Citations de Kilian Jornet (98)
La vie, c'est faire des choses. Ce n'est pas rester dans un canapé à attendre la mort, qui de toute façon, va arriver.
(C'est à vous, 14 novembre 2018)
Gagner, ce n'est pas terminer premier. Ce n'est pas battre les autres. Gagner, c'est se vaincre soi-même, dompter son corps, apprivoiser ses limites et ses peurs. Gagner, c'est se dépasser et transformer ses rêves en réalité.
"Conquérir" les montagnes est un mot très ironique. Nous ne les conquérons pas, nous pouvons nous conquérir nous-mêmes, et les montagnes sont ce grand miroir où nous pouvons nous voir, mais nous ne pouvons jamais prétendre que nous nous battons contre les montagnes ou contre la nature parce que, tout d'abord, nous en faisons partie. Je pense que c'est important d'y passer tout doucement, et nous ne pouvons y voir que nos empreintes de pas.
(Extrait de la vidéo "Kilian Jornet is the GOAT")
Les montagnes sont vivantes, et chaque jour, à chaque seconde, elles changent. On doit apprendre à les écouter, à les sentir avec tout notre corps et à nous adapter à elles parce qu'elles gagneront toujours. Elles sont bien plus fortes. Et la seule chose qu'on peut faire, c'est passer le plus discrètement possible.
(Extrait de la vidéo "Kilian off the record")
Exister... Tout le monde existe... Mais vivre ? Chacun est-il capable de vivre vraiment ?
Il faut apprendre du passé sans pour autant y vivre pour pouvoir construire un futur solide.
J'aime la solitude et j'aime être seul, être seul avec la montagne dans le sens où se sentir très petit, c'est quelque chose de très intéressant, et aussi de se retrouver face à soi.
(Extrait de la vidéo "Kilian Jornet is the GOAT")
Le temps est une mesure inventée par les hommes qui cherchent à tout quantifier, mais en réalité, il ne représente que l'espace qui sépare deux émotions.
Les gens aiment parler, échanger, partager et comparer, mais nous n'avons jamais le courage de regarder en nous-mêmes. Quand nous sommes seuls, nous avons peur de découvrir que nous ne sommes pas heureux et nous cherchons quelqu'un à qui parler, une personne susceptible de nous distraire. L'homme a oublié depuis trop longtemps l'importance du silence.
N'est-ce pas égoïste d'escalader les montagnes ? N'est-ce pas égoïste de courir après les choses inutiles dont on a rêvé ? Pourquoi un peuple entier doit-il traverser cette frontière pour fuir l'oppression et survivre, alors que nous la franchissons en sens inverse pour satisfaire nos caprices en risquant d'y trouver la mort ? Mais ne serait-il pas encore plus égoïste de ne pas lutter pour nos convictions, pour aller au bout de nos rêves ?
Savez-vous ce qu'est le bonheur ? Le bonheur à l'état pur ? Ce n'est pas le moment où l'on obtient quelque chose, ni celui où un événement se produit. Non, le bonheur à l'état pur, c'est l'instant précédent, le moment où l'on découvre qu'on va y accéder. C'est le moment où une bouche d'adolescent se rapproche d'une autre pour l'embrasser, et que cet adolescent prend conscience qu'il aimera peut-être cette autre personne pour le restant de ses jours. C'est le mathématicien qui s'écrie "Eurêka !" en résolvant soudain ce théorème qui résistait au monde scientifique depuis des années. C'est l'instant où le marathonien aux Jeux olympiques se retourne - en vue de la ligne d'arrivée - et constate qu'il a suffisamment d'avance pour gagner. C'est le moment où une femme comprend que dans quelques mois elle tiendra un bébé dans ses bras : le sien.
Comment se fait-il qu'il n'y ait qu'un seul mot, "amour", pour exprimer ce que j'éprouve à la fois pour mes amis, pour ma mère, pour toi, alors qu'on peut dire revolver, pistolet, fusil, carabine, mitraillette, automatique, arquebuse, mousquet, pour désigner une arme à feu ?
Les meilleurs rêves, lorsqu'ils se réalisent, en engendrent de nouveaux que notre imagination n'osait pas approcher auparavant.
C'est très facile d'avoir de l'éthique sur le papier. C'est facile de parler de racisme sur un "plan éthique" quand on vit dans un quartier bourgeois. C'est facile de parler de liberté dans un pays qui n'a plus connu la guerre depuis des années. C'est facile de parler d'écologie dans un pays qui exporte ses déchets vers d'autres nations. L'éthique et la morale sont des concepts engendrés par l'abondance, pas par la misère.
Je dois avoir des origines japonaises cachées si j'en crois la crainte que j'éprouve à l'idée de décevoir mes interlocuteurs en refusant leurs propositions.
Nous sommes tous voués à mourir. Nul ne peut y échapper, même l'homme le plus riche, le mieux portant ou le plus fort... Nous finirons tous de la même façon : seuls dans un trou. Une dépouille puis un tas d'os... Il ne restera alors que ce que nous avons vécu : les émotions, les rencontres, ce que nous avons appris et ce que nous avons donné. Et ça, c'est la condamnation de la vie.
Les émotions partagées ne s'additionnent pas, elles se multiplient.
La vie ne consiste pas à cocher les cases d'une liste préétablie que nous recevons à la naissance. La Vie, ça se ressent. La Vie, c'est l'instinct qui te commande d'entrer aux Beaux-Arts, alors que tes notes te permettraient de briller en droit ou en médecine. C'est elle qui te pousse à quitter le cabinet d'avocats qui t'offre un super salaire pour te construire une petite ferme dans le Pallars en Catalogne. [...] C'est la Vie, ce sentiment, ce manque de rationalité total qui me souffle de monter là-haut pour pouvoir être heureux, qui m'enjoint de laisser le confort de côté pour être qui je suis. Afin que je puisse raconter un jour à mes enfants que j'ai bien vécu parce que j'avais des rêves fous et que je les ai poursuivis.
J'aime grimper léger, sans corde ni équipement sur de grandes parois. Il y a à la fois l'envie d'en terminer rapidement parce qu'elles inspirent une certaine crainte et celle d'y demeurer éternellement parce que le fait de sentir sa vie courir dans ses veines jusqu'aux doigts, la sentir dans chacun de ses mouvements et dans son corps, donne le sentiment d'exister pleinement.
Il m'est difficile de trouver l'équilibre entre les trois époques : le passé qui me rappelle qui je suis, l'avenir qui m'indique celui que j'aimerais devenir et le présent qui me procure sentiments et sensations.