Citations de Koji Suzuki (67)
À l'heure actuelle, la tuberculose n'est plus considérée comme une maladie grave, mais les romans d'avant-guerre y font souvent allusion. Thomas Mann a profité de sa tuberculose, si l'on peut dire, pour écrire son roman La montagne magique, et l'écrivain Motojiro Kajii a décrit les différentes phases de sa propre dégradation physique causée par le bacille de Koch. Mais la découverte de la streptomycine en 1944 et de l'hydrazide en 1950 firent disparaître de la littérature le thème de la tuberculose qui fut désormais traitée comme une simple maladie infectieuse.
Pour Ando qui cumulait les responsabilités de médecin légiste à l'institut médico-légal de Tokyo avec celles de professeur de médecine légale à la faculté de médecine de l'université de K., seuls les moments durant lesquels il autopsiait des cadavres lui permettaient d'oublier la mort de son fils adoré. Ironiquement, s'occuper de cadavres inconnus le délivrait de la pensée obsédante de la mort de l'être qui lui était le plus cher.
Les démons apparaissent sous des formes différentes à chaque époque. On a beau essayer de s'en débarrasser, ils reviennent toujours.
Un écrivain observe les gens et les paysages à travers son propre filtre et les exprime sous cet angle particulier. Il est donc bien naturel que les images qui s'élèvent dans l'esprit du lecteur diffèrent complètement du paysage réel. Il est impossible de transmettre à autrui une scène exactement telle qu'on la voit, sauf peut-être par le biais de la photo ou de la vidéo. L'écriture est un moyen d'expression qui a ses propres limites.
Un croquis était toujours utile, pour préciser une idée, songeait-il, même quand on était sûr de ce qu'on avançait.
... Voyons, qu'est-ce que j'attends exactement ? Je n'ai pas peur ? Vraiment pas peur ? C'est peut-être une confrontation avec la mort que j'attends.
L'ADN ressemblait à deux serpents enlacés se dressant vers le ciel. Des informations vitales qui ne s'interrompaient jamais, transmises de génération en génération... L'homme était pour toujours lié à deux serpents...
Pour surveiller les comportements [des hommes], le Grand Esprit qui était aussi le père de la Nature, avait décidé de placer un œil sur la cime d'une montagne. L’œil était immense, mais à lui seul il ne pouvait pas surveiller tous les hommes en même temps, dans toutes les directions et, en cachette, certains finirent par commettre des actions qui allaient contre la volonté du Grand Esprit.
Alors, celui-ci décida d'enfouir l’œil dans le corps des hommes, pour qu'ils ne puissent jamais échapper à son regard.
On peut faire face avec une certaine force à une catastrophe que l'on sait imminente et qu'on a directement sous les yeux, mais attendre sans savoir ce qui va nous tomber dessus est insupportable, ainsi le veut la nature humaine.
Debout sur le pont du bateau, il regarde les crêtes des vagues avec un air de condamné à mort sur le point d'être exécuté. Le dernier jour de l'échéance a fini par arriver. Il est dix heures du matin, donc il ne lui reste plus que dix heures. Depuis le moment où il a visionné la cassette dans le chalet il s'est passé une semaine.
Au fond, pourquoi les molécules d’hydrogène et d’oxygène se transforment-elles en eau quand elles sont, associées ? On n’en connaît pas la cause sur Terre. A cette question, on peut seulement répondre : c’est parce cette propriété a été décidée en tant que règle. Et qui a fixé cette règle ? Si j’osais donner un nom, je dirai Dieu, je n’en vois pas d’autre.
Quand on est convaincu de quelque chose, on voudrait souvent justifier les conclusions auxquelles on arrive, même si l'on doit pour cela dénaturer tous les faits dont on dispose. On utilise le même procédé dans une enquête criminelle. Si on est convaincu que quelqu'un est suspect, on finira toujours par trouver des preuves de sa culpabilité.
Sur le coup, Kaoru resta bouche bée, tout à ses pensées. — C’est vrai, dans ce cas, ils sont truqués. Il y a un mystère là-dessous. Sinon, ce serait impossible. — N’est-ce pas !… — Mais les hommes non plus n’ont pas encore éclairci le mystère qui les concerne, murmura Kaoru. Et si le même dé sortait cent fois de suite dans un jeu non truqué.
J'ai soulevé le combiné et, le temps de dire "allô" et de prendre une inspiration, j'ai entendu un hurlement dans le téléphone. Surprise, j'ai éloigné le combiné de mon oreille. Ma première réaction a été de penser à une mauvaise plaisanterie, mais le hurlement a été suivi de gémissements, puis ça s'est arrêté... Il y a eu un silence qui ne paraissait pas de ce monde, je ne saurais comment dire autrement.
Et qu'en est-il de l'Univers? Étant donné que nous existons, l'Univers a donc la capacité de permettre le développement de vies. Et alors, peut-on parler de déterminisme? Mais non, même si l'utérus à aussi cette capacité, il est plus fréquent qu'il n'y ait pas de fœtus à l'intérieur que le contraire. Alors, ce serait le hasard? Peut-être, oui. L'Univers n'étant pas rempli de vies en permanence, il est peut-être plus naturel de penser qu'il ne les conçoit pas.
Quand on a la mort devant les yeux, c’est au contraire le vide qu’il faut faire dans son cœur.
si une rencontre n’a qu’une chance infime de se produire, il est bien plus naturel de penser que quel-qu’un a tiré les ficelles dans l’ombre.
Il y a vingt milliards d'années, l'Univers aurait été créé par une terrible explosion. La forme de l'Univers, depuis sa création jusqu'à nos jours, peut se démontrer mathématiquement. En utilisant des équations de calcul différentiel..., c'est vrai, on peut démontrer à l'aide du calcul différentiel la forme de l'Univers. Cette méthode permet très précisément de connaître la forme qu'il avait il y a cent millions d'années, dix milliards d'années, ou une seconde et même un dixième de seconde après l'explosion. Mais on a beai remonter le temps de la façon la plus précise, jusqu'au moment zéro de l'explosion, on est incapable de savoir ce qui l'a déclenchée. Et encore une chose : que va devenir notre Univers?... Y a-t-il eu un début, y aura-t-il une fin? On n'en sait rien du tout. Nous connaissons seulement la période située au milieu. Tu ne trouves pas qu'il y a des similitudes avec la vie?
- Tu as déjà été mort ?
- Non, répond Asakawa, qui prend un air étrangement solennel et hoche négativement la tête.
La lumière de cette matinée d’automne ensoleillée pénétrait à flots dans le couloir menant à la salle de dissection. Il y régnait néanmoins une atmosphère sombre et humide, et même le bruit des semelles de caoutchouc de ceux qui le traversaient résonnait ici de façon lugubre.