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Critiques de Klas Östergren (11)
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Gentlemen

Vous avez déjà mangé à l'heure espagnole mais là nous allons passionnément vivre à l'heure suédoise.

Klas Ostergren avec Gentlemen nous déroule un panoramique de la société suédoise à travers sa jeunesse mais aussi une chronique des années 1960 et 1970 impactée par les grands événements politiques, culturels et artistiques de la scène internationale.

Le narrateur du récit s'appelle comme l'auteur Klas Ostergren, et il est le témoin privilégié du spectacle offert au quotidien par les frères Morgan, les Gentlemen.

Ecrivain en panne sèche, il accepte pour l'été d'être dragster afin de retrouver une autonomie financière , l'occasion de côtoyer du beau monde et d'accepter la commande d'un éditeur : écrire une version contemporaine du Le cabinet rouge de August Strindberg .

Les jeux du hasard mettront sur sa route les frères Morgan, d'abord Henry, l'aîné puis Léo, le cadet.

C'est alors qu'une nouvelle voie s'ouvre à Klas, lui apportant une parenthèse qui aboutira à une amitié sincère et à la remise en cause de ses précédents projets.

Après six mois de cohabitation dans l'appartement des frères Morgan ces derniers disparaissent sans laisser de traces, ce qui laisse présager du pire. Klas décide alors, après une agression qui a failli lui coûter la vie, de les réhabiliter.

« J'ai une plaie au crâne et des ennemis aux basques. Tout le monde a un petit ennemi, mais le mien, je le partage avec mes amis, et mes amis ont disparu. Ils ne m'ont jamais désigné mon ennemi, je ne sais donc pas à quoi il, elle, ou ça ressemble. Je ne peux que le deviner. Ces pages ne seront pas tant un portrait d'ennemi, une description du Mal, qu'un portrait de mes amis, une description du Bien et de ses possibilités . Ce sera un conte noir, car j'incline à penser que le Bien ne présente que des impossibilités, Nous devons nous permettre de désespérer au moins de temps en temps . Quand on a subi des violences graves et qu'on a failli y laisser la vie, c'est en tout cas excusable.

Eu égard à mon état – ma tête ne doit pas être soumise à trop rude pression, ont dit les médecins après le traitement – et au temps qui me paraît de plus en plus insoutenable, je dois me mettre à l'oeuvre sans attendre. J'ai l'intention d'ériger un temple, un monument aux frères Morgan. C'est le moins que je puisse faire pour eux, où qu'ils soient. »



Voilà, rendez-vous au club d'athlétisme Europe de Hornstull de Stockholm: Klas découvre pour la première fois Henry et il est immédiatement séduit. Il faut dire qu'il est irrésistible, il déborde de talents et de vie: boxeur, pianiste, jazzman, barman, compositeur, voyageur, etc..

Puis dans un second temps, il rencontre Léo, et apprend à l'apprécier: Léo le poète, botaniste à ses heures, joueur d'échecs hors pair, une âme tourmentée etc...

Une caméra embarquée au sein de la famille Morganstjarna (les grands-parents, les parents), au coeur de la société suédoise ( avec des journalistes peu scrupuleux) et de son histoire (évocation du passé trouble avec l'Allemagne nazi de certains magnats de l'industrie) pour mieux comprendre l'odyssée d'Henry et la dérive de Léo.

Nous devenons spectateurs de scènes de vie d'artistes et de littérateurs comme le fut dans son temps, le héros, Arvid Falk dans le cabinet rouge.

Un récit très vivant à travers le destin de ces deux frangins incorrigibles ou si peu.

On déambule dans Stockholm et ses bars, on découvre ses galeries sous terraines,  on se promène sur l'île de Stormo, on fait la fête, on décuve, on écoute du jazz, les Beatles, on lit des poèmes, on manifeste, on monte sur les barricades, on rencontre Sartre, Dali à Paris...

Le lecteur est pris dans le tourbillon de la vie de nos jeunes protagonistes...

On s'amuse avec eux mais on s'inquiète aussi car on partage leurs secrets.



Publié en 1980, livre culte en Suède, il ne me reste plus qu'à découvrir le deuxième opus Gangsters, la face cachée de Gentlemen.

Klas Ostergren pourrait, me semble-t-il s'approprier une boutade de  August Strindberg:

"Je suis un diable d'homme qui a plus d'un tour dans son sac."
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Gangsters

Erreur de casting.

Je me suis laissé abuser par le titre et la jaquette.

J'aurais mieux fait de m'abstenir.

J'ai lu 75 pages dans l'ennui le plus profond. Peut-être pas à mourir, selon l'expression, mais à s'endormir, c'est sûr.



Ce que j'ai compris :

Un auteur (Klas lui même) a écrit un bouquin il y a vingt-cinq ans, Gentlemen

qui lui a valu des ennuis. A l'époque, la Suède était plus rigoriste.

Depuis, le laxisme aidant, cet auteur récrit le livre en changeant les noms (pourquoi ? Mystère et boules de gomme) et c'est cette nouvelle aventure qu'il raconte façon passe-moi mes hypnotiques, chérie, j'ai trop fumé et trop picolé cet après-midi. Vide, néant, ennuyeux...Il ne se passe rien.

Cerise sur le gâteau, comme le gars se balade dans la

Suède, on passe d'une province à l'autre sans que le traducteur ait, au moins, l'amabilité de nous dire si c'est au nord, au sud, bref à lireavec la carte de la Suède ou un Atlas.



Dommage, la couverture m'a rappelé Marlowe. Souvenirs, souvenirs...
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Gentlemen

Un livre de découverte de la société suédoise du milieu du XX ième siècle.

Je suis sûre que vous l'ignoriez, vous français, allemand, espagnol, .... Enfin nous les européens, pour les suédois nous vivons sur "le continent". Tout le territoire se situant au sud de la Scandinavie constitue "le continent".

J'ignorais aussi pour ma part que la Suède avait un beau jour le dimanche 3 septembre 1967 à 5 h du matin, le Dagen H, décrété que l'on ne roulerait plus sur la voie de gauche mais que désormais, on passerait à la conduite à droite. Je n'ose imaginer aujourd'hui la mise en pratique d'une telle mesure.

Ce livre est devenu un classique de la Littérature contemporaine suédoise.

Nous sommes embarqués avec bonheur, dans un récit ponctué d'expressions françaises, "Comme il faut" par exemple, et nous allons nous aussi, à la gare centrale "pour acheter "Le Monde" afin de disposer d'un minimum d'informations objectives".

Nous découvrons de très belles expressions "Contraindre à coups de poing la dépression à rentrer dans un sac", plutôt lumineux comme idée.

Une piqure de rappel sur le milieu des quakers, avec la société religieuse des amis, mouvement religieux fondé en Angleterre au XVII ième siècle par des dissidents de l'église anglicane. (Il se différencie de la plupart des autres groupes issus du christianisme par l'absence de credo et de toute structure hiérarchique. Pour les quakers, la croyance religieuse appartient à la sphère personnelle et chacun est libre de ses convictions).

J'ai aussi trouvé un nouvel endroit de ballade, Skogskyrkogården, cimetière de Stockholm, inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, alors un petit détour pour rendre visite à Greta Garbo, une bonne idée.

Nous dégusterons avec plaisir la brioche dite semla, fourrée avec de la pâté d'amande, "pâtisserie hypocrite où le trou creusé dans sa mie pour le remplir de pâté d'amande aurait été autrefois une cachette pour des friandises païennes."

J'ai vécu dans ce livre les mêmes émotions que celles qui m'avaient provoquée "Le club des incorrigibles optimistes" il y a quelques temps, nous étions à Paris, "Michel Marini avait douze ans en 1959. C'était l'époque du rock'n'roll et de la guerre d'Algérie. Lui, il était photographe amateur, lecteur compulsif et joueur de baby-foot. Des rencontres bouleverseront définitivement sa vie. Parce qu'ils étaient tous d'incorrigibles optimistes." Ce livre est un "roman de génération, reconstitution minutieuse d'une époque, chronique mélancolique d'une adolescence".

Là nous sommes à Stockholm, Klas "roué de coups, meurtri et terrifié", croise un boxeur, pianiste, qui l'accueille pour écrire l'histoire d'habitants disparus. D'autres rencontres de personnages haut en couleur illustreront ces années là à Stockholm, avec le poids des événements mondiaux. C'est ici aussi un "roman de génération, reconstitution minutieuse d'une époque, chronique mélancolique d'une adolescence", c'est juste .... Une histoire qui se passe tout en haut de notre continent !
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Gentlemen

Roman étrange écrit telle une autobiographie pour retracer la vie des frères Morgan, dans une Suède en mouvement, confrontée à ses stigmates de l’après-guerre, aux secousses et aux espoirs de mai 68.

Mais c’est pourtant là un roman apolitique, confiné dès les 1ères pages dans un appartement dont les occupants semblent « hors du temps et de l’espace », anachroniques. Peut-être serez vous comme le narrateur séduit par Henri, le pianiste de jazz, le noble boxeur, le chevalier servant de ces dames ou par Léo, le poète, le philosophe, le militant politique… car ces gentlemen-magiciens sont envoûtants, mystérieux et délicieusement décadents.

Mais derrière cette apparence de roman initiatique, voire policier, c’est une histoire au goût doux-amer, doucement ironique, sur la vérité et le mensonge, sur les faux-semblants, sur des gentlemen acteurs aux facettes multiples.

Un roman en clair-obscur, où les nuances de caractères, d’expressions et de discours composent un tableau d’une apparente harmonie pour graduellement offrir des contrastes et des oppositions violentes.

Oui, vraiment, ce livre mérite d’être lu.

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Gangsters

Comme un défaut ou une qualité, Gangsters commence exactement là où se terminait Gentlemen (d’où la nécessité absolue de lire le 1er opus pour comprendre le 2ème, voire même d’enchaîner les deux, ce qui fut ma « chance »).

Avec un recul de 25 ans, que ce soit dans la réalité de l’auteur et dans la fiction, ce roman nous propose une relecture des évènements passés, à la lumière de l’expérience et du temps. Mais il reste toujours axé sur ces thèmes redondants : le réel et l’irréel, la Vérité et le Mensonge ; la vérité vécue comme relative, réduite à l’échelle de l’individu, « à chacun sa vérité » en quelque sorte ; le mensonge dans une palette toute nuancée : diplomate, de tact, pernicieux, manipulateur.

Alors que Gentlemen se développe comme un air de jazz, jouant sur les humeurs et les émotions, Gangsters se vit plus dans la réflexion, dans une succession de scènes théâtrales, dans des lieux clos alternativement gris et ternes, ou vifs de couleurs. Sous influence manifeste de la peinture, j’ai adoré les références (entre autres) à James Ensor et ses masques de carnaval, ou bien à Francis Bacon et ses portraits du pape Innocent X (support formidable à un chapitre d’anthologie qui me hante encore…).

Roman ardu mais que j’ai hâte de re-lire. Dans 25 ans peut-être...

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Gentlemen

Je tenais absolument à défendre ce livre qui, certes, peut sembler difficile à suivre au début mais il faut insister un peu pour entrer dans la magie de la narration. Entre réalité, élucubrations, voire mysthification on s'attache à cette histoire d'amitié virile qui vogue comme elle peut. On apprend aussi beaucoup sur la jeunesse de Stockholm durant les années 60-70. La contre-culture, la guerre du Vietnam, mai 68... Le narrateur, qui porte le nom de l'auteur se lie d'amitié avec Henry Morgan et dans une moindre mesure avec son frère Léo, qui, à la suite d'une enquête sur les anciennes complicités industrielles de la Suède avec les nazis, se croit poursuivi et persécuté. Henry et Klas à leur tour se posent des questions...La fin n'en est pas une...25 ans plus tard l'auteur écrit une suite et fin dans ..Gangsters! Nous avons beaucoup de chance puisqu'on peut lire les deux à la suite.
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Gentlemen

[...]Gentlemen a cependant des moments de rythme pendant lesquels je rentrais dans la narration avec plaisir, mais je finissais toujours par en ressortir quelques pages plus tard, avec sur la langue le goût indéfinissable d’un roman qui aurait pu me plaire mais qui finalement m’a ennuyée[...]
Lien : http://www.readingintherain...
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Gentlemen

Attention, roman culte. Publié en 1981, Gentlemen, du suédois Klas Ostergren, vendu à 200 000 exemplaires dans son pays d’origine, n’a depuis cessé de rencontrer de nouvelles générations de lecteurs. Coup d’éclat d’un jeune homme, ce roman foisonnant décourage les tentatives de résumé. Un apprenti écrivain tente de retracer l’histoire de deux frères : un dandy flamboyant, Henry, et un poète enclin au spleen, Léo. Traducteur quelques années plus tard de L’Attrape-coeur, Kläs Ostergren partage avec Salinger le goût de l’ironie désabusée, de la mélancolie nichée au coeur du sarcasme. Mais ce roman de formation doux-amer est aussi un récit d’aventure où le lecteur croisera chasses au trésor, caches d’armes et contre-espionnage. Un tourbillon narratif jubilatoire et follement ambitieux. (...)




Lien : http://horstemps.blog.lemond..
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Gentlemen



Le roman raconte la vie de deux frères. Très différents l'un de l'autre. Henry, l'ainé, est un sportif (il est boxeur), mais joue du piano. Bien même, car très jeune, il remplacera - au pied levé - le pianiste absent du Bear Quartet, une petite formation de jazz qui se produit dans les bars de Stockholm. Plus tard après son service militaire, il se mettra aussi à composer. Il a du caractère, il faut qu'il bouge. Leo, le cadet, est lui plutôt malingre, il aime la nature, il se confectionne un herbier. Très tôt il publie un recueil de poèmes. Tout semble bien parti pour eux deux. Mais la vie réserve souvent des surprises…





Le livre est en fait une réflexion sur la vie. Que faire de sa vie? Henry est un aventurier, il voyage à travers l'Europe, fait l'amour, se bat avec ses poings, et compose. Tandis que Leo écrit des poèmes (de plus en plus contestataires), écoute les Rolling Stones et vit une vie de bohème. Henry trouve que sa vie est dépourvue de sens, et même s'il a traversé toute l'Europe en cinq ans, il a le sentiment de « n'avoir rien fait d'autre que perdre son temps. » Il vit isolé, seul sans ami, et cherche un trésor au fond d'une cave… Leo, quant à lui, en vient à se droguer et à se souler, laisse tomber ses études, et reste «allongé sur son lit à regarder le plafond », en vivant de rien et en se contentant juste d'exister. Et puis, ensuite il s'improvise journaliste…





Honnêtement les hauts et les bas des vies de Henry et de Leo ne m'ont pas passionné. C'est assez ennuyeux, on cherche quelque chose à découvrir derrière le récit assez plat des mésaventures des deux frères, mais il n'y a rien, rien d'autre que le vide des vies de deux suédois sans volonté, et à la dérive. Je m'attendais à de la réussite, à de l'émotion voire de l'amour, à du suspense et des rebondissements ; mais je n'ai rien trouvé de tout cela, juste un zeste de mystère. Maigre intérêt donc pour un roman que certains qualifient de culte!
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Gentlemen

L'histoire des frères Morgan aurait pu être le matériau à un roman générationnel. Pourtant, Klas Östergren joue allègrement avec les codes (du roman d'espionnage au récit d'apprentissage) et les détruit un à un. "Gentlemen" est un roman unique, une farce littéraire amère et une jolie réflexion sur le sens de la littérature.
Lien : http://littspoil.com/gentlem..
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Gangsters

Critique de Juliette Einhorn pour le Magazine Littéraire



Le propre des suites romanesques est de chercher à combler les attentes suscitées par le volume initial. Gangsters, lui, ajoute aux questions laissées ouvertes dans Gentlemen. À la fin de ce roman, « monument » dédié à Henry et Leo Morgan, qui enquêtaient sur la vente d’armes d’un groupe industriel suédois au IIIe Reich, le narrateur, un certain Klas Östergren, se carapatait dans l’appartement des deux frères – le pianiste et le poète, le boxeur et le drogué, le dandy incorrigible et le fragile ami des fleurs. Nous étions tombés insupportablement amoureux de ce duo excentrique, menteur et magnétique, et voilà qu’il avait eu la mauvaise idée de disparaître subitement ! Et l’on se retrouvait, à la fin de cet incandescent polar métaphysique, absolument en deuil : la perspective de cette suite était donc celle d’une renaissance. Comme nous, Klas, chroniqueur et témoin, est resté hanté par les événements. Il tente d’en reconstituer la trame en changeant de focale. Plus qu’un prolongement, on découvre une version non expurgée de cette machination. Le premier texte a été écrit sous contrôle ; un terrifiant « Envoyé », représentant des instances dont les frères Morgan cherchaient à démasquer les crimes, aurait contraint Klas à déformer les faits pour leur donner une forme avouable. À l’instar de Pénélope, celui-ci tricote et détricote sa trame pour faire advenir une vérité mouvante, invérifiable. Au fil des pages, la narration se met en doute et se corrige : et si les frères Morgan étaient les deux facettes d’un seul personnage ? et si Henry, que tous prenaient pour un héros, ne se révélait qu’un maître chanteur mythomane ? D’esquisse en esquive, les indices dessinent un faisceau discordant. À la place de l’histoire qu’il tente d’édifier, et de celle qui est censée s’être déroulée, c’est une autre matière fictionnelle qui affleure : celle, peut-être, de cette « troisième personne » qui se glisse entre l’auteur et le lecteur, entre soi et l’aimé, même quand il n’est plus là. En même temps qu’il bâtit une magistrale mise en abyme de la fiction et son architecture de dupes, Klas Östergren, écrivain, narrateur et personnage, provoque par cette oeuvre-somme un singulier phénomène chimique d’incubation : rarement personnages de fiction auront percé les pages d’une si obsédante incarnation.

En partenariat avec

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