Je me glisse derrière un siège. Le chauffeur, à l'avant, vacille et frappe le pare-brise. Quelque chose le met en rogne. C'est Smitty, qui saute sur place comme un dément, de l'autre côté de la vitre. Je recule jusqu'à la rangée 20, là où se trouve le matériel de ski, et, silencieusement, je m'empare d'un bâton. Ce n'est pas une arme idéale, mais il faudra que je m'en contente. J'ai laissé mon pistolet-mitrailleur aux Etats-Unis. Ha, ha, ha !

(Bobby, l'héroïne, s'étant retenue de faire pipi depuis trop longtemps, se décide courageusement à se rendre aux toilettes, ne sachant pas ce qu'elle y trouvera.)
J'ouvre silencieusement la deuxième porte. Trois cabines et un lavabo. J'entre dans la première, pousse le verrou, m'assieds en frissonnant. Danger de mort ou pas, quand faut y aller, faut y aller.
Après, tout me semble moins grave. Je reste un instant immobile, prends une profonde inspiration. Tout va s'arranger. On entrera dans la boutique, on appellera les flics, on sortira de cet enfer. Dans quelques heures, je serai chez moi, mangerai le plat tout préparé que ma mère aura réchauffé au four à micro-ondes, et j'esquiverai ses questions agaçantes avec la même impatience que d'habitude. Je me frotte le visage, secoue les épaules et m'autorise un profond soupir de soulagement.
Une terrible plainte, comme venue d'aoutre-tombe, retentit alors dans la cabine voisine. (Fin du chapitre)
This is when they come back. In the movies, this is when they jump out at you and smash through the window. It always happens. If you look through a keyhole, you get your eye poked out; if you look in a mirror, the killer's behind you. It's the law or something.
(Nos jeunes héros ont quitté le car et l'ont fermé pour entrer dans le restaurant. Après n'y avoir trouvé personne, Bobby et Smitty décident de faire un tour de vérification dehors.)
Après la chaleur du restaurant, le froid me fait l'effet d'un seau d'eau glacée en plein visage ; le vent s'est levé et la neige tourbillonne. Je jette un coup d'oeil sur le parking. Smitty, lui, ne prend même pas le temps de vérifier si quelque chose bouge. Il disparaît au coin du restaurant, suivant le chemin qui conduit à l'arrière du bâtiment. Je m'apprête à le suivre quand quelque chose attire mon regard. Je me tourne vers le car.
La porte est ouverte. (Fin du chapitre)
"Dont panic," I say, which must go down in history as the All Time Lamest Comment Ever.
Je lance un coup d'œil par le pare-brise. Prudemment . Dans les films, c'est toujours à ce moment-là que les monstres refont surface. Qu'ils cassent la vitre et se jettent sur les héros. Ca se passe toujours comme ça. Si on regarde par le trou de la serrure, on se fait crever l'œil; si on regarde dans un miroir, le tueur est juste derrière.
— Roberta, tu es un génie ! crie une voix, à l'extérieur. Smitty, naturellement.
Puis d'autres voix me parviennent.
— Je n'entrerai pas là-dedans, c'est carrément dégoûtant. (Devinez qui.)
— Moi et Cam, on reste ici. (Devinez qui.) — La possibilité de sortir dépendra, bien entendu, de l'inclinaison de la glissière. (Devinez qui.)
- Mon Dieu ! s'écrie Alice, pointant l'index. Un cercueil.
Grand et noir, il est debout contre le mur, sous l'escalier. Le couvercle comporte une petite vitre rectangulaire.
- Une lucarne, dit Alice. C'est écœurant.
Elle se tourne vers nous, incrédule.
- Est-ce que des vampires habitent ici ? chuchote-t-elle.
- Ça te plairait, hein ? glousse Smitty. Un beau jeune homme au teint pâle, avec des yeux de biche, te mordant le cou.
Il lance un coup d’œil à travers la vitre et ajoute:
- Edward s'est absenté. Désolé, Malice.
– Lions, tigres et ours.
– Formidable, fait Russ.
Smitty claque sa portière et Russ se précipite sur le siège avant alors que l’oiseau pique sur le toit de la voiture.
– On ne doit pas se méfier seulement des humains, vivants et morts, alors, ajoute Russ, mais aussi de Simba, Timon et Pumba zombies ? C’est l’histoire de la vie, pas de problème.
- Caca, répète doucement Cam, dans mes bras.
Au cas où j'aurais un doute sur ses intentions, il ponctue sa phrase d'un pet bref et strident. Me retenant de rire, j'accélère le pas pour prendre l'odeur de vitesse.