte du roi se confondent.....
(extrait de "Répertoire du Théâtre Contemporain de Langue Française" de Claude Confortès et paru, en 2000, aux éditions "Nathan")
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