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Citations de Kevin Canty (49)


Ann aussi est habillée comme une adolescente [...]
C'est peut-être ce dont elle a besoin : retrouver le lieu de l'émerveillement, quand tout n'était pas encore écrit , quand elle ignorait de quoi le monde était fait et voyait simplement celui-ci comme une succession de surprises et de miracles.
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- Je connais deux types, dit Terry. Des contremaîtres. Y sont pas si mauvais.
- Les types avec des casques, dit Lyle. Certains sont corrects, d'autres de vrais trous du cul. Ceux-là je peux les accepter. Mais les patrons, ils tueraient un mineur pour pouvoir économiser dix cents.
(p. 84)
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Les deux derniers rescapés ont droit aux honneurs de la presse. Ils ont survécu seize jours grâce aux "gamelles" des morts et à l'eau de ruissellement d'une faille de la roche.
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Qin Shi Huang [...], le premier empereur de Chine*. La première fois qu'il y eut une Chine assez grande pour être gouvernée, après la période des Royaumes combattants. Il fit brûler tous les livres qui avaient été écrits précédemment, afin que l'histoire commence avec lui.
(p. 147)
* env. 250 ans avant JC
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C'est ce que disait sa grand-mère, une femme qui avait son franc-parler. Pour elle, un ivrogne était un ivrogne, et s'il s'arrêtait de boire il devenait un ivrogne à sec.
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[ petite ville minière des USA, 1972 ]
Quand la banque ouvre deux heures plus tard, Lyle s'y trouve avec les femmes de ses collègues. Elles aiment palper les chèques. On ne reprocherait pas à un type de penser qu'il a droit à ce salaire, après avoir trimé toute la semaine pour le gagner, sous terre, dans le noir. Mais ce n'est pas la règle ici. La femme dispose en premier de l'argent, et ensuite, avec un peu de chance, il en reste assez au mari pour aller au bar.
(p. 40)
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Le marié est ivre. Les garçons d'honneur aussi sont ivres, tout comme la mère de la mariée. La messe a pris une heure de retard et David a déjà envie de pisser, avant même que les choses sérieuses aient commencé. Il pourra toujours y aller si ça empire. Contrairement aux garçons d'honneur qui sont coincés devant l'autel, et la plupart d'entre eux ont bu plus que lui.
Debout, assis, à genoux, assis. Il faut vraiment qu'il aille pisser.
Un immense Christ décharné et sanglant le regarde depuis l'endroit où il est installé, au-dessus de l'autel. David l'a vu ici tous les dimanches de son existence, mais aujourd'hui, de retour en ville, il lui paraît vraiment imposant, et sanguinolent, en proie à d'atroces souffrances. [...] C'est ce que nous célébrons, se dit David : le tourment et la douleur. Partout dans cette église obscure, dans les peintures et les plâtres, les saints font étalage de leurs blessures.
(p. 20)
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Dedans, dehors : il n'a pas l'air plus à son aise que les autres dans son costume, il ne peut pas cacher qu'il est d'ici. C'est juste qu'il voit les choses différemment, à présent.
[...]
Cette nouvelle vie, cette vie d'étudiant, il sait qu'elle n'est pas faite pour lui. Ce qu'il est se trouve ici. Un pick-up et une jolie femme, une bière pression et un schnaps à la menthe, l'église le dimanche.
(p. 20 & 23)
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Ce soir, une odeur minérale flotte dans l'air, en provenance du haut-fourneau. Généralement, le vent chasse la fumée en aval dans la vallée, mais la nuit, par temps calme, elle s'accumule et on peut en sentir l'odeur. Dans cette fumée, il y a de l'arsenic, du chrome, du cadmium, du plomb. C'est le prix à payer pour vivre ici. [...] Les gens d'ici meurent au bout d'un certain temps, cancer du poumon, cancer du foie - l'an passé, pendant quelques mois, tout le monde semblait avoir une leucémie. En été, ils se noient dans le lac, ou ils naviguent bourrés sur la rivière et se jettent avec leur bateau dans un amas de branchages. Le courant vous retient prisonnier.
Ou en rentrant chez vous ivre à deux heures du matin, vous avez soudain envie de dormir et décidez de vous asseoir une minute, pour vous éclaircir les idées, de vous reposer en vous adossant au mur de brique d'un bâtiment par moins vingt-cinq degrés...
Et il y a aussi des bagarres qui dégénèrent. [...] Un nombre surprenant d'individus gardent une arme à feu dans leur boîte à gants, et tout le monde a un fusil dans le râtelier de son pick-up lorsque s'ouvre la saison de la chasse. Il en faut peu pour en arriver aux coups de feu.
(p. 230-231)
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Son père travaille au bureau, en tant que chef de la sécurité [de la mine], mais la moitié du temps il est au fond, dans les tunnels, à vérifier le matériel et repérer les conneries. Tout le monde peut faire une connerie à tout moment, mais au fond de la mine ça peut être mortel. [...] Il est interdit de fumer, mais ça représentait la moitié du boulot de son père, faire un rapport sur les mineurs qui fumaient dans les tunnels, allumaient une cigarette et fichaient le feu au bois traité à la créosote, ça pouvait arriver n'importe quand. Un wagonnet qui déraillait, un court-circuit, un accident de soudure et deux cents types coincés à neuf cents mètres sous terre.
(p. 67)
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Il regarde soeur Harriet [infirmière], toute de noir et blanc vêtue, s'en aller dans un chuchotis de froissements amidonnés. Il a été élevé dans la peur de ces femmes mais maintenant elles lui paraissent humaines, avec de vrais visages sous leurs voiles. Soeur Harriet, par exemple, a un air mélancolique mais résigné, des pattes-d'oie au coin des yeux. Une vie étrange, rien que des femmes autour de vous, et ensuite vous voyez les hommes dans la salle [d'hôpital], tous malades, blessés ou mourants. Et parfois nus. Elles ont toutes vu des mecs bander, c'est sûr. Qu'en ont-elles pensé ? A quoi ça ressemblait ? Fiancées du Christ et tout le tintouin.
(p. 191)
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Un autre paradoxe des êtres humains, pensa-t-elle. Tordus, le cerveau dérangé. Vous faites du mal à quelqu'un et vous vous sentez obligé ensuite de lui en vouloir, faute de pouvoir arranger les choses, alors que c'est vous qui lui avez fait du tort.
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Kevin Canty
Il rentre chez lui dans un état de profond désarroi. Tout est emmêlé dans sa tête, le froid, le chaud, le whisky, les ombres des frondaisons dans la lumière des réverbères, les rues pour lui seul. Quand il quitte le boulevard, il marche (…) en chantant un air qui parle de solitude. Un air qu’il invente, un personnage solitaire dans une ville solitaire empreint d’une humeur solitaire dans quelque chose de solitaire, quelque chose sans rime ni raison. Il est complètement ivre. La tristesse génère toujours la note la plus grave, le reflet de ce qu’il y a au fond des choses.
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Il voulait avoir tout ce qu'il pouvait désirer, il n'aurait que ce qu'il pouvait avoir.
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C’est peut-être la fin, pense-t-il. Peut-être que ça se termine ici. Peut-être qu’il a bu son dernier verre, baisé sa dernière nana. Il a toujours su qu’il y aurait une fin un jour. Et Lyle n’a jamais été bon pour s’arrêter tout seul. Le premier verre amenait le second, puis le troisième et ainsi de suite. Il se dit qu’il boirait bien un coup. Il boirait volontiers un coup maintenant.
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Une petite chose. Juste un fil. Et s'il se rompt, c'est la fin de toute notre vie. De tout.
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Un autre cri, un autre groupe de mineurs, cinq cette fois, sortent de la bouche de la mine. Ils ont vu l'indicible, c'est visible dans leurs yeux, à la façon dont ils s'évitent du regard, dont ils évitent de croiser celui de leurs femmes quand ils se soumettent à leur étreinte au centre du carreau de la mine.
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C’est comme sur les vols Aéroflot. Tout le monde applaudit à l’atterrissage uniquement parce que l’avion ne s’est pas écrasé.
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On peut acheter n’importe quelle maison, y vivre plusieurs années et s’enrichir. Mais ce dont on a besoin, c’est d’un endroit où l’on est heureux, où l’on se sent chez soi. Malheureusement, tout le monde cherche à se faire de l’argent, tout le monde veut avoir l’air intelligent, doué pour les affaires.
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- On ne meurt pas de bêtise, dit-elle. Croyez-moi. Je connais des gens qui ont essayé pendant des années.
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