Ma vengeance valait-elle le sacrifice de son cœur ?
Je m'effondre, incapable de me protéger, de lutter.
Puis, les coups s'enchaînent et l'obscurité me happe.
Glaciale, effroyable, solitaire.
Kalliopée... J'ignore si je l'appelle réellement ou si son nom ne raisonne que dans ma tête.
J'aurais dû rester auprès d'elle, quitte à mourir à ses côtés.
Peut-être aurais-je un peu moins froid.
Peu importe ce que vous complotez contre moi, je serais capable de mettre mon royaume à sang pour vous protéger.
Je me raccroche à elle, à ce fil invisible qui nous relie dans l'espoir qu'il me permettra de ne pas sombrer.
Il lui faudra du temps pour me pardonner, mais je suis prête à attendre. Une éternité si c’est nécessaire.
Dans le noir le plus complet, il y a parfois cette lumière. Celle qui entretient l'espoir. L'espoir qu'un jour la souffrance ne sera plus qu'un lointain souvenir. L'espoir que de belles choses nous attendent. L'espoir que peut-être notre quota de souffrance est dépassé. Cette lumière, aussi infime soit-elle, nous pousse à nous relever. Et c'est ce qu'il a fait. Quand tout était noir autour de moi, quand tout m'avait l'air trop difficile, quand j’étais brisée. Il m'a montré sa lumière. Lui qui était pourtant dans un noir plus sombre que le mien.
Les baisers qui donnent la trêve entre deux âmes ont un goût à part. Leur intensité dépasse la raison. Ce qu'ils nous font ressentir va au-delà de l'amour. Il ont une saveur salvatrice. Vitale.
La trahison est la pire des sensations. Elle vous ôte toute force et supprime l'espoir. Elle peut faire bien plus de dégâts qu'une lame et peut tuer plus vite que la guerre.
Je ne sais pas, avoué-je avec sincérité. Je n’en sais rien, Karel. Il faudra du temps, je crois, mais… mais je n’arrive pas à ne plus t’aimer. J’essaie, mais c’est trop dur. C’est comme si chaque fibre de mon corps n’était faite que pour vivre à ton contact, comme si dès que tu disparaissais, une partie de moi mourait. Je voudrais avoir la force de te haïr, mais je ne l’ai pas. Je t’aime tant que c’en est douloureux.
Les mots peuvent duper. Pas les regards. Et là, alors que le sien me sonde, je devine tout ce qu'il ne me dit pas.