Je me revois jeune mère entourée d'enfants.
Ma maison est devenue un désert de solitude quand ils se sont mariés.
Je ne compte plus les soirs où, seule dans ma chambre, j'ai confondu ma propre ombre avec celle d'un visiteur. Je guettais le bruit des pas dans celui du vent et le toussotement d'un être cher dans le bruissement des feuilles mortes. Je n'avais plus goût à rien. Mes repas avaient l'amertume d'un bouillon de sel sans personne avec qui les partager.
Certains jours, j'envisageais de partir loin à la rencontre d'un attendu qui m'attendait quelque part. A défaut de caresses passionnées, je me languissais d'un bras protecteur autour de mes épaules.