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Critiques de Kenizé Mourad (155)
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Dans la ville d'or et d'argent

Dans la ville d'or et d'argent, un titre aux richesses prometteuses. Un titre qui fait miroiter des trésors, dont la page de couverture s'apparenterait plutôt au couvercle d'un coffre, qu'on attend de soulever et d'en découvrir le trésor. Direction les Indes, ce pays aux belles couleurs, aux milles couleurs, aux milles épices. Un pays cosmopolite, divers, alliant les extrêmes, riches et pauvres s'y cotoient, bidonvilles et palais somptueux se marient dans le paysage. L'Inde est sans doute l'un des pays dont l'imaginaire se délecte, danses, ombres d'éléphants titubant au crépuscule, traces d'ocre sur les murs, brouhaha des villes surchargées. Un pays magnifique qui peut aboutir sur un beau roman. A ma plus grande tristesse, ce n'est pas le cas.



L'histoire, pourtant vraie, a tout l'air d'un scénario d'un très bon film poignant, engagé. Une femme qui va se révolter contre l'opression, contre une force, une puissance incomparable. Et pourant résister, résister pour son peuple, ses attaches. Une histoire d'autant plus poignante qu'elle est, documents à l'appui, réelle. Hazrat Mahal se range donc dans la catégorie des femmes battantes, courageuses, généreuses, altruistes, qui ont marqué l'histoire de leur détermination.



Une telle histoire, vraie qui plus est, mariée à un pays comme l'Inde devait aboutir à un mariage des plus exquis. Un mariage de saveurs, d'odeurs, d'émotions. Et pourtant, à la lecture, je n'ai strictement rien ressenti. A qui la faute ? L'écriture, sans aucun doute. Pour se mesurer à l'Inde, et la restranscrire en phrases, il faut manier les mots à la perfection, les orner, les cisaillers à souhait. Mot par mot construire le décor comme un puzzle à 10 000 pièces où chaque morceau vaut de l'or. Ici, rien de tel, une écriture simple, beaucoup beaucoup trop simple. Les phrases s'enchaînent sans saveur, juste pour aller à l'essentiel et avec la seule volonté de se faire comprendre par tous, pas de lyrisme, pas d'ornement, juste la langue, dans son mauvais dépouillement. Puis, la distance froide et historique, jalonnée d'astérisques qui assomment le lecteur. Pourquoi ne pas l'avoir glissé discretement dans le récit ? Pas d'engagement réel, si ce n'est de témoigner de l'histoire de cette femme, mais à mon humble avis, elle mérite un meilleur hommage. Loin de moi l'idée de descendre à terre un livre qui a, au moins, la beauté de faire partager ce récit des Indes. Mais ce même récit aurait pu faire des étincelles, d'or et d'argent. Ici, que le bronze, terne, bien terne ...
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Le jardin de Badalpour

Techniquement moins fluide que le premier joyau (De la part de la princesse morte) -peut-être moins émotionnel? L'auteure ayant "mûri"?- toutefois une plongée fascinante dans les cultures de l'Inde, son histoire pré et post indépendance, et surtout inspire beaucoup de respect pour l'histoire de l'auteure et son parcours.
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De la part de la princesse morte

Le roman a été écrit par la fille de Selma, qui ne l'a presque pas connue. Elle a recueilli le plus de témoignages possibles afin de reconstituer la personnalité de Selma, et d'expliquer pourquoi elle avait réagi de telle manière à tel événement. Lorsqu'elle n'a pas trouvé de réponses, elle a utilisé son imagination, en essayant de se mettre dans la peau de Selma. Donc, nous ne pouvons pas être sûrs qu'elle retranscrit toujours exactement les pensées de Selma, mais le personnage qu'elle nous présente nous envoûte tout de suite. Selma est un personnage ayant un fort caractère.

[...]

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De la part de la princesse morte

une épopée historique passionnante basée sur des faits réels en Turquie, puis au Liban, en Inde et enfin en France.



La vie de Selma, petite fille du dernier sultan d'Istanbul détroné par les forces européennes après la seconde guerre mondiale puis chassé et poussé à l'exil par la prise de pouvoir du général Mustafa Kemal (Atatürk) nous plonge dans une période mouvementée et fascinante.



Ce livre, raconté par la fille de Selma elle-même, nous conte le destin romanesque de sa mère, personnage hors du commun, sous fond de la fin de l'Empire Ottoman, puis de la révolte indépendantiste et communautariste en Inde et enfin d'occupation allemande à Paris dans les années 40.



Un roman informatif, exotique, riche. A conseiller à tous. Evasion garantie!
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De la part de la princesse morte

Ce livre, écrit par la fille de la protagoniste, relate la vie de Selma, princesse ottomane, au début des années 1990.

Née en Turquie, elle a dû s'exiler avec sa maman au Liban. Elle mène une enfance heureuse mais sa maman nourrit à son égard une grande ambition, elle veut absolument la marier à un prince ou un roi.

Elle épousera donc Amir, un radja indien, et par vivre en Inde, laissant sa mère au Liban. Les deux époux ne se comprendront jamais. Selma aura beaucoup de mal à s'adapter aux coutumes indiennes.

Elle finira sa (courte) vie à Paris, en plein milieu de la Seconde Guerre Mondiale.



••••••



Ce livre est une véritable pépite. L'histoire est magnifique et très instructive. Je me suis très vite attachée à Selma.

Je ne connaissais pas du tout l'histoire de la Turquie, ni celle qui opposait l'Inde à l'Angleterre. Cette histoire est aussi très intéressante d'un point de vue historique.

L'histoire de Selma m'a tellement émue qu'en refermant ce livre, je n'ai pu m'empêcher de verser quelques larmes.



Je ne peux que vous conseiller de découvrir cette fabuleuse histoire qui vous fera voyage de la Turquie jusqu'à la France en passant par le Liban et l'Inde.
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Le jardin de Badalpour

J’aurais dû lire ce livre il y a très longtemps. J’avais beaucoup aimé « De la part de la princesse morte », mais aujourd’hui la magie s’est évanouie.

Je me réjouissais de retrouver Kenizé Mourad racontant les souvenirs de sa prestigieuse famille de sultans ottomans et de radjahs indiens. Bien sûr, la fille de la princesse Selma m’a intéressée et son désarroi d’orpheline est touchant. Cependant, ce récit à la première personne, j’ai envie de le lire à toute vitesse, même lorsqu’il me fait voyager et retourner en Inde, dans ce pays qui m’a tellement marquée.

L’écriture est datée avec un style des années soixante, l’auteure apparait comme une journaliste, sensible certes, mais hélas pas une écrivaine. Si le récit de la vie de la jeune Zahr réserve des surprises, l’écriture reste convenue et fade. Je vais terminer cette lecture en diagonale pour ne pas le lâcher en route.

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Dans la ville d'or et d'argent

Ce roman retrace l'histoire de la begum Hazrat Mahal, qui, par un concours de circonstance, s'est retrouvée régente d'un état indien riche et puissant au moment de se rebeller contre les occupants britanniques. Ce roman est très fortement basé sur les réalités historiques comme l'indique la bibliographie présente en fin d'ouvrage et on apprend beaucoup de choses sur l'Inde au milieu du XIXème siècle, la façon dont s'est déroulée la révolte, les massacres, les trahisons. C'est très violent et le lecteur a beaucoup de compassion pour cette population et d'admiration pour cette reine, une femme vraiment étonnante, combative, fière. Ce fut une lecture intéressante et plaisante aussi car, en dépit d'une grande réalité historique, on est aussi pris par l'histoire, la fiction brodée autour de ces évènements.
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De la part de la princesse morte

Selma a sept ans et a une vie de princesse. Une vraie, pas faite uniquement de paillette : elle est la petite-fille du sultan Mourad et fait partie de la royale famille ottomane qui a régenté un empire jadis gigantesque dominant une partie de l'Europe et tout le Moyen-Orient et que les puissances européennes tremblaient à son évocation. Bien que l'existence princière a de rigides coutumes à suivre, elle est heureuse et vit dans le faste et le luxe, chérie par sa mère Hatidjé qui aspire à en faire une future sultane avec ses prestiges et est fière de cette noble lignée. Mais cette aisance et cet avenir sont vite écourté devant les événements de la première guerre mondiale suivie de la révolution de Moustapha Kemal qui met fin au glorieux empire et qui force la famille royale à s'exiler. Selma grandit alors dans une Liban tumultueuse où son adolescence se déroule avec fracas et rébellion, ayant un premier amour qui va vite la décevoir. Jeune fille, sa mère l'envoie en Inde pour épouser un riche raja où elle découvre un monde exotique et étrange, alliant l'opulence et l'extrême misère, le raffinement et la barbarie, assistant au mouvement d'Indépendance lancés par Mahamta Gandhi et Muhammad Ali Jinnah futurs pères de l'Inde et du Pakistan. Selma échoue cependant à se conformer à l'ordre social indien et elle fuit en France où elle y trouve enfin son bonheur... et la mort, laissant à peine trente ans on seul enfant...

Cet enfant, c'est Kenize Mourad journaliste française spécialisée à l'Orient qui retrace dans ce roman l'existence extraordinaire et déchirante de sa génitrice et d'où se confond L Histoire dans un style certes daté mais très élégant, langoureux et abondant de détails historiques et culturels dans sa largesse . Une biographie romanesque et intime sur la mère qu'elle n'aura guère connue mais qu'elle honore avec douceur, témoin malgré elle de la fin des empires, d'avènements de pays modernes, de guerres et de changements sociétales qui animent la première moitié du XXeme siècle. Quatre parties divisent sa courte existence et qui chacune raconte aussi bien son histoire que l'autre avec un H.

C'est d'abord le crépuscule de l'empire ottoman qu'au commencement du récit nous percevons qu'au loin. Nous suivons en effet les membres de la famille impériale vaquaient à leurs occupations dans le palais et au sein du harem conservant encore leurs traditions (anecdote inutile sans doute mais j'ai eu l'impression de lire une sorte de suite au roman que je venais juste de finir, La nuit du Sérail de Michel de Grèce qui raconte entre autres dans cette biographie d'une sultane prétendument française, l'accession de Mahmoud II, ancêtre direct de Selma qui comme lui vit des réformes importante dans son milieu). La vie est feutrée et insouciante mais déjà déferlent les conséquences de la première guerre mondiale, la colère du peuple, la venue des français et britanniques qui dépècent l'empire, et enfin l'arrivée au pouvoir de Moustapha Kemal, dit Ataturk qui fonde la Turquie mais chasse les derniers princes et princesses sultanes. Nous assistons avec fascination mais aussi effroi à travers le regard curieux d'une petite fille qui ne comprend guère aux affaires des adultes, aux ravages du conflit mondial, l'hypocrisie des moeurs princières et la naissance de la Turquie moderne qui se fera sans elle.

Puis vient le Liban, qui est la partie la plus faible du récit pour moi, aussi bien en écriture qu'en ambiance sans doute pour le coté terne de la nouvelle vie peu excitante d'une princesse devenue pauvre et rejetée par la populace chrétienne parce que musulmane, sans compter qu'elle agace en adolescente rebelle qui prend des risques inconsidérées. Mais c'est oublier aussi une adolescente traumatisée par la perte d'un pays, d'un père qui a refusé de suivre la famille dans l'exil et plus tard par un premier amant révélant sa lâcheté et ses faiblesses, sans compter la prise de conscience qu'elle n'est plus rien.

Arrive l'Inde et sa beauté, mais aussi sa violence, et dont les intrigues avec Selma redonnent de l'énergie et de l'haleine au récit. Selma retrouve un milieu royal mais à l'étiquette totalement différente de la sienne, où elle doit ainsi sortir recouverte de la tête au pied en purdah une sorte de burqa, quand elle quitte la zenana le pendant indien du harem, là où dans l'empire ottoman un simple voile léger suffisait, tente d'aimer sans succès à son beau époux qui ne saisit pas ses désirs libertaires et veut d'elle obéissance absolue, l'Inde des rajah que dirigent en fait les britanniques vus comme de perfides maîtres méprisant les indiens qu'ils jugent inférieurs, une Inde où les hindous et musulmans coexistent difficilement. Une parcelle importante où on explore l'histoire du sous-continent indien qu'on connait mal et sur le quotidien des femmes indiennes dont Selma a du mal à se fondre dans la moule.

Et puis s'achève la jeunesse de Selma dans le seul pays occidental qu'on voyage, et qui nous familier puisqu'il s'agit de la France où Selma y parvient enfin à sa liberté et à se détacher des étouffantes traditions et convenances qui l'emprisonnaient.. mais à des prix tragiques : malgré ce qu'elle s'épanouit avec un homme qu'elle aimera vraiment, elle devient de plus en plus négligente et nonchalante, oubliant la menace nazie qui va s'abattre sur l'Hexagone, et sombre dans la misère noire, avant de succomber à une maladie alors qu'elle venait de donner naissance à sa fille qu'elle adore à la folie. On est vraiment ému et chagriné par la fin pitoyable de cette princesse devenant ignorée de tout le monde.

D'autres personnages sont importantes dans cette biographie, d'abord le mémorable eunuque Zeynel, qui se dévoue jusqu'à l'abnégation pour Selma dont il s'imagine d'être le père étant profondément amoureux d'Hatidjé, qui fait tout pour la protéger et lui assurer son bien et sacrifie sa vie pour son enfant. Ensuite l'orgueilleuse et hautaine Hatidjé qui parait froide mais qui est une femme brisée par les restrictions imposés dans sa jeunesse, à deux mariages désastreux et un exil qui la mine peu à peu avant qu'elle succombe à la dépression. Amir est le plus ambiguë, ce raja se voulant progressiste mais qui n'ose pas modifier les traditions séculaires de ses sujets et qui aime sa femme mais n'arrive pas à la voir autre chose que l'épouse soumise qui lui est dû. Quant aux autres hommes entourant la vie de Selma, ils ne sont pas souvent mieux, entre son père distant qui l'abandonne à la chûte de l'empire ottoman, son premier amour qui fuit devant la pression familial, seul Harley l'amant final remonte la pente mais pour peu. Les occidentaux sont pour une bonne partie mal vu, des profiteurs colonialistes et cruels voyant les orientaux comme inférieurs, cela nous fait réfléchir sur notre altérité et nos comportements face aux gens de l'Orient.

Kenize Mourad nous entrevoit aussi l'Orient dans toute sa complexité, une Orient sensuelle, bouillonnante, qui s'agite, où si les femmes ne sont pas au devant de la scène comme en Occident elles sont loin d'être purement asservies et au contraire manigancent les fils du pouvoir derrière le murs des harems et l'habit de la purdah, un Orient spirituel où l'islam est une religion plus riche qu'elle n'y parait et que Selma dénonce les chefs religieux l'instrumentalisant pour leurs intérêts et renier l'égalitarisme et féminisme originel des rites du Prophète et l'hindouisme ascétique et détaché mais dont Selma voit en ses fondements les mêmes que ceux de l'islam. L'unité des religions mais que desservent la violence des hommes et que seules les femmes semblent intiment comprendre et relever ses bienfaits mais qu'on étouffe leurs voix parce qu'elles sont dites faibles... voilà une image bien colorée d'un Orient qu'on s'imagine souvent comme sauvage en Occident et que seule la voix d'une fille de l'Orient ne pouvait que bien démontrer, bien qu'elle ne soit pas tendre envers les mariages forcés, la misogynie qui rôde dans certaines couches de la société et la vilenie de certains hommes qui au nom des moeurs et religions instaurent leur tyrannie sur la vie des femmes.

De la part de la princesse morte est une émouvante biographie romanesque sur un destin féminin contrarié, la fin des empires majestueux et le début dans le sang de pays modernes dont les problèmes liés à leurs naissances continuent d'agiter la scène mondiale, et une plongée intrigante dans l'Orient vu de l'intérieur avec ses traditions et ses principes qui dépaysent autant qu'ils terrifient. A lire pour le mélange d'histoire et d'une vie aventureuse et fastueuse, de féminité et d'intimité, et qui nous aide à comprendre nous occidentaux sur la part profonde d'un Orient qu'on méjuge souvent par les médias à travers une histoire personnelle lié à L Histoire.
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Le jardin de Badalpour

Dans ce roman Kenizé Mourad, auteure de : De la part de princesse morte, lu et beaucoup aimé, nous entraine dans la quête identitaire de son héroïne Zahr, dans un parcours mêlant autobiographie et fiction.

Les thématiques sont intéressantes et le roman émaillé de grand faits historiques culturellement enrichissants. L'auteure brosse un portrait de l'Inde qui, j'avoue, m'a surpris.

Pays composé de plusieurs communautés ethniques et religieuses, j'avais en tête l'Inde de Gandhi, marqué par sa culture indoue pour découvrir une image totalement différente dépeinte par Kénizé Mourad.

Elle y aborde la place des femmes, la religion musulmane et les autres, l'univers des maharajas déchus, le contexte social, les conflits interraciaux, et toute une foule de problématiques que l'indépendance n'a pas résolu. Elle évoque ces faits vécus durant les différentes périodes passées dans ce pays, terre de ses origines, du coté de père.

Si j'ai apprécié cette approche, culturellement intéressante, j'ai, cependant, eu un mal fou à entrer dans l'histoire, émaillé de trop de flashback qui nuisent au rythme du récit à la narration des plus surprenantes, tantôt à la troisième personne, tantôt à la première et le tout, analepses incluses dans un même chapitre.

De ce fait, la lecture s'est avéré parfois laborieuse, déjà complexe par un début un peu brouillon et une foule de protagonistes aux noms pas toujours évidents à retenir.

Je termine donc mon challenge Les Féminines Babelio sur un lecture en demi teinte et un avis mitigé; tant je ne retrouve pas ici, la fluidité de narration du roman de la part de la princesse morte. A moins que lu, il y a si longtemps je m'y sois pas attardé à l'époque , trop passionné par les aventures de Selma, dont l'auteure, fait ici, assez souvent allusion lorsqu'elle évoque le père de l'héroïne, un des derniers maharajas de cette Inde aux mille contrastes.
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De la part de la princesse morte, Tome 1 : ..

Après la Première Guerre mondiale, Mustapha Kermal permet à une Turquie moderne d'émerger des ruines de l'Empire ottoman. Il était une fois penseriez-vous?...Non. Il s'agit là d'une histoire véritable, celle du dernier sultan ottoman contraint à l'exil. L'histoire commence en janvier 1918 à Istamboul. Selma sept ans apprend que son oncle l'ancien sultan Mourad V est mort, celui qui pendant vingt-huit ans vécut en captivité, espionné par les serviteurs à la solde de son frère Habdul Hamid renversé à son tour par la révolution Jeune-Turc, puis remplacé par Reshat qui n'est plus qu'un monarque constitutionnel. Et me voici emportée comme Selma dans ma lecture du malheur du bonheur, avec tout au fond ces petits tremblements d'excitations m'informant de la qualité du récit romanesque certes, ou l'histoire s'inscrit, et ceci grâce aux recherches, mais aussi à l'intuition imaginaire de Kenizé Mourad décrivant l'intérieur d'un palais les derniers jours de l'Empire Britannique, la lutte pour l'indépendance menée par Gandhi. Six cent pages lues sans aucune contrainte.
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Au pays des purs

Il y a bien des années j’avais eu un grand plaisir de lecture avec Kenize MOURAD « De la part de la princesse morte » et c’est sans hésitation que je me suis plongée dans ce nouveau roman.

Cette fois, point de princesse, d’empire Ottoman déchu mais une plongée au Pakistan, pays lointain, pas vraiment médiatisé dont on se souvient surtout de sa naissance en 1947 lors de la partition de l’Inde. Une république islamique entourée par l’Iran, l’Afghanistan, la Chine, l’Inde, puissante car dotée de l’arme nucléaire.

C’est là qu’Anne, jeune reporter, entre en scène car mandatée par son journal afin d’enquêter sur un scénario redouté par les occidentaux, à savoir la prise de pouvoir par les islamistes qui disposeraient alors d’un formidable outil de chantage et de destruction.

Anne part aussi secrètement sur les traces de la fiancée de son grand-père disparue lorsqu’il a quitté précipitamment le pays en 1947.

L’histoire du pays et son histoire personnelle vont se croiser de manière totalement inattendue.

J’ai pris un grand plaisir de lecture car le récit est formidablement bien écrit et remarquablement documenté.

J’ai notamment découvert la ville de Lahore, jadis centre de paix et de tolérance aux idées progressistes, capitale culturelle où se côtoyaient Hindous, Musulmans et Sikhs. Lahore, ville resplendissante aux jardins majestueux de Shalimar.

Un pays qui a beaucoup souffert du déferlement de violence et de haine après la partition de l’Inde. Un pays fort et fragile dont les populations sont abandonnées à leur triste sort par les dirigeants, un pays fort convoité, qui pourrait basculer vers un destin plus sombre en raison de mouvements islamistes radicaux.

Un pays qui suscite aussi des convoitises ; ainsi le port de Gwadar sur la mer d’Arabie est devenu un port chinois, investissement stratégique pour un projet de pipeline sécurisant l’approvisionnement pétrolier en Chine.

Vous l’aurez compris, un roman qui marie intelligemment la fresque historique, la rigueur de la documentation journalistique (l’auteure est spécialiste du Moyen Orient) et une plume d’écrivain qui emmène le lecteur vers une trame romanesque. Le décor est majestueux, les personnages sont pétris d’humanité et attachants, le pays mérite vraiment une attention particulière. En résumé, un roman à découvrir.

Merci à #netgalleyfrance# pour ce plaisir de lecture.

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De la part de la princesse morte

lu en 2008, j'en garde un souvenir doux et triste, nimbé d'un halo de la magie mêlé à la dureté de l'Orient, ces destins extraordinaires d'autrefois dans un siècle qui a vu s'effondrer des empires et naître souvent dans le sang de nouveaux pays, se jouant des frontières et jetant sur les routes des familles et des histoires ... je le relirai avec plaisir
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Le parfum de notre terre : Voix de Palestin..

Un parfum d'avenir dans un livre qui ne juge pas mais explique, comprend, un pas vers la paix pour tout ceux qui voudront bien le lire.
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Dans la ville d'or et d'argent

La ville d’or et d’argent, c’est ainsi qu’est nommée Lucknow, une ville du Nord de l’Inde car les musulmans et les hindous y vivent en parfait harmonie. Ce roman se passe à la moitié du XIXème siècle et l’héroïne n’est autre qu’Hazrat Mahal, la quatrième épouse du roi d’Awadh, Wajid Ali Sha. « Roi » voilà un bien grand mot pour désigner cet homme qui n’a plus tellement de pouvoir tellement il doit plier l’échine devant les Anglais. Jusqu’au jour où les Anglais qui désirent plus que tout s’emparer de cette riche état déclare le roi inapte à gouverner et conquiert Awadh. Mais le peuple ne se laisse pas faire et Hazrat, la begum va participer puis mener une rébellion sans faille face à l’envahisseur britannique.



Le résumé est alléchant n’est-ce pas ? Et puis Hazrat Mahal est une femme exceptionnelle ! J’ai beaucoup aimé la suivre dans cette biographie romancée de Kénizé Mourad. J’ai vraiment eu l’impression de lutter à ses côtés. C’est une personne vive, intelligente mais également empathique. Bref, une vraie héroïne qui mériterait d’être plus connue, à mon humble avis.



L’intrigue manque de temps en temps de rythme mais c’est normal quand on désire être fidèle à l’histoire, il y a forcément des passages moins passionnants ou des moments d’attente entre deux batailles.



En tout cas, le style de Kénizé Mourad m’a plu. Efficace, il permet de s’immerger facilement dans ce récit et l’auteure n’hésite pas à utiliser des mots indiens. Elle a su trouver le bon mélange entre la part romanesque et la part historique, ce qui donne à la fois un ouvrage agréable à lire mais également instructif.



Bref, une belle rencontre au final qui m’a fait voyager dans la région d’Awadh.
Lien : http://iluze.eu/kenize-moura..
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De la part de la princesse morte

C'est l'histoire du destin de Selma, pauvre princesse. Exilée de la Turquie petite fille, peu après la fin de la Première Guerre Mondiale, elle se retrouve au Liban où elle rencontrera son premier amour, vite fané. Elle accepte ensuite d'épouser un rajah indien et la voilà repartie dans une lutte pour l'indépendance, mais aussi pour une meilleure condition de la femme aux Indes. rejetée par ce peuple, elle s'enfuira à Paris où la Deuxième Guerre Mondiale se prépare.

J'ai pas trop mal accroché à ce roman, à ce destin tragique, mais aussi au côté historique. L'histoire de Selma permet de retracer la période de l'entre deux guerre en Turquie, au Liban et aux Indes. Mais j'ai quand même trouvé qu'une monotonie s'installait dans le récit. Selma se bat pour plus de liberté accordée à la femme et pour l'indépendance du pays dans lequel elle se trouve, et ceci s'étend sur les 600 pages. Le même schéma se reproduit approximativement partout où elle se trouve. Mais beaucoup d'émotions traversent tout de même cette histoire et le côté tragique a quand même réussi à me tirer quelques larmes. Par curiosité, je pense que je lirai la suite.
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Dans la ville d'or et d'argent

C'est en Inde que je me retrouve de nouveau. A Lucknow, plus précisément, ville que l'on dit d'or et d'argent pour son côté éclatant. Resplendissante, paisible et scintillante avant la mainmise des Anglais, elle devient le chef lieu de la résistance après leur arrivée. L'éviction du Roi ne peut en effet être supportée et la résistance est appelée à s'exprimer. La révolte des Cipayes donne le La. La musique peut s'engager. Les Indiens( une petite partie) commencent à crier le désespoir qui longtemps les a privés de voix. Le chant est violent. A coup de colère et de haine, ils ordonnent le retrait définitif des Anglais. Mais rien y fait. Ceux-là restent sourds aux volontés exprimées. Seulement, ils ne sont pas muets. Ils réagissent à leur tour avec violence et virulence. La révolte doit être écrasée.



Ce roman raconte donc la première insurrection indienne, celle qui aboutira, on le sait, près d'un siècle plus tard à l'indépendance du pays. Menée en 1856 par la bégum Hazrat Mahal - quatrième épouse du Roi - la révolte lancée par la ville d'or et d'argent va en effet nourrir un mouvement qui, plus tard, mènera les Anglais à leurs pertes. Et dans ce livre malheureusement léger, l'auteure essaye de nous expliquer les conditions d'apparition de cette première révolte, sa réalisation et sa mise en échec; les intérêts particuliers des chefs l'ayant, comme toujours, emportés sur l'intérêt général voire même national. Ouvrant les portes de l'Histoire, Kénizé Mourad ne se prive pas de la petite histoire, celle de deux amoureux qui, ensemble, veulent obtenir l'Indépendance du pays; Hazrat Mahal tombant sous le charme de Jai Lal, son chef militaire courageux et particulièrement déterminé.



Ce roman avait tout pour m'intéresser. L'Histoire de l'Inde continue effectivement de me passionner. Pourtant, je ne me suis pas vraiment régalée. L'auteure a fait, me semble-t-il, dans la simplicité. Je n'ai pas su plonger dans le tourbillon de l'Histoire. Je suis restée en surface. Aucune émotion, aucun intérêt. Lucknow s'est révoltée, les Indiens ont lutté. Ils se sont opposés et déchirés. Et après? Je n'ai vu aucune profondeur. Kénizé Mourad a comme une vue courte et simple. Elle écarte d'un revers de main la complexité et ses effets. Elle livre ses leçons sans aucune subtilité. La vision est même manichéenne. Ainsi, Lucknow était un paradis terrestre où la beauté s'alliait à la paix et la justice avant que les Anglais ne viennent la détruire et la déchirer. Le doute est-il permis? Dire que la colonisation est une abomination - merci, je me réjouis de l'entendre - mais prétendre au paradis terrestre et à l'organisation sociale indienne parfaite avant l'arrivée des colons anglais, voilà que je me pince le nez. C'est, pour moi, loin de la crédibilité. Quant à l'histoire d'amour entre notre courageuse Begum et son magnifique militaire, il faut dire qu'elle ne m'a pas non plus attirée. Je suis, là encore, restée dans la superficialité et la légèreté. Je n'y ai trouvé aucun plaisir, aucun intérêt.



Alors, non, ce roman n'est pas ennuyant. Il se lit mais sans enthousiasme ni passion. Il se lit avec une certaine déception. Sa lecture ne sera donc pas ici encouragée.


Lien : http://mezelamin.blogspot.fr..
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De la part de la princesse morte

Une des plus belles fresques historiques qu'il m'ait été donnée de lire. De la Turquie jusqu’au Liban en passant par la Grèce et l'Angleterre, on est emporté par le style exquis de l'auteur.

Une ambiance à la fois romantique et romanesques avec de belles descriptions, un soin du détail et un véritable travail historique.

Superbe!
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De la part de la princesse morte

1918 - Alors qu’en Europe on se réjouit de voir enfin la guerre se terminer, l’Empire Ottoman, qui s’était rallié à l’Allemagne, vit ses dernières heures. Depuis son palais stambouliote, la petite princesse Selma, 7 ans, observe le monde qu’elle connaît se déliter. Bientôt viendra l’exil, au Liban d’abord, où elle grandira, puis en Inde et, enfin, à Paris…



Tout commence dans un palais digne d’un conte des Mille et Une Nuits, mais cette histoire que raconte Kenizé Mourad, c’est celle de sa mère, dernière princesse ottomane et témoin de la fin d’un monde. De cette femme qu’elle n’a pas connue, Kenizé Mourad fait un personnage attachant : Selma est entière, courageuse, passionnée. Jamais vraiment chez elle, et malgré un destin inexorablement lié à l’implacable marche du monde, Selma ne se départira jamais de sa soif de liberté, de son désir absolu de vivre.

Mais il n’est pas question ici d’une simple histoire romantique de princesse. La démarche intime de l’autrice, qui souhaitait rendre hommage à sa mère, donne lieu à une œuvre aboutie, riche, témoignant d’un moment charnière de l’Histoire de l’Orient. Kenizé Mourad s’appuie en effet sur une enquête minutieuse, recoupant documents officiels et privés. Sans détour mais avec simplicité, elle décrit, raconte les événements et les stratégies politiques. Sa plume imagée, vivante, colorée, offre un véritable voyage parmi les palais ornés de marbres et de pierres précieuses, les jardins emplis du parfum du jasmin où il fait bon se reposer à l’ombre des bougainvilliers, une incursion vibrante parmi les peuples et les cultures différentes qui partout cohabitent et s’influencent.

Surtout ne vous laissez pas impressionner par ses presque 900 pages, ouvrez-le, attrapez la main tendue par Selma : elle ne vous lâchera plus !
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De la part de la princesse morte

De la part de la princesse morte, est l’histoire de Selma, mère de l’auteure. Son histoire commence en Turquie, au palais d’Ortakoy, passe par le Liban, en éxil, puis les Indes où elle se marie avec Amir, Rajah de Badalpour, pour se terminer à Paris à l’aube de la seconde guerre mondiale, où naît Kenizé. Une histoire où l’on en apprend un peu plus sur la vie de ma famille sultane en Turquie, des musulmans des Indes qui sont chiites, alors que les musulmans turcs sont sunnites. Les habitudes religieuses diffèrent d’une communauté à une autre, ce qui est très choquant pour Selma, d’ailleurs elle a beaucoup de mal à s’habituer et à accepter ces règles envers les femmes. Alors, lorsqu’elle se sait enceinte, elle décide et convainc son époux de partir en France pour accoucher.

Arrivée à Paris, elle retrouve une camarade d’école de Beyrouth et grâce à celle-ci Selma sera reçue dans tout Paris et fera connaissance de l’homme dont elle tombera amoureuse, un médecin américain.

C’est un livre d’Histoire, un livre bibliographique et une romance, lecture assez longue puisque je l’ai interrompue afin de rechercher des infos sur l’empire ottoman, la vie au Liban puis en Indes à l'époque. Mais qui m’a donné envie d’en savoir plus et lire la suite Le jardin de Badalpour.
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Le jardin de Badalpour

Aprés avoir adoré le premier livre de Kénisé Mourad, De la part de la Princesse Morte, c'est tout naturellement que je me suis ruée vers son deuxième livre, biographie de l'auteure elle-même à la recherche de ses racines.

Rien que le titre a tout pour plaire: Le jardin de Badalpour ! Consonnances orientales,exotiques, qui invitent au voyage...

Une très belle histoire, une quête incroyable, boulversante de l'auteure sur ses origines et sa famille.

J'aime tout particulièrement le style et la plume de Kénisé Mourad
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