Citations de Kevin Sands (16)
Les marches étaient si usées qu'elles gémissaient comme un âne apeuré dès qu'on posait le pied dessus.
p. 58
- Si on fabriquait un canon ? lancai-je.
[...]
J'attendais tranquillement. Il fallait de la patience, parfois, avec Tom. Son cerveau travaillait quand bon lui semblait.
- Qui vous a permis de voler mes mouton, monsieur l'Ours ? s'écria-t-il. Je vous préviens, je ne ferai pas de quartier !
Mon ami s'interrompt et abaissa son rouleau de pâtisserie pour un peu j'aurais entendu grincer les rouages qui s'actionnaient sous son crâne.
- Attends, lâcha-t-il en se tournant face à moi, la mine perplexe. Tu veux bien répéter ?
ATTENTION !
Les potions, médications et autres préparations décrites dans ce livre sont d'authentiques recettes d'apothicaire. Si on ne les utilise plus de nos jours, c'est pour une bonne raison : certaines sont risquées, d'autres dangereuses, voire mortelles. Alors n'essaie pas de les tester chez toi. Ou tu le regretteras.
Conformément au contrat d'apprentissage, maître Benedict n'avait pas le droit de me faire travailler les jours fériés. Mais conformément au même contrat, je n'avais pas le droit de voler des ingrédients afin de fabriquer de la poudre à canon ou de tirer sur des ours empaillés. Ni sur aucun ours, d'ailleurs.
- Ces ingrédients sont des dons de Dieu, Christopher. Ce sont les outils de notre métier. Tu ne dois jamais oublier cela : ce sont des outils, rien de plus. Ils peuvent guérir ou tuer, mais ce ne sont pas eux qui décident. C'est la main - et le coeur - de celui qui les utilise. De toutes les choses que je t'enseignerai, c'est la plus importante. Est-ce bien compris ?
Un secret qui en cache un autre. Un code derrière un autre code.
- Christopher, viens voir.
Tom se tenait face à la troisième salle. Après l'avoir rejoint, je compris ce qui l'intriguait. Devant l'entrée, il y avait de longues traînées brunes sur le sol et, juste à côté, un seau plein de chiffons tachés de la même couleur.
Du sang. Du sang séché. En grande quantité.
-Et si Pembroke a parlé ?
-Je suis sûr que non.
-Sous la torture, n'importe qui parle, Benedict.
Cela n'avait toujours aucun sens pour moi. Une fois à l'étage, je me mis à fouiller parmi les monceaux de livres dans l'espoir qu'un indice me sauterait aux yeux. Au lieu de ça, ce fut une énorme araignée qui me passa sous le nez!
Après un bref accès de panique, je pris mon courage à deux mains et capturai la vilaine bestiole à l'aide d'un verre que j'abattis sur la couverture du livre sur lequel elle se promenait. Je détestais les araignées, mais leur salive, leurs pattes et leurs poils étaient de précieux ingrédients.
Tom et moi, on se précipita dans le magasin. Le spectacle qui nous y attendait me procura des sentiments mitigés. Le côté positif, c'était que mon invention avait fonctionné. Grâce à ma Fumigation-maison, la pièce s'était remplie d'une brume agréablement odorante. L’inconvénient, c'était la grande trace de brûlure qui s'étalait sue le mur, entre la porte d'entrée et la fenêtre. Et, toujours du côté négatif, Harry, le hérisson empaillé, qui était en feu.
-Comment avez vous deviné que Lord Ashcombe vous attendait ici ? Lui demandais je d'une voix tremblante.
-Oh, rien de plus simple : un de ses gardes me fournit des renseignements depuis plusieurs mois. Ceux qui portent les couleurs du rois ne lui sont pas tous fidèles, tu sais. Certains individus défendent un idéal plus élevé. Et ne sont pas insensible au charme d'une bourse pleine d'or, je dois l'admettre.
Je ne comprends pas comment tu as pu le rater, il faut croire que notre Seigneur protège les imbéciles.
Tu es né Christopher Rowe, mais tu es devenu Christopher Blackthorn. Avec toi pour toujours.
- Tu as vu comment ils se comportent? Oh, bien sûr, ils remplissent les églises, ils font la charité avec ostentation. Mais à part cela, que se passe-t-il quand il s'agit de mettre en pratique leur belle morale?
Isaac posa la main sur l'une des poignées de bronze en disant:
- Aurais-tu l'amabilité de me prêter ta force, Thomas?
Mon ami, s'avança, appuya son épaule contre la porte, puis se figea subitement.
-Comment savez-vous mon nom? demanda-t-il avec stupéfaction.
- Un jour, Benedict m'a dit que son apprenti avait un ami si fidèle qu'il était prêt à le suivre les yeux fermés, quelle que soit la folie de ses projets. Un certains Thomas Bailey. Christopher est recherché pour meurtre, pour la coquette somme de vingt livres récompense sa capture et les soldats du roi ne sont pas les seuls prédateurs. Or, tu es là, présentement, à ses côtés. De qui d'autre pourrait-il s'agir?
Je me mis à rougir. Tom se tourna vers moi ,triomphant.
-Tu vois, je ne suis pas le seul à penser que tu es fou à lier !
J'ai trouvé !
Maître Benedict n'a pas été surpris le moins du monde. Au cours de ces trois dernières années, m'a-t-il dit, il a cru à plusieurs reprises que j'avais deviné. Pourtant, ce n'est qu'à la veille de mes quatorze ans que tout m'est apparu clairement. Une révélation quasi divine.