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Citation de Jipi


Jipi
06 février 2020
Kirk Douglas
Kirk Douglas 1916 / 2020

La courette d'Einar sur les rames de son bateau demeure l'un des moments mémorable de cette fresque vitaminée, pleine de stéréotypes sur un peuple mal connu, uniquement opérationnel sur un bateau menaçant ou dans des orgies, bourrades apaisantes faisant suite aux combats.

Qu'importe, le tout est de se divertir de cette course-poursuite entre deux prétendants se haïssant à l’extrême, dans une intrigue assez mince, privée d'une véritable originalité.

C'est la période plein pot d'un acteur au top de sa forme physique, dont certains scénarii sont dans l'obligation de se subordonner.

La vision des "Vikings" s'avère dynamique et aérée.

Ses péripéties, alternant entre guerres punitives et festivités, n'ont pas la rigueur d'un cours d'histoire, mais les ingrédients d'un divertissement particulièrement réussi.

Un bon récit d'aventures, sans prises de têtes, permettant de rester connecté, avec un acteur boosté régulièrement par des personnages revanchards aussi fougueux que solitaires.

Les vikings Richard Fleischer 1957

La mise en images de cette lecture incontournable d'adolescent est attrayante, colorée.

Un parfum d'intrigues et d'évasions nécessaires à nos jeunes années, parfois tristes et indécises.

Un merveilleux, chassant nos ancestrales craintes de basculer dans le monde austère des adultes, dans des aventures à vivre sur papier ou sur pellicule, en attendant les joies et les peines de l'entreprise.

Il y a tout pour être momentanément absent de son temps, dans un virtuel accompagné de monstres marins terrifiants métalliques ou non, de trésors accumulés, de combats titanesques et de morceaux de bravoure finaux.

Le schéma n'est pas nouveau, un scientifique misanthrope revanchard que ce soit dans l'espace ou sur les mers, détient un pouvoir destructeur inimaginable.

Une détermination vengeresse, impitoyable envers ses contemporains, atténuée par les bons mots d'un professeur humaniste, émerveillé par un assemblage technologique inconnu, supérieur, mais hélas pointé vers le mal.

L'intégralité respire une ambiance thématique distrayante, accompagnée de quelques messages écologiques, de mises en gardes sur nos dérives terrestres.

Le beau Kirk ne lésine pas sur le torse nu, en mettant habilement en évidence la désinvolture et la joie de vivre d'un acteur en pleine bourre physique.

A l'aise au harpon, au chant, en partenariat animal ou en rupture avec la fourchette, le comédien prend plaisir à alterner la gaudriole et le combat.

L'univers de Jules Verne consiste à délivrer l'analyse de mystères toujours rationalisés, par un esprit humain se devant de conserver une analyse cartésienne.

Ici la tradition est respectée, ce qui se divertit ou inquiète n'est qu'humain.

Vingt mille lieux sous les mers Richard Fleischer 1954

Je veux toucher les cœurs par mes œuvres.

Boulimique de coups de bâtons, que ce soit sous terre ou en pleine nature, Vincent se construit dans ses jeunes années à l’aide d’une détermination immature recadrée par un frère protecteur omniprésent.

Tout n’est que précipitations envers un monde uniquement perçu par le bas.

Un jeu de questions sans réponses envers des opprimés accablés par la houille, incapables d’expliquer les raisons profondes de leurs misérables existences.

Ce premier morceau de vie n'est qu'un besoin de se confectionner une sous-estimation de soi même, en testant le négatif quotidien de couches sociales défavorisées à laquelle on pense à tort appartenir.

Libéré temporairement de l’autodestruction, l’artiste en attendant l’automutilation, la folie et l’illumination du tournesol, gravit un à un les degrés d’une délivrance provisoire axée sur une production saine, toujours entre les mains d’une inspiration parfois déficiente, transformant un esprit vif en tempérament instable terrorisé par la peur de ne rien pondre.

A l’écoute de propos éclairés, les toiles s’illuminent.

Des couleurs enfin sereines envahissent des surfaces primitivement blanches et sans vie.

Le soleil restitue sur la toile sa lumière et sa chaleur.

La continuelle quête de la paix de l’âme se récolte dans une nature reposée ou battue par les vents à l’aide d‘un pinceau chauffé à blanc.

Les conflits avec Paul sont âpres et passionnés.

Ces deux tourmentés n’ont qu’un seul but, offrir par leur émotion une identité intellectuelle à une nature n’ayant aucune notion de sa perfection.
Le rendu l’emporte sur la réalité. L'esprit devient le seul outil créateur.

Un travail parfait sur l’âpre volonté d’un passionné au bord de la folie de mettre les lumières du ciel en bouteille en luttant au maximum contre l'autodestruction épilogue d'une mission insurmontable.

La vie passionnée de Vincent Van Gogh Vincente Minnelli 1956.

Charité, stress, caprices, colères, névroses, banqueroutes, somnifères, drogues, alcool, orgueil, manipulations, sont au menu contemplatif d’un acteur en décomposition tentant de se ressourcer dans une ville festive, remplie d’enfants.

"Quinze jours ailleurs" établi un constat réaliste autant qu’alarmant sur un milieu dont la finalité se nomme déstabilisation, oubli et dépression.

Des métiers d’ensorcelés où le copinage n’est bien souvent qu’une bouée jetée sur une épave, ayant visitée toutes les pièces d’un environnement manquant totalement de structures morales sécurisantes.

Du vieux metteur en scène au jeune comédien parano, tout un système de façade est scanné de manière déprimante, sur fond de ville éternelle imprégnée de nuits reposantes et joyeuses.

Toutes les facettes thématiques de ce milieu bien particulier perdent pied ou surnagent dans un contexte où quelques révélations porteuses d’espoir montrent un léger puzzle d’humanité.

Il y a par moments un peu de Doc Holliday dans l’interprétation de Kirk Douglas, pour qui ce rôle semble être une aire de repos où le comédien ne fait que restaurer un jeu d'acteur collant le mieux possible aux contraintes du scénario.

Le cheminement, un peu trop classique de la globalité de ce film moyen, attise l’appétit d’une vision des ensorcelés dont quelques images judicieusement choisies apparaissent dans cet opus manquant un peu d’électricité. Par contre la toile de fond romaine, vivifiante et indisciplinée, est la bienvenue.

Quinze jours ailleurs Vincente Minnelli 1962.

La réussite entretient parfois un curieux paradoxe, un manque, une liberté passée, restaurée par des flashbacks courts, puissants.

Les choix, alimentés par l’air du temps, s’avèrent matériellement payants, mais génère un mal de vivre menant vers la consultation fréquente d’une caverne interne secrète, sur le fil du rasoir, entre ce que l’on est, ce que l’on fut et ce que l’on aurait aimé être, le tout soudainement, en vrac, sans respect chronologique.

Evangélos, dépressif suite à l’accumulation de déceptions engendrées par un choix plus alimentaire que naturel, tutoie la folie, entre rêves et réalité, dans un luxe sans âme.

Ce qui est, malgré le confort et les baies vitrées, se révèle insupportable et ennuyeux.

La scène d’ouverture, montrant un couple mécanisé dans ses procédures quotidiennes, est déprimante, presque drôle.

Un fiasco quotidien, drainant des échappatoires sécurisantes ou à risques, tout dépend l’endroit où le processus se déclenche.

"L’arrangement" alterne quelques longueurs, que des retours en arrière, courts et vifs, arrivent à colmater.

Elia Kazan n’a pas fait simple, en donnant le jour à cette œuvre curieuse, nécessitant avant de l’ingurgiter, une bonne nuit de sommeil.

Faire les bonnes connections, en pleine possessions de ses moyens, en jaugeant bien l’utile et l’agréable, afin de ne pas en payer le prix fort plus tard, est sans nul un des accès de ce film très spécial, long et laborieux où le visage creusé et blanchi d’Evangélos montre à quel point, le parcours d’origine choisi n’engrange qu’un mal de vivre tenace, que quelques moments d’irréalités presque hystériques parviennent à dissiper.

L'arrangement Elia Kazan 1969.
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