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Citations de Ken Bugul (50)


Ainsi, ce matin-là, j'étais allongée sur le lit, ce que je faisais de plus en plus. La fenêtre donnant directement sur le trottoir, je jouissais de ce spectacle qu'était la rue des jambes. Des jambes nues, des jambes habillées, des jambes d'hommes, des jambes de femmes, des jambes en jupe, des jambes en pantalon, des jambes agiles, des jambes minces, des jambes rapides. Des jambes lourdes, grosses, traînantes. Je vis deux jambes hésitantes, serrées dans des bas de qualité, et je sus que c'était la mère de Louis.
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Leurs enfants poursuivaient leurs études à l’étranger. S’ils étaient nuls, ils pouvaient faire toutes les facultés, et s’ils voulaient revenir au pays sans diplôme, les nouveaux occupants allaient les faire embaucher dans les directions des grandes sociétés, ou les nommer présidents de conseils d’administration, ou conseillers en n’importe quoi. Ou pourquoi pas politiciens. Le métier le plus facile. Il suffisait seulement d’être sans scrupules, de savoir mentir, voler, trahir, transhumer, changer d’avis tous les jours et manquer de vision.
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_ Pourquoi te promènes-tu avec un livre ? Je me rendis compte que je n'avais aucune raison de sortir avec un livre. (...)
Avais-je besoin, par timidité, de tenir quelque chose à la main ? Peut-être étais-je simplement victime de cette manie de certains citadins aimant se balader avec un livre, quel qu'il soit, même parfois un petit dictionnaire.
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Pousser à la liberté ne rendait pas libre,enlever les chaînes au prisonnier n'était pas lui donner la liberté.La liberté c'était la paix.
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Comme je regrettais d’avoir voulu être autre chose, une personne quasi irréelle, absente de ses origines, d’avoir été entraînée, influencée, trompée, d’avoir joué le numéro de la femme émancipée, soi-disant moderne, d’avoir voulu y croire, d’être passée à côté des choses, d’avoir raté une vie, peut-être.
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Ainsi un jour, un de mes frères m'appela: "Tu sais, Ken, tu es très gentille, très bien, sympathique, mais cela ne suffit pas. Nous, nous avons besoin d'une allumeuse, d'une entraîneuse."
Entraîneuse ? Mais entraîner qui dans quoi?
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Ah ! Chez Max ! C'était spacieux. Il y avait du mouvement, et l'air circulait. Ce que j'aimais Chez Max, c'était la musique d'ambiance. C'était la même musique de tango qui tournait sans cesse. Quand j'avais questionné Max à ce sujet, il m'avait dit que c'était ainsi depuis l'ancien patron. Quand le bar avait été racheté, l'une des choses entre autres, comme le plat du jour, que le repreneur n'avait pas changée, c'était cette musique de tango. Cela faisait insolite mais, en même temps, ce tango en sourdine laissait planer dans le bar un air de tristesse et de force. Une musique qui rappelait à l'âme ses mouvements, ses sautes d'humeur, dans une atmosphère de mysticisme. Malgré les bruits de verres, de commandes, d'assiettes à l'heure du déjeuner, cette musique flottait sur les murs, sur les tables, sur les gens, comme un fantôme invisible.
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Comment huit, douze femmes, pouvaient-elles partager la même chambre et avec le même homme ?
Moi qui appartenais à la classe de celles qu'on disait allées à l'école des Autres, je ne pouvais pas comprendre cela et encore moins l'admettre.
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Je ne voulais pas être la maîtresse d'un homme marié. (...)
Dans mon pays le mariage arrangeait ces choses et on criait à bas la polygamie; mais les hommes ici épousaient une femme, avaient des maîtresses et vivaient dans l'infidélité permanente et on criait vive la monogamie.
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Un pays qui ne peut pas faire manger son peuple à sa faim ne peut pas exister. Ce n’est pas un peuple affamé, mal nourri, qui peut avoir de bonnes méninges pour réfléchir, penser, prendre des initiatives, avoir des idées, réagir, travailler. Ce peuple ne sait même pas baiser. Ce peuple ne sait que faire des enfants sans plaisir, des enfants qui naissent tarés, puisque les gènes des géniteurs sont déjà affectés.
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Qu’il y ait des gens qui mangent du caviar béluga, du foie gras aux truffes du Périgord, tout ce qu’ils veulent, même du faisan endimanché tous les dimanches, avec des pommes sautées aux pruneaux ; s’ils sont contents, on s’en fout. Mais pour d’autres, c’est manger à sa faim, étancher sa soif, s’abriter, vivre décemment, pour que les cerveaux puissent fonctionner et propulser le génie et l’imaginaire essentiels à la vie et au rêve.
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Je fus endormie sans être avertie. La dernière image qui m’était apparue fut cette grosse tête bouffie, baissée sur mes entrailles. Pourquoi était-ce l’homme qui mettait la femme dans certaines situations et pourquoi était-ce toujours l’homme que la femme allait trouver pour régler ses problèmes ?
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Ah, la mère, la créature la plus extraordinaire, le sentiment, le sang, la source!
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Vouloir partir ne fait pas partir, c’est pouvoir partir qui fait partir.
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Que les hommes avaient peur de ne pas être aimé!
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à travers son processus de libération, la femme devient de plus en plus femme.
Femme, mais libérée.
Faudrait-il libérer la femme ou la libération?
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Ces guerres ne s’arrêteraient jamais. Les guerres devaient exister pour faire tourner l’argent. L’argent des armes, l’argent des trafics de matières premières, le trafic des intérêts. Et tout le monde le savait, et tout le monde faisait semblant de l’ignorer et jetait des coups d’épée dans la mer.
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Demain semble loin, mais il faut lui laisser sa part aujourd’hui.
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Sur la petite côte, avec le développement du tourisme sexuel et pédophile, les jeunes gens rôdaient aux abords des hôtels et cherchaient à partir avec leurs clients ou clientes. Beaucoup y réussissaient. Peu importait l'âge, l'essentiel était de partir hors du pays. les jeunes gens se faisaient pousser des rastas ou se tressaient les cheveux. Ils portaient des colliers et des boucles d'oreilles pour faire Chaka Zoulou authentique, et attirer les toubabesses en quête d'exotisme et de sensations fortes.
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Il n'arrêtait pas de me complimenter sur ma peau, sa beauté et sa couleur.
Ces Blancs, tous pareils. L'engouement pour le noir. Depuis qu'à l'exposition coloniale, l'Afrique, pour s'imposer, avait commencé à étaler ses fesses et sa peau à travers le monde.
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