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Critiques de Kentaro Ueno (19)
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Sans même nous dire au revoir

Le travail de deuil est étroitement lié aux circonstances du décès de l'être cher. Ainsi une séparation brutale provoque souvent une hébétude traumatique et amplifie la durée du chagrin.



La pochette plastifiée protégeant le manga de Kentarô Ueno, intitulé ''Sans même nous dire au revoir'', représente un quartier commerçant de la banlieue de Tokyo.

La précision du coup de crayon est telle qu’en plissant légèrement les yeux vous avez l'impression d'observer une photo en niveau de gris. L'œil est pourtant attiré par quelques gouttes d'eau qui en surimpression brouillent quelque peu ce paysage urbain et poussent instinctivement le lecteur à effleurer du bout des doigts cette jolie couverture. On pourrait croire qu'il s'agit de gouttes de pluie mais en réalité se sont les larmes de l’auteur.



Kentarô Ueno exerce ses talents de mangaka dans l’atelier aménagé au-dessus de l’appartement qu’il occupe avec son épouse Kiho et leur fille Karim âgée de dix ans.

En ce 10 décembre 2004, à bientôt minuit, il travaille sur ses planches pour satisfaire une importante commande du magazine ''Comic Beam''. Au même instant, à l’étage au-dessous, Kiho s’écroule face contre sol.

Ni le massage cardiaque prodigué par Kentarô, ni l’intervention des sapeurs-pompiers, n’arrivent à ranimer la jeune femme.



Le processus de résilience se concrétise chez Kentarô Ueno par le besoin de raconter sous la forme d’un manga cette mort tragique et aussi le long travail de deuil qui commence. Perpétuer le plus longtemps possible le souvenir de Kiho aidera peut-être Karim à surmonter la disparition de sa maman.



La veillée mortuaire, le crématorium, le recueillement des ossements, le petit autel où brûlent les bâtonnets d’encens avec en arrière-plan une photo de Kiho sont reconstitués avec minutie. Ces dessins, parfois sur une double page, sont plus vrais que nature.



Le rituel de la séparation, l’absence insoutenable de l’être aimé, les souvenirs heureux, le sentiment de profonde injustice, les promenades en solitaire au cœur de la nuit, les planches du manga sur lesquelles perle parfois une larme : une kyrielle d’images qui montrent et suggèrent tout autant.



Laisser du temps au temps pour se reconstruire, laisser le chagrin lentement s’estomper, laisser les jours meilleurs venir par les hasards de la vie...

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Sans même nous dire au revoir

Son budget domestique ayant diminué, Kentarô Ueno, mangaka, a demandé à disposer, en cette fin d'année 2004, d'un nombre de pages deux fois supérieur à son habitude. Aussi, son planning est très serré et il travaille jusque très tard dans la nuit avec son assistant. Heureusement pour lui, il habite juste au-dessous, avec sa femme, Kiho, et sa fille, Karin. Cela le rassure car son épouse est asthmatique et souffre de dépression. Les coups de déprime ne sont pas rares. En ce 9 décembre 2004, comme d'habitude, Kentarô descend tardivement chez lui. Il est étonné de voir l'appartement en désordre, le frigo ouvert et la télé encore allumée. Et là, encore plus étrange, Kiho est étendue dans le salon, face contre terre. Après l'avoir retournée, il lui prend son pouls, qu'il a l'impression de confondre avec le sien, lui prodigue un massage cardiaque et décide finalement d'appeler une ambulance. Aussitôt, la jeune femme est conduite à l'hôpital où, malheureusement, les médecins ne peuvent que constater sa mort...



Kentarô Ueno est un mangaka célèbre au Japon, notamment pour ses mangas humoristiques. Pour son premier album publié en France, l'auteur se livre avec beaucoup d'émotion et de délicatesse. En effet, il retrace les jours qui ont précédé et suivi la mort de son épouse, Kiho. Une épouse aimée et aimante, une mère dévouée et tendre. De sa mort tragique et effroyablement subite, l'auteur déploie les heures et les journées irréelles et pourtant inoubliables qui ont suivi. Le rituel de la mort, la crémation, la famille présente puis le travail de deuil. Profondément intime et sincère, ce récit, sans être larmoyant, se révèle extrêmement poignant et bouleversant. D'autant que quelques photos et dessins au fusain agrémentent des planches déjà sensibles et très réalistes et que la couverture est elle-même marquée de larmes. Une magnifique et émouvante leçon de vie, pour celui qui, bien qu'étant tourné vers l'avenir et vers l'espoir, n'oublie pas la femme et l'épouse qu'était Kiho...
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Sans même nous dire au revoir

Que ce manga est beau. Pas joli, mais beau. Infiniment triste aussi.



Kentarô Ueno nous dessine et nous conte la mort de sa femme. Les jours qui ont précédé, les jours qui ont suivi, sa tristesse, son désespoir, ses souvenirs, ses regrets.

J'ai adoré les dessins de son propre visage déformé par la peine: vous savez, cette impression que notre visage se met à fondre, à s'affaisser.

J'ai adoré aussi ses dessins de lieux qu'ils aimaient tout deux, ses vues baignées de larmes, le voile couvrant les souvenirs, les visages qui s'effacent si vite.

J'ai aussi beaucoup aimé les gros plans sur des détails qui nous paraissent sans importance et qui pourtant recueillent toute la souffrance d'un immense manque.



Un manga très intimiste, peut être égoïste aussi. Un travail de deuil assurément.

Il m'en reste un sentiment d'apaisement.



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Sans même nous dire au revoir



Le héros de cette histoire est un mangaka qui mène une existence tranquille partagée entre travail et vie de famille, avec sa fille et sa femme, de santé fragile. Un soir, il rentre chez lui et trouve cette dernière étendue dans le séjour, face contre terre. Après avoir vainement tenté de la ranimer, appelé les secours qui l’ont conduite à l’hôpital, le voilà contraint à se rendre à l’évidence, elle est morte. La suite expose son ressenti, sa douleur, l’organisation des funérailles, et nous éclaire sur tout le rituel qui accompagne la mort et les funérailles au Japon, un regard inédit pour les occidentaux que nous sommes.



Un manga sur la mort et le deuil, il fallait oser, Kentarô Ueno, paradoxalement essentiellement auteur d’histoires humoristiques, l’a fait. D’inspiration largement autobiographique, le récit n’en a que plus de poids. En effet, ce que le mangaka a vécu, il lui a fallu le retranscrire, une fois le temps passé sur cet événement douloureux. Besoin d’en parler, besoin de partager sa douleur, cette expérience que l’on a tous vécu ou que l’on sera malheureusement tous amenés à vivre un jour : la perte d’un être cher. Se remet-on un jour d’un tel drame, l’histoire ne le dit pas mais il est indéniable qu’il fait forcément de nous quelqu’un de différent, rien n’étant plus jamais comme avant.



Un manga aussi puissant que touchant dont les dessins surprenant d’expressivité traduisent avec talent le déchirement lié à la perte d’un être cher. Des visages déformés, au sens propre, par le chagrin et la douleur, des cases comme délavés, façon de modifier notre regard, comme si nos propres yeux étaient embués par les larmes. Un manga sur vous, sur moi, sur des gens normaux confrontés à l’indicible. Comme quoi de la normalité nait parfois l’exceptionnel.



J’en termine sur ces mots de l’auteur, extraits de la préface :



« S’il y a des personnes qui vous sont chères, que pouvez-vous faire pour elles ? Mon souhait serait que vous lisiez cette histoire tout en y réfléchissant. »


Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Sans même nous dire au revoir

Une couverture troublée de petits ronds comme autant de traces de larmes. Un titre portant le fardeau du regret. D'entrée, le ton est donné.



Dans Sans même nous dire au revoir, Ueno Kentarô, mangaka spécialisé dans les séries humoristiques, racontent la mort de sa jeune femme en décembre 2004. Avec précision et émotion, il détaille les démarches à effectuer, les rites, les funérailles. Plus douloureusement, c'est la perte qui transparaît à travers chaque case, chaque planche. La perte pour laquelle il n'existe pas de mot juste. Pas de réconfort si ce n'est laisser le temps faire son oeuvre d'érosion. De cicatrisation. Chose qui semble si improbable au moment de la mort d'un être cher.



En commençant ce manga, je craignais de me sentir dans une position désagréable de voyeur du malheur d'autrui. Mais le tracé net et fouillé de Ueno Kentarô, sa narration en équilibre qui jamais ne tombe dans l'exhibition ou le pathos, ont rendu sa lecture émouvante. Et difficile dans le sens où le récit renvoie tout un chacun à ses propres drames vécus.



Un très beau roman graphique à découvrir.
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Sans même nous dire au revoir

Kentarô Ueno est un mangaka (pour les néophytes, un dessinateur de mangas). Il habite, avec sa femme et sa fille de 10 ans, dans une petite maison dont le premier étage lui sert également d’atelier d’écriture. Sa femme semble souffrir d’une étrange maladie – la dépression. Hormis ce détail, la vie coule paisiblement dans ce foyer ordinaire. Jusqu’au jour où, alors qu’il s’apprête à se coucher, il la retrouve allongée face contre terre, morte. « Sans même nous dire au revoir » raconte ce qui s’est passé ensuite dans la vie de l’auteur jusqu’à aujourd’hui. Un manga autobiographique sur la mort de son épouse et le deuil qui va s’en suivre. Une idée qui s’est imposée naturellement, une façon d’exorciser la douleur en la transcrivant sur quelques planches à dessins.



Le dessin au crayon et à l’ancienne n’est pas sans me rappeler certains Jirô Taniguchi, notamment dans les scènes de rue où les détails foisonnent de toute part jusqu’à l’amoncellement des fils électriques au milieu de la rue. Si l’auteur a plus de mal à dessiner les visages des personnages, souvent d’une rondeur grossière avec un léger manque d’expressivité, il a su rendre la vision telle que je l’entends du Japon que j’aime… Et l’histoire… d’une tristesse profonde et émouvante. Normal, vous me direz, pour parler d’un deuil. Mais quand le deuil est aussi proche que peut l’être entre un mari et sa femme, cela n’avait rien d’évident au départ.



Dans le jargon populaire, il s’agit d’une œuvre « one-shot », unique et incomparable au reste de son œuvre, car comme l’auteur le précise lui-même en préambule de son récit, il est avant tout un auteur de manga comique ! Malgré son inexpérience dans ce genre de domaine, « Sans même nous dire au revoir » est une formidable réussite tant j’ai ressenti l’émotion voulue par l’auteur, son incompréhension face à ce genre d’évènement, son inacceptation à un tel drame. Tous les détails sont présents pour nous impliquer – la découverte du corps, l’appel des pompiers, la venue des gendarmes, la crémation, la dispersion des cendres – jusqu’à l’achèvement du manga et à la reconstruction de l’auteur vers une seconde famille. « The Show Must Go On », dans la musique. Ici, pas de musique mais la vie doit continuer également…



Sombre et mélancolique.



Brut et émouvant.
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Sans même nous dire au revoir

Kentarô Ueno nous livre dans ce manga son histoire personnelle, poignante. Le récit de la mort subite de sa femme, et de son désarroi pendant l'année qui a suivi. Sa femme était malade chronique et dépressive depuis une dizaine d'années, sous traitement, et avait quelques problèmes avec l'alcool. Un jour, tellement occupé à travailler à l'étage de la maison à son oeuvre de mangaka, il ne se rend pas compte que sa femme est tombée inanimée face contre sol, au rez de chaussée. C'est d'abord l'incrédulité et l'urgence qui le guide, il agit mécaniquement pour prévenir les secours et se rendre à l'hôpital avec sa fille encore toute jeune, qui fait preuve d'un calme remarquable, d'une grande maturité. Il va nous décrire dans le détail cette phase des formalités d'usage, après qu'on lui eût annoncé la mort de Kiho, puis l'organisation de la crémation...Quelques jours après, toutes les démarches administratives étant achevées, le vide se fait évident et prend tout son terrible sens. La douleur est immense. Elle reviendra par vagues récurrentes, quand un objet, une photo, une vidéo sont autant de souvenirs lui rappelant cette vie d'avant avec la défunte. Très tôt, il propose à son éditeur d'écrire sur ce drame personnel. Finalement, il le fera avec le recul de quelques années, lorsque l'émotion sera atténuée, nous livrant ce témoignage fort.



Ce manga autobiographique est presque un documentaire sur les démarches que chacun devra entreprendre un jour pour un membre de sa famille. C'est au départ un peu déstabilisant, très descriptif, on a l'impression que ce sera bien long et peut-être saturé d'émotivité à fleur de peau. Mais finalement, cela ne traîne pas tant en longueur, cela reste sobre, et le propos nous apporte beaucoup, tant sur les us et coutumes japonais dans cette situation, que par les thématiques d'ordre plus philosophique, qui ne sont pas affichées mais se devinent en filigrane.



Car c'est un récit qui fait réfléchir sur la notion de culpabilité (pouvait-il en étant plus attentif en ce triste jour la sauver ?), sur la nécessité de profiter à plein du présent (on ne devrait jamais croire qu'on a l'éternité devant nous), sur les responsabilités qui vous tombent dessus et auxquelles il faut faire face (il faut qu'il soit présent, malgré son mal-être, pour sa fille qui en a besoin), sur nos capacités de résilience, qui permettent de survivre, et peut-être un jour, de revivre. Ce qui sauvera Kentarô, outre la présence de sa courageuse petite fille, c'est aussi son travail, son art, dans une forme d'art-thérapie. Et puis un jour, contre toute attente, l'amour reviendra...Mais ça, comme il dit, c'est une autre histoire !



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Sans même nous dire au revoir

A tous mes lecteurs français. En réalité, j’aurais préféré que l’on fasse connaissance avec un manga plus joyeux, mais malheureusement, celui que vous tenez entre les mains est empreint d’une grande tristesse. Certaines personnes pourront trouver son propos trop « cru » et, de ce fait, ressentir pour lui de l’aversion. Cependant, au-delà des questions de goût pour ce manga, la mort est inévitable pour tout le monde. J’ai donc dessiné ce manga, persuadé qu’il trouvait là sa raison d’être. »



Un préambule de l’auteur pas si anodin tant le sujet qu’il aborde est sensible. Kentarô Ueno raconte dans ce manga le décès de sa femme et le deuil qui s’ensuivit. Le 10 décembre 2004, à minuit, le mangaka trouve sa chère Kiho allongée dans la cuisine, face contre terre. Une crise cardiaque foudroyante. Malgré l’arrivée des secours, elle ne pourra être réanimée.



Ueno décrit avec minutie les heures, les jours, les semaines et les mois qui ont suivi. La préparation de la crémation, la venue de la famille, le dernier adieu. Le retour à la maison avec l’urne contenant les cendres. L’homme est brisé par cette tragique disparition. Il se replonge dans les souvenirs, effrayé à l’idée d’oublier son grand amour, la mère de son enfant, âgée de 10 ans à l’époque des faits. Beaucoup de dignité dans ces pages pas racoleuses pour deux sous. A aucun moment Ueno ne cherche à tirer des larmes au lecteur. Il veut juste revenir sur le long cheminement lui ayant permis, peu à peu, de se reconstruire. Kiho était une femme fragile, sujette à de terribles crises d’asthme et souffrant d’une profonde dépression. Pourtant il n’avait de cesse de la supporter et de l’aider : « Pouvoir être ensemble nous rendait heureux. Dans les moments difficiles, c’est merveilleux d’avoir un nom à murmurer, m’avait dit Kiho. Autrefois, ce nom me servait de lumière dans l’obscurité. C’est si dur, il n’y rien à faire. »



L’honnêteté et la simplicité du propos rendent ce récit autobiographique bouleversant. Une justesse de ton à priori impossible à trouver. Il aurait été si facile de donner dans le mélo pur et dur pour faire pleurer dans les chaumières. Ueno ne cède jamais à cette tentation. Sans doute parce que ce manga n’a pas été réalisé à chaud mais avec quelques années de recul. Il sonne à la fois comme un dernier hommage et une thérapie cathartique nécessaire pour, enfin, pouvoir avancer. Sans doute le manga le plus mature qu'il m'ait été donné de lire jusqu'à présent.


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Sans même nous dire au revoir

Bouleversant, poignant, ce manga autobiographique se rapproche davantage du roman graphique. Froid et direct, le dessin employé colle parfaitement à cette ambiance à la fois banale et terriblement sinistre. Le coeur se serre de découvrir l’histoire de cette femme déjà si fragile, mais qui joue avec sa petite fille, qui aime son mari, et de la voir là, étendue par terre. C’est brutal, inattendu, on le prend comme un coup de poing dans la figure et lui aussi, mais il n’a pas le loisir de se laisser aller. Avec une froideur méthodique, il nous relate toutes les obligations mécaniques à remplir, son récit encore et encore des événements à la famille qui ne peut y croire. Et dès qu’il est seul, il laisse les images décrire cette solitude. Les grands espaces vides qui semblent se déliter, comme si l’image se déréglait, le grand lit vide, les cris silencieux, les visages qui se se fondent d’horreur, les taches noires qui envahissent la page, le tout évoquant un traumatisme sourd, qui ronge de l’intérieur de plus en plus violemment, mais impossible à laisser éclater parce qu’il y a la petite et parce qu’il y a le monde autour. Quiconque a vécu ou a vu vivre cette histoire ne peut qu’être abasourdi par la justesse et l’intensité de ce manga, qui est de plus un magnifique objet, avec une jaquette en relief.



Un grand merci à Babelio!
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Sans même nous dire au revoir

Dans le cadre de Masse Critique spécial BD-Manga, j'ai eu le plaisir de recevoir le manga Sans même nous dire au revoir, de Kentarô Ueno. Un grand merci à Babelio et aux éditions Kana (qui n'est pas que l'éditeur de Naruto, et il est bon de le faire savoir).

Habituellement, l'auteur écrit des manga humoristiques mais pour cette fois, il a voulu raconter la mort de sa femme et la souffrance qu'il en a ressenti, et qu'il ressent encore.

C'est un manga assez triste et parfois difficile à lire. Même si le dessin n'est pas ce que je préfère, l'auteur a su emprunter le ton et les mots justes. Par son dessin, il a su également faire passer les émotions qu'il a pu ressentir au moment des événements, en représentant le vertige que l'on ressent alors que l'on prend réellement conscience de la mort de l'autre, de son absence. Les allées et venues des policiers, des proches, dans cette même maison où l'on vivait au côté de l'autre qui ne sera plus jamais là, et cette difficulté de vraiment en prendre conscience sont très bien rendus tout au long des pages de ce manga. Seule une personne en deuil peut faire passer pareils sentiments, sans que l'on tombe dans un pathos outrancier. La jaquette elle-même donne le ton : il s'agit du dessin d'une rue, probablement l'un des chemins que l'auteur avait coutume de parcourir aux côtés de sa femme. Un vernis sélectif sur des flaques qui rendent floues certaines parties du dessin simulent habilement des larmes qui seraient tombées sur ce dessin et auraient ainsi diluées les traits de crayons. Cette jaquette illustre parfaitement le propos du manga, triste mais subtile. Au fur et à mesure que l'on tourne les pages et que l'on vit ainsi avec l'auteur cette horrible situation, notre gorge se noue de plus en plus. Même si l'auteur assure son lecteur, au début et à la fin du manga, que l'espoir est revenu dans sa vie et qu'il a su surmonté son malheur, on ne peut s'empêcher de prendre de plein fouet toute la détresse qu'il a pu ressentir en perdant un être aussi cher à son cœur. On en vient à s'imaginer dans la même situation et ce cauchemar inenvisageable et insupportable nous fait ressentir une profonde compassion pour l'auteur, en partageant alors sa tristesse. Et les larmes viennent parfois…

Même si ce manga n'est pas à lire en période de déprime, il nous fait nous rappeler combien le présent est seul important, et qu'il faut à tout prix en profiter aux côtés de l'autre.

Vive la vie ! voilà ce qu'il proclame.

Un très beau manga.
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Sans même nous dire au revoir

Manga autobiographique, "Sans même nous dire au revoir" appartient à un genre très particulier aux contours inédits. Sous des traits durs et fermes, l’auteur nous plonge dans les méandres de l'âme humaine et du chagrin brut.

Un exercice difficile souvent très subjectif que l'auteur parvient à livrer sous une plume empathique et une narration marquante. Une vision intime et secrète du deuil, un genre inédit, pour une oeuvre rare et d'une incroyable maturité. A découvrir !
Lien : http://art-enciel.over-blog...
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Sans même nous dire au revoir

"Sans même nous dire au revoir" : un titre en forme de remords pour l'auteur qui se sent certainement fautif de ne pas avoir accompagné sa femme dans ses derniers moments. Souffrant de dépression, elle décède (de mort naturelle) alors qu'il est absent, au travail. L'homme obnubilé par son travail, c'est un phénomène courante au Japon, et l'auteur s'attribue une part de la maladie de sa femme : mangaka relativement populaire, les revenus sont aléatoires, mais le travail intensif.

Ce manga raconte les moments qui suivent le décès : l'hôpital et l'autopsie, les formalités, les pratiques funéraires, le retour dans une maison à peu près vide. A peu près, car il y a bien sa petite fille : chose curieuse, elle est plutôt absente de cette longue complainte. Le discours est très centré sur les sentiments de l'auteur, la perte de l'être aimé, le repli sur soi. D'ailleurs tous les personnages, excepté sa petite fille ont les visages masqués ou blanc.

Lentement, nous progressons dans les souvenirs, les scènes suivant une sensibilité mesurée mais juste. Le livre se termine sur une note optimiste, la fin du deuil et une vie nouvelle. On peut en conclure alors que cette œuvre est une sorte d'hommage de l'auteur, après les regrets. Pour nous lecteurs européens, elle est aussi une entrée dans la vie quotidienne japonaise (paysages, pratiques, société), à la manière de Jiro Taniguchi ou Fumiyo Kuno
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Sans même nous dire au revoir

Le chemin vers l'apaisement est long et tortueux. Kentaro Uneo le parcourt, en compagnie de sa petite fille, avec ses pinceaux et ses crayons pour seuls soutiens.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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Sans même nous dire au revoir

Un homme retrouve sa femme malade, morte dans le salon. Il va devoir entreprendre de nombreuses démarches administratives et continuer seul à élever leur fille de 10 ans. L'indispensable deuil va s'avérer long et difficile. "J'aurai préféré que l'on fasse connaissance avec un manga plus joyeux…" C'est l'introduction de l'auteur, réputé pour ses mangas comiques au Japon, et publié pour la première fois en France.

Un one-shot autobiographique poignant. Manga adultes

(Mathieu)

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Sans même nous dire au revoir

Un beau manga sur le processus du deuil…
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Sans même nous dire au revoir

Kentarô Inoue, mangaka, vit avec sa femme qui souffre de dépression, et sa fille. Ils sont heureux jusqu'au jour où son épouse meurt. L’auteur évoque l’acceptation de la mort avec tendresse ainsi que la vie qui continue pour ceux qui restent. Très émouvant
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Sans même nous dire au revoir

Récit sur le deuil, Sans même nous dire au revoir est très juste dans ce qu’il déroule, mais, peut-être par pudeur, trop sage, trop appliqué pour le sujet traité.
Lien : http://www.bdgest.com/critiq..
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Sans même nous dire au revoir

Sans même nous dire au revoir est une œuvre magnifique, dure et tendre à la fois. A travers le récit de ces quelques jours, Kentarô Ueno touche au cœur ; une inévitable empathie naît à la lecture du drame, tellement inattendu et dans le même temps si commun, si banal.
Lien : http://bulles-et-onomatopees..
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Sans même nous dire au revoir

C’est très sincère, très profond, très juste. Et c’est donc quelque part indispensable parce que personne n’est à l’abri de vivre un tel triste événement. Ce qui rend presque naturellement indispensable cette bande dessinée des éditions Kana qui vous marquera profondément.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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