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4.45/5 (sur 8 notes)

Biographie :

Khaled Osman est né en Egypte mais a grandi en France.
Il s'est fait d'abord connaître comme traducteur littéraire de l'arabe vers le français, traduisant essentiellement des auteurs égyptiens, notamment Naguib Mahfouz et Gamal Ghitany, mais aussi des auteurs originaires d'autres pays arabes, comme la romancière palestinienne Sahar Khalifa ou la romancière irakienne Inaam Kachachi.
Ce n'est qu'après un long parcours de traducteur qu'il s'est lancé dans l'écriture, avec un premier roman paru en 2011 aux éditions Vents d'ailleurs, "Le Caire à corps perdu".
Son deuxième roman a été publié en 2016 chez le même éditeur, sous le titre "La colombe et le moineau".

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La dernière vidéo et pas la moindre de notre serie estivale - Les livres par leurs traducteurs - nous plonge dans " le pays du commandeur" du romancier & journaliste yémenite Ali Al-Muqri. L'histoire d'un écrivain invité par le dictateur d'un pays imaginaire, l'Irassybie, pour écrire sa biographie. Paru début mars, et traduit de l'arabe (du Yémen) par Khaled Osman et Ola Mehanna pour les Éditions Liana Levi, c'est une fable sur le pouvoir, la liberté et la vie après la chute du tyran.

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Citations et extraits (8) Ajouter une citation
— Toi, tu as ta mine des mauvais jours...
En pénétrant dans le petit café de l’Odéon où elle le rejoignait chaque jour après qu’il eut terminé ses cours, Hélène l’avait cherché du regard dans le coin sombre qu’il affectionnait, au fond de la salle. Ce n’est qu’en revenant sur ses pas qu’elle l’avait aperçu, recroquevillé contre la fenêtre, les yeux perdus dans le vide. Ces derniers temps, il ne se rendait plus à l’université qu’épisodiquement – ses nuits passées à suivre l’actualité égyptienne le laissaient épuisé au petit matin.
Depuis qu’ils se connaissaient, il n’avait jamais réussi à lui dissimuler ses inquiétudes – elle semblait avoir un sixième sens pour détecter immédiatement son humeur. De ce fait, il avait presque renoncé à donner le change en se montrant enjoué ou bien en manifestant un surcroît de prévenance. Ces subterfuges ne faisaient pas illusion très longtemps, au contraire, ils aggravaient son cas: elle ne tardait pas à lui reprocher son caractère ombrageux, son indécrottable refus de partager ses préoccupations avec elle.
— Juste un peu fatigué, tenta-t-il tout de même.
— Samir, arrête, je te connais mieux que tu ne te connaîtras jamais...
— Non, je t’assure!
— Bon, dis-moi tout... Il s’est passé quelque chose aujourd'hui?
— Rien de particulier. La routine... j’essaie d’avancer ma thèse, mais ce roublard de Bonaparte me donne du fil à retordre, je n’arrive pas à décider s’il était héros, mégalomane ou affabulateur, ou encore tout ça à la fois...
Au sourcil levé d’Hélène, il vit qu’elle n’était guère convaincue...
— Bon, c’est vrai, reprit-il, il s’est passé quelque chose. J’ai reçu un appel d’Égypte.
— D’Égypte? Mais... tu m’as toujours dit que tu n’avais plus personne là-bas!
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Cette révélation l’avait entièrement déboussolé. Il avait regagné précipitamment
sa chambre où il avait perdu du temps à tourner en rond, sondant
désespérément sa mémoire à la recherche d’un indice quelconque. Complètement
affolé, il regardait autour de lui, jetait des coups d’oeil dans la rue. A
plusieurs reprises, il avait fouillé dans les poches de son pantalon, cherchant
avec fébrilité le moindre papier qui pourrait lui servir d’indice, mais il
n’y avait rien d’autre que les quelques billets froissés. Sa tête était entièrement
vide, à l’exception d’une migraine qui s’aggravait de minute en minute.
Il s’imaginait chutant de nouveau dans le puits, son crâne percutant de
loin en loin les parois rugueuses dans un effroyable froissement de cartilages.
Il se résolut finalement à ressortir : il aurait déjà bien du mal à répondre
aux questions qu’on ne manquerait pas de lui poser, inutile de les agacer
encore plus en se présentant en retard.
Tandis qu’il descendait l’escalier, des odeurs de bonne cuisine vinrent
lui chatouiller les narines. Il reconnaissait les effluves caractéristiques du
foul, qui le replongèrent instantanément dans les délices d’antan, l’arôme
du thé à la menthe, le fumet des oeufs sur le plat frits dans l’écume de
beurre. Il respira un grand coup pour mieux savourer l’instant. Malgré toute
son horreur, cette amnésie provisoire avait tout de même du bon : elle lui
permettait de renouer directement avec son enfance en passant outre les
idées noires, les angoisses et les appréhensions qui encombraient ordinairement son esprit.
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La vie en Europe l’avait épuisé, il en avait assez de voir ces vies réglées au millimètre, ces agendas planifiés pour les vingt-quatre mois à venir, les plaintes continuelles des nantis qui criaient misère à la moindre remise en cause d’un de leurs privilèges. Il avait éprouvé un besoin impérieux de revenir à la simplicité, aux verres de thé sirotés entre amis, aux promenades sur la corniche du Nil, à l’imprévoyance et au fatalisme.
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Ce sont les sceptiques qui ont besoin de se barder d'obligations et d'interdits, comme des repères pour servir de béquilles à leur foi chancelante.
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Le Nil trônait là, impérial, les flancs bordés d'herbes folles et de roseaux ; en se réverbérant sur l'eau, le soleil dessinait des reflets moirés qui semblaient animer l'onde d'un frémissement ininterrompu.
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Vous n'avez pas besoin de poursuivre, reprit Raouf Effendi en le fixant droit dans les yeux. Dès l'instant où je vous m'avez parlé, j'ai compris que cet homme que vous cherchiez n'était autre que ... vous même !
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... Un poète se définit d'abord par sa langue, et l'idiome dans lequel Abou Nouwas composait ses poèmes était l'arabe, un arabe somptueux du reste. On se fiche bien de savoir s'il est né à tel ou tel endroit !
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— Monsieur Courtial?
— Qu’est-ce qu’on lui veut? émit l’autre dans un grognement.
Au téléphone, Paul l’avait mis en garde: «Je vous préviens, il a un caractère de cochon, et pas seulement avec ceux qui ne savent pas marier les couleurs. Allez-y avec des pincettes!»
— Vous permettez que je me joigne à vous?
— Ça va pas être possible, mon verre est vide, et quand c’est comme ça, je suis de très mauvaise compagnie, tu peux me croire!
Pas seulement quand ton verre est vide, pensa Samir.
— Ça tombe bien, répliqua-t-il en affectant un ton enjoué et en désignant sa propre tasse, je pensais justement à prendre quelque chose d’un peu plus fort. Un calva, ça vous dirait?
— On peut goûter voir…
Samir alla passer la commande au bar et revint s’asseoir quelques instants plus tard. Courtial posait toujours sur lui un regard peu amène, mais au moins il avait désormais toute l’attention du vieil homme.
— Voilà, on m’a dit que vous étiez prof aux Beaux-Arts, commença-t-il d’une voix hésitante, et il se trouve que je cherche une étudiante qui a dû passer par votre cours il y a quelques années.
— C’est bien possible, y en a très peu qui arrivent à m’éviter. Mais pourquoi je t’en parlerais?
Paul ne lui avait pas menti, Courtial était vraiment un ours mal léché…
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