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Citations de Kieran Scott (72)


- Excuse-moi, c'est juste que ... C'est une véritable torture, répondit Elisa, en s'adossant à la lourde porte.

Ses livres serrés contre elle, Catherine poussa un profond soupir.

- De quoi parle-tu ?

- D'Harrison, murmura Elisa en jetant un coup d'oeil vers le salon. Je n'ai jamais ressenti ça, Catherine. C'est comme si mon coeur essayait de transpercer ma poitrine pour courir vers lui.

Catherine tira la langue.

-Quelle affreuse image!
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Il balança un coup de poing dans la machoire de son adversaire. Quelqu'un hurla. Peut-être moi, je ne sais pas...Pendant les deux minutes suivantes, hébétée, je vis des bras se tendre, du sang couler, des gens affluer. A un moment Graham se retrouva au-dessus de Josh allongé par terre. Ivy et Sawyer essayaient en vain de l'attraper par le bras. Josh avait le visage violet, et sa tête cognait à répétition contre le parquet...
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La chose importante est de ne pas paniquer.

Comme si c'était encore possible. Mon cœur battait de façon irrégulière dans ma poitrine, irradiant la terreur dans mes veines. J'avais été surplace dans l'obscurité de la nuit pour peut-être dix minutes, mais il pourrait tout aussi bien pu être dix heures. La robe de mousseline vaporeuse qui avait semblé si léger et aéré quand je l'avais choisi pour la soirée casino Ryans 'maintenant s'accrochait à ma peau et emmêlés autour de mes jambes, me menaçant de me tirer vers le bas. Descendre dans les profondeurs sombres, profondes de l'océan où qui-sait-quoi dégoûtant, gluant, rasoir à dents choses étaient en attente de grignoter sur mes orteils et des doigts et -

Non.

Non Non Non Il allait bien se passer. C'était, il a été, c'est vrai. Si seulement je pouvais garder mes yeux sur la Ryans 'bateau, tout irait bien. Je pouvais encore entendre la musique du piano à la dérive dans la mer des Caraïbes, pourrait encore distinguer les acclamations comme un invité a gagné beaucoup d'argent aux tables de cartes. Tant que je pouvais voir le bateau il y avait la possibilité qu'il pourrait revenir pour moi. Je regardais les lumières scintillantes joyeusement sur le pont lorsque le navire a navigué en arrière vers Saint-Barth et l'a voulue tourner. Envoyé un signal de panique silencieuse à toute personne qui pourrait s'occuper. Noelle. Upton. Kiran. Dash. Taylor. Tiffany. Quelqu'un s'il vous plaît viens de réaliser que je ne suis pas là. Qu'on aille me chercher. Quelqu'un, n'importe qui, écoutez-moi.

J'ai attrapé un cri errant et mon cœur bondit d'espoir. Mais le cri a été suivie par un éclat de rire. Ils étaient tout simplement inconsciemment vaquent à leurs faire la fête. Tout le monde que je savais sur l'île était sur ce bateau. Et il a été rapidement flotter hors de portée.

La chose importante est de ne pas paniquer.

Mais le mantra ne fonctionnait pas. Quelqu'un sur ce bateau ont essayé de me tuer. Quelqu'un avait arraché le collier de diamants ridiculement cher que j'avais porté - Collier Noelle - et me poussa par-dessus bord dans l'eau glacée
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Je portais la robe noire dos nu qu'elle m'avait achetée le jour de mon arrivée sur l'île et, effectivement, je me sentais hyper sexy.

- Upton va faire une attaque en te voyant.

- J’espère que non. Je ne crois pas que je pourrais supporter une mort subite...

- Si on faisait un pacte, proposa Noëlle. On s'engagerait à ne plus jamais prononcer le mot "mort". Au moins jusqu'à notre retour à Easton.

Je la regardai en riant. À côté de sa robe bustier noire, la mienne ressemblait à un sac à patates.

- Marché conclu!
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ULTIMATUM

Je n'arrivais à rien.Avec Noelle,avec Josh,et même avec mon travail scolaire.Tout ce que j'entreprenais finissait par capoter.Le soir,installée à une table au rez-de-chaussée de la bibliothèque,je fixai pendant une heure le rayonnage devant moi.Je ne faisais même pas semblant de travailler.J'était totalement incapable de me concentrer.

Noelle ne me laisserait jamais revenir à Billings.Josh ne me laisserait jamais revenir dans sa vie.Et personne,à part Marc,ne prenait au sérieux mais soupçons concernant Ivy.Dans ces conditions,cela m'était égal de me planter aux examens!A quoi bon m'acharner à étudier à étudier ici?

-Salut,Reed!

Sabine s'assit en face de moi et jeta un coup d'oeil sur mon cahier.

-De l'anglais?Super!Je suis complètement larguée en anglais.Tu veux bien qu'on bosse ensemble?

Je regardai son visage ouvert et soupirai:

-D'accord.Mais,avant,j'ai besoin d'un petit remontant.Je vais me chercher une barre au chocolat.Tu veux quelque chose?

-Non merci,dit-elle joyeusement.
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Le coup partit dans un fracas du tonnerre.

Et tout devint noir.
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"Tu m'as sauvée ma vie», je dis-je, avec un sanglot dans la gorge.

Il a enlevé ses mains et les places sur mes épaules, et toucha sa tête devant la mienne, avant de pousser un soupir. "Tu vas bien. Tu vas bien", a-t-il dit.
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SUPPORTERS

C'était notre dernier match de foot de la saison et,après quatre-vingh-huit minutes de jeu,nous étions toujours à égalité contre le Barton School.Match nul,zéro à zéro.Je remontai le terrain avec le ballon,ventre à terre.Je voulait absolument marquer avant le coup de sifflet.Je voulait gagner.J'en avait besoin!

Un vent glacé plaquait mes cheveux trempés contre mes tempes.La fille exténuée qui m'avait collé aux basques depuis le début de la rencontre fondit sur moi depuis la droite .Elle tendit la jambe vers le ballon,mais je glissai le pied dessous à la dernière seconde et il décolla.Sans attendre que mon adversaire se relève,je bondis au-dessus d'elle et récupérai la balle comme par miracle.La foule des supporters,plus dense que d'ordinaire,entra en effervescence.

-Bien joué, Brennan! cria quelqu'un.
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Nous nous arrêtâmes net,ce qui causa un carambolage dans le couloir.Nos rires s'éteignirent.Je clignai des yeux.Mais je n'avais pas rêvé.C'était bien elle.Ses épais cheveux châtains,son menton décidé,ses jeux malicieux...

Noëlle Lange était de retour.
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Je partis comme une dératée. Je courais si vite que mes poumons me brûlaient.Je n'entendais plus que le vent siffler dans mes oreilles. Soudain, je trébuchai sur une des lampes qui bordaient le sentier et je m'étalai sur les pavés. Je me relevai immédiatement, le genou, la main et la joue écorchés, et je repris ma course.

"Il m'aime. Ça ne peut pas être vrai. Il m'aime. Il m'aime."
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WHITTAKER

La nuit était froide et d'un noir d'encre, sans lune ni étoiles. Le vent, qui soufflait en rafales, arrachait aux arbres un déluge de feuilles humides de rosée à l'aspect visqueux, répugnant. Alors qu'une nouvelle bourrasque s'engouffrait dans le sous-bois, je serrai mon manteau contre moi et rentrai la tête dans les épaules en frissonnant.

— Au secours ! J'en ai une dans le cou ! cria soudain Taylor Bell.

Elle tenait d'une main la bouteille de vodka qu'elle n'avait pas lâchée de la soirée. De l'autre, elle se frotta le dos, en vain. Une grande feuille d'érable jaune s'était plaquée sur sa nuque, couvrant en partie ses boucles blondes.

— Retirez-moi ça ! glapit-elle.

Taylor, qui buvait d'ordinaire assez modérément, avait ce soir-là absorbé de l'alcool sans retenue, comme si c'était un nectar divin. Avait-elle, comme beaucoup d'autres, éprouvé le besoin d'oublier le week-end des parents, qui s'était achevé en fin d'après-midi par une cérémonie dans la chapelle de l'académie d'Easton ? M. et Mme Bell m'avaient pourtant paru sympathiques, et Taylor très à l'aise en leur présence. Peut-être avait-elle un autre sujet de contrariété...

— Retirez-moi ça ! gémit-elle de nouveau. Les filles !

— Ne me regarde pas, fit Kiran Hayes en inclinant sa flasque d'argent d'un geste distingué. Je sors tout juste d'une exfoliation à la paraffine.

Elle ramena son long manteau en cachemire sur ses genoux et le maintint en place.

Kiran, le premier top model qu'il m'ait été donné de rencontrer, une fille sublime, venait toujours de se faire faire quelque chose. Des mèches plus claires, plus sombres, une dermabrasion, un bain d'algues, une épilation des sourcils... Ces termes barbares m'évoquaient autant de tortures, mais, visiblement, le jeu en valait la chandelle.

Noëlle Lange leva les yeux au ciel et débarrassa Taylor de la feuille qui couvrait sa nuque.

— Ah, les prima donna ! dit-elle, moqueuse.

Elle jeta la feuille, qui tomba devant le rocher plat où était assise Ariana Osgood. Ariana la contempla un instant, comme captivée. Un souffle de vent souleva ses longs cheveux blonds presque blancs, et elle inclina la tête en arrière avant de fermer les yeux de plaisir.

Je traversai la clairière pour aller prendre une troisième bière dans la glacière et je regardai le tableau qu'elles offraient comme un anthropologue étudierait une tribu inconnue. J'éprouvais une véritable fascination pour les filles Billings depuis le soir où je les avais aperçues par la fenêtre de ma chambre, un mois plus tôt. Je logeais alors dans le dortoir des secondes, au cinquième étage du bâtiment Bradwell. Mon attirance pour ces quatre filles, qu'on disait inaccessibles, n'avait fait que grandir avec le temps. Si j'avais craint au début de ne pouvoir les approcher, ce sentiment avait été de courte durée. Les filles Billings étaient mes amies désormais. Mes nouvelles camarades de dortoir. C'est avec elles que je faisais la fête dans les bois, à la lisière du campus. En toute illégalité.

J'avais gravi pas mal d'échelons depuis mon arrivée à Easton. Cependant, si quelqu'un m'avait demandé de lui raconter par quel moyen j'en étais arrivée là, je n'aurais pas su lui répondre. Tout récemment, j'avais cru m'être attiré les foudres des quatre filles en renonçant à rompre avec mon petit ami, Thomas Pearson, qu'elles détestaient. Bravant leur interdiction, j'avais promis à Thomas de le soutenir et de l'aider à régler son problème d'alcoolisme. Apparemment, en leur tenant tête, je les avais impressionnées, et elles avaient décidé de m'accueillir parmi elles.

J'ignore comment je m'y étais prise, mais le résultat était là et je ne pouvais que m'en féliciter. Grâce à mes nouvelles camarades, j'espérais tirer un trait sur mon passé et me bâtir un avenir digne de ce nom. Contrairement à la plupart des jeunes de Croton, au fin fond de la Pennsylvanie, je ne serais pas condamnée à retrouver ma ville natale après deux ans de fac minable, pour briguer un poste d'assistante de direction au supermarché du coin. Avec de telles amies, et grâce à leurs relations, je pourrais essayer de faire autre chose de ma vie. Entrer dans un monde dont je m'étais jusque-là contentée de rêver. Un monde fait de succès, de privilèges et de liberté...

— Ça va, Reed ? me lança Noëlle en secouant ses longs cheveux bruns. Si tu as envie de boire autre chose, demande à Kiran. Elle sera ravie de te faire son mélange spécial, rien que pour toi !

Ses yeux pétillaient de malice et je devinai qu'elle m'avait surprise en pleine contemplation. Je ne voulais pas paraître ingrate, après avoir été invitée à cette soirée, après tout ce qu'elles avaient fait pour moi. J'appréciais que Noëlle m'offre enfin quelque chose, plutôt que d'exiger que je la serve, comme ses camarades et elle n'avaient cessé de le faire depuis plus de trois semaines. Toutefois, je déclinai sa proposition :

— Non, merci ! dis-je, en soulevant ma bouteille. J'ai ce qu'il me faut.

J'ouvris la bouteille à l'aide du décapsuleur rouillé et sirotai une petite gorgée, consciente que Noëlle me fixait toujours. En début de soirée, j'avais bu la première bière de ma vie en m'efforçant de ne pas garder le liquide en bouche assez longtemps pour sentir son amertume. J'entamais à présent la troisième, et son goût commençait à me plaire.

Une nouvelle rafale souffla entre les arbres, et je me frottai les bras pour me réchauffer. Je m'apprêtais à rejoindre les filles de l'autre côté de la clairière quand, soudain, la conversation des garçons assis autour du feu prit un tour différent. Je tendis l'oreille.

— Si vous voulez mon avis, disait Dash McCafferty, ça va rester dans les mémoires comme une des plus grandes disparitions de tous les temps.

— Il est peut-être chez sa grand-mère à Boston, suggéra Josh Hollis.

Dash haussa les épaules :

— Ça m'étonnerait. J'imagine que ses vieux ont déjà fait une descente chez la vieille bique.

Thomas. Ils parlaient de Thomas ! Dire que, la dernière fois que j'étais venue dans ces bois, il y était aussi ! Depuis quarante-huit heures, nul n'avait vu Thomas Pearson. Il avait quitté le campus sans prévenir personne et, d'après Josh Hollis, son camarade de chambre, sans emporter aucun vêtement. Même pas son T-shirt noir préféré ! Vendredi matin, juste avant de disparaître, Thomas m'avait juré qu'il m'aimait et m'avait fait promettre de le soutenir quoi qu'il arrive...

Josh ne répondit pas et se mit à fixer les flammes. Que savait-il de moi ? De ma relation avec Thomas ? Ce dernier lui avait-il confié que nous nous étions retrouvés en tête à tête dans leur chambre ? Je l'ignorais, et je ne connaissais pas assez Josh pour le questionner. Cependant, chaque fois que je le voyais, je me demandais s'il était au courant et cette pensée me mettait au supplice. Il n'aurait plus manqué que tout le lycée découvre que j'avais perdu ma virginité avec un mec aussi peu fréquentable que Thomas Pearson. Un garçon plein de charme, mais clairement déséquilibré, qui était aussi le mec le plus populaire d'Easton, et pour cause : comme je l'avais appris récemment, il fournissait en drogue tout le campus. Une information que j'avais encore du mal à digérer !
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-C'est très instructif de vivre parmi les autochtones,tu sais,me dit Whittaker tandis que nous quittons la clairière.Ils ne possèdent rien.Rien qu'un bol en bois et un peu de riz à mettre dedans...Mais ils ont du courage.Un courage étonnant!

-Alors,tu as dormi dans leur village?demandai-je en m'appliquant à regarder ou je posais les pieds.C'est super !

J'en étais à ma quatrième bière et je commençais à voir un peu flou.Qui avait eu l'idée de cette petite promenade en tête à tête? Lui? Moi? Noëlle? La mémoire me faisait défaut.

-Oh non!dit Whit. Nous sommes rentrés à l'hôtel, bien sûr. Tu n'imagines pas le nombre de maladies qu'on peut attraper dans un endroit pareil!
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Là-dessus, je bâillai à m'en décrocher la mâchoire. Mes paupières papillonnèrent et je me laissai aller contre l'épaule de Josh.

-Fatiguée? demanda-t-il.

-Ouais.

-Tiens, viens!

Il souleva son bras et me laissa me pelotonner contre lui. Ce geste affectueux, qui semblait pourtant tout naturel, fit accélérer mon pouls. Josh m'avait toujours témoigné de l'amitié, et je m'apercevais soudain que j'étais à l'aise avec lui. Plus que je l'avait jamais été avec Whit. Et sans doute plus que je l'avais été avec Thomas, qui avait l'art de tout compliquer.

Je restais deux seconde dans cette position avant d'avoir mal à la nuque. Je tournai la tête de côté pour trouver une position plus confortable. Josh dégagea son bras et me dirigea vers le bas jusqu'à ce que ma tête repose sur ses cuisses.

Ah ouais! Là, j'étais bien.

-Merci, murmurai-je.

-De rien.

Alors que je sombrais dans le sommeil, bercée par le train et les murmures étouffés de mes amies, il me sembla sentir le doigt de Josh ramener une mèche de cheveux derrière mon oreille.

Et je souris.
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Thomas Pearson vient d'être retrouvé mort aux abords du lycée, probablement assassiné. Les enquêteurs investissent l'internat et entament une série d'interrogatoires. Après avoir longuement hésité, Reed et Josh, le camarade de chambre de Thomas, choisissent de révéler à la police les activités illégales auxquelles se livrait le garçon. Cette décision les rapproche, et ils deviennent peu à peu amis. Reed découvre en Josh un garçon adorable, et s'aperçoit avec horreur qu'elle est en train de tomber amoureuse de lui. Peut-elle si vite remplacer Thomas? N'est-ce pas trahir sa mémoire que de sortir avec son meilleur ami?

Les Billings voient cette aventure d'un mauvais oeil et distillent progressivement d'inquiétantes informations à Reed: Josh souffrait de schizophénie et aurait quitté son ancien lycée après la mort suspect de son ancien camarade de chambre...
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- Tu m'aimes bien, n'est-ce pas, Reed ? demanda-t-il.

Il était assez proche pour que je voie ses yeux, et ils étaient pleins d'espoir.

- Tu sais que oui.

- Alors, quoi ?

Il tendit la main pour prendre la mienne.

Je tressaillis et ce fut comme si je lui avais planté un poignard dans le dos. Je me sentis à la fois triste, désolée et coupable.

- Qu'est-ce qu'il y a, Reed ?

Voilà. Le moment de vérité.

- Pourquoi es-tu à Easton, Josh ? dis-je calmement.

Son visage se transforma radicalement. Ses traits s'affaissèrent et ses yeux se voilèrent. Pendant un long, très long moment, il me regarda fixement, comme si je l'avais trahi. Puis il se détourna de moi et s'enfonça de nouveau dans l'obscurité.

- Comment l'as-tu découvert ?

Je repris mon souffle et mes poumons me brûlèrent.

- Peu importe. J'ai juste besoin de savoir. Que s'est-il passé l'an dernier ?

Josh me tourna le dos et pressa ses paumes sur ses yeux. Il poussa un grognement sourd qui résonna, effrayant, dans le couloir silencieux. Je tressaillis, mais ne bronchai pas.

- Mon camarade de chambre est mort, voilà, dit-il en tournant son visage pour me montrer son profil. Il s'est suicidé, et c'est moi qui l'ai trouvé. Ça m'a fait flipper, et j'ai piqué une crise.

- Tu as piqué une crise, répétai-je.

- Oui ! cria-t-il.

Je sursautai. Il fit brusquement volte-face et s’avança vers moi.

- Bien sûr que j’ai piqué une crise. J’aurais voulu t’y voir ! Tu vis avec un type pendant un an et demi, tu crois le connaître. Tu penses que s’il était déprimé, il se confierait à toi. Mais non ! Il se pavane comme s’il était le roi des bois, comme si tout allait super-bien pour lui, et un jour, tu rentres de cours de biologie et tu le trouves, les yeux grands ouverts, allongé dans une flaque de bave et de sang, parce qu’il s’est explosé la tête en tombant !

Josh fit un pas de plus vers moi. Il était comme halluciné. Ses yeux étaient hagards. Je restai immobile.

- Mais tu ne me crois pas, n’est-ce pas ? dit-il en grimaçant d’indignation.

Il fit un autre pas ; cette fois, je reculai.

- Tu crois que je ne sais pas ce que tu penses ? Tu crois que je ne sais pas pourquoi on est là ?

A mesure qu’il parlait, sa voix s’élevait, devenait plus tendue. Il approchait toujours. J’avais désormais assez peur pour vouloir m’enfuir, mais il s’était placé entre la porte et moi.

- Josh… calme-toi.

Je voulais retrouver le Josh que je connaissais.

- Pourquoi devrais-je me calmer ? lâcha-t-il. Je ne suis pas un idiot Reed.

- Alors, dis-moi ce que je pense, demandai-je pour gagner du temps.

Je me demandai comment lui fausser compagnie. Essaierait-il de m’intercepter si je tentais une sortie ?

- Tu penses : « Ce type prend des médocs pour les dingues, et il se retrouve avec deux morts sur les bras en deux ans, qui ont peut-être tous les deux été assassinés… » Tu penses que je suis un assassin !

Il avait aboyé ce dernier mot, me faisant sursauter. Il me regarda, le visage de marbre.

- Tu as peur de moi. De moi ! Putain, comment une chose pareille a-t-elle pu arriver ?

Josh se couvrit de nouveau les yeux et inspira en tremblant.

- Je suis désolé ! Je suis désolé d’avoir crié après toi.
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-Josh...

-Je vous conseille de pas essayer de lui parler pour l'instant, dit l'inspecteur Hauer.

-Allez vous faire foutre !

-Mademoiselle Brennan gronda le doyen.

" Désolée c'est sorti tout seul. Je suis du Péttaouchnock de Pensylvannie , au cas où vous l'aurez oublié ! Je ne suis pas assez bien éduquée pour maîtriser mon langage alors qu'on arrête mon nouveau petit ami en l'accusant d'avoir tué mon ex."
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Comédie

Mon premier enterrement. Mon premier enterrement était celui du premier homme à m'avoir vue nue. C'était un peu difficile à digérer.

Ce n'étaient pas les funérailles d'un grand-père, ni celles d'une grand-tante éloignée, ridée comme une vieille pomme ; c'étaient celles de Thomas. Thomas Pearson, mon premier camarade à Easton. Le premier ici à m'avoir témoigné de la sympathie. Le sublime, le ténébreux, le passionné Thomas Pearson. Le mec avec qui j'avais passé ma première nuit.

Un flot incessant d'images me traversait l'esprit ; un tourbillon que j'étais incapable d'interrompre, en dépit de mes efforts. Je revoyais Josh Hollis sortir du brouillard et m'annoncer sa mort. Je repensais à la lettre que Thomas m'avait laissée, dans laquelle il me confiait qu'il partait se soigner. Quelle idiote j'étais de l'avoir cru ! La dernière fois que je lui avais parlé, c'était devant le bâtiment Bradwell, où se trouvait alors mon dortoir. Il me semblait qu'une éternité s'était écoulée depuis. Je ne logeais même plus à Bradwell. Thomas n'avait pas vu ma nouvelle chambre à Billings, et il ne la verrait jamais. Et pour cause : il était allongé, froid et raide, dans un cercueil. Un cercueil enterré quelque part. Ses parents avaient décidé de l'inhumer dans la plus stricte intimité, et j'ignorais où. Je savais seulement qu'il était quelque part sous terre. En train de se décomposer.

Chaque fois que j'y pensais, je me mettais à suffoquer.

— Qu'est-ce qui t'arrive ? me demanda Noëlle Lange.

Nous étions debout devant la grande cheminée de marbre qui ornait l'un des quatre salons du luxueux appartement des Pearson, dans le Upper East Side de Manhattan. Plusieurs élèves de notre lycée me dévoraient des yeux, comme ils n'avaient cessé de le faire depuis la disparition de Thomas. À croire qu'ils salivaient d'avance à l'idée de me voir craquer. Ils pouvaient toujours attendre : pour l'instant, je n'avais pas versé une seule larme en leur présence, et je n'étais pas près de leur donner cette satisfaction.

J'attendis pour répondre à Noëlle que mon angoisse se dissipe un peu.

— Rien de spécial, lui dis-je. C'est juste que ça recommence...

— Tu es encore sous le choc, murmura Ariana Osgood d'une voix apaisante. C'est tout à fait normal.

Noëlle l'approuva et me posa une main affectueuse sur l'épaule. Ça alors... Noëlle me réconfortait ! C'était une grande première. Jusque-là, elle m'avait surtout gratifiée de ses sarcasmes et autres moqueries. Et ce n'était pas tout : son expression aussi semblait plus douce que d'habitude, moins menaçante. Elle était très élégante, bien sûr, avec son pull ras du cou en cachemire gris et sa jupe noire toute simple. Mais le fait qu'elle ait laissé ses cheveux châtains détachés adoucissait ses traits. Elle avait aussi renoncé à se maquiller, ce qui la rajeunissait considérablement. Pour une fois, elle faisait presque son âge, c'est-à-dire guère plus que le mien.

Je jetai un coup d'œil autour de moi. Il faisait une chaleur étouffante dans la pièce, et j'étais comme engourdie. Les centaines de convives venus assister à cette veillée funèbre allaient et venaient dans ce cadre opulent, à l'atmosphère feutrée. Tirés à quatre épingles dans leurs costumes de grands couturiers et leurs élégantes robes noires, ils sirotaient du vin et conversaient à mi-voix. Outre les messieurs grisonnants et des dames botoxées, plusieurs dizaines d'élèves du lycée étaient présents, et semblaient tous bouleversés, en état de choc. À l'instar de Noëlle, certaines des plus ferventes adeptes de Shiseido n'avaient pas pris la peine de se maquiller. Assises sur les sofas moelleux, elles se tamponnaient les yeux avec leurs mouchoirs et se consolaient mutuellement. Quant aux garçons, ils erraient les mains dans les poches, la mine sinistre. Jamais je ne les avais vus aussi peu sûrs d'eux. « Si Thomas Pearson a pu mourir, devaient-ils se dire, nous ne sommes peut-être pas aussi invincibles que nous le pensions. » La dure réalité venait de s'imposer à ces gosses de riches, qui évoluaient dans un monde de rêve où rien ne semblait pouvoir les atteindre.

— C'est d'un glauque ! s'écria Kiran Hayes en agitant son verre de vin avec effronterie. On n'a pas vu autant de monde pour la mort du pape ! On dirait qu'ils sont tous fascinés comme des malades parce que c'était un gamin.

Elle inclina son verre et le vida d'un trait. Kiran, authentique top model, était la fille la plus belle que j'avais jamais vue. Cela dit, pour l'avoir fréquentée depuis un mois, je commençais à penser qu'elle était aussi la plus susceptible de finir en centre de désintoxication. Plusieurs mèches brunes s'étaient échappées de son chignon sophistiqué et son regard vert se perdait dans le vague, mais sa beauté n'en était pas moins frappante. Tous les individus de sexe masculin la regardaient à la dérobée, aussitôt que l'occasion se présentait.

— Je vous parie qu'une de ces blondes coincées prépare un article pour la presse, lança Noëlle à la cantonade. Un bon gros scandale de lycée, ça les fait baver.

Ah, voilà : je retrouvais la Noëlle que je connaissais... et que je craignais.

— Noëlle ! la réprimanda Ariana, dardant sur elle ses yeux bleus perçants.

Avec ses cheveux blonds coiffés en chignon, sa tenue sombre et ses boucles d'oreilles serties de diamants, Ariana paraissait moins évanescente que de coutume.

— Quoi ? Personne ne m'a entendue, protesta Noëlle en balançant ses longs cheveux derrière son épaule. Et je suis sûre que j'ai raison. Vous verrez : la « tragédie Thomas Pearson » s'étalera sur quatre pages dans le Hamptons Magazine du mois prochain.

— J'ai du mal à croire que ce sujet intéresse les journaux, objectai-je. Thomas n'était pas célèbre, ni rien.

— Mais il était du coin, dit Noëlle en soupirant d'un air las.

À ces mots, Taylor Bell, qui avait passé la journée à renifler et à pleurer en silence, fondit de nouveau en larmes. Elle enfouit son visage d'angelot encadré de boucles blondes dans un mouchoir. Ariana lui frotta les bras.

Les sanglots de Taylor me mettaient mal à l'aise, et je me détournai. Ces filles n'aimaient pas Thomas. Pire : elles le haïssaient, et m'avaient vivement incitée à rompre avec lui. Pourtant, aujourd'hui, elles se lamentaient comme les autres. À les voir ainsi éplorées, on aurait pu penser qu'elles regrettaient sincèrement sa disparition.

Cela dit, elles avaient beau le détester, Thomas était l'un des leurs. Ils se connaissaient depuis des années. Le chagrin des filles Billings était donc légitime. Je m'étonnais juste des proportions qu'il prenait.

Mes yeux fatigués se posèrent par hasard sur Missy Thurber. Adossée à un mur au papier peint élégant, vêtue d'un tailleur noir, elle avait le nez rouge et les narines plus dilatées que jamais. Lorna Gross, qui rôdait toujours dans ses parages, lui chuchotait quelque chose à l'oreille. En voyant leurs mines lugubres, il me vint l'envie irrésistible de leur lancer quelque chose à la figure. De quel droit ces deux pimbêches étaient-elles tristes ? Ni l'une ni l'autre n'avait jamais adressé la parole à Thomas.

Entre ce spectacle révoltant et les crises de larmes à répétition de Taylor, je commençais vraiment à saturer. C'est alors que j'aperçus Constance Talbot, mon ancienne camarade de chambre, qui venait à ma rencontre. La dernière fois que j'avais vu Constance, elle m'avait reproché entre deux sanglots d'être sortie avec Walt Whittaker, son amour de toujours. Whittaker, qui était là aussi quelque part, en train de discuter avec des adultes, son passe-temps favori. Whit et moi n'étions plus ensemble – en admettant qu'on l'ait été un jour – , mais Constance ne le savait peut-être pas.

Je me redressai, tendue. Constance franchit d'un pas pressé la distance qui nous séparait encore et se jeta à mon cou.

— Reed ! Je suis tellement, tellement, tellement désolée ! chevrota-t-elle sur mon épaule.

Ma surprise fut telle qu'il me fallut un moment pour réagir et l'étreindre à mon tour. Je la serrai de toutes mes forces. Son geste d'amitié me soulageait autant qu'il me déconcertait. Apparemment, Constance comptait plus pour moi que je ne l'avais cru.

— Merci, lui dis-je lorsqu'elle se recula.

Ses yeux verts étaient brillants et bordés de rouge. Ses boucles rousses étaient attachées en queue de cheval. Je n'aurais su dire si elle était plus pâle que d'ordinaire ou si c'était un effet de l'éclairage, mais ses taches de rousseur ressortaient davantage, lui donnant un air précieux.

— Ça va ? me demanda-t-elle en se mordant la lèvre.

— Ouais. Je crois... Je ne sais pas. Je ravalai un sanglot avant d'ajouter :

— C'est juste un peu surréaliste.

« Surréaliste » était un mot bien faible pour décrire ce que je ressentais, mais c'était le premier qui m'était venu à l'esprit. Toutes les deux secondes, j'étais en proie à une émotion nouvelle et intense. À peine quarante-huit heures plus tôt, dans le train qui nous ramenait de New York à Easton, je confiais à Josh, le camarade de chambre de Thomas, que j'avais fait une croix sur ma relation avec lui. Que je passais à autre chose. Et j'étais très fière de cette décision. Après tout, Thomas avait pris la poudre d'escampette sans me prévenir. Sans même daigner me dire au revoir.

J'avais trouvé une lettre de lui quelque temps après son départ, mais elle avait suscité plus de questions qu'elle n'avait apporté de réponses. Pendant de longues semaines, Thomas n'avait pas jugé utile d'entrer en contact avec moi, ne fût-ce que pour me rassurer sur son compte. J'avais décidé que je perdais mon temps avec un mec comme lui. Que je méritais mieux.

Puis j'avais découvert que si Thomas ne m'avait pas donné de nouvelles, c'était parce qu'il était mort. Depuis, chaque fois que je repensais à mon indignation, à ma fureur et à ma certitude d'avoir la morale pour moi, une terrible culpabilité m'envahissait.

— Ça doit être encore plus difficile de ne pas savoir ce qui lui est ar
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Josh Hollis, soupçonné d'avoir assassiné Thomas, est placé en garde à vue. Effondré, Reed décide de tout mettre en oeuvre pour prouver son innocence. Pour cela elle doit trouver le vrai coupable, ou au moins un alibi solide pour Josh...Blake, le frère de Thomas, était aussi son pire ennemi. Il est également l'amant de Cara Lewis-Hanneman, la secrétaire du doyen. Or, Reed apprend que tous les deux étaient ensemble le soir du meurtre, qu'ils ont vu Josh,et que leur témoignage suffirait à le disculper....s'ils acceptaient de parler à la police!

De leur côté, Noelle, Ariana et Kiran sont convaincues de la culpabilité de Josh. déprimée,Reed prend ouvertement ses distances avec elles.
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- Qu'est-ce que tu as, Reed ? s'enquit Ariana. Tu as l'air tendue.

Je soupirai. Autant le leur dire. De toute façon, elles l'apprendraient tôt ou tard.

- Je viens d'avoir une méga dispute avec Josh.

- Ah, mince ! fit-elle avec un léger froncement de sourcils.

- Dans ce cas, tu sais quelle est la meilleure vengeance ? me demanda Kiran, qui avait du mal à se mettre à genoux.

Je secouai la tête.

Elle tâtonna derrière elle et brandit la robe violette.

- La meilleure vengeance, c'est la haute couture !
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LES VAUTOURS

Confronté à un événement tragique, on a souvent tendance à rassembler le plus de monde possible autour de soi. À cette occasion, de vagues connaissances deviennent des amis, on fraternise avec l'ennemi... On s'entoure de gens à qui l'on pourra rappeler plus tard que l'on a traversé cette épreuve avec eux, et qui nous confirmeront que nos tourments étaient réels.

Ce samedi matin de début décembre ne faisait pas exception à la règle. Nous avions quitté nos chambres douillettes à l'heure où la brume grise de l'aube se dissipait, et chacun cherchait un groupe auquel se raccrocher. Une personne à prendre par le bras pour se sentir moins vulnérable, moins désemparé... pour effacer cette impression que le monde était au bord du gouffre.

Mon groupe m'avait trouvée. Les filles Billings s'étaient pressées autour de moi à la seconde où nous étions sorties du dortoir, et elles m'escortèrent pendant toute la traversée du campus jusqu'à la chapelle de l'Académie d'Easton. Noëlle, Ariana, Kiran et Natasha, mais aussi Cheyenne, Rose, London, Vienna et les autres, cheminaient lentement près de moi sur l'herbe gelée. Elles voulaient que je me sente en sécurité. Protégée. C'est en tout cas l'impression que cela devait donner au monde extérieur. Dans mon monde en revanche, dans ma tête, j'étais tout sauf rassurée.

Où les policiers avaient-ils emmené Josh ? Avait-il peur ? Avait-il froid ? À quoi pensait- il ? Je revoyais son visage. Son air bouleversé lorsqu'un agent l'avait menotté. Ses yeux implorants. Je l'entendais encore me dire qu'il n'aurait jamais fait de mal à Thomas. Pouvais- je le croire ? Pouvais-je encore me fier à quelqu'un, à Easton ?

« Quoi qu'elles te disent, n'en crois pas un mot, Reed, m'avait écrit Taylor. Ce ne sont que des mensonges. »

Un cri résonna dans le lointain. Une de mes voisines tressaillit. Notre petit groupe s'arrêta et nous nous retournâmes, mais il n'y avait rien à voir, hormis deux corbeaux qui passaient au-dessus de nous en croassant. Pendant un long moment, personne ne bougea. Nos haleines formaient de petits nuages dans l'air glacé. Le silence était de plomb.

— Allons-y ! ordonna soudain Noëlle en nous poussant du coude.

je croisai son regard pour la première fois de la matinée. Ses joues étaient rosies par le froid et ses yeux marron étincelaient ; elle était d'une beauté saisissante.

Le vent souffla une mèche de ses épais cheveux châtains devant son visage, et elle m'adressa un sourire qui se voulait réconfortant. Je restai impassible.

Un bruit de course précéda l'arrivée de Dash McCafferty et de Gage Coolidge. Parvenus à notre hauteur, les deux garçons calquèrent leur pas sur le nôtre.

— Salut ! fit Dash avant de déposer un baiser sur la tempe de Noëlle.

Avec ses cheveux blonds ébouriffés, il ressemblait plus que jamais à un mannequin Abercrombie. Noëlle jeta un coup d'œil par-dessus son épaule.

— C'était quoi, ce cri ? demanda-t-elle.

— Des vautours, grommela Gage entre les dents.

Une écharpe rayée lui couvrait partiellement le menton et ses cheveux étaient mouillés. Il devait être transi de froid, mais il était bien trop poseur pour le montrer.

— Des journalistes, traduisit Dash. Ils campent devant les grilles. Le doyen a fait barricader le lycée hier soir après le départ des flics. Il y a une heure, mon père a reçu un coup de fil de l'administration. Il paraît qu'ils ont renforcé les mesures de sécurité. Je suppose qu'ils ont appelé tous les parents.

— Génial ! dit Kiran. Ma mère a dû être ravie de recevoir ce genre de nouvelle au saut du lit.

— Il y en a quand même une qui a escaladé le portail, nous informa Gage. Pendant son footing, Trey a croisé Scat qui raccompagnait une poufiasse avec une caméra vidéo.

Il serra un poing ganté de cuir et l'abattit contre sa paume.

— Saletés de vautours !

Natasha, ma camarade de chambre, avait dû lire la question dans mes yeux, car elle précisa :

— Scat¹ est le chef de la sécurité.

J'avais déjà croisé l'homme : un grand escogriffe sans cou, perpétuellement de mauvaise humeur, mais j'ignorais son surnom.

- Donc, on est prisonniers, résuma Kiran.

Elle frissonna et releva son col de fourrure. Ses lunettes de soleil démesurées et ses cheveux bruns, qui masquaient en partie son visage, complétaient son look de starlette traquée par les paparazzi.

— Pour l'instant, admit Dash. Jusqu'à ce qu'ils décident de la suite des événements.

— Qu'est-ce qu'il y a à décider ? demanda Noëlle. Ils ont coffré l'assassin, non ?

je ne sais quel regard fut le plus meurtrier : celui que Dash lui décocha, ou le mien. Probablement le premier, car j'étais presque sûre que jamais Dash ne l'avait regardée ainsi depuis qu'ils se connaissaient – c'est-à-dire depuis toujours.

Nous étions arrivés devant la chapelle. M. Cross, le surveillant de la maison Ketlar, et M. Barber, mon professeur d'histoire, étaient postés de part et d'autre de la porte. Dash, La mâchoire crispée, entra dans l'édifice sans accorder un autre regard à sa bien-aimée.

— Qu'est-ce qui lui prend ? marmonna Noëlle.

— je crois que tu as oublié un détail qui s'appelle la présomption d'innocence, expliqua Natasha.

Noëlle roula les yeux. Pour elle, la culpabilité de Josh était évidente.

— Allons, allons, on se dépêche ! fit M. Barber en agitant la main.

Il nous dévisageait avec méfiance, à l'affût de je ne sais quelle menace invisible.

J'entrai dans la chapelle silencieuse et remontai l'allée centrale jusqu'aux bancs réservés aux élèves de seconde. Privée de la chaleur corporelle des filles Billings, je frissonnai. Mais je me sentis aussi soulagée, comme délivrée. Seule, j'allais enfin pouvoir réfléchir.

Soudain, une main glacée m'agrippa le poignet

— On est tout près, si tu as besoin de nous. Reed.

Ariana fixait sur moi ses yeux bleus limpides. je tentai de lui reprendre mon bras, mais elle le tenait fermement.

— Je sais.

C'étaient mes premiers mots de la journée.

— Bien.

Elle me lâcha avec un sourire angélique et je lui tournai le dos pour aller m'asseoir.

« Ce ne sont que des mensonges, Reed, m’avait écrit Taylor. N'en crois pas un mot. »
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