Le 26 décembre, 19 h 40
Chère America,
Je repensais à notre premier baiser. Je suppose que « nos premiers baisers » serait plus conforme à la réalité, mais celui dont je parle, c’est le deuxième, celui que vous m’avez invité à partager avec vous. Vous ai-je déjà raconté ce que j’ai ressenti ce soir-là ? Ce n’était pas un premier baiser comme les autres. Jamais je n’ai connu quelque chose d’aussi douloureusement beau que ce baiser. Si seulement je pouvais le saisir dans un filet, le faire sécher entre les pages d’un livre, le conserver puis le montrer au monde, à l’Univers tout entier, et clamer haut et fort : Voyez, voilà ce que l’on ressent quand l’amour vous saisit.
Ces lettres sont terriblement gênantes. Je vais les brûler avant votre retour.
Maxon