Extrait : La vie d’un poète.
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[...] sous l’éclairage jaunâtre d’une ampoule de trente watts, la vieille femme n’eut soudain plus de fil à tisser. Elle ordonna à sa mécanique interne de s’arrêter. Pourtant, si étrange que cela paraisse, le métier continuait sa course, de lui-même.
La roue tournait implacablement, accrochant la moindre fibre. Comme il ne restait vraiment plus rien, le dernier fil s’accrocha et s’enroula autour de ses doigts. C’est ainsi qu’elle s’allongea de la tête aux pieds et s’engagea dans la roue tel un écheveau de coton. Lorsqu’elle fut complètement transformée en fil, la machine s’arrêta doucement avec un léger cliquetis.